samedi 25 novembre 2023

jacques halbronn Sur les études concernant le (néo) prophétisme d'Olivier Millet relatives à la Bible et à Nostradamus.

jacques halbronn Sur les études concernant le (néo) prophétisme d'Olivier Millet relatives à la Bible et à Nostradamus. Nous partageons avec O. Millet (né en 1955) un intérêt pour les mêmes corpus. En 2017, aux PUF, Millet publia Une histoire personnelle de la Bible et déjà en 2001 (rréédd 2017) avec Philippe de Robert, un Précis de culture biblique. Dans le champ nostradamique,on trouve "Feux croisés sur Nostradamus au XVIe siècle" in Colloque Divination et controverse religieuse en France au XVIe siècle-1986 (Cahiers V/L. Saulnier n°4, 1987). En 1997, Olivier Millett livre dans le Colloque Prophétes et prophéties, un texte intitulé " Eloquence des prophéties bibliques et prédications inspirée: la prophéties réformée au XVIe siècle".Cahiers Verdun Saulnier 15 1998) Notons qu'Olivier Millet présida en 1999 notre jury de thèse d'Etat " Le texte prophétique en France. Formation et fortune" -diffusée par les.Presses Universitaires du Septentrion). On ne saurait reprocher à l'auteur d'abuser des spéculations; de faire preuve d'hyper-critique. Dans le cas du corpus biblique, apparemment, la démarche ne saurait être la même que pour la production du XVIe siècle si ce n'est que le corpus nostradamique comporte quelques chausse-trappes que Millet ne repère pas nécessairement. Son texte sur Nostradamis, Millet prend pour argent comptant les dates complaisamment indiquées sur les pages de titre et traite des almanachs et pronostications annuels comme s'il s'agissait de publications contemporaines les unes des autres (p. 107) " Videl s'en prend non pas aux Prophéties déjà anciennes (sic) de 1555 ou à celles de 1558 (sic !!) pas encore publiées mais aux almanachs" Or, une telle observations aurait pu conduire Miller à s'interroger sur la réalité des publications des dites Prophéties. De même, Millet ne tique pas à propos du reproche fait à Nostradamus de s'être adressé au Roi, non pas dans une épitre en tête des Prophéties mais dans les ¨Présages Merveilleux pour 1557. (p. 112), La coexistence de ces deux Epitres ne soucie point trop Millet qui n'envisage pas que des faussaires aient pu recycler des textes de Nostradamus, à 30 ans de distance! . Quant à sa Bible, parue dans la collection "histoire personnelle", on signale certes (p. 19) à la mort de Salomon un Schisme: le royaume "se divise en un Royaume du Nord qui prend le nom d'Israel et a pour capitale Samarie et un royaume du Sud, autour de Jérusalem, sous le nom de Royaume de Juda" Mais Millet ne se hasarde à aucun moment pour déméler ce qu'il faut bien appeler un "syncrétisme biblique" tout comme d'ailleurs il existe un syncrétisme centurique, autour de Nostradamus, lié à un Royaume de France divisé à la mort d'Henri III. Millet ne prend pas la pleine mesure de l'impact du contexte politique sur la production littéraire, en ne distinguant pas le caractère éminemment "israélite" du Livre de l'Exode et l'émergence de théologies rivales. Il ne situe pas Moise face aux Enfants d'Israel pas plus que Jésus face aux "brebis perdues de la maison d'Israel, le Messie étant voué à être une sorte de 'Deus ex machina", à l'instar d'un Cyrus, roi de Perse, venant au secours des Hébreux déportés. Millet entérine le mythe des 12 tribus en passant à coté de l'asservissement des tribus du Nord par la monarchie du Sud, ce qui est la cause du Schisme. Mais celui-ci débouchera sur une Bible fortement syncrétique, d'où l'usage ambigu du mot même d'Israel, qui sera repris par les gens du Sud dans le "Ecoute Israel".(Deutéronome). Millet ne signale pas à quel point le Deutéro -Isaie est à la solde des gens d'Israel, le chapitre 45 réécrivant l"édit de Cyrus, présenté comme le Messie en substituant aux Hébreux, les Israélites (cf Ezra, Ch. Ier). Dès lors, Millet ne capte pas la filiation entre le christianisme et le Royaume d'Israel lequel continue à oeuvre par delà sa dislocation politique. On peut dire que le XXIe siècle et notamment la soutenance de 1999 aura été le passage de relais d'une école à une autre, plus fidéle à une tradition critique et ne se contenant pas de considérer les textes du seul point de vue littéraire, ce qui apparait désormais commme "daté".. JHB 25 11 23

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