samedi 26 décembre 2009

Les deux astrologies et leurs interférences

par Jacques HalBronn

Quand on parle des "bases" de l'astrologie, il ne faudrait pas confondre le dessin d'ensemble et ses expressions historiques souvent bien délabrées. Tout se passe, d'ailleurs, comme si l'on avait accumulé tout un savoir astrologique mais dans le désordre et dans une certaine confusion. Nous essaierons d'y mettre un peu d'ordre (dans l'esprit du NOA).
Quand on se penche sur le passé, notamment au niveau architectural, on n'a souvent affaire à des ruines, on pense notamment au monde gréco-romain. Il importe de distinguer la carte et le territoire mais aussi le plan et ce qu'il en reste. Parfois, on devine le plan à partir de ce qui en a été fait.
Si l'on prend le cas du Zodiaque - ou plus exactement du cercle/cycle zodiacal - il nous semble que l'on peut en effet parler d'un savoir en ruine dont la raison d'être s'est d'ailleurs plus ou moins perdue. A quoi sert donc le Zodiaque?
Si l'on répond que le zodiaque est avant tout censé nous indiquer les phases d'un cycle, d'une série, il semble bien que l'on puisse proposer quelque chose d'un peu plus limpide et fluide que ce qu'on appelle traditionnellement zodiaque.
Car finalement, c'est bien de cela qu'il s'agit : réfléchir sur les différents stades d'un cycle et pour ce faire, l'on peut plaquer toutes sortes de phénomènes impliquant une certaine idée de croissance et de décroissance. Chaque élève en astrologie pourrait s'exercer à élaborer son modèle en s'inspirant d'exemples anciens en plus ou moins bon état.
Entre le choix des facteurs constitutifs d'un cycle et les phases qui balisent et subdivisent le cycle, il existe une large palette de possibilités et la tradition astrologique n'a retenu que quelques formules souvent parvenues dans un piètre état.
Autant le concept sous jacent est vivant, autant ses avatars historiques sont devenus méconnaissables sinon inutilisables, tels quels.
Et on pourrait en dire autant des "significations" des maisons astrologiques. J. P. Nicola a contribué à proposer des formulations modernes des maisons, des signes, voire des planètes mais, soulignons-le, toutes ces subdivisions sont peu ou prou interchangeables et en tout cas contingentes (ce que nous appelons, au NOA, le niveau 2) et chaque astrologue peut s'amuser, est invité à innover dans ce domaine, encore que l'on puisse souhaiter qu'un nombre limité d'écoles cohabitent, pour un temps donné, leurs trouvailles étant vouées à être remplacées par d'autres, périodiquement.
A condition, toutefois, de ne pas perdre de vue le point de départ, c'est à dire le principe d'un cycle unique, donc transcendant le thème natal qui est une manifestation de niveau 2.
La grande question qui interpelle les astrologues de niveau 1 (voir nos débats sur teleprovidence, dans le cadre du NOA), c'est celle du choix des composantes du cycle unique. Mais avant tout débat sur les constituantes du cycle unique, importe d'admettre une telle nécessité. Tout astrologue, par trop attiré par la diversité et la multiplicité, s'exclut de lui-même du niveau 1, en ce qu'il renonce, ipso facto, à unifier l'Astrologie autour d'un seul et unique axe.
En réalité, comme on l'a expliqué ailleurs, il existe déjà un cycle dont les composantes ont été statistiquement validées, ce sont les cinq astres gauqueliniens par rapport au moment de la naissance. Mais nous sommes là davantage, avec Gauquelin, dans une cosmobiologie -l'enfant naissant en conformité avec son hérédité planétaire/astrale, ce n'est pas la naissance qui détermine le type, elle ne fait que l'exprimer- que dans une astrologie, autour de laquelle pourrait s'articuler une typologie, susceptible de présenter quelque intérêt au niveau d'une certaine fonctionnalité, une professionnalité génétique. Autrement dit, l'intérêt qu'il pourrait y avoir à qualifier les étapes du mouvement diurne (en prenant la peine de définir des maisons astrologiques, même sous la forme du SORI de l'astrologie conditionaliste) nous semble assez mineur, la subdivision étant, ici, assurée par les cinq planètes. Cela dit, au niveau 2, l'on peut tout à fait élaborer ce que l'on veut....
Donc, si nous récapitulons, au niveau 1, nous placerons
1 les 5 types gauqueliniens (Lune, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne) par rapport au moment de naissance, soit un embryon du thème natal qui se suffit à lui-même.
2 le cycle unique, articulé sur un binôme astre mobile/astre fixe et se réduisant à une série de 4 conjonctions (les 4 étoiles fixes royales), soit un embryon de zodiaque qui se suffit à lui-même. Si l'on va au delà de ce plan, on passe au niveau 2, lequel permet un bien plus grand nombre de modulations.
On peut ainsi parler d'une double astrologie au niveau 11, l'une des branches correspondant peu ou prou à ce qu'on appelle actuellement l'astropsychologie, liée au moment de la naissance et l'autre à ce qu'on appelle l'astrologie mondiale, sans rapport avec le moment de naissance mais s'articulant sur des cycles valant pour tout le monde, directement ou indirectement, à plus ou moins long terme.
En fait, ce qui fait le plus problème, d'un point de vue épistémologique, c'est la prévision individuelle (transits, directions, profections, révolutions solaires etc), qui est une sorte de compromis entre ces deux grandes branches de l'astrologie. On peut en voir une expression dans l'ouvrage d'initiation d'Yves Lenoble sur les cycles. Il ne nous semble nullement souhaitable d'unifier ces deux branches de l'Astrologie fondamentale (niveau 1) si ce n'est à des niveaux inférieurs du NOA, qui ne sauraient représenter les thèses officielles et publiques de l'Astrologie et restent l'affaire personnelle et privée de l'astrologue.
Par savoir en ruine, nous entendons un savoir qui n'est plus maitrisé par ceux qui l'arborent, se perdant dans les détails sans vue d'ensemble. Si l'on prend le cas du zodiaque, on n'a plus affaire qu'à une juxtaposition de caractères, de saynètes, qui ne jouent plus le rôle de balisage cyclique qui leur était imparti initialement. D'où le passage d'une astrologie se déployant dans le temps à une astrologie spatiale qui place les gens les uns par rapport aux autres au lieu de considérer chaque signe comme devant être gravi par chacun...A contrario, avec les maisons, l'idée de phases de vie a bel et bien été maintenue mais sur un support - le mouvement diurne- qui n'est pas adéquat!
On pourrait à la limite suggérer l'utilisation de la symbolique zodiacale dans le cadre du mouvement diurne- ce qui est d'ailleurs le cas de l'ascendant et celle des maisons astrologiques dans le cadre de la cyclicité. En effet, l'ascendant s'inscrit assez bien, finalement, dans la perspective gauquelinienne liée à des activités socioprofessionnelles, déterminées à la naissance et les maisons ponctuent assez bien les étapes d'un processus cyclique s'étalant sur une période relativement longue.


JHB
02. 12. 09

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