mercredi 29 décembre 2021

Jacques Halbronn sur le numéro spécial " L'Astrologie" paru dans la revue La Tour Saint Jacques en 1956

A 30 ans de distance, 1956 et 1985 quelle image de l’astrologie ressortait de ces deux collectifs. Ce qui frappe, c’est le fait qu’en 1956, les textes dus à des universitaires sont en majorité alors que trente ans plus tard, le milieu astrologique semble s’être replié sur lui-même au vu du profils des auteurs. Qu’on en juge; Marie Madeleine Davy, François Secret, Serge Hutin, Wilhelm Knappich, Jacques Hartlaub, Jean Porte, Michel Gauquelin. Une exception: André Barbault et son « Bilan de l’astrologie » Il y est question de deux écoles, la « symboliste » et la « physiciste. Selon nous, un tel clivage suppose que sur le contenu du savoir astrologique, il n’y aurait pas matière à débat et que seules les grilles d’explication des fondements de l’astrologie distingueraient les uns et les autres/ A contrario dans le numéro de « Questions de » de Marc de Smedt, la liste des intervenants est plutot inversée et les universitaires l’exception: les astrologues y sont sur-représentés: Yves Lenoble, Yves Christiaen, Daniéle Rousseau, Paul Cissou, Max Duval, Jean Carigand, Daniel Giraud, Pierre Delebarre. Didier Racaud. Françoise Fouchou Lapeyrade, Christian Lazaridés, André Savoret, Robert Ambelain. Comme en 1956, le nom de Robert Amadou est avancé dans ce numéro de 1985 lequel confirme le profil des contributeurs. Nous diagnostiquons un repli du milieu astrologique sur lui même et l’on note l’absence d’un Michel Gauquelin. L’article de Barbault, en 1956, s’extasie sur les résultats Gauquelin, publiés l’année précédente (1955) sous le titre L’Influence des astres, alors axés sur trois planétes, Mars, jupîter et Saturne, en ce que cela recoupait étonnamment la tradition astrologique au niveau symbolique. Pour Barbault, de telles statistiques validaient l’astrologie dans son ensemble alors qu’elles ne couvraient, en tout état de cause, que le dispositif des maisons et non celui des signes. Avec le recul d’une bonne soixantaine d’années, la perplexité est recommandée. On peut certes songer à la triade chère à Georges Dumézil, en rapport avec l’organisation sociale des castes. Mais pour notre part, nous sommes en faveur d’une astrologie solaro-saturnienne, d’une anthropocosmologie avec d’une part le cycle des saisons propres à notre terre et à notre humanité, fonction du Soleil, et d’autre par, un cycle saturnien découpé en phases de 7 ans par son passage sur les axes équinoxiaux et solsticiaux, relayés par les étoiles fixes situés au sein de la bande zodiacale (autour de l’écliptique). Même si Jean Pierre Nicola englobera ces trois planétes, quelques années plus tard dans son RET, comme correspondant au stade « E » ( pour Existence) avec les trois transsaturniennes (Uranus, Neptune et Pluton) pour le stade T( pour transcendance), nous n’adhérons plus à une telle triade, entre temps portée à 5 facteurs par Gauquelin, avec addition de deux féminins,la Lune et de Vénus car nous pensons qu’il existe une frontière entre Jupiter et Saturne, entre le 6 et le 7. Pour nous, Saturne n’a pas le même statut astrologique que Jupiter, il est un prometteur et non un significateur (ce que sont également les signes zodiacaux). En tout état de cause, l’astrologie est porteuse d’une typologie diachronique et non synchronique, c’est à dire d’une succession d’états psychiques et non d’une caractérologie socio-professionnelle. C’est dire à quel point, les travaux Gauquelin, qui ignorent le cycle saisonnier- ne sont pas en mesure de valider notre astrologie solaro-saturnienne. Quelque part, ce que tentait de réaliser Gauquelin (décédé en 1991), c’était tout de même une certaine validation du thème natal (horoscope) et en cela sa « néo-astrologie » ne pouvait qu’être bien accueillie à ce titre et c’est bien en ce sen que Barbault s’en félicité. Gauquelin serait le grand réformateur du thème natal encore qu’il n’ait guère fait école dans ce sens, la pratique actuelle du thème natal ne se limitant pas aux maisons. Or, c’est bien là que l’on aurait du instaurer une frontière en laissant la problématique zodiacale à l’astrologie mondiale, prévisionnelle. Mais paradoxalement, André Barbault aura jugé bon de ne pas tenir compte du positionnement des conjonctions planétaires sur le Zodiaque, préférant, dans le sens de Kepler, se centrer sur les seules relations entre planétes si bien qu’entre Gauquelin et Barbault, le Zodiaque nous apparait comme le dindon de la farce, validé ni par l’un ni par l’autre. JHB 28 12 21

Aucun commentaire: