Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
mercredi 29 décembre 2021
jacques halbronn Retour sur l’ouvrage de Daniel Ruzo, Le testament de Nostradamus, Ed du Rocher, 1982. Sur la piste des contrefaçons.
Cet ouvrage paru en espagnol, dès 1975, sera accessible en français en 1975 aux éditions du Rocher lesquelles venaient de publier l’ouvrage de Jean-Charles de Fontbrune. Nous en avons un exemplaire dédicacé par l’auteur, dix ans plus tard, à Salon de ProvencE. lors d’un Colloque Nostradamis où nous étions intervenu. Il nous a semble intéressant de revenir 40 ans après sa publication français quant à son impact sur les travaux de Chomarat, Benazra, Brind’amour (1995) et Guinard (2021), ces deux derniers étant décédés tout comme Ruzo.(1991)
Ruzo avait constitué une bibliothèque de « nostradamica » tout à fait remarquable dont nous avions profité dans nos Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, en ce qui concerne les Présages Merveilleux pour 1557, dont il avait d’ailleurs intégré des photos dans son « Testament de Nostradamus) mettant en face à face les deux épitres à Henri iI. celle authentique de 1556 et la fausse antidatée pour 1558. On retrouve le mot ‘ébloui’ sur les deux pages reproduites.: du tout esblouy » et « perpétuellement esblouy ». »
La collection fit l’objet d’une vente aux enchères mais une pièce manque actuellement, datée de 1588 et ne se référant en son titre qu’à « quatre centuries ». On en a une description (p. 158, numéro 47)mais cela ne suffit pas à nos exigences. L’exemplaire ne comporte que 49 quatrains à la IVe Centurie. Cette édition se situerait donc entre une édition à 300 quatrains, non localisée et une édition à 353 quatrains antidatée, à l’enseigne de Macé Bonhomme, Lyon, 1555. Cela indique selon nous que l’édition Macé Bonhomme ne saurait être antérieure à 1588 meme si les bibliographies préférent parler de quatrains « manquants »par rapport à une « première » édition 1555. Quant à l’édition à 3 centuries dont nous supposons l’existence préalable, elle doit avoir précédé de peu cette édition augmentée de 49 quatrains,puisque selon nous, l’unité centurique était de paquets de 3 centuries comme en témoigne le second volet affichant, bel et bien, quant à lui, tro lis centuries, VIII, IX et X.. sans parler de l’insistance au titre de diverses éditions du premier voler à la présence de « trois centuries »
Quant à Ruzo, décédé au lendemain de la publication des bibliographies de Chomarat et de Benazra -1989-1990) qui lui rendaient hommage et reprenaient ses travaux, la thèse de premières éditions centuriques antidatées pour être parue du vivant de Nostradamus ou peu après sa mort, soit sur les années 1555 à 1568) ne semble pas avoir lui être venue à l’esprit.(cf pp. 346 et seq) En revanche, Ruzo avait bien signalé sous le titre d’apocryphes des contrefaçons des almanachs de Nostradamus (p. 343, 1562 , n° 9) ; il note’Les treize quatrains qui se trouvent dans cet almanach ne sont pas ceux qui correspondent à l’année 1563/Il s’agit des quatrains suivants dont on a, en outre, modifié l’ordre des vers » SI l’on examine à nouveau le dossier iconographique intercalé entre les p. 286 et 287, l’on doit s’arrêter cette fois deux documents qui sont en vis à vis: à savoir l’édition Macé Bonhomme 1555 et la Pronostication nouvelle & prédiction portenteuse pour l’an 1555. (Lyon, Jean Brotot) et considérer les vignettes des deux pages de titre ainsi reproduites.
Les deux vignettes présentent à coup sûr des similitudes avec un personnage assis, vêtu identiquement, avec devant lui, des instruments astronomiques et une fenêtre ouverte sur les luminaires. La vignette de la Prognostication est entourée d’une frise zodiacale qui ne figure pas dans l’édition Macé Bonhomme datée de la même année 1555. En outre, la vignette de la dite Prognostication comporte en blason, en bas, à gauche, sur trois niveaux, M. DE/Nostre/Dame, ce qui ne figure pas non plus dans l’édition censée lui être contemporaine des « Prophéties ». Quant au titre, dans la Prognostication, l’on y décline les qualirés de « maistre Michel Nostradamus « docteur en médecine de Salon de Craux en Provence » alors que les Prophéties se contentent d’un « M. Michel Nostradamus » sans aucune autre précision, comme si le personnage était déjà bien assez connu. Or, la vignette des Prophéties Macé Bonhomme se retrouve dans l’almanach apocryphe signalé par Ruzo, que Chomarat reproduit en 1989 mais que Ruzo fâcheusement n’illustre pas. Il serait alors apparu clairement la parenté entre les vignettes Macé Bonhomme 1555 et Barbe Regnault 1562, décrit par Ruzo par ailleurs (cf supra) Nous avons déjà expliqué qu’il s’agit là d’une bévue des faussaires trompés par des faussaires les ayant précédé un quart de siècle auparavant. Ils ne se sont pas assez méfiés et ont adopté la mauvaise vignette pour les éditions 1555 Macé Bonhomme et 1557 Antoine du Rosne, sans oublier la vignette de la fausse édition de la Paraphrase de Galien sur l’exortation de Ménodote; dont la traduction est ainsi attribuée à Nostradamus, d’où la présence de la dite vignette, ce qui peut sembler étrange pour honorer un traducteur. On peut se demander s’il n’y a pas eu confusion et si la vignette de la paraphrase n’avait pas été prise du faux almanach pour représenter Galien et non Nostradamus et si, par inadvertance, l’on n’aurait pas cru que la vignette représentait Nostradamus, ce qui était d’ailleurs le cas et dès lors, le choix par les faussaires d’Antoine du Rosne, imprimeur, en tant que libraire éditeur des Prophéties ne viendrait pas justement de ce qu’il aurait publié en 1557 la dite Paraphrase, traduite par Nostradamus.
Tout se passe comme si Ruzo avait fourni des pièces dans le dit dossier de fac similés à l’intention des chercheurs et au vrai, cela nous aura spécialement impacté.
JHB 29 12 21
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