vendredi 1 mars 2024

jacques halbronn Judaisme. Réflexion sur la Renaissance de la langue, de la religion, de l'Etat

jacques halbronn Judaisme. Réflexions sur la Renaissance de la langue, de la religion et de l'Etat. A partir de la fin du XIXe siècle se pose la question d'une renaissance du monde juif (cf notre ouvrage "Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle", 2002 ) Nous entendons aborder les "solutions" proposées notamment par Theodor Herzl dans son Etat Juif (1897) mais aussi par les tenants d'une réforme de la pratique religieuse juive ainsi que de la renaissance de l'hébreu, mise en oeuvre par Eliezer Ben Yehouda Nous aborderons trois aspects: I l'"idée d'un Etat Juif, II le judaisme libéral, III l'hébreu moderne avec à l'arrière plan la Shoah en Europe, sous le joug nazi et la création de l'Etat d'Israel faisant suite au mandat britannique sur la Palestine; Georges Friedmann dans "Fin du peuple juif?" (Ed Gallimard, 1965) s'interrogeait déjà sur l'évolution des mentalités juives en Israel en contraste avec l'esprit juif de diaspora. I Le Retour en Palestine C'est le contexte de la première Guerre Mondiale qui va actualiser l'idée d'installer un Foyer Juif en Palestine, ce qui n'aurait certainement pas pris cette forme au sein de l'Empire Ottoma,. Il faut voit dans la proposition britannique un calcul géopolitique par rapport au monde arabe s'émancipant du joug turc à cette occasion. Mais l'on sait que sous la pression arabe, la Grande Bretagne ne sera pas en mesure d'accueillir tous les Juifs qui souhaiteraient quitter l'Europe en raison du piége nazi. En 1947, la GB se débarasse du dossier en le confiant à l'ONU. Une autre guerre va changer la donne à savoir la Guerre des Six Jours dont le succés va aiguiser les appétits israéliens, avec la tentation de garder indéfiniment les territoires "occupés" (terminologie employée pour la France "occupée") tout comme les victoires allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale permettront au projet de Hitler un début de réalisation bien au delà de l'Allemagne, d'où le Shoah également liée à un contexte guerrier. Trois guerres auront donc façonné le nouvel Etat du fait d'opportunités non anticipées et probablement non réfléchies, non maitrisées. II La relecture de la Bible Un autre défi dépasse le cadre palestinien, c'est celui du positionnement religieux et du poids de l'Histoire, sur plusieurs millénaires.Quelle relation repenser avec le Christianisme? Quel travail de relecture des Ecritures opérer? Comment notamment gérer le clivage majeur séculaire entre Judéo-Hébreux et Israélito-Chrétiens? Quelle place assigner aux Juifs dans le monde au prisme d"une pensée théologique? Comment recadrer le dialogue judéo-chrétien? Quelle place accorder à la Diaspora ? Aucune approche critique de la Bible ne semble avoit été à l'oeuvre même au sein des courants "libéraux" où l'on ressert indifféremment la même soupe liturgique. C'est ainsi que la lecture des péricopes du Pentateuque s'est maintenue dans les synagogues libérales (cf le Judaisme en mouvement) alors qu'il s'agit là d'un corpus fortement syncrétique largement impacté par le monde "israélite" ayant fait sécession avec la dynastie davidienne. Il importe également que l'on apprenne à ne pas sur-réagir à des manifestations compréhensibles d'hostilité face au pouvoir que l'on exerce et donc être conscient de ce que l'on représente pour autrui.. On ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre III A la recherche de la langue d'origine On connait le projet d'un Eliezer Ben Yehouda de restituer son oralité à l'hébreu(cf Maurice Adad. Éliézer Ben-Yéhouda. Le rêve et sa réaalisation et autres textes. La renaissance de l'hébreu parlé. Introduction et notes de Réuven Sivan. Traduit de l'hébreu par Maurice Adad, Paris : L'Harmattan, 2004) . A-t-on effectué le travail de refondation de cette langue avec les moyens de la linguistique moderne? En quoi cette langue "sémitique" se distingue-t-elle des autres membres de cette famille, à commencer par l'arabe?C'est d'ailleurs l'argument linguistique qui aura pu peser de tout son poids pour le retour des Juifs au sein du monde arabe. Selon nous, l' hébreu mériterait un meilleur traitement, exigeant un retour à sa pureté d'origine, ce qui passe notamment par le rapport de l'écrit à l'oral que pose la lecture du "tétragramme" En ce qui concerne l'hébreu moderne, il eut fallu corriger un certain nombre d'aberrations en ce qui concerne notamment les marqueurs de genre et les finales en "a' qui tantôt signalent le féminin, tantôt le masculin, ce qui n'est pas sans laisser perplexes les éléves. C'est ainsi que Ata signifie tu au masculin et sert de suffixe pour former l'imparfait: "Assita", tu as fait 'au masculin) mais "elle a fait" se dira "dibra"! De même, on dit en hébreu moderne "Hashavti", j'ai pensé et Hashavta, tu as pensé (à un homme) alors que le pronom personnel est ani à la première personne, ce qui devrait donner "hashavni" et non pas "hashavti", la forme en "t" étant un marqueur de la deuxiéme et non de la première personne; En principe, le noun est le marqueur (préfixal ou suffixal) de la première personne du singulier comme du pluriel, le thav de la deuxiéme personne et le youd de la troisiéme personne. Il est regrettable que la science linguistique du XXe siècle n'ait pas suscité une école de critique linguistique en paralléle avec la critique biblique (née au XVIIe siècle) L'enseignement des langues exige de déterminer des régles même si celles-ci ne sont plus respectées car il est bon que l'on comprenne que les langues ne se sont pas élaborées n'importe comment même si elles ont pu se corrompre dans leur transmission. JHB 01 03 24

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