lundi 1 avril 2024

jacques halbronn Réflexions autour de 'La Nouvelle Grammaire du français" par Jean Dubois et René Lagane

jacques halbronn Réflexions autour de " La Nouvelle Grammaire du français" par Jean Dubois et René Lagane (Larousse, 1973-1986) Ces auteurs entendent renouveler la description du français . (cf notre ouvrage sur SCRIBD Description du français à la lumière des relations interlinguistiques », 1989) Contrairement à ce que semblent admettre comme une évidence nos auteurs; l'écrit ne découle pas de l'oral mais est censé y conduire; De même, on ne passe pas du masculin au féminin par quelque adjonction mais bien on réduit le féminin au masculin, soit le long au bref et non l'inverse; Les auteurs entendent faire profiter leur" nouvelle grammaire" des avancées de la science linguistique, ce qui est également notre projet; Mais pour nous, une telle entreprise exige une approche critique de la langue, ce qui implique d'en corriger les corruptions qu'elle a eu à subir, du fait de la perte de codes de prononciation ou de l'alignement maladroit de l'écrit sur l'oral avec l'usage des accents sur le 'e" et des apostrophes, ce qui ne semble pas avoir fait partie des préoccupations de MM. Dubois et Lagane. Il est vrai que le champ de l'oralité semble, au départ, assez chimérique : les écrits restent, l'oralité n'aurait pas ét conservée jusqu'à l'avénement des techniques d'enregistement (disque, bande magnétique etc) et il faudrait s'en tenir à l'écrit, lequel est perçu comme une première tecnique du genre; Une autre dimension nous semble devoir être mise en avant, celle de la cyclicité qui est liée à la question des marqueurs de genre et de nombre et bien sûr de temps. Il importe de comprendre et de rétablir cette cyclicité, c'est à dire selon quel ordonnancement, elle se déroule; Pour nous, la langue est comparable à une partition qu'il faut savoir déchiffrer, décoder et c'est en ce sens que l'écrit est premier mais qu'il ne saurait avoir le dernier mot; L'interpréte doit être en mesure d'activer la partition qui lui est fournie. On nous objectera que celle-ci est délivrée par le compositeur qui aura ainsi transcrit son oeuvre. C'est un peu l'histoire de l'oeuf et de la poule et l'on est bien face à un processus cyclique. Il reste que l'apprentissage de la lecture ne saurait, comme semblent le proposer nos auteurs, se résumer à la traduction d'un alphabet en sons car cet alphabet encore faut-il savoir le traiter à bon escient. Or, de nos jours, faut de disposer des codes sous une forme écrite, il nous faut passer par la tradition orale si tant est qu'elle ait su préserver dans sa pratique les dits codes, ce qui dépend de l'histoire de chaque communauté de locuteurs; Or, cette " Nouvelle grammaire du français" ne met pas l'accent sur la spécificité du cas français, à savoir la résistance de son oralisation par rapport à l'écrit, son refus de régression vers le stade de l'écrit. JHB 01 04 24 .

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