samedi 26 décembre 2009

Le Nouvel Ordre Astrologique (NOA)

par Jacques HalBronn


La semaine astrologique organisée par Teleprovidence, du 10 au 14 novembre 2009, correspondant à plus d'une vingtaine d'heures d'enregistrement, répartie sur six villes (Lyon, Montélimar, Avignon, Marseille, Montpellier, Vichy) aura accouché d'un nouveau modèle à la fois épistémologique et déontologique, on a nommé le Nouvel Ordre Astrologique. Cette phase aura été complétée, à Lyon, le 14, par l'assistance à une partie du Colloque du RAO (notamment les exposés de Denis Labouré et d'Yves Lenoble), des entretiens (non enregistrés) notamment avec Michel Morel et Simone Sarah Chabert), une interview sur Nostradamus pour le National Geographic, en anglais, puis à Paris, le 15 novembre, par un Colloque auquel nous avons assisté "L'universel et la politique des identités" (Amphithéâtre de l'Opéra Bastille, Paris) avec notamment des exposés des philosophes Alain Renaut et Marcel Gauchet. Le 9, nous fîmes une visite du Salon "Marjolaine", au Parc Floral du Bois de Vincennes. Remercions notamment d'y avoir contribué Serge Bret-Morel, Dominique Ragoy, Frank Nguyen, Christian Lamargot, Jean-Martial Blanchard, Françoise Moderne, Lionel Barrera, Louis Mazuir, Ilia Consolo, Françoise Naud, Sylviane Attard, Dominique Defrang, Catherine Poucet, pour ne citer que les personnalités les plus affirmées et/ou les plus présentes et remercions les personnes qui nous ont accueilli dans leurs locaux, Louis Mazuir, Françoise Naud, Edmond di Fraya, Martine Charmet, Adriane Hotz, Lionel Barrera, Jean-Martial Blanchard sans parler des restaurants La Storia, à Marseille et Capucine à Montpellier. La semaine astrologique aura commencé à Lyon et se sera terminée à Lyon.
Le NOA met en place une certaine hiérarchie, une stratification, une série de phases allant du un au multiple, de l'essentiel au contingent, du permanent au passager. On passe du 1 au 4 par le 2 et le 3 puis l'on remonte du 4 vers le 1. Dès 1976, voilà donc bientôt 34 ans, nous écrivions dans "Clefs pour l'Astrologie" que nous souhaitions dégager, discerner "les multiples couches qui se sont ajoutées au noyau initial" (4e de couverture (voir aussi notre débat sur France Inter, en 1976, en audio sur teleprovidence.com). Nous voulions également, écrivions-nous, "mettre fin à des pratiques qui n'ont d'astrologiques que le nom". Nous pensions alors que cela pourrait se faire par le biais de l'Université. Notre position actuelle a évolué en ce sens que nous avons pris conscience de ce que le dit noyau avait besoin de divers prolongements, contingents et donc interchangeables, pour s'incarner. C'est toute l'idée des 4 niveaux du NOA.
En 1, nous trouverons donc ce "'noyau initial", le modèle central, réduit à sa plus simple expression, à une formule générale mais devant être acceptée par tous les "adhérents" au NOA.
En 2, nous passons à un premier niveau de diversification : c'est la phase des subdivisions par rapport au modèle du niveau 1. L'histoire de l'Astrologie nous fournit des exemples : zodiaque, maisons astrologiques, aspects, thème astral, domiciles etc.
En 3, nous entrons dans la phase interdisciplinaire, à savoir les connaissances extra-astrologiques qui sont mobilisées, cela va de la PNL au Tarot....
En 4, c'est la phase d'intégration de données ponctuelles, tant individuelles que collectives, mondiales. On atteint à un maximum de complexité et de diversité.
Puis, depuis le niveau 4, l'on remonte vers le niveau 1, au prix d'un processus de décantation permettant de déterminer sous la complexité du "réel" un modèle sous-jacent à l'ensemble des manifestations. De 1 à 4, l'on passe de l'astrologie science à l'astrologie art, de la théorie à la pratique, de la réflexion à la réception.
Nous sommes, on l'aura compris, dans un processus cyclique divisé en 8 phases, ou si l'on préfère 4 phases en symétrie, comme dans le cas des rapports Lune-Soleil ou dans celui des doubles domiciles, étant entendu que la même phase descendante diffère sensiblement de son expression "ascendante". L'on sait fort bien que le processus allant d'un solstice à l'autre s'inverse, en ce qui concerne le rapport diurne/nocturne.
Quel est l'intérêt principal du NOA?
L'instauration du NOA permet d'organiser le milieu astrologique en un certain nombre de "couches" en évitant la confusion des genres. Il y a un temps pour être dans le 1 comme il est un temps pour chaque autre niveau et nous dirons que cela est fonction d'un cycle.
A partir de là, nous pourrons établir un diagnostic pour toute société en faisant ressortir ses points forts et ses points faibles, ses excès et ses manques.
Si on applique ce modèle à la "Cité" astrologique, il apparait assez clairement que le niveau 1 est le moins bien loti des 4 mais aussi que la cyclicité ne semble pas être appliquée dans la vie sociale et intellectuelle du milieu astrologique pas plus d'ailleurs, à ce qu'il semblerait, dans la vie personnelle des astrologues.
Lors du Colloque de l'Opéra Bastille du 15, il fut mis en évidence la dialectique entre la multiplicité des identités et les affirmations d'universalité. Il semble qu'il y ait des blocages, des résistances pour assumer les exigences de la phase de "retour", du niveau 4 vers le niveau 1. Pourtant, chacun n'a-t-il pas besoin, à son échelle, de se renouveler, donc de pratiquer une certaine décantation, à intervalles réguliers? Et c'est à ces moments là que les convergences sont vouées à se manifester avant de repasser au déploiement, au développement des divergences. Il y a un temps pour chaque chose, dit l'Ecclésiaste mais "rien de nouveau sous le soleil".
Dans le cas de l'Astrologie, il semble que le grand problème, c'est le maintien du niveau 2 qui tend à se substituer ou à se confondre avec le niveau 1, l'enjeu étant en vérité important puisque ce qui est en 1 se maintient et ce qui est en 2 doit varier, changer. C'est notamment le cas du Zodiaque et du thème natal considérés ici comme deux systèmes de diversification et d'individualisation. Ce que l'on appelle en astrologie le "Zodiaque" est en fait un certain zodiaque (différent par exemple du zodiaque chinois) et pouvant se calculer de diverses manières (tropicale, sidéraliste). Or, l'on pourrait opter pour d'autres divisions de l'écliptique, dotées d'autres significations. De même en ce qui concerne les maisons astrologiques (diversité des domifications mais aussi du nombre de maisons (cas de l'octotopos), de leur numérotation (sens des aiguilles d'une montre ou l'inverse). Pour beaucoup d'astrologues, ce niveau 2 doit se maintenir et acquérir le statut de permanence que nous réservons au niveau 1, comme si les subdivisions d'un cercle-ou de toute autre figure géométrique (ellipse notamment) valaient autant que le cercle lui-même.
Certains astrologues soutiennent que ces subdivisions, avec le temps, ont fini par s'incruster de façon irréversible. Or, il est clair que la plupart de ces découpages n'ont qu'une réalité mathématique et une permanence purement culturelle sans prise sur les structures génétiques et subconscientes de la psyché humaine laquelle selon nous ne peut se polariser durablement et en profondeur que sur des signaux visibles et donc dotés d'une corporéité. C'est tout ce qui distingue les astres des signes zodiacaux ou des maisons astrologiques, sauf dans les cas de tangence. Une horloge qui ne marche pas n'en marque pas moins, deux fois par jour, l'heure exacte.
Le problème, nous dit-on, non sans quelque ingénuité, c'est que l'on ne sait pas vraiment quoi placer au niveau 1.....Et cela vaut pour bien d'autres domaines que l'astrologie : c'est la crise de la centralité et l'hypertrophie des subdivisions.
Entre astrologues, il semble que, néanmoins, l'on puisse espérer s'entendre sur le principe selon lequel le cycle est le fondement de 1 et ses subdivisions le fondement de 2. Mais quand il s'agit de préciser de quel cycle il s'agit, l'on observe la perplexité de nos interlocuteurs et il est vrai qu'en astrologie, ce ne sont pas les cycles qui manquent alors qu'il n'y a qu'un seul zodiaque du moins pour la majorité des astrologues occidentaux. L'unité serait donc paradoxalement du côté de 2 plutôt que de 1. L'astrologue poserait son zodiaque et ses maisons et attendrait de noter ce qui y transite pour une période plus ou moins longue et qui viendrait en quelque sorte activer tel signe, telle maison...
Or, au regard du NOA, il convient de ne pas être victime d'un tel mirage. Il est évident que trop de cycles brouille, tue l'idée de cyclicité. Les astrologues seraient-ils les plus mal "chaussés"?
Sans la mise en évidence d'une cyclicité suffisamment bien dessinée et transparente, c'est en fait toute l'astrologie qui, selon nous, s'en trouve hypothéquée, plombée, tant au niveau des prévisions mondiales qu'individuelles. C'est d'ailleurs peut être pour cette raison que la prévision astrologique est en question, tant épistémologiquement que déontologiquement. Or, au lieu de tenter de remédier à ce problème, d'aucuns préfèrent casser le baromètre et déclarer que l'astrologue n'a pas à prédire (les accidents de parcours) ni même à prévoir (le parcours en tant que tel)
L'avantage du NOA, par rapport à d'autres "codes" proposés ici et là, c'est qu'une fois adoptée l'idée de cyclicité centrale - et à déterminer- chaque astrologue est invité à faire acte de créativité, de diversité et à ne pas rester dans le carcan de solutions du passé, tant au niveau de l'astrologie que dans sa propre vie et celle de ses clients. Comment un astrologue qui est lui-même "bloqué" pourrait-il être un bon conseiller quant à la gestion cyclique?
Le NOA est bel et bien un modèle de cyclicité à utiliser dans la consultation. L'astrologue doit inviter son client à respecter le passage cyclique au niveau 1 pour se renouveler mais cela se joue déjà à mi parcours du cycle, lors de la phase de retour de 4 vers 1, étant entendu qu'il y a successivement un 4 de fin de phase descendante et un 4 de début de phase ascendante, chaque niveau offrant un double visage (diurne. /nocturne)
Au niveau de la vie astrologique, il importe également qu'un cycle central permette d'organiser la "profession" et qu'à chaque conjonction cyclique, les solutions de niveau 2, 3 et 4 en direction descendante fassent l'objet d'une sélection, d'un tri, d'un délestage de façon à ouvrir de nouveaux espaces, des marges de liberté lors de la prochaine période "descendante". Faute de quoi, il n'y aura pas eu renouvellement : on stagnera.
En ce qui concerne la représentation de l'organisation de toute société, par delà la question de la cyclicité, il y a la notion de centralité. Au niveau 1, mise en avant d'un chef, d'un leader, d'un président (celui qui siège en premier, selon l'étymologie). A partir de là, une certaine collégialité peu à peu devra s'instaurer et peu à peu, l'on parviendra à un maximum de diversification, qui feront contraste avec le niveau 1. Or, certains astrologues avec qui nous avons discuté, en sont même à contester qu'existe une telle structuration sociale, ce qui semble indiquer des présupposés idéologiques qui viennent se greffer sur leur rapport à l'astrologie. On en revient ainsi à une question lancinante: quelle confiance accorder à un astrologue incapable de pratiquer la cyclicité et d'aider ses clients en la vivre au mieux? Nous pensons que toute défaillance dans ce domaine chez un astrologue devrait poser problème déontologiquement et ce, bien plus gravement, que la question de la prévision. Dans son ouvrage "L'Etat spectacle 2. Politique, casting et médias" (Paris, Plon,2009, pp. 300 et seq. ) R-G. Schwartzenberg parle d'une "déprogrammation", c'est à dire d'une "désaffection pour les programmes". Il explique : "Le chef charismatique doit se fier à lui-même et à son intuition pour agir au mieux (...) sans s'enfermer dans un carcan préalable. Ainsi de Gaulle conçoit le scrutin présidentiel comme un acte de foi en sa personne. Et l'électeur comme le signataire d'un blanc-seing. (..) Pompidou (...) affirme "Il ne s'agit pas pour les Français de choisir leur avenir. Il s'agit de choisir la personne à qui ils confient cet avenir pendant un certain nombre d'années" Pour ce qui est de Ségolène Royal, Schwartzenberg relève sa "démarche participative (...) consistant à faire appel aux sympathisants pour fournir des éléments de programme au lieu que celui-ci soit défini au préalable par la candidate pour garantir sa cohérence". On se dirige, ici, vers une formule qui nous semble assez pertinente: le chef assure la centralité et une certaine focalisation d'ensemble qui sera complétée, de façon accessoire par les propositions les plus variées, en aval, à un niveau où la cohérence n'est plus requise.
On nous objectera, évidemment, qu'encore faudrait-il s'entendre sur la nature même du cycle dominant en astrologie.....Nous répondrons que pour l'heure, il ne sera demandé, au NOA, à chaque membre que de "déposer" un cycle de référence, articulé sur la combinaison, la configuration de deux facteurs ayant une réalité et une visibilité certaines.(planète, étoile fixe), en évitant, du moins au niveau 1, tout recours à une subdivision (signe, maison), ce qui en revanche est tout à fait acceptable au niveau 2, tout comme l'est la considération du "thème", c'est à dire de tout l'environnement cosmique. Chaque chose en son temps.
Ce qui importe au NOA, c'est d'isoler le niveau 1 des autres niveaux comme étant le seul niveau ayant quelque fondement scientifique. Les astrologues de niveau 1 ont la charge de déterminer quelles configurations seront au centre de la pratique de tous les astrologues des autres niveaux. Ils procéderont à partir de l'observation du niveau 4 en phase ascendante, en recourant notamment aux statistiques et à un niveau nécessairement général. Aux niveaux inférieurs, l'on passe dans le domaine de la contingence et de la diversité des solutions et des situations avec ce que cela implique de temporaire et de provisoire.
En ces temps où l'Union Européenne est parvenue enfin à se doter d'un président, en la personne de Van Rampuy, il semble que la phase que nous traversons soit favorable à une certaine unification de la communauté astrologique francophone.
En pratique, qu'est ce qui changera avec NOA? On pourrait répondre: peu de choses au regard de l'astrologue moyen. Il pourra continuer à pratiquer dans ses grandes lignes son outil habituel à cela près qu'il lui sera demandé d'innover, de ne pas rester ancré sur des dispositifs anciens, il lui faudra se renouveler de façon à bien maitriser la raison d'être des découpages dont il se sert. Or, souvent, l'astrologue ne connait pas bien comment ses outils ont été conçus par d'autres. Cela dit, il faudra que l'astrologue de label NOA accepte de recourir à un des cycles reconnus au niveau 1 et s'y tienne, quitte à greffer dessus ce que bon lui semblera. A terme, bien sûr, il est prévu qu'un seul cycle de niveau 1 prévaudra au sein du NOA.
Adhérez au NOA!
Pour contacter le Conseil Supérieur de l'Astrologie Francophone, courriel: csafranc@yahoo.fr.

JHB
20. 11. 09

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