samedi 7 octobre 2023

jacques halbronn Phonologie; les quatre lettres diacritiques neutres du français

jacques halbronn Phonologie. Les 4 lettres diacritiques neutres du français ; E, L, N.U. Selon nous, la phonologie du siècle dernier ne se sera pas suffisamment intéressée au passage de l'écrit à l'oral voire dans l'autre sens. Ce qui pose notamment la question des codes de prononciation et des modalités de leur transmission. Pour notre part, trois lettres jouent un role essentiel dans la détermination de l'oralité du français : le quatuor "ELN.U." dont les descriptions du français ne nous semblent pas avoir cerné toute l'importance(cf notre mémoire de 1989 (Paris V), "Description du français à la lumière des relations interlinguistiques » en ligne sur SCRIBD) . La méconnaissance de ce trio aura impacté les emprunts au français notamment pour ce qui est de l'anglais. I le rôle du E Le E détermine de par sa position le statut des consonnes. S'il se situe après une consonne, il dissout la diphtongue, s'il se situe avant une consonne, il va occulter celle-ci. Exemples: bon et bonne, le son "on" disparait avec "bonne" clef Le son "f" disparait et apparait le son "é". comme dans la conjonction "et". On observe que la lettre "e" n'a pas de prononciation attitrée mais qu'elle détermine la (non) prononciation, et qu'elle peut être associée ou non au son "é". II le rôle du N Le "N" joue un role important pour la production de diphtongues dites "nasales": an, on, in, un, en. et comme il a été dit plus haut, quand le "n" est suivi du "e", la diphtongue se dissout. Ainsi, la lettre "n" ici ne saurait être associée à une prononciation qui lui soit propre, à l'instar du cas précédent du E. Au niveau des marqueurs de genre, la diphtongue est censée caractériser le masculin et ne pas se réaliser au féminin, d'où l'adjonction du "e". Il y a cependant de nombreuses exceptions, lors du passage de l'écrit à l'oral, comme pour grand et grande. On observe que "grande" est diphtonguée dans le parler actuel du français. En anglais, la diphtongue du français n'est généralement pas respectée ne serait ce que parce que l'on y distingue rarement le masculin du féminin. Mais on en trouve néanmoins des exemples avec le "an" et le 'on": I don't, I can't, want, wrong, long, song, among, Bond . En allemand, la diphtongue ne se réalise pas en dépit de formes écrite qui semblent indiquer que le processus ait pu exister : nein, kein, mein, dein, sein. Bien que l'allemand marque davantage le genre que l'anglais, il ne diphtongue pas le masculin dans ein/eine etc alors même qu'il se sert de la lettre "e". La diphtongue en français est aussi un marqueur de nombre: je mange, nous mangeons. il mangera; ils mangeront etc Dans de nombreux cas, le Y remplace le (double) L. On pense à "voyage". L'anglais a beaucoup usé de la finale "Y". :day, say, may; ray etc mais sans la réaliser correctement pour autant, prononçant comme s'il s'agissait d'un 'ai" à la français (cf supra) comme le 'ai" de la première personne du singulier j'ai, je ferai etc ou "je sais", je vais,"mais" etc Le français "joie" donne joyeux, (en anglais, cela devient joy, enjoy) en rendant le "oi" comme un "wa" comme moi, toi, soi etc. alors que l'on est apparemment en présence d'un dispositif écrit, qui déterminerait une forme orale "mouillée" comme dans l'anglais "boy". Même "royal" se prononce "rwayal"! Mais l'anglais a le possessif "my" qui se rend 'maille" comme si le Y à lui seul valait pour "ail". III Le rôle du L En ce qui concerne l'usage du L, celui-ci joue un rôle déterminant pour la réalisation de formes à deux voyelles en "ai", "ou", "ei", "oi', eu. On trouve en français "rail", "travail", 'houille", "mouille", "veille, veuille, seuil, Or, sans l'adjonction de la lettre "L", le français ne produit pas ces sons "mouillé" - par opposition aux sons "nasaux" (cf supra) : j'ai , je ferai, mou, jeudi, etc Le cas du "oi" retiendra notre attention car on ne le rencontre pas en français suivi du L mais il est attesté avec la lettre Y. (cf infra) Comment se fait il qu'en anglais on ait "my" qui se prononce "maille", "cry" qui se prononce 'craille" alors qu'en français actuel on a ici le son "cri". IV Le role du U Le cas de "vieux" est intéressant car cela donne au féminin "vieille" mais l'on dit aussi un "vieil homme" Mou et molle.. Le U tend à remplacer, à évacuer le "L" comme travail et travaux, le U devient alors marqueur de nombre, de pluriel. général/généraux etc; tout comme le E dissolvait la diphtongue quand situé à sa suite. (cf supra) On passera de Rimbaud à rimbaldien, de Pompidou à pompidolien etc/ conclusion On dira que la lettre E fait obstacle à la diphtongaison nasale du N alors que la lettre U s'oppose à la lettre L en limitant ses effets; Ainsi E et U seront garants d'une alternance et empêcheront tout monopole qu'imposeraient le N et le L. JHB 07 10 23

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