jacques Halbronn La critique nostradamique et le test des vignettes et des titres
La critique nostradamique er le test des vignettes et des titres (version augmentée)
par Jacques Halbronn
En 2015, Patrice Guinard a publié deux ouvrages sur Nostradamus (Books on demand), ce qui nous a conduit à préciser les éléments de notre dossier.: il s’agit d’un diptyque : Nostradamus occultiste et de Nostradamus traducteur.
Un point semble avoir échappé à ce nostradamologue, la question de la mention des « qualités » professionnelles de Nostradamus. On note ainsi que ce qui se présente comme paru chez Antoine du Rosne ne porte aucune mention de cet ordre alors même que l’on connait un grand nombre d’œuvres de Nostradamus ou qui lui sont attribuées dans les années 1550-1560 qui fournissent les détails en questtion.
Etrangement, même la traduction de Nostradamus de la Paraphrase de Galien censée parue chez Du Rosne ne signale pas que le dit Nostradamus est lui-même médecin et l’on ne sera donc pas surpris que les éditions des Prophéties censées parues dès 1555 chez Macé Bonhomme, ne donnent pas davantage de précision sur l’identité de Nostradamus alors même qu’à la même époque de nombreux ouvrages signés Nostradamus ou qui l’imitent, ne se priventr pas d’indiquer qui est ce Nostradamus. (il suffit de consulter sur Google les « images » de cette production pour s’en assurer). Bien entendu les édition des Prophéties parues dans les années 1580-90 ne mentinnent pas les titres de Nostradamus et tout indique que les éditions des Prophéties des années 1550-1560 sont en réalité calquées sur elles.
Une seule exception toutefois, pour les éditions datées de 1568. On dispose d’une édition indiquant qui est ce Nostradamus. Elle comporte une vignette que l’on retrouve dans les Prédictions pour 20 ans (cf icono ci-dessous) « trouvée en la Bibliothèque de nostre defunct dernier décédé (…) Maistre Michel de nostre Dame (..) par Mi. de Nostradamus le Jeune. On note que le premier quatrain des Centuries est associé à ce « successeur »de Nostradamus, ce qui nous conduit à penser que ce quatrain n’est justement pas de Michel de Nostrefame mais qu’il aura été récupéré par les faussaires lesquels ont pu penser d’ailleurs qu’il s’agissait bel et bien de Michel de Nostredame et non de Mi. de Nostradamus le Jeune.. D’ailleurs, c’est cette même erreur qui aura conduit les dits faussaires à emprunter aux faux almanachs parisiens parus dans les années 1560, du vivant de Nostradamus, les vignettes dont ils se serviront pour fabriquer les fausses éditions Antoine du Rosne, ce qui vaut tant pour les Prophéties que pour la dite traduction de Nostradamus de la Paraphrase, toutes comporrtant une vignette différente de celles de la production authentique.
Il semble donc qu’il y ait eu une édition 1568 qui ait utilisé la vignette Nostradamus le Jeune et reprenant les mentions officielles relatives à Nostradamus mais que les autres éditions n’aient plus pris cette peine.
C’est dire que régne une certaine confusion entre Nostradamus et Nostradamus le Jeune puisque la vignette du second aura servi pour le premier comme il le ressort de notre corpus iconographique, du fait d’un certain « glissement ».
Il reste que c’est la vignette des faux almanachs parisiens pour les années 1560 qui aura finalement servi pour les édition antidatées, la vignette Nostradamus le Jeune n’ayant servi que pour l’édition « posthume » de 1568. On notera d’ailleurs que jamais les éditions 1568 n’utiliseront les vignettes 1550, dont on rappellera qu’elles servirent d’abord pour les éditions parisiennes ligueuses, notamment chez la veuve de Nicolas Roffet.
Qu’en est-il donc de la traduction de Nostradamus de la Paraphrase? On ne saurait exclure qu’il en soit l’auteur et qu’on l’ait retrouvée à sa mort dans ses « papiers ». On peut certes se demander pourquoi les faussaires auraient pris la peine de produire cette Paraphrase de Galien, sans grand intérêt au regard du prophétisme centurique/. Certes, les faussaires ont ils pu faire leur possible pour conférer un cachet d’authenticité à leur contrefaçon mais de là à se lancer dans la réalisation de deux éditons de la Paraphrase, datées 1557 et 1558, cela semble bien hors de proportion. Et pourtant, comment expliquer que les dits faussaires aient pu négliger de préciser les qualités médicales du traducteur lequel était parfaitement en vie à l’époque? Rappelons que la vignette concernée a bel et bien circulé dès le début de la décennie 1560 mais qu’elle n’est pas autrement attestée pour les années 1550, hormis bien entendu les dites contrefaçons.. Il y a donc un mystère concernant les motivations liées à la publication de la Paraphrase laquelle apparait comme un complément aux Prophéties. Mais comme le note Guinard, la dite édition comporte certaines singularités, tant et si bien que c’est Guiinard lui même qui pourrait apporter un semblant de réponse à une telle énigme. (cf pp. 180 et seq)Nous n’entrerons pas ici dans des considérations sur le contenu de l’édition de la Paraphrase, en précisant que même si la traduction a pi être de Nosradamus, cela ne signifie pas que l’Epitre qui l’introduit le soit. Citons Guinard (p. 257) à propos de la Paraphrase et de son épitre : « nous sommes en présence d’un dispositif consommé mais qui n’a pas encore livré ses secrets ». Dont acte. Il reste que les critères qui nous semblent déterminants à savoir l’absence de mention des qualités de « docteur » de Nostradamus, plus le fait que c’est précisément chez le même libraire que paraitront deux éditions, dont l’une comporte des ajouts à la Centurie VII par rapport à l’autre, avec les même vignettes reprises des faux almanachs parisiens non attestées avant 1560,- et ne comportant pas la mention M. De Nostredame- nouis obligent à situer ces éditions dans les années 1580, quelle que puisse être par ailleurs l’authenticité de la traduction.
Mais revenons sur la série Grandes et Merveilleuses Prédictions, Rouen, 1588-89 et anvers 1590 en relevant une bévue que l’on retrouve étrangement dans les éditions Lyon Antoine du Rosne 1557 mais pas dans les éditions Benoist Rigaud 1568
1557 Les Prophéties (.. ) dont il en y a trois cents qui n’ont encores iamais est imprimées
1588 Grande et Merveilleuses Prédictions « dont il en y a trois cens qui n’ont encores jamais esté imprimees. Esquelles se voit representé une partie de ce qui se passe en ce temps, tant en France, Espaigne, Angleterre « tc
On a « dont il en y a » au lieu de « dont il y en a » comme dans Lyon 1568
En revanche, il n’y a pas dans la série 7 centuries la mention « Adioustées par le dict Autheur? On peut certes penser que cette mention vise les centuries VIII, IX et X. Mais cette même mention se trouve déjà dans les éditions à 7 centuries des années 158-89 (Paris)-90 (Cahors) et viserait plutot la VIIe Centurie:
« »revue & additionnées par le dict Autheur pour l’An 1561 de 39 articles à la dernière centurie » Paris 1588
Cela signifie que le titre des éditions 1557 correspond à un contenu non pas de 7 mais de 6 centuries! Or, on n’a pas conservé d’édition à 6 centuries, cela pourrait correspondre à une édition antidatée à 1556, signalée au titre de la série Vrayes Centuries et Prophéties (…) revues & corriigées suivant les premières éditions imprimées en Avignon en l’an 1556 et de Lyon en 1558 (Amsterdam 1667)
1555 4 centuries
1556 6 centuries (se terminant par le quatrain latin)
1560 (pour l’an 1561) 7 centuries (comme indiqué dans les éditions de 1588)
On aura compris que les pages de titre nous racontent une histoire qui ne correspond pas à leur contenu mais nous avons la faiblesse de penser que les dites pages de titre offrent une certaine fiabilité au regard de la chronologie des « fausses » éditions.
Les éidtions sans mention « ajoutés par l’auteur » devaient correspondre à 6 centuries et les pages de titre 1557 sont reprises des pages de titre Rouen 1588 etc
Quant aux éditions à 7 centuries, elles correspondent aux pages de titre de éditions de Paris 1588-1589.et auraient servi pour le premlier volet des éditions à 10 centuries. Lyon 1568
JHB
06. 06. 17
NB Si l’iconographie n’apparait pas, allez sur le blog Faculte Libre d’Astrologie de Paris, où le même texte figure sous le même titre
par Jacques Halbronn
En 2015, Patrice Guinard a publié deux ouvrages sur Nostradamus (Books on demand), ce qui nous a conduit à préciser les éléments de notre dossier.: il s’agit d’un diptyque : Nostradamus occultiste et de Nostradamus traducteur.
Un point semble avoir échappé à ce nostradamologue, la question de la mention des « qualités » professionnelles de Nostradamus. On note ainsi que ce qui se présente comme paru chez Antoine du Rosne ne porte aucune mention de cet ordre alors même que l’on connait un grand nombre d’œuvres de Nostradamus ou qui lui sont attribuées dans les années 1550-1560 qui fournissent les détails en questtion.
Etrangement, même la traduction de Nostradamus de la Paraphrase de Galien censée parue chez Du Rosne ne signale pas que le dit Nostradamus est lui-même médecin et l’on ne sera donc pas surpris que les éditions des Prophéties censées parues dès 1555 chez Macé Bonhomme, ne donnent pas davantage de précision sur l’identité de Nostradamus alors même qu’à la même époque de nombreux ouvrages signés Nostradamus ou qui l’imitent, ne se priventr pas d’indiquer qui est ce Nostradamus. (il suffit de consulter sur Google les « images » de cette production pour s’en assurer). Bien entendu les édition des Prophéties parues dans les années 1580-90 ne mentinnent pas les titres de Nostradamus et tout indique que les éditions des Prophéties des années 1550-1560 sont en réalité calquées sur elles.
Une seule exception toutefois, pour les éditions datées de 1568. On dispose d’une édition indiquant qui est ce Nostradamus. Elle comporte une vignette que l’on retrouve dans les Prédictions pour 20 ans (cf icono ci-dessous) « trouvée en la Bibliothèque de nostre defunct dernier décédé (…) Maistre Michel de nostre Dame (..) par Mi. de Nostradamus le Jeune. On note que le premier quatrain des Centuries est associé à ce « successeur »de Nostradamus, ce qui nous conduit à penser que ce quatrain n’est justement pas de Michel de Nostrefame mais qu’il aura été récupéré par les faussaires lesquels ont pu penser d’ailleurs qu’il s’agissait bel et bien de Michel de Nostredame et non de Mi. de Nostradamus le Jeune.. D’ailleurs, c’est cette même erreur qui aura conduit les dits faussaires à emprunter aux faux almanachs parisiens parus dans les années 1560, du vivant de Nostradamus, les vignettes dont ils se serviront pour fabriquer les fausses éditions Antoine du Rosne, ce qui vaut tant pour les Prophéties que pour la dite traduction de Nostradamus de la Paraphrase, toutes comporrtant une vignette différente de celles de la production authentique.
Il semble donc qu’il y ait eu une édition 1568 qui ait utilisé la vignette Nostradamus le Jeune et reprenant les mentions officielles relatives à Nostradamus mais que les autres éditions n’aient plus pris cette peine.
C’est dire que régne une certaine confusion entre Nostradamus et Nostradamus le Jeune puisque la vignette du second aura servi pour le premier comme il le ressort de notre corpus iconographique, du fait d’un certain « glissement ».
Il reste que c’est la vignette des faux almanachs parisiens pour les années 1560 qui aura finalement servi pour les édition antidatées, la vignette Nostradamus le Jeune n’ayant servi que pour l’édition « posthume » de 1568. On notera d’ailleurs que jamais les éditions 1568 n’utiliseront les vignettes 1550, dont on rappellera qu’elles servirent d’abord pour les éditions parisiennes ligueuses, notamment chez la veuve de Nicolas Roffet.
Qu’en est-il donc de la traduction de Nostradamus de la Paraphrase? On ne saurait exclure qu’il en soit l’auteur et qu’on l’ait retrouvée à sa mort dans ses « papiers ». On peut certes se demander pourquoi les faussaires auraient pris la peine de produire cette Paraphrase de Galien, sans grand intérêt au regard du prophétisme centurique/. Certes, les faussaires ont ils pu faire leur possible pour conférer un cachet d’authenticité à leur contrefaçon mais de là à se lancer dans la réalisation de deux éditons de la Paraphrase, datées 1557 et 1558, cela semble bien hors de proportion. Et pourtant, comment expliquer que les dits faussaires aient pu négliger de préciser les qualités médicales du traducteur lequel était parfaitement en vie à l’époque? Rappelons que la vignette concernée a bel et bien circulé dès le début de la décennie 1560 mais qu’elle n’est pas autrement attestée pour les années 1550, hormis bien entendu les dites contrefaçons.. Il y a donc un mystère concernant les motivations liées à la publication de la Paraphrase laquelle apparait comme un complément aux Prophéties. Mais comme le note Guinard, la dite édition comporte certaines singularités, tant et si bien que c’est Guiinard lui même qui pourrait apporter un semblant de réponse à une telle énigme. (cf pp. 180 et seq)Nous n’entrerons pas ici dans des considérations sur le contenu de l’édition de la Paraphrase, en précisant que même si la traduction a pi être de Nosradamus, cela ne signifie pas que l’Epitre qui l’introduit le soit. Citons Guinard (p. 257) à propos de la Paraphrase et de son épitre : « nous sommes en présence d’un dispositif consommé mais qui n’a pas encore livré ses secrets ». Dont acte. Il reste que les critères qui nous semblent déterminants à savoir l’absence de mention des qualités de « docteur » de Nostradamus, plus le fait que c’est précisément chez le même libraire que paraitront deux éditions, dont l’une comporte des ajouts à la Centurie VII par rapport à l’autre, avec les même vignettes reprises des faux almanachs parisiens non attestées avant 1560,- et ne comportant pas la mention M. De Nostredame- nouis obligent à situer ces éditions dans les années 1580, quelle que puisse être par ailleurs l’authenticité de la traduction.
Edition parisienne ligueuse comportant la même vignette que celle de la prétendue production du Lyonnais Antoine du Rosne.
. On y trouve comme à l’habitude une épitre, cette fois adressée au
Baron de La Garde, Admiral du Levant (cf Guinard; Nostradamus
traducteur, op. cit. ^/ 257).., datée du 17 février 1557.. Robert
Benazra dans une notice relative à son testament, nous précise que
« Nostradamus possédait deux astrolabes. En effet, son bisaïeul, Jean de
Saint-Rémy, lui avait légué un « instrument » pouvant servir à dresser
des thèmes et il avait reçu un astrolabe en cadeau du baron Paulin de La
Garde, commandant des galères du roi en Méditerranée. » Dans ce
contexte posthume, on peut se demander si l’on n’avait pas retrouvé une
traduction manuscrite de la Paraphrase de Galien qui aurait été
transmise à quelqu’un comme Jean Aimé de Chavigny comme cela semble
bien avoir été le cas pour le Recueil des Présages Prosaïques, dont à
l’évidence le dit Chavigny se servit pour son Janus Gallicus (1594),
lequel comporte le commentaire de plusieurs quatrains probablement
repris du dit Recueil dont on sait que le dit Chavigny avait l’intention
de le publier en 1589, à Grenoble, (cf B. Chevignard, Prédictions,
Paris, Seuil 1999) On sait aussi que les éditions parisiennes de la
Ligue ont eu également connaissance de certains quatrains d’almanachs
(pour 1561) contenus dans le dit Recueil dans laquelle on a du puiser.
On rappellera à ce propos que les éditions ligueuse comportent des pages
de titre qui ne correspondent pas vraiment à leur contenu.Mais revenons sur la série Grandes et Merveilleuses Prédictions, Rouen, 1588-89 et anvers 1590 en relevant une bévue que l’on retrouve étrangement dans les éditions Lyon Antoine du Rosne 1557 mais pas dans les éditions Benoist Rigaud 1568
1557 Les Prophéties (.. ) dont il en y a trois cents qui n’ont encores iamais est imprimées
1588 Grande et Merveilleuses Prédictions « dont il en y a trois cens qui n’ont encores jamais esté imprimees. Esquelles se voit representé une partie de ce qui se passe en ce temps, tant en France, Espaigne, Angleterre « tc
On a « dont il en y a » au lieu de « dont il y en a » comme dans Lyon 1568
En revanche, il n’y a pas dans la série 7 centuries la mention « Adioustées par le dict Autheur? On peut certes penser que cette mention vise les centuries VIII, IX et X. Mais cette même mention se trouve déjà dans les éditions à 7 centuries des années 158-89 (Paris)-90 (Cahors) et viserait plutot la VIIe Centurie:
« »revue & additionnées par le dict Autheur pour l’An 1561 de 39 articles à la dernière centurie » Paris 1588
Cela signifie que le titre des éditions 1557 correspond à un contenu non pas de 7 mais de 6 centuries! Or, on n’a pas conservé d’édition à 6 centuries, cela pourrait correspondre à une édition antidatée à 1556, signalée au titre de la série Vrayes Centuries et Prophéties (…) revues & corriigées suivant les premières éditions imprimées en Avignon en l’an 1556 et de Lyon en 1558 (Amsterdam 1667)
1555 4 centuries
1556 6 centuries (se terminant par le quatrain latin)
1560 (pour l’an 1561) 7 centuries (comme indiqué dans les éditions de 1588)
On aura compris que les pages de titre nous racontent une histoire qui ne correspond pas à leur contenu mais nous avons la faiblesse de penser que les dites pages de titre offrent une certaine fiabilité au regard de la chronologie des « fausses » éditions.
Les éidtions sans mention « ajoutés par l’auteur » devaient correspondre à 6 centuries et les pages de titre 1557 sont reprises des pages de titre Rouen 1588 etc
Quant aux éditions à 7 centuries, elles correspondent aux pages de titre de éditions de Paris 1588-1589.et auraient servi pour le premlier volet des éditions à 10 centuries. Lyon 1568
JHB
06. 06. 17
NB Si l’iconographie n’apparait pas, allez sur le blog Faculte Libre d’Astrologie de Paris, où le même texte figure sous le même titre
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