dimanche 25 juin 2017

jacques Halbronn La critique nostradamique et le test des vignettes et des titres


jacques Halbronn La critique nostradamique et le test des vignettes et des titres

La critique nostradamique  er le test des vignettes et des titres (version augmentée)
par  Jacques  Halbronn
En 2015, Patrice Guinard a publié deux ouvrages sur Nostradamus (Books on demand), ce qui nous a conduit à préciser les éléments de notre dossier.:  il s’agit d’un diptyque :  Nostradamus occultiste et de Nostradamus traducteur.
Un point semble avoir échappé à ce nostradamologue, la question de la mention des « qualités » professionnelles de Nostradamus. On note ainsi que ce qui se présente comme paru chez Antoine du Rosne ne porte aucune mention de cet ordre alors même que l’on connait un grand nombre d’œuvres de Nostradamus ou qui lui sont attribuées dans les années 1550-1560  qui fournissent les détails en questtion.
Etrangement,  même la traduction de Nostradamus de la Paraphrase de Galien censée parue chez Du Rosne ne signale pas que le dit Nostradamus est lui-même médecin et l’on ne sera donc pas surpris que les éditions des Prophéties censées parues dès 1555 chez Macé Bonhomme, ne donnent pas davantage de précision sur l’identité de Nostradamus alors même qu’à la même époque de nombreux ouvrages signés Nostradamus ou qui l’imitent, ne se priventr pas d’indiquer qui est ce Nostradamus. (il suffit de consulter sur Google  les « images » de cette production pour s’en assurer). Bien entendu les édition des Prophéties  parues dans les années 1580-90 ne mentinnent pas les titres de Nostradamus et tout indique que les éditions des Prophéties des années 1550-1560 sont en réalité  calquées sur elles.
Une seule exception toutefois, pour les éditions datées de 1568. On dispose d’une édition indiquant qui est ce Nostradamus. Elle comporte une vignette que l’on retrouve dans les Prédictions pour 20 ans (cf icono ci-dessous) « trouvée en la Bibliothèque de nostre defunct dernier décédé (…) Maistre Michel  de nostre Dame (..) par Mi. de Nostradamus le Jeune.  On note que le premier quatrain des Centuries est associé à ce « successeur »de Nostradamus, ce qui nous conduit à penser que ce quatrain n’est justement pas de Michel de Nostrefame mais qu’il aura été récupéré par les faussaires lesquels  ont  pu penser d’ailleurs qu’il  s’agissait bel et bien de Michel de Nostredame et non de Mi. de Nostradamus le Jeune.. D’ailleurs, c’est cette même erreur qui aura conduit les dits faussaires à emprunter aux faux almanachs parisiens parus dans les années 1560, du vivant de Nostradamus, les vignettes dont ils se serviront pour fabriquer les fausses éditions Antoine du Rosne, ce qui vaut tant pour les Prophéties que pour la dite  traduction de Nostradamus de la Paraphrase, toutes comporrtant une vignette différente de celles de la production authentique.

Il semble donc qu’il y ait eu une édition 1568 qui ait utilisé la vignette Nostradamus le Jeune et reprenant les mentions officielles relatives à Nostradamus mais que les autres éditions n’aient plus pris cette peine.


C’est dire que régne une certaine confusion entre Nostradamus et Nostradamus le Jeune puisque la vignette du second aura servi pour le premier comme il le ressort de notre corpus iconographique, du fait d’un certain « glissement ».
Il reste que  c’est la vignette des faux almanachs parisiens  pour les années 1560  qui aura finalement servi pour les édition antidatées, la vignette Nostradamus le Jeune n’ayant servi que pour l’édition « posthume » de 1568. On notera d’ailleurs que jamais les éditions 1568 n’utiliseront les vignettes 1550, dont on rappellera qu’elles servirent d’abord pour les éditions parisiennes   ligueuses, notamment chez la veuve de Nicolas Roffet.




Qu’en est-il donc de la traduction de Nostradamus de la Paraphrase? On ne saurait exclure qu’il en soit l’auteur et qu’on l’ait retrouvée à sa mort dans ses « papiers ». On peut certes se demander pourquoi les faussaires auraient pris la peine de produire cette Paraphrase de Galien, sans grand intérêt au regard du prophétisme centurique/. Certes, les faussaires ont ils pu faire leur possible pour conférer un cachet d’authenticité à leur contrefaçon mais de là à se lancer dans la réalisation de deux éditons de la Paraphrase, datées 1557 et 1558, cela semble bien hors de proportion. Et pourtant, comment expliquer que les dits faussaires aient pu négliger de préciser les qualités médicales du traducteur lequel  était parfaitement en vie à l’époque? Rappelons que la vignette concernée a bel et bien circulé dès le début de la décennie 1560 mais qu’elle n’est pas autrement attestée pour les années 1550, hormis bien entendu les dites contrefaçons..  Il y a donc un mystère concernant les motivations liées à la publication de la Paraphrase laquelle apparait comme un complément aux Prophéties. Mais comme le note Guinard,  la dite édition comporte certaines singularités, tant et si  bien que c’est Guiinard lui même qui pourrait apporter un semblant de réponse à une telle énigme. (cf pp. 180 et seq)Nous n’entrerons pas ici dans des considérations sur le contenu de l’édition de la Paraphrase, en précisant que même si la traduction a pi être de Nosradamus, cela ne signifie pas que l’Epitre qui l’introduit le soit. Citons Guinard  (p. 257) à propos de la Paraphrase et de son épitre : « nous sommes en présence d’un dispositif consommé mais qui n’a pas encore livré ses secrets ». Dont acte. Il reste que les critères qui nous  semblent déterminants à savoir l’absence de mention des qualités de « docteur » de Nostradamus, plus le fait que c’est précisément chez le même libraire que paraitront deux éditions, dont l’une comporte des ajouts à la Centurie VII par rapport à l’autre, avec les même vignettes reprises des  faux almanachs parisiens non attestées avant 1560,- et ne comportant pas la mention M. De Nostredame- nouis obligent à situer ces éditions dans les années 1580, quelle que puisse être par ailleurs l’authenticité de la traduction.

Edition parisienne ligueuse comportant la même vignette que celle de la prétendue production du Lyonnais Antoine du Rosne.
. On y trouve comme à l’habitude une épitre, cette fois adressée  au Baron de La Garde, Admiral du Levant (cf Guinard; Nostradamus traducteur, op. cit. ^/ 257).., datée du 17 février 1557.. Robert Benazra dans une notice relative à son testament, nous précise que  « Nostradamus possédait deux astrolabes. En effet, son bisaïeul, Jean de Saint-Rémy, lui avait légué un « instrument » pouvant servir à dresser des thèmes et il avait reçu un astrolabe en cadeau du baron Paulin de La Garde, commandant des galères du roi en Méditerranée. » Dans ce contexte posthume, on peut se demander si l’on n’avait pas retrouvé une traduction manuscrite de la Paraphrase de Galien qui aurait été transmise à quelqu’un comme Jean Aimé de Chavigny  comme cela semble bien  avoir été le cas pour le Recueil des Présages Prosaïques, dont à l’évidence le dit Chavigny se servit pour son Janus Gallicus (1594), lequel comporte le commentaire de plusieurs quatrains probablement repris du dit Recueil dont on sait que le dit Chavigny avait l’intention de le publier en 1589, à Grenoble,  (cf B. Chevignard,  Prédictions, Paris, Seuil 1999) On sait aussi  que les éditions parisiennes de la Ligue ont eu également  connaissance de certains quatrains d’almanachs (pour 1561) contenus dans le dit Recueil dans laquelle on a du puiser. On rappellera à ce propos que les éditions ligueuse comportent des pages de titre qui ne correspondent pas vraiment à leur contenu.
Mais revenons  sur la série Grandes et Merveilleuses Prédictions, Rouen, 1588-89 et anvers 1590  en relevant une bévue que l’on retrouve étrangement dans les éditions Lyon Antoine du Rosne 1557  mais pas dans les éditions Benoist Rigaud 1568
1557  Les Prophéties  (.. ) dont il en y a trois cents qui n’ont encores iamais est imprimées
1588  Grande et Merveilleuses Prédictions  « dont il en y a trois cens qui n’ont encores jamais esté imprimees. Esquelles se voit representé une partie de ce qui se passe en ce temps, tant en France, Espaigne, Angleterre « tc
On a « dont il en y a  » au lieu de « dont il y en a » comme dans Lyon 1568
En revanche, il n’y a pas dans la série  7 centuries  la mention « Adioustées par le dict Autheur? On peut certes penser que cette mention vise les centuries VIII, IX et X.  Mais cette même mention se trouve déjà dans les éditions à 7 centuries des années 158-89 (Paris)-90 (Cahors) et viserait plutot la VIIe Centurie:
«  »revue &  additionnées par le dict Autheur  pour l’An 1561  de 39 articles  à la dernière centurie » Paris 1588
Cela signifie que le titre des éditions 1557 correspond à un contenu non pas de 7 mais de 6 centuries! Or, on n’a pas conservé d’édition à 6 centuries, cela pourrait correspondre à une édition antidatée à 1556, signalée au titre de la série Vrayes Centuries et Prophéties  (…) revues & corriigées  suivant  les premières éditions  imprimées en Avignon en l’an 1556 et de Lyon en 1558 (Amsterdam 1667)
1555  4 centuries
1556  6 centuries (se terminant par le quatrain latin)
1560 (pour l’an 1561)  7 centuries (comme indiqué dans les éditions de 1588)
On aura compris que les pages de titre nous racontent une histoire qui ne correspond  pas à leur contenu mais  nous avons la faiblesse de penser que les dites pages de titre offrent une certaine fiabilité au regard de la chronologie des « fausses »  éditions.
Les éidtions sans mention « ajoutés par l’auteur » devaient correspondre à 6 centuries  et les pages de titre 1557 sont reprises des pages de titre Rouen 1588 etc
Quant aux éditions à 7 centuries, elles correspondent aux pages de titre de éditions de Paris 1588-1589.et auraient servi pour le premlier volet des éditions à 10 centuries. Lyon 1568


JHB
06. 06. 17
NB Si l’iconographie n’apparait pas, allez sur le blog  Faculte Libre d’Astrologie de Paris, où le même texte figure sous le même titre

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