lundi 9 décembre 2024

jacques halbronn Son discours sur le génie et le Juif (années 1966-1967) Le TIKOUN

jacques halbronn Son discours sur le génie et le juif (années 1966-67) Le TIKOUN Sur le web "Tikoun selon la Kabbale – réparation des péchés, des fautes et des actions concernant les précédentes vies de l’âme". Avant propos Nous avons récemment retrouvé un ensemble de cahiers dont nous avions oublié quasiment l'existence. Il ne nous en restait, pensions- nous que quelques pages dactylographiées que nous avions placé en tête de notre série "sentimentale" 1972-2014. Or, ces cahiers, couverts d'une fine écriture, sont l'oeuvre d'un jeune homme vierge qui le restera justement jusqu'à ses 25 ans, en 1973., ce qui correspond au début de notre "corpus sentimental" En ce sens que nous avons renoncé à reproduire in extenso un tel corpus et préféré- du moins à ce stade, en donner des extraits concernant notamment la question et la prise de conscience d'un jeune génie et celle, liée, de la judéité et d'Israël, laissant de côté, pour l'heure, toute dimension anecdotique. Un tel travail n'aura pas été laissé après notre mort et comme à notre habitude, nous sommes, en quelque sorte, notre propre héritier, notre propre disciple. Bien entendu, ce retour, près de soixante ans en arrière nous interpelle: en quoi un tel ensemble annonce-t-il nos conclusions actuelles, en quoi en diverge-t-il? Rappelons toutefois qu'en juin 1967 se déroula la Guerre des Six Jours, ce qui montre que notre rapport à cette région ne date pas de là mais qu'il est porteur d'une certaine forme de prophétisme, comme si quelque chose (Zeitgeist) était dans l'air. Peu après la période ainsi couverte, nous partirons pour cette terre "promise", nous immergerons pleinement dans cette langue, l'hébreu. Mais cette "expérience" s'achèvera, du moins dans un premier temps à l'Eté 1969 qui verra notre retour en France, à Paris, au moment de l'arrivée des hommes sur la Lune, tout en étant quelque peu écartelé, comme le révélent certaines pages de notre "journal d'amour., lequel n'est pas sans rappeler Isaac Bashévi Singer. On pense notamment à "Un jeune homme à la recherche de l'amour (une sorte d'autobiographie spirituelle ( Ed Stock, 1981) comportant deux volets: "Un petit garçon à la recherche de Dieu" et 'Un jeune homme à la recherche de l'amour" Nous retiendrons comme la proposition probablement la plus pertinente de ce corpus de jeunesse, cette formule "Chaque génie trouvait la société boiteuse et voulait la rétablir", ce qui fait penser au TIKOUN, au devoir de correction, de purification, qui est le propre du TSADIK (cf le chapitre de la Genése sur Sodome). Quand une société n'a pas su reconnaitre, identifier en son sein, ceux qui ont vocation à (sur)veiller, à exercer une vigilance, elle se condamne. Si l'on applique une telle vision des choses aux Juifs, l'on dira qu'ils ont reçu, de façon innée, les compétences pour accomplir cette mission de nettoyage de par le monde (cf les Ecuries d'Augias, dans les Travaux d'Hercule).Inversement, ne serait pas "Juif" celui qui n'aurait pas reçu un tel don. En décidant de les éliminer (Shoah), certaines sociétés auront donc péché contre le TIKOUN. Extraits Paris, le 19 octobre 1966 A-t-il fallu du temps pour dompter mon désordre, pour accepter de cueillir le flot d'idées qui me traversent, contradi²ctoires en apparence ou en fait!, J'ai jusqu'à présent ressenti une horreur du précis, du tableau, du cadre.Et pourtant, je regrette d'avoir égaré des papiers d'il y a quelques années. Pour leur utilité propre d'abord, les idées s'égarent et ne sont jamais trop nombreuses- pour le souvenir aussi, les extrémes se rencontrent- et surtout parce que ces écrits égarés auraient été objets, moyen d'introspection, d'étude de mon mécanisme de pensée. Quand je pense à certaines dissertations d'il y a trois ans que je ne trouve plus, mon coeur se serre. J'ai peur qu'alors je pensais mieux qu'aujourd'hui; Mais l'idéalisation du non présent est trop fréquente pour que j'aille en tirer conséquences fâcheuses Jeudi 20 octobre 1966. Paris La théorie universelle du génie à élaborer; il y a trois genres de génies, l'artistique, le mathématique, et le philosophique (..) Il y deux sortes d'êtres, ceux qui créent, ceux qui imitent. Seuls les premiers sont des hommes, des "génies". L'évolution de l'humanité est celle de la pensée et des efforts des génies. Cahier "L'écueil) Les premiers hommes étaient des génies/ (..) Un individu nait génie, homme, il posséde le besoin perfectioniste (..) Devenir génie révélé signifie que l'on a repoussé les écueils (..) (..Une institution est la représentation du besoin perfectionniste donc une limitation. L'institution peut permettre le progrès. Mais d'une part, elle affaiblit les individus et d'autre part elle est inadaptée aux buts. On distinguera les institutions objets, c'est à dire moyens d'actions provisoires et les institutions sujets, buts de l'action. L'Etat, la famille, la morale, la religion, l'argent apparaissent comme nécessaires, gain de temps; c'est une erreur. Gain de temps, à la rigueur pour ceux qui ont perdu les capacités initiales mais pour le génie, ennemi. Car tout génie est menacé de décadence en face des institutions sujets, bref de la société en général; Le langage, on l'a montré est particulièrement typique de l'institution sujet. C'est ce qu'a compris la philosophie orientale qui n'a pas eu son Descartes, qui a introduit la croyance que tout pouvait être grâce aux mots, communiqué et démontré (..) Un besoin n'est pas compris au moyen de mots, il ne peut s'exprimer par un mot qu'entre individus ayant la même expérience (..) C'est l'aliénation, la description aliénante du langage qui a entrainé toute l'humanité dans la décadence.Sans le langage, les génies se seraient regroupés; à cause du langage (...) ils ont souvent infléchi et déformé leur philosophie par concession aux non -génies. Tout génie arrivant au sein d'une société décadente, c'est à dire de toute société, est heurté par le non -sens de celle-ci, c'est à dire son incapacité de répondre à un besoin perfectioniste non avorté. Mais rares sont les génies qui perçoivent la cause première de cet avortement (..) On a dit que le génie ressent des besoins que le non -génie ne ressent plus!, (...)Le génie ne crée pas arbitrairement. En effet, il ne crée que parce qu'il y a de l'inconnu, de l'incompréhensible, de l'irrationnel (...) Il voudra transformer ce qu'il n'accepte pas et proposer en échange une société qui ne présente pas ces inconvénients (..) En art, il en est de même. En science, également (..) On pourrait fonder une esthétique en montrant que chaque branche de l'art correspond à une situation particulière de l'homme et à une réaction" particulière Génie et mensonge Avec le temps, mon aliénation, en réaction contre des excés antérieurs avait cessé. Une seule constatation était assurée ! je créais et la plupart des autres ne créaient point Je me tournais vers l'élucidation de la création et du génie. La première observation de ma part fut qu'en quelque sorte que le génie mentait à la réalité. Cela ne suffisait point à distinguer, à isoler la nature du génie. J'émis alors l"hypothèse que ce refus, obsession de chaque instant, lui permettait d'atteindre progressivement une virtuosité qui le rendait capable de faire passer son mensonge pour la réalité aux yeux des autres, incapables d'émettre des objections. Ainsi, le génie agissait au moyen d'un procédé différent de celui du raisonnement qui s'apparente d'une certaine manière au jeu de dés où intervient le hasard? Et où un échec était par là toujours envisageable bien que la virtuosité du génie-le génie devenait ainsi dire mécanisme-en restreignait les occasions, On se rapprochait du sens étymologique: celui qui engendre et qui risque à chaque occasion d'accoucher d'un avorton. (..) Le génie est inné. Il y avait une différence de nature entre le génie et ce que j'appelle le non -génie et par voie de conséquence, précisément, de capacité; Un moment, je pensai qu'à l'origine le génie avait connu un choc, quittant le "paradis" des premiers mois et affrontant la réalité/ Le mot réalité devenait toujours plus ambigu. Il n'y avait donc plus différence de nature mais différence de degré entre le génie et le non -génie. Mais je ne réussissais pas à distinguer d'autre seuil entre eux que la création et la non -création.(..) Puis intervint dans mes réflexions Israel? J'avais eu à présenter un exposé sur la question juive en première année de Droit, (Paris II,Assas) à l'époque de mes premières recherches. J'étais marqué par le livre de Georges Friedmann ''Fin du peuple juif? Collection Idées) J'avais soutenu que les juifs étaient persécutés parce qu'il y avait en eux des caractères qui qui faisaient qu'ils devaient l'être, masochisme peut être? Constatation confirmée par mes analyses du souffre-douleur. L'attitude sociale était précédée par une attitude familiale. Pour Israel, attitude à l'égard de Dieu, punissant la désobéissance bien qu'il n'était pas dans le pouvoir d'israel de changer (...) L'antisémitisme ne créait point le Juif, il en était la conséquence. Même si en réaction, le Juif prenait certains caractères artificiels, éphémères et non particuliers à celui-ci. J'avais découvert en fait la pensée juive, c'est à dire le refus de voir dans une conséquence une caus (..) Je repoussais l'arbitraire aux origines des phénoménes mais j'étais persuadé qu'en deça la pensée, l'intelligence pouvait s'aventurer sans faire intervenir des mythes de quelque sorte. J'en concluai qu'il en était pour le génie, de même. L'individu possédait la nature du génie dès sa naissance et tous les autres chocs qui suivraient n'étaient que conséquence, ce qui expliquait les réactions diverses des individus (...) Le génie ne crée pas. Comment le génie influait-il sur la société? On ne pouvait imaginer le génie commandant aux autres "voilà ce qu'il faut faire, voilà me idées" et être obéi. Cela relevait du rêve Le génie n'était il pas plutôt qu'un visionnaire un réformateur; ne se contentait-il pas de modifier ce qui lui paraissait insensé? (...) Action et besoin. Qu'était la société, qu'était le génie, (..) Chaque génie était frappé par un aspect de la société qui le heurtait selon sa situation, son époque(...) Ainsi,; chaque génie trouvait la société boiteuse et voulait la rétablir (...) Institution et non génie. Israel me semblait avoir subi une évolution depuis la dispersion (..) Ce changement, il tenait à l'absence d'institutions politiques et à un déséquilibre et une fragilité par voie de conséquence; L'individu lorqu'il n'était plus protégé par les institutions ou par Dieu retrouvait petit à petit ses capacités de création (...) Le jugement que je portais sur les Juifs venait d'une part de l'évidence d'une originalité de leur histoire, d'autre part de la constatation des conséquences qui s'étaient produites chez eux(...) Quant au génie, ressentant des besoins supplémentaires à ceux du non -génie, qui ne les ressentait plus, il ne pouvait avoir un comportement identique. Puisque son action sociale était gouvernée par des besoins à la différence du non génie. Il pouvait s'adapter car l'adaptation est indifférence, c'est à dire un non-besoin." JHB 09 12 24

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