vendredi 28 mai 2021

Jacques Halbronn La Shoah au prisme de la dialectique Jupiter saturne

La Shoah au prisme de la dialectique Jupiter-Saturne Par Jacques Halbronn Selon nous, il y a aurait deux humanités, la jupitérienne et la saturnienne. On trouve dans la Bible des références plus ou moins explicites à une telle dualité : dans le livre du prophète Jérémie, à propos des deux Alliances, l'ancienne et la nouvelle (chapitre XXXI) et dans le livre du prophéte Ezékiel à propos du taureau et de l'aigle,, composantes du « tétramorphe » (avec le Lion et l'homme) Selon nous, la grande majorité de l'Humanité serait saturnienne et une minorité, jupitérienne. La partie saturnienne correspond à ce que l'on appelle le « peuple » et elle est en tension avec la partie jupitérienne. Les « dieux » ont établi un modus vivendi instaurant une forme de coexistence entre ces deux catégories, le cycle de Saturne permettant aux saturniens de reprendre périodiquement le contrôle de la situation tout en offrant aux jupitériens la possibilité de laisser leurs marques sur le renouvellement des structures sociales. On dira que les jupitériens sont des « empêcheurs de tourner en rond ». Pour les Saturniens, les jupitériens sont des « étrangers », des déracinés en ce qu'ils n'ont pas vocation à s'intégrer mais à déconstruire les structures vieillissantes, sclérosées et somme toute caduques. Comprendre Jupiter, c''est quelque part appréhender la « question juive » si souvent mal posée. Le débat est en effet souvent faussé : si les Juifs sont assez aisément perçus comme « autres », cela ne dépend pas de leur présence prolongée ou non dans un pays donné et inversement, des populations récemment arrivées dans un pays peuvent ne pas faire problème. Une fois de plus, l'on s'aperçoit que lorsque l'on ne dispose pas de la bonne grille, l'on s'échine en appliquer d'inappropriées. Un saturnien fera corps avec le groupe au sein duquel il demeure, même de fraiche date, alors qu'un jupitérien, même « de souche » locale restera indéfiniment en décalage. En fait, là est le seul et unique clivage qu'il faille absolument savoir gérer, au mieux.. Si l'on aborde le drame de la Shoah, force est de constater que cela met en évidence un tel clivage entre ces deux énergies et ces deux alliances, entre l'aigle saturnien et le taureau jupitérien, entre programmation collective (nouvelle alliance) et programmation individuelle (ancienne alliance). En fait, il nous apparaît que les saturniens seraient une « nouvelle » humanité, quelque peu robotisée comme annoncée dans Jérémie, ayant perdu sa liberté d'action alors que se serait maintenue l'ancienne humanité, de type jupitérien. Force est de constater que les saturniens sont amateurs d'un statu quo valable pour tous alors que les jupitériens sont des instigateurs de progrès, de renouvellement car toute structure est vouée à terme à se corrompre, à s'altérer,à se diversifier et il leur incombe d'instaurer de nouvelles pratiques pour tous.On voit donc à quel point la complémentarité Jupiter- Saturne est vitale pour éviter la sclérose. Avec la Shoa, avec le projet d'extermination des Juifs, par delà toute question de foi religieuse, un tel modus vivendi aura été singulièrement menacé et l'on se doute que les Saturniens ont pu largement adhéré, d'une façon ou d'une autre, à une telle entreprise d 'élimination, d'éradication systématique. Est ce à dire pour autant que tous les Jupitériens seraient Juifs ou que tous les Juifs seraient jupitériens ? Ce qui est clair, c'est que tous les Juifs, de nos jours, ne sont pas ipso facto jupitériens comme le montre l'existence même de l'Etat d'Israel qui a un mode de fonctionnement typiquement saturnien. Mais tous les Juifs ne vivent pas en Israel, ne se reconnaissent pas en cet Etat, préférent vivre en « diaspora ». En revanche, il reste envisageable que tous les Jupitériens puissent être qualifiés de « juif s » au sens où nous l'avons entendu et ce quelle que soit leur pratique religieuse y compris dans une posture antisémite. Depuis le XVIe siècle, comme nous l'avons montré par ailleurs, bien des juifs se seront illustrés dans les registres les plus divers, et ce en dehors de la sphère proprement judaïque, sous une forme « laïque ». Logiquement, les Juifs n'auraient pas vocation à se rassembler car ils sont programmés pour vivre « parmi les nations », au milieu de Saturniens. Comme dit un adage, « Ein Mazal leIsrael », les Juifs ne sont pas liés au cosmos, ce ne sont pas des aigles dans les airs, mais des taureaux, les pieds sur terre, leur cyclité ne dépend pas d'un mazal, d'un astre mais d'une horloge interne.(cf nos textes à ce sujet en Anthropocosmologie) mais comme on a dit, ils s'inscrivent en creux dans le cycle saturnien..La dépendance des astres est le fait de la Nouvelle Alliance annoncée par Jérémie et dont l’avènement date d'environ un demi-millénaire.. La Shoa engagée dans les années quarante du siècle dernier, nous apparaît - comme en réaction contre cette présence juive programmée pour empécher l'emprisonnement dans des habitudes mortifères et dans des dispositifs se délabrant assez vite..Il revient à l'anthropocosmologie d'élucider le mode de fonctionnement duel de notre monde. JHB 28 05 21

dimanche 23 mai 2021

Jacques Halbtonn L'accomplissement de la prophétie de Jérémie à partir du XVIe siècle

L’accomplissement de la prophétie de Jérémie à partir du XVIe siècle par Jacques Halbronn Au chapitre XXXI ( versets 31 et seq) on trouve dans le Livre de Jérémie une prophétie qui aura fait couler beaucoup d’encre relative à la formation d’une Nouvelle Alliance, censée se manifester un beau jour et qui fonctionnera différemment de la Première. On retrouve d’ailleurs une telle terminologie avec les intitulés Ancien et Nouveau Testaments. Or, il nous apparaît que cette prophétie aura commencé à s’accomplir – pour employer une formule des Evangiles – à la charnière du XVIe siècle et ce à double titre, ce qui crée une convergence assez remarquable. D’une part, le phénoméne de la Réforme, de l’autre, la mutation se produisant dans le monde juif vers une forme de laïcisation. En ce qui concerne la Réforme, l’on relévera la question du mariage des prêtres, le refus de l’idée de papauté, la mise en cause du libre arbitre, la distance par rapport à la Vierge. Autant de facteurs qui correspondent à notre compréhension de la Nouvelle Alliance, donc quinze siècle après le sacerdoce de Jésus. C’est dire que l’annonce d’une Nouvelle Alliance aura été parfois fort prématuré. Nous nous propsons de traiter ces questions au prisme du paradigme Jupiter-Saturne que nous avons eu maintes fois l’ccasion d’exposer. La Nouvelle Alliance serait liée à Saturne alors que la Première Alliance le serait à Jupiter. Saturne correspondant à un principe collectif dépassant la dimension individuelle alors que Jupiter s’intéresse à la personnalité propre à chaque protagoniste, ce qui complexifie singulièrement les choses. Jérémie annonce que le modèle jupitérien ne pourra plus s’appliquer et laissera la place au modèle saturnien plus rigoureux et laissant moins de place à l’initiative individuelle. Par ailleurs, Saturne est lié au deuxiéme chapitre de la Genése alors que Jupiter correspondait au premier. Saturne c’est le Ish doté de sa Isha, Adam accompagné par Eve alors que Jupiter est, à l’image du Créateur à la fois masculin et féminin, donc androgyne. Le catholicisme romain est jupitérien. Il met en avant le Pape, figure jupitérienne et le célibat. De l’autre côté, nous avons le monde juif, à la même époque, avec l’apparition progressive de personnalités « d’origine juive » se distinguant dans toutes les branches de la création et ce en dehors du carcan religieux, d’où la prise en compte de Juifs s’étant convertis à telle ou telle religion. Ce qui correspond à une tendance jupitérienne qui va d’ailleurs cohabiter à terme avec un sionisme de tendance saturnienne, d’où la création de l’Etat d’Israel La Shoah est un phénoméne typiquement saturnien qui prend le monde juif comme un tout d’un seul tenant et donc méritant un même sort. On voit que le judaisme tout comme le christianisme connaissent l’un et l’autre une mutation et nous offrent une certaine complémentarité…Les nouveaux juifs vont susciter un certain antisémitisme distinct de l’ancien antijudaisme (cf notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du Xxe siècle. Ed Ramkat 2002) et cet antisémitisme ne croit pas à la valeur des conversions comme on le croyait encore à la fin du Xve siècle et l’expulsion des Juifs d’Espagne refusant la conversion. et le protestantisme saturnien marquera l’Allemagne nazie. Mais très vite, ces conversions seront mise en cause et cela donnera naissance au marranisme. Le Juif jupitérien diffère singulièrement du Juif saturnien en ce qu’il s’affirme dans sa singularité, dans le cadre d’une laïcité et en cela le clivage est marqué avec le Juif saturnien, polarisé sur l’Etat d’Israel. Emerge ainsi une double dualité tant au sein du monde chrétien que du monde juif, avec d’un côté Catholiques et Juifs diasporiques et de l’autre Protestants et Juifs sionistes. Rappelons que le sionisme aura été largement porté par le mouvement évangéliste, notamment depuis le XIXe siècle. JHB 23 05 21

jeudi 20 mai 2021

Jacques Halbronn La double dimension additionnelle du chapitre II de la Genése.

La double dimension additionnelle du chapitre II de la Genése . Saturne-Shabbat et la Femme. Par Jacques Halbronn Le chapitre II du Livre de la Genése témoigne d'un certain revirement dans le premier projet de la Création. Cela commence par l'ajout d'un septième jour.(Yom haShevii) alors que la Création avait été accomplie en six jours. Dernier verset (31) du chapitre I On voit bien que c'est un verset conclusif « Dieu examina tout (Kol) ce qu'il avait fait » jusque là. . לא וַיַּרְא אֱלֹהִים אֶת-כָּל-אֲשֶׁר עָשָׂה, וְהִנֵּה-טוֹב מְאֹד; וַיְהִי-עֶרֶב וַיְהִי-בֹקֶר, יוֹם הַשִּׁשִּׁי.  {פ} 31 Dieu examina tout ce qu'il avait fait c'était éminemment bien. Le soir se fit, puis le matin; ce fut le sixième jour. Premiers versets du chapitre II : א וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם.  1 Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment. ב וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה; וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה.  2 Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu'il avait faite. ג וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת-יוֹם הַשְּׁבִיעִי, וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ:  כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ, אֲשֶׁר-בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת.  {פ} 3 Dieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu'en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu'il avait produite et organisée. ד אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם:  בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים--אֶרֶץ וְשָׁמָיִם.  4 Telles sont les origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés; à l'époque où l'Éternel-Dieu fit une terre et un ciel. Passons à un autre aspect de ce même chapitre II non sans avoir faire remarquer que le commandement (l'un des « Dix Commandements ») sur le Shabbat (Exode XX) renvoie à ce même début du chapitre II  et ce nom même de Shabbat est lié à Shabtai qui est le nom de la planète Saturne (dans le Livre de la Création, Sefer Yetsira). Autrement dit, le respect du Shabbat découle dans la mise en place dans un deuxième temps, d'un septiéme jour  dont nous verrons qu'il est problématique. ח שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד, וְעָשִׂיתָ כָּל-מְלַאכְתֶּךָ.  8 Durant six jours tu travailleras et t'occuperas de toutes tes affaires, ט וְיוֹם, הַשְּׁבִיעִי--שַׁבָּת, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ:  לֹא-תַעֲשֶׂה כָל-מְלָאכָה אַתָּה וּבִנְךָ וּבִתֶּךָ, עַבְדְּךָ וַאֲמָתְךָ וּבְהֶמְתֶּךָ, וְגֵרְךָ, אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ.  9 mais le septième jour est la trêve de l'Éternel ton Dieu: tu n'y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes murs. י כִּי שֵׁשֶׁת-יָמִים עָשָׂה יְהוָה אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ, אֶת-הַיָּם וְאֶת-כָּל-אֲשֶׁר-בָּם, וַיָּנַח, בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי; עַל-כֵּן, בֵּרַךְ יְהוָה אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת--וַיְקַדְּשֵׁהוּ.  {ס} 10 Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment et il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du Sabbat et l'a sanctifié. Mais là n'est pas la seule addition véhiculée par ce même chapitre II du Livre de la Genése et nous y voyons quelque forme d'analogie : notons une discontinuité entre les 10 premiers versets et les suivanats dans le nom meme de Dieu : d'un côté Yahvé et de l'autre Yahvé Elohim, d'où deux formulations distinctes dans la traduction française : d'un côté L'Eternel, de l'autre l'Eternel-Dieu. יח וַיֹּאמֶר יְהוָה אֱלֹהִים, לֹא-טוֹב הֱיוֹת הָאָדָם לְבַדּוֹ; אֶעֱשֶׂה-לּוֹ עֵזֶר, כְּנֶגְדּוֹ.  18 L’Éternel-Dieu dit: "Il n’est pas bon que l’homme soit isolé; je lui ferai une aide digne de lui." כא וַיַּפֵּל יְהוָה אֱלֹהִים תַּרְדֵּמָה עַל-הָאָדָם, וַיִּישָׁן; וַיִּקַּח, אַחַת מִצַּלְעֹתָיו, וַיִּסְגֹּר בָּשָׂר, תַּחְתֶּנָּה.  21 L’Éternel-Dieu fit peser une torpeur sur l’Homme, qui s’endormit il prit une de ses côtes, et forma un tissu de chair à la place. כב וַיִּבֶן יְהוָה אֱלֹהִים אֶת-הַצֵּלָע אֲשֶׁר-לָקַח מִן-הָאָדָם, לְאִשָּׁה; וַיְבִאֶהָ, אֶל-הָאָדָם.  22 L’Éternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme. כג וַיֹּאמֶר, הָאָדָם, זֹאת הַפַּעַם עֶצֶם מֵעֲצָמַי, וּבָשָׂר מִבְּשָׂרִי; לְזֹאת יִקָּרֵא אִשָּׁה, כִּי מֵאִישׁ לֻקְחָה-זֹּאת.  23 Et l’homme dit: "Celle-ci, pour le coup, est un membre extrait de mes membres et une chair de ma chair; celle-ci sera nommée Icha, parce qu'elle a été prise de Ich." כד עַל-כֵּן, יַעֲזָב-אִישׁ, אֶת-אָבִיו, וְאֶת-אִמּוֹ; וְדָבַק בְּאִשְׁתּוֹ, וְהָיוּ לְבָשָׂר אֶחָד.  24 C'est pourquoi l'homme abandonne son père et sa mère; il s'unit à sa femme, et ils deviennent une seule chair. כה וַיִּהְיוּ שְׁנֵיהֶם עֲרוּמִּים, הָאָדָם וְאִשְׁתּוֹ; וְלֹא, יִתְבֹּשָׁשׁוּ.  25 Or ils étaient tous deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en éprouvaient point de honte. Ce même chapitre II non seulement introduit un septième jour,-ce qui va également affecter le nombre de jours de la semaine- mais annonce qu'il va apporter de l'aide (Ezer) à Adam, avec la création de la femme qui n'était pas prévue davantage dans le premier programme. C'est dire que ce chapitre II est un moment clef dont on trouve l'écho dans la genése de la tradition astrologique avec le passage du 6 au 7.(cf notre étude de la Tétrabible de Ptolémée sur le chapitres des rapports planètes-signes) Saturne serait une planète additionnelle tout comme la Nouvelle Alliance (Jérémie XXXI) est évidemment additionnelle. Structurellement, l'ajout de Saturne vient perturber également l'agencement des lettres de l'alphabet hébraïque tel que présenté dans le Sefer Yetsira, où un groupe de six lettres « doubles » se voit adjoint une septiéme lettre, le Resh. On perçoit le paralléle entre Genése II et Jérémie XXXI, cette « nouvelle alliance' (Brith Hadasha), reprise dans le « Nouveau Testament » correspondant un virage quant à la constitution même d'une certaine humanité et dont on trouve un écho dans le Shéma Israel,(Ecoute Israel) actuellement considéré comme la manifestation par excellence de la foi juive alors même que la maison d'Israel ne saurait être confondue avec la maison de Juda (cf le verset 30) ל הִנֵּה יָמִים בָּאִים, נְאֻם-יְהוָה; וְכָרַתִּי, אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל וְאֶת-בֵּית יְהוּדָה--בְּרִית חֲדָשָׁה.  30 Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, לא לֹא כַבְּרִית, אֲשֶׁר כָּרַתִּי אֶת-אֲבוֹתָם, בְּיוֹם הֶחֱזִיקִי בְיָדָם, לְהוֹצִיאָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם:  אֲשֶׁר-הֵמָּה הֵפֵרוּ אֶת-בְּרִיתִי, וְאָנֹכִי בָּעַלְתִּי בָם--נְאֻם-יְהוָה.  31 qui ne sera pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d'Egypte, alliance qu'ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur. לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם.  32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d'Israël, au terme de cette époque, dit l'Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c'est dans leur coeur que je l'inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Une telle problématique additionnelle concerne aussi le rapport du puiné-celui qui arrive après- à l'aîné, de Jacob- qui prendra le nom d'Israel à la suite de son combat avec l'Ange- par rapport à Esaü. Cela nous renvoie aux affrontements survenus à la suite de la mort du roi Salomon, ce qui conduira à la formation d'un Royaume d'Israel qui fera pendant au Royaume de Juda, ce qui constitue une donnée politique nouvelle. Rappelons que Jésus déclare qu'il est venu pour « les brebis perdues de la maison d'Israel » et c'est lui qui brandit l'idée de Nouvelle Alliance. N'oublions pas la distinction entre Ancien et Nouveau Testaments,ce qui va dans le même sens additionnel. Il n'est pas étonnant, dans ces circonstances, que la Bible chrétienne ait englobé l'Ancien Testament. Boyarin insiste sur certaines convergences en soulignant l'évolution du judaisme mais il semble oublier que cette évolution fait déjà problème en elle-même et que le christianisme n'est que la continuité, l' »accomplissement », de ce qui s'est joué autour du Royaume d'Israel, bien des siècles avant le temps de Jésus ! Pour nous, il nous semble qu'il importe de prendra acte d'un tel revirement et de comprendre que l'Ancien Testament aura déjà fait l'objet de manipulations, ce dont le judaisme actuel ne semble pas avoir pris la mesure, véhiculant de facto une approche qui appartient au dit Royaume d'Israel. Pour nous, le scandale de la récitation du Shema Israel comme expression de la foi juive devra cesser tôt ou tard, mais cela vaut aussi pour la célébration du « septième jour » qui est une invention « israélite » en ce qu'elle constitue bel et bien une subversion. C'est bien là un « Cheval de Troie » ! JHB 20 05 21

mardi 18 mai 2021

Jacques Halbronn Astrologie Le tétramorphe et la Lutte des Classes

Astrologie . Le tétramorphe et la Lutte des Classes. par Jacques Halbronn Comme dans le cas des Centuries de Nostradamus, qui ne se comprennent qu'au prisme des quatrains de ses almanachs (cf nos trois études sur le passage du Nostradamus premier au Nostradamus bis.) on doit se demander quelle a pu être la matrice des 12 « signes » zodiacaux (de Zoé, la vie en grec, l'animal (zoon), d'où le zoo) et selon nous, ce fut ce qu'on appelle le « tétramorphe) (de tetra : quatre, décidément, on ne sort pas du 4) Le tétramorphe a ses lettres de noblesse:on le trouve dans la vision des « Hayoth » (de Hayim : la vie - à rapprocher du Zoon grec ) d'où l'expression juive pour trinquer), dans le Livre du prophéte Ezékiel, dans les arcanes majeurs du Tarot avec l'arcane « Le Monde » avec les 4 étoiles fixes Royales qui se trouvent placées au sein de 4 constellations que sont le Taureau (Aldébaran), le Lion (Régulus), l'Aigle (Scorpion (Antarés) et l'Homme (Adam, le Verseau, Fomalhaut( dans la constellation du Poisson Austral)/ Ce sont les quatre signes « fixes » de l'astrologie. Les 4 Evangélistes sont associés à ces « êtres vivants » en rapport avec les quatre saisons. .Initialement, es 4 étoiles fixes devaient correspondre aux équinoxes et aux solstices mais cela aura cessé de s'accorder du fait de la précession des équinoxes. On pense aussi aux composantes de certains sphunx : visage humain, corps de taureau, aile d'aigles et pattes de lion. Selon nous, le taureau correspondrait à Jupiter et l'Aigle à Saturne mais nous retiendrions surtout l'idée de prédateur et même de rapace sinon de charognard de cet oiseau qu'affrontera Héraklés lors de l'un de ses Douze Travaux (cf Dupuis, L'origine des cultes), les Oiseaux du Lac de Stymphale mais Hercule affrontera aussi le Taureau de Crète Le Taureau c'est aussi la Vache, la « vache à lait », le bœuf étant un animal de sacrifice comme le mouton. Selon nous, le bœuf et le lion incarnent les « bonnes » saisons, printemps et Eté tandis que l'aigle et le serviteur sont en rapport avec les « mauvaises » saisons, Automne et Hiver, ce qui renvoie au conflit entre Déméter (Cérés) et Hadés (Pluton) Il est clair que les bonnes saisons permettent de faire des provisions pour les mauvaises, comme les vaches « grasses » du Songe de Pharaon par rapport aux vaches « maigres » C'est à l'automne que l'on tue le cochon pour en faire de la charcuterie (chair cuite) et il est étrange que cet animal ne soit pas représenté dans l'iconographie zodiacale occidentale alors qu'il est présent dans le zodiaque chinois. Ce que nous voulons montrer ici, c'est que Jupiter, le 'Grand Bénéfique » correspond au Taureau et que Saturne, le » Grand Maléfique », en astrologie, correspond à l'Aigle,à l'oiseau de proie. Jupiter, c'est le chef, le guide, le pasteur alors que Saturne, c'est le peuple, la masse, la foule qui manifeste pour qu'on la nourrisse de pain et qu'on lui offre des jeux : panem et circenses. On a vu pendant la pandémie à quel point la suspension/ suppression de toutes sortes de loisirs aura rencontré de protestations. Dans une précédente étude, nous avions montré ce que pouvait signifier, impliquer le glissement de l'Ancienne vers la Nouvelle Alliance (cf le Livre du Prophéte Jérémie ch.XXXI), du régime de Jupiter à celui, plus contraignant, de Saturne. Cette Nouvelle Alliance est en fait un chatiment infligé par Dieu à la maison d'Israel, en rupture avec la maison de Judah, qui ne respecte pas ses commandements. Actuellement, le judaisme adhère à une religion hybride, synthétique, à telle enseigne qu'on récite dans les synagogues un « Ecoute Israel »  non plus perçu commme une condamnation par les prophétes mais comme une profession de foi  un peu comme dans les Eglises, on réservait des propos méprisants pour les Juifs « impies ». Le cas du Verseau est typique d'une certaine confusion, ce qui empêche de bien cerner le sens du tétramorphe : Paul Le Cour rapproche ce signe du personnage de Ganyméde dans son ouvrage sur l'avénement du verseau, paru avant la Seconde Guerre Mondiale. Or, Ganyméde est un serviteur, un échanson qui sert à boire, à la table des dieux, d'où son surnom de « verseau » (Aquarius), il incarne l'ouvrier, l'employé, le mercenaire, qui reçoivent un salaire pour leur travail. En cela, le Verseau à l'instar de l'Aigle, sont des êtres « intéressés » dont les actes sont dictés par l'appât du gain. Ils n'ont pas la générosité de la vache, ni la dignité du lion. En ce sens, l'ère du Verseau serait prolétarienne et Marx serait son prophète. Pour nous, le personnage de Jésus correspond au Taureau confronté au peuple saturnien (voir la scène de la Tentation) qui va le condamner en lui préférant Barrabas pour échapper au supplice..Saturne, c'est Satan. Ce sont les scènes de lynchage pratiqué par une foule s'acharnant sur un homme accusé à tort ou à raison. Le tétramorphe illustre le combat entre deux mondes et nous y voyons une forme de manichéisme. Au signe de la balance, qui correspond à l'équinoxe d'automne, (symbole de la Justice), on passe des bonnes aux mauvaises saisons. Les Juifs y inscrivent le Jour du Pardon, le Yom Kippour. A l'inverse, à l'équinoxe de printemps, on retrouve une nature généreuse. C'est le temps de la Pâque, de l'agneau pascal. L'astrologie doit se réapproprier le tétramorphe, qui orne souvent les cathédrales (cf le Christ pantécrator) car on y trouve une dimension cyclique, une forme d'alternance voire de dilemme entre le pouvoir du chef et celui de la masse, du « démos » (démocratie). Pour en revenir à ce que nous évoquions au sujet des Alliances, ancienne et nouvelle, il y a, comme dit l'Ecclésiaste, un temps pour ceci et un temps pour cela. Un temps qui est celui d'un leader (Jupiter) qui guide un peuple par son charisme, d'un pasteur et de son troupeau – image courante dans les Evangiles - et un temps où le peuple est mu par des forces subconscientes (Saturne) qui s'emparent de son esprit. Saturne met parfois une chape de plomb qui ne laisse à la Société aucune marge de manœuvre mais assure une forme d'égalité, par un nivellement par le bas -cela correspond au passage équinoxiale et au solstice, Jupiter vient libérer le peuple de son esclavage, chaque période durant 7 ans, ce qui nous renvoie au Songe de Pharaon tel qu'interprété par l'Hébreu Joseph. Le cycle de Jupiter est plus de deux fois plus rapide que celui de Saturne (trois ans par période au lieu de sept ans, et Jupiter est alors en mesure de libérer ses frères et sœurs avalés par leur père Saturne-Kronos, notamment quand Jupiter passera au carré du soleil natal de tel ou tel chef , - mais tout dépend de l'élection du « bon » chef- ce qui se produit tous les six ans.( cf nos études à ce sujet). On aura compris que la Gauche, en politique correspond à Saturne et la Droite à Jupiter. Ce sont là deux formes d'exercice du pouvoir qui comportent l'une et l'autre leurs excés. La Gauche incarne la base (le « bottom ») et la Droite rassemble des notables, une certaine élite dirigeante. L'astrologie est en mesure d'arbitrer, pensons nous, la Lutte des Classes. JHB 17 05 21

lundi 17 mai 2021

jacques halbronn Relecture critique de la Nouvelle Alliance au prisme de la dialectique Jupiter Saturne

Relecture critique de la Nouvelle Alliance au prisme de la dialectique Jupiter-Saturne par Jacques Halbronn Pour commencer, il importe de comprendre que les Livres des principaux Prophétes s'adressent la maison d'Israel, l'interpellent, d'où la célébre formule, si mal comprise, du « Ecoute Israel » qui sonne comme un avertissement , formule étrangement devenue profession de foi pour les Juifs (Shma Israel) alors que cela s'adresse à leurs adversaires. Selon nous, le texte de Jérémie XXX1, 31 (cf en annexe) oppose Jupiter et Saturne, à savoir deux conceptions du pouvoir, l'une qui passe par l'obéissance à un chef,(Jupiter) l'autre par une programmation collective.(Saturne) « Je ferai pénétrer ma loi en eux, c'est dans leur coeur que je l'inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. (..) Et ils n'auront plus besoin ni les uns ni les autres de s'instruire mutuellement en disant: "Reconnaissez l'Eternel! » Autrement dit, Dieu renonce à passer par Moïse, par un chef et entend s'imposer directement. C'est repris dans le « Ecoute Israel » ; Que les commandements que je te prescris aujourd'hui soient gravés dans ton cœur' » On voit bien que le régime saturnien est bien plus rigide et contraignant que le régime jupitérien ; on penserait de nos jours à une dystopie où l'on grefferait des « puces » dans la tête des gens. La « Nouvelle Alliance » dont se targuent les Chrétiens serait donc saturnienne puisque c'est l'ancienne alliance, plus souple, qui est réservée aux gens d'Israel mais cette nouvelle alliance a au moins le mérite de ne plus laisser place à la faute. alors que les Judéens – les Yehoudim, les Juifs (judaisme) - sont toujours sous le régime jupitérien de l'Ancienne Alliance lequel n'implique pas des commandements « gravés », « écrits » dans les cœur de chacun.Selon nous il est grand temps que les Juifs cessent de réciter le « Shéma Israel »  De même, les Juifs doivent se référer au premier chapitre de la Genése alors que les chapitres suivants concernent la maison d'Israel. On nous objectera qu'à l'époque, la maison d’Israël n'existait pas puisqu'elle n’apparaîtra qu'à la mort du roi Salomon. Nous répondrons que les narratifs sont marqués par l'époque où ils sont rédigés et non par celle qu'ils sont censés décrire. On ne saurait concilier un Adam androgyne et un Adam en couple (avec Eve) Par ailleurs, si la sécession eut lieu à la mort de Salomon, elle avait des causes très anciennes fondées sur une différence de statut des populations qui formeront le Royaume d'Israel lesquelles se sentaient colonisées par la maison de Juda. Selon nous, ce conflit va se perpétuer du temps de Jésus, le Judéen, lequel entend reprendre le contrôle de la maison d'Israel: Evangile de Mathieu XV, 24 Jésus répondit «  Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël ». Pour nous, l'on assiste à un conflit entre Jésus, le Jupitérien et le peuple de nature saturnienne et pour nous Jésus ne fait pas partie du peuple, pas plus que Moïse car les chefs sont extérieurs au peuple.Ils sont missionnés auprès de telle communauté qu'ils vont prendre en charge. Rappelons que dans le Livre de l'Exode ( Ch III), Dieu dit à Moise d'aller parler à « ce peuple » , ce qui signifie que Dieu ne l'y inclut point. Les chefs sont toujours en butte aux attaques du peuple, au risque de se faire lyncher, comme on peut le voir dans le cas de Moise Cette dualité, elle est mise en scène dans l'opposition entre les deux fils d'Isaac, Esau (associé à Edom que nous rapprochons d'Adam), l'ainé et Jacob (qui deviendra Israel et ce n'est pas un hasard. Ce sera le nom sous lequel le Royaume du Nord sera désigné. Il est vrai que le Pentateuque, tel qu'il nous a été conservé, est fortement marqué par la maison d'Israel, Moise ayant affaire aux « fils d'Israel » - Benei Israel », lors de la Sortie d'Egypte . Dans le Livre de la Genése, on nous montre le puiné l'emportant sur l'aîné, Jacob sur Esaü et même Moise sur Aaron. Au sein du monde juif, nous distinguerons les personnes qui veulent former un peuple, ce qui les place en position saturnienne et celles qui sont vouées à s’occuper, dans le monde, de populations qui leur sont étrangères, puisque les Jupitériens ne sauraient se laisser embrigader. Ce qui règle la lancinante question des problèmes d'appartenance. On voit que notre modèle astrologique éclaire de façon remarquable les Ecritures « Saintes »mais cela vaut aussi dans l'autre sens  quand on sait dans quel état de délabrement se trouve l'astrologie actuelle. Il est temps que l'on y fasse le ménage -comme Jésus dans le Temple de Jérusalem, et que l'on s'y limite aux deux planètes, Jupiter et Saturne., les plus lentes connues dans l'Antiquité. 12 et 28 années terrestres, de révolution totalisent 40 ou 4x10 mais ces chiffres ne font sens que par rapport aux données terrestres (un an : 365 jours), ce qui n'est pas un point négligeable et nous en dit long sur l'histoire et la conception de notre systéme solaire... En ce qui concerne le commandement du Shabbat (un des X commandements exposés dans le Livre de l'Exose (Xxe chapitre), l'on est en droit de se poser des questions tout comme sut le Septiéme Jour de la Création, décrit non pas dans le premier chapitre du Livre de la Genése mais au début du deuxiéme chapitre auquel il est renvoyé pour justifier le Shabbat :. 1 Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment. 2 Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu'il avait faite. Ce Septième jour nous apparaît comme une pièce rapportée. Le nom même de Shabbat renvoie à Saturne- Shabtaï selon le Sefer Yetsira, Livre de la Création- (en anglais, Samedi se dit Saturday) et c'est donc la planète du peuple face à l'élite jupitérienne.. L'esprit du Shabbat est celui d'une extrême passivité, ce qui correspond au régime saturnien. En ne faisant rien, on ne risque pas de commettre de fautes. Exode XX : ז זָכוֹר אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת, לְקַדְּשׁוֹ.  7 (4)"Pense au jour du Sabbat pour le sanctifier. ח שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד, וְעָשִׂיתָ כָּל-מְלַאכְתֶּךָ.  8 Durant six jours tu travailleras et t'occuperas de toutes tes affaires, ט וְיוֹם, הַשְּׁבִיעִי--שַׁבָּת, לַיהוָה אֱלֹהֶיךָ:  לֹא-תַעֲשֶׂה כָל-מְלָאכָה אַתָּה וּבִנְךָ וּבִתֶּךָ, עַבְדְּךָ וַאֲמָתְךָ וּבְהֶמְתֶּךָ, וְגֵרְךָ, אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ.  9 mais le septième jour est la trêve de l'Éternel ton Dieu: tu n'y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes murs. י כִּי שֵׁשֶׁת-יָמִים עָשָׂה יְהוָה אֶת-הַשָּׁמַיִם וְאֶת-הָאָרֶץ, אֶת-הַיָּם וְאֶת-כָּל-אֲשֶׁר-בָּם, וַיָּנַח, בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי; עַל-כֵּן, בֵּרַךְ יְהוָה אֶת-יוֹם הַשַּׁבָּת--וַיְקַדְּשֵׁהוּ.  {ס} 10 Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment et il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du Sabbat et l'a sanctifié. Les Juifs ne sauraient donc honorer le Shabbat qui est le jour de la maison d’Israël à condition de préciser que le vendredi soir n'est pas le Shabbat lequel se déroule en plein jour. C'est d'ailleurs le samedi que l'on lit le Pentateuque. Le vendredi soir devrait être selon nous dévolu à la lecture des Livres des Prophètes Jérémie, Isaïe, Ézéchiel encore que même ces ouvrages aient été « trafiqués » comme dans le cas des additions à Isaïe dit (Deutéro Isaïe, à partir du chapitre 40) Annexe : ל הִנֵּה יָמִים בָּאִים, נְאֻם-יְהוָה; וְכָרַתִּי, אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל וְאֶת-בֵּית יְהוּדָה--בְּרִית חֲדָשָׁה.  30 Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, לא לֹא כַבְּרִית, אֲשֶׁר כָּרַתִּי אֶת-אֲבוֹתָם, בְּיוֹם הֶחֱזִיקִי בְיָדָם, לְהוֹצִיאָם מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם:  אֲשֶׁר-הֵמָּה הֵפֵרוּ אֶת-בְּרִיתִי, וְאָנֹכִי בָּעַלְתִּי בָם--נְאֻם-יְהוָה.  31 qui ne sera pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères le jour où je les ai pris par la main pour les tirer du pays d'Egypte, alliance qu'ils ont rompue, eux, alors que je les avais étroitement unis à moi, dit le Seigneur. לב כִּי זֹאת הַבְּרִית אֲשֶׁר אֶכְרֹת אֶת-בֵּית יִשְׂרָאֵל אַחֲרֵי הַיָּמִים הָהֵם, נְאֻם-יְהוָה, נָתַתִּי אֶת-תּוֹרָתִי בְּקִרְבָּם, וְעַל-לִבָּם אֶכְתְּבֶנָּה; וְהָיִיתִי לָהֶם לֵאלֹהִים, וְהֵמָּה יִהְיוּ-לִי לְעָם.  32 Mais voici quelle alliance je conclurai avec la maison d'Israël, au terme de cette époque, dit l'Eternel: Je ferai pénétrer ma loi en eux, c'est dans leur coeur que je l'inscrirai; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. לג וְלֹא יְלַמְּדוּ עוֹד, אִישׁ אֶת-רֵעֵהוּ וְאִישׁ אֶת-אָחִיו לֵאמֹר, דְּעוּ, אֶת-יְהוָה:  כִּי-כוּלָּם יֵדְעוּ אוֹתִי לְמִקְּטַנָּם וְעַד-גְּדוֹלָם, נְאֻם-יְהוָה--כִּי אֶסְלַח לַעֲוֺנָם, וּלְחַטָּאתָם לֹא אֶזְכָּר-עוֹד.  {ס} 33 Et ils n'auront plus besoin ni les uns ni les autres de s'instruire mutuellement en disant: "Reconnaissez l'Eternel!" Car tous, ils me connaîtront, du plus petit au plus grand, dit l'Eternel, quand j'aurai pardonné leurs fautes et effacé jusqu'au souvenir de leurs péchés. Genése Chapitre II א וַיְכֻלּוּ הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, וְכָל-צְבָאָם.  1 Ainsi furent terminés les cieux et la terre, avec tout ce qu'ils renferment. ב וַיְכַל אֱלֹהִים בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה; וַיִּשְׁבֹּת בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי, מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ אֲשֶׁר עָשָׂה.  2 Dieu mit fin, le septième jour, à l’œuvre faite par lui; et il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu'il avait faite. ג וַיְבָרֶךְ אֱלֹהִים אֶת-יוֹם הַשְּׁבִיעִי, וַיְקַדֵּשׁ אֹתוֹ:  כִּי בוֹ שָׁבַת מִכָּל-מְלַאכְתּוֹ, אֲשֶׁר-בָּרָא אֱלֹהִים לַעֲשׂוֹת.  {פ} 3 Dieu bénit le septième jour et le proclama saint, parce qu'en ce jour il se reposa de l’œuvre entière qu'il avait produite et organisée. ד אֵלֶּה תוֹלְדוֹת הַשָּׁמַיִם וְהָאָרֶץ, בְּהִבָּרְאָם:  בְּיוֹם, עֲשׂוֹת יְהוָה אֱלֹהִים--אֶרֶץ וְשָׁמָיִם.  4 Telles sont les origines du ciel et de la terre, lorsqu'ils furent créés; à l'époque où l'Éternel-Dieu fit une terre et un ciel La Bible serait donc traversée par l'opposition entre Jupiter et Saturne, que l'on retrouve dans la mythologie. Les Judéens rejettent Saturne comme c'est le cas lorsque Saturne Kronos est exilé de l'Olympe par son fils Jupiter- Zeus. Saturne est à rapprocher de Satan, ce qui conduit à un certain manichéisme. Cette conflictualité est constamment présente comme si ces deux dieux s'étaient partagés le monde, à la façon de Pluton (Hadés) et de Cérés (Démeter) On trouve face à face deux pratiques du pouvoir, le jupitérien qui est celui d'un chef élu que l'on suit du fait de son charisme et le saturnien qui est celui d'une Société qui fonctionne selon un programme préétabli  comme annoncé dans la Prophétie de Jérémie, la dite prophétie (Ch XXXI)) portant selon nous la marque de la maison d'Israel, laquelle refuse toute idée d'élite au nom de la formule anglaise « bottom up », un pouvoir venant du bas. Cela donne deux formes d'astrologie, une jupitérienne et une autre saturnienne, la première laissant bien plus de liberté que la seconde mais aussi plus de possibilités de fauter et on a pu voir, avec la pandémie, à quel point Saturne est en mesure de prendre le dessus et d'imposer une uniformité de comportement.. JHB 17 05 21

mercredi 12 mai 2021

Jacques Halbronn Le syncrétisme biblique dans le monde juif

Le syncrétisme biblique dans le monde juif par Jacques Halbronn Nous avons déjà évoqué notre thèse selon laquelle les Israélites, les gens du Royaume du Nord nous auraient transmis « leur » Pentateuque alors que les Judéens nous auraient transmis les Livres des Prophétes, ce qui forme un étrange diptyque. En ce qui concerne le Pentateuque, le Livre de l'Exode en est la preuve flagrante puisque tout le Livre met en scène les »fils d'Israel » (Beney Israel) et ce sont eux qui sont les témoins de la Révélation au Mont Sinai, ce sont eux qui construisent le Veau d'Or. Nous avons, pour notre part, la faiblesse de penser que le récit de la Sortie d'Egypte, célébrée à la fête de Pessah, aurait été calqué sur l'Edit de Cyrus, ramenant les Judéens sur leur Terre au Vie siècle avant JC. La sortie d'Egypte serait une contrefaçon antidatée. Nous voudrions ici insister sur la question du Shabbat dont il est question dans le dit Livre de l'Exode en nous demandant si cette pratique ne reléve pas de l'influence israélite. Or, le Shabbat renvoie au Livre de la Genése, qui serait le septième jour de la Création (Genése Chapitre II) alors que les six Jours de la Création relévent du Chapitre Ier. Mais commençons par des observations d'ordre formel qui trahissent une tentative fautive de fabriquer un faux dans le style d'une époque révolue, notamment dans un usage erratique du vav renversif ou conversif. Si l'on s'en tient au premier chapitre de la Genése, on trouve un premier verset sans usage du dit Vav : Beréshit bara Elohim. Avec le Vav, on aurait «VaYivra » Elohim. Mais quelques lignes plus loin, retour du Vav Conversif : Vayomer Elohim : « Dieu dit ». Ici le futur devient du passé, en application du Vav conversif. Sans le Vav, on aurait mis « Amar », le passé de Omer. Si l'on consiére les deux fils d'Isaac, l'on voit que Jacob est préféré et reçoit la bénédiction. Or, Jacob va être nommé Israel -épisode la Lutte avec l'Ange alors qu'Esau, l'ainé, se voit dépouiller de son statut de premier né. Or, On nous dit qu'Esaü sera lié à Edom, mot qui est de même racine qu'Adam (Aleph, Daleth, Mem)cet Adam dont on nous narre les mésaventures au Jardin d'Eden,aux chapitres II et suivants du Livre de la Génése avec l'épisode du Serpent tentateur. Cet Adam n'est certes pas aussi glorieux que l'Adam du premier Chapitre où l'on nous dit qu'il a été créé, mâle et femelle, à l'image de « Dieu ». Or, coup de théatre, au Chapitre II, on nous dit que Dieu trouve Adam bien seul. Comment expliquer un tel revirement ? Selon nous, il s'agit de deux humanités différentes, celle des Jupitériens androgynes et celle des Saturniens, voués à une forme de grégarité, à un statut collectif. Les uns sont les maitres, les autres les esclaves. Lilly Scherr, que nous avons eu comme enseignante aux Langues O (INALCO) au début des années soixane-dix, rappelle -sans le valider- qu'il existait dans le monde hassidique, une sorte de trio (cf Lilly Scherr. Une historienne juive insoumise, dir. Michéle Bitton et Michèle Hassoun, Ed. BJM (Bibliothèque juive de Marseille) 2005) à savoir le Tsadiq, le Hassid et sa femme. « Le but de l'homme c'était de vivre chez son maitre » (La femme juive à travers les siècles. Les Nouveaux Cahiers, n°46 ; 1976, Numéro spécial « Femmes juives. Voix d'EL-les' (sic) p. 59) Cela nous conduit à adopter une vision ternaire de l'Humanité , deux hommes et une femme et nous pensons aux premiers chapitres du Livre de la Genése. L'Adam du premier chapitre ne serait pas l'Adam des chapitres suivants. Le « premier » Adam est androgyne à l'image de son « Créateur » alors que le second Adam sera doté d'une compagne. On nous rappelle que « la Kabbale attribue elle aussi au tsadik des pouvoirs divins, dont celui de servir d'intermédiaire entre Dieu et le peuple juif". La grande question, selon nous, est d'apprendre à distinguer entre les deux Adams. Les Juifs correspondraient au premier Adam jupitérien et les rédacteurs israélites du Pentateuque auraient juxtaposé un second Adam saturnien soit les deux histoires, celle de l'Androgyne et celle du couple qui engendre. Mais il apparaît que les Judéens seront parvenus, dans le texte biblique du Pentateuque, à contrer le parti israélite en faisant condamner le couple saturnien, expulsé du Jardin d'Eden. Quid du Shabbat ? Il s'agit selon nous d'une invention des Israélites. Le nom de ce jour renvoie à Shabtaï, nom de la planéte que nous connaissons sous celui de Saturne. Le Shabbat marque l'arrêt du temps de la Création en six jours. A contrario, les Livres des Prophétes sont anti-israélites et le célébre « Shema Israel » est une injonction s'adressant à la « maison d'Israel » (formule qui sera reprise dans les Evangiles, placée dans la bouche de Jésus- pour les mettre en garde. Ce n'est donc aucunement une profession de foi proposée aux Judéens. Ainsi, dans l'image des Israélites dans les livres des Prophétes diffère radicalement de celle distillée dans le Pentateuque. Comment expliquer que ces deux livres puissent cohabiter au sein d'un même recueil, constitué de trois volets, le Pentateuque, les Prophétes et les Hagiographes ? Nous avons l'exemple des Prophéties de Nostradamus, qui comporte deux volets, correspondant à des camps opposés, dans la seconde moitié du XVIe siècle.(cf notre mémoire sur Nostradamus ; sur SCRIBD Les légendes dorées du prophétisme, de Nostradamus à André Barbault, 2021) On aura donc, dans une démarche typiquement syncrétique , mis ensemble des textes traitant certes du même sujet mais selon des angles d'approche diamétralement opposés. Une affirmation d'unité -telle qu'affirmée dans la dite profession de foi, aura si longtemps pu donner le change. A l'Ecoute Israel des Prophétes fait pendant le « Garde toi Tours de ta proche ruine »(IV, 46) du premier volet des Centuries, la ville de Tours désignant ici l'ennemi , dont la capitale était cette ville.(ce qui fut aussi le cas lors de la guerre avec la Prusse en 1870) On peut dire que l'office du Shabbat dans la synagogue comporte deux volets, celui du sixiéme jour, le vendredi soir et celui du septième jour, le samedi. On aura donc placé à la suite l'un de l'autre le récit judéen puis le récit israélite. Quant au « Nouveau Testament » qui est rajouté dans la « Bible » chrétienne, il s'efforce d'aboutir à une unité, Jésus proclamant «  je suis venu pour les brebis perdues de la Maison d'Israel ». On comprend l'insistance de l'Unité (le Ehad) dans le « Shema Israel » JHB 12. 05.21

samedi 8 mai 2021

Réflexions sur la genése, le mode d'emploi et l'épistémologie des maitrises planétaires (version augmentée)

Réflexions sur la genése, le mode d'emploi et l'épistémologie des maitrises planétaires (version augmentée) par Jacques Halbronn La tradition astrologique véhicule des dispositifs dont le mode d'emploi reste incertain, c'est le cas des maitrises planétaires. Beaucoup d'astrologues utilisent celles-ci dans le cadre du thème natal alors qu'il s'agit bien plutôt d'un outil prévisionnel axé sur le passage d'une planéte sur l'écliptique, donc sur le Zodiaque et pas de n'importe quelle planète, puisqu'il s'agit de Saturne qui est le curseur concerné. Dans nos derniers travaux de l'année écoulée (cf nos vidéos (sur Face Book L'album photo des astrologues et depuis le début de l'année sur NOFIM. Unblog.fr) nous avons montré que le dispositif ne comportait pas Saturne mais deux séries de six (de la Lune jusqu'à Jupiter) à partir des équinoxes (Bélier) et des solstices (Cancer) Paradoxalement, l'absence de Saturne montrait que le système était conçu justement pour Saturne, à savoir que Saturne était la clef dont il fallait disposer pour actionner le dit système. Nous avons montré par ailleurs toute l'importance du passage de Saturne sur les axes équinoxiaux et solsticiaux et nous ajouterons que Saturne est «fort » en phase équinoxiale (d'exaltation) et faible en phase solsticiale. Par la suite, le bon usage du dispositif se sera perdu et l'on aura placé Saturne sur le même plan que les autres astres, ce qui est un contre sens puisque Saturne est le curseur.C'est le facteur absent qui est déterminant comme le chauffeur par rapport à une voiture. Rappelons que Jupiter ne fonctionne pas cycliquement sur les mêmes bases que Saturne et n'est pas concerné par le dispositif en question puisque , comme nous l'avons montré, il est lui aussi une pièce maitresse vu que le cycle de Saturne dépendra du cycle de Jupiter lequel est déterminé par les aspects de conjonction, de quadrature et d'opposition que Jupiter forme, en transit, avec le soleil natal de tel ou tel leader, ce qui est la base de l'astrologie « relativiste ». Notons que la quadrature de Jupiter au Soleil natal est défavorable à Jupiter alors que l'axe conjonction/opposition renforce son impact tout comme la phase équinoxiale est favorable à Saturne alors que la phase solsticiale lui est défavorable. On retrouve cette dualité dans la notion de domicile et d'exil, d'exaltation et de chute qui sont au cœur du dispositif des maitrises planétaires si ce n'est que la dualité est celle du carré et non celle de l'opposition, puisque les axes équinoxiaux et solsticiaux sont en carré (90° entre 0° bélier et 0° cancer) A contrario, deux positions opposées se retrouvent sur le même axe et donc ne peuvent être en conflit, d'où les similitudes entre le printemps et l'automne tout comme entre l'Eté et l'Hiver. Sur le même axe, les signes sont de même genre, masculin ou féminin alors qu'en carré, les signes sont de genre différent. Nous avons donc une série d'équivalences qui rendent notre modèle très simple : Saturne = axe des équinoxes Jupiter = axe conjonction -opposition Conjonction  = équinoxe= Saturne Carré = solstice = Jupiter Mais, demandera-t-on quelle était l'utilité d'attribuer une des six planètes aux 12  signes zodiacaux? Il s'est probablement agi d'une volonté de "préciser" davantagele parcours de Saturne en se servant de la mythologie. A ce propos, signalons que Saturne n'est pas une divinité faisant partie de l'Olympe à la différence des autres  dieux concernés, Apollon étant le dieu du Soleil et Artémis (Diane), la déesse  de la Lune.Mais la vraie raison de cette mobilisation des dieux de l'Olympe est plus probablement due à la division de l'écliptique en 12 secteurs. On passait ainsi du 4 au  12 et d'ailleurs le tétramorphe avec ses 4  "êtres vivants" (en hébreu Hayoth, cf le Livre d'Ezéchiel) est certainement antérieur  à la symbolique des 12 signes qui n'en serait qu'une dérivation, le mot Zodiaque  venant du grec Zoé, la Vie, le Vivant. Rappelons que le tétramorphe est constitué du bœuf, du lion, de l'aigle et de l'homme(Adam) On sera passé de 4 (tétra, en grec) à 12 tout comme pour le découpage en 12 du mouvement diurne (avec les « maisons », à partir de l'horizon et du méridien, par un ajout de 8. On peut certes déblatèrer, comme le fait Richard Pellard, sur 'l'état actuel du dispositif des maitrises planétaires tel que pratique par les astrologues actuels mais l'historien n'est pas un ethnologue décrivant des pratiques en vigueur.Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Au départ, le système ne servait qu'à déterminer les 4 phases de Saturne, ce qui donnait des périodes de 7 ans, en indiquant, au niveau prévisionnel, ce qui distinguait le passage de Saturne sur l'axe équinoxial et sur l'axe solsticial, alternativement. C'est là et uniquement là que se situe le débat. Pellard écrit dans sa « critique de la doctrine des maitrises planétaires » « L’idée que chaque Signe du zodiaque est « naturellement » associé à un astre qui le gouverne est pour la plupart des astrologues une telle évidence que pratiquement aucun d’entre eux ne songe même à en préciser ou en rappeler les fondements. Ainsi, quelles que soient les différences d’approche qui les caractérisent et les philosophies parfois antagonistes qui les sous-tendent, la quasi-totalité des écoles d’astrologie est-elle d’accord sur au moins deux dogmes : la nature Élémentaire des Signes et l’intangibilité des Maîtrises planétaires. « Le postulat selon lequel chaque astre du système solaire gouvernerait une portion de zodiaque n’a pourtant rien d’évident. Un astrologue du XXe siècle, à l’esprit critique et rationnel, soucieux de fonder l’astrologie sur de sérieuses bases astronomiques, est en donc en droit de s’interroger sur la nature de la relation astre-Signe en général et sur la pertinence du système des Maîtrises traditionnelles en particulier. » Autrement dit, c'est l'idée même d'associer une planète à un secteur de l'écliptique qu'il rejette, quelle qu'en soit la mise en œuvre et quand bien même on ne s'occuperait que d'une seule planète. Or, toute cyclologie implique une forme d'alternance au cours du cycle. Qu'y a t-il de si cocasse à déterminer que telle partie de l'écliptique aurait des effets différents de telle autre  durant le périple d'une certaine planète? Par delà les pratiques en vigueur, toute approche critique ne se doit-elle pas de s'interroger sur le bon mode d'emploi d'un « outil » donné ? 08 05 21

samedi 1 mai 2021

Jacques Halbronn La fabrication des fausses rééditions nostradamiques

La fabrication des fausses rééditions nostradamiques par Jacques Halbronn La thèse qui désormais nous semble la plus probable en ce qui concerne la genése des éditions « centuriques » est celle du recyclage- autour de trente ans plus tard – de la production de Nostradamus. Nous avons déjà abordé cette question dans un texte intitulé « du Nostradamus premier au Nostradamus bis » mais nous n’avions pas encore pris toute la mesure de l’entreprise et ne nous étions pas encore posé toutes les bonnes questions. La position que nous présentons ici est liée à une étude des quatrains « présages », c’est à dire de ceux parus dans les almanachs et qu’il faut distinguer, jusqu’à un certain point des quatrains « centuriques » L’édition Chevignard du Recueil des Présages Prosaïques comporte deux lacunes (cf les Présages de Nostradamus, Ed Seuil 1999). L’une tient à ce qu’elle ne distingue pas entre les almanachs et les pronostications, les textes appartenant à ces deux catégories s’enchainant sans que l’on marque une quelconque limite. Il est certes possible que le manuscrit ne comporte pas de tels marqueurs mais cela ne dispense pas de les souligner dans le cadre d’une édition crituque. Prenons l’exemple de l’année 1555 qui va nous occuper plus loin. Sous le titre « Des présages de l’an 1555 » (p. 218 et seq)on nous présente en fait la pronostication que l’on reconnaît au fait qu’elle se structure selon les 4 saisons et non mois par mois, depuis le printemps jusqu’à l’hiver. Puis l’on passe, sans prévenir à l’almanach avec dans la même page la fin de la pronostication et le début de l’almanach, ce que l’on reconnaît à une division mois par mois, de janvier à décembre. Or, Chevignard n’indique à aucun moment quand on est dans la pronostication et quand on est dans l’almanach, ce dernier étant marqué par des quatrains, ce qui n’est pas le cas de la pronostication. Pas plus n’indique-t-il les années où l’almanach est présenté sans quatrains. On aurait ainsi pu noter que pour l’an 1556, on ne disposait que de l’almanach mais sans quatrains (p.252) L’autre lacune de cette édition est qu’elle ne mentionne pas les Epitres introductives. Dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus (2002), nous avons reproduit en fac simile une Epitre à la Christianissime Catherine reine de France (pp. 192) placée en tête de l’almanach de l’année 1557 et datée du 13 janvier 1556. Quant à la Grande Pronostication nouvelle et portenteuse de prédiction pour l’an 1557, elle est dédiée à Antoine de Bourbon, roi de Navarre alors que les Présages Merveilleux pour 1557 comportent une épitre au roi Henri II. Soit trois épitres pour l’an 1557 – que nous avons toutes reproduites – et l’on peut raisonnablement supposer que ces diverses publications annuelles étaient toutes introduites par quelque épitre ou préface. Qu’elles ne figurent pas dans le Recueil des présages prosaiques est une chose, que l’on puisse s’en passer en est une autre car lors des rééditions des années 1580, il est clair que nous avons affaire à des épitres recyclées. Or, pour 1555, nous avons le texte des Prophéties de Du Pavillon (1556) qui reprend des passages d’une épitre de Nostradamus à César tout comme pour les Présages Merveilleux pour 1557, nous avons une reproduction phototographique du début de l’ épitre à Henri II, dans le Testament de Nostradamus par D. Ruzo (Ed. Rocher 1982) que Chevignard ne signale même pas.Pour la pronostication pour 1555, Chevignard (p. 218) signale l’épitre dédicatoire à Joseph des Panisses, prévot de Cavaillon, en date du 17 janvier 1554 (dont Ruzo donne la page de titre mentionnant le dédicataire). Il note que « c’est première qui contienne des quatrains prophétiques » si ce n’est que c’est l’almanach annuel qui en contient et non la Pronostication tout comme c’est la Pronostication qui comporte une vignette en frontispice et non l’almanach. Dès lors si Couillard s’en prend à l’adresse de Nostradamus à son fils César, cela ne pouvait être en tête de la Pronostication dédiée au prévot de Cavaillon mais bien plutot au début de l’almanach pour la même année 1555. Il reste que le dit Recueil des présages prosaiques – titre étonnant puisqu’il comporte des quatrains- n’en est pas moins d’un usage précieux si l’on sait en tirer parti,à condition de compléter, autant que faire se peut, par d’autres sources. Chevignard note avec raison, on l’a dit, que les quatrains des almanachs ne sont pas apparus avant la production pour l’année 1555. Ce point ressort d’ailleurs dans les éditions des Présages qu i accompagneront les Centuries au XVIIe siècle : Ci dessous la reproduction de leur présentation où l’année 1555 est mise en exergue : En effet, 1555 est précisément l’année de la première édition des Centuries de Nostradamus, Lyon, Macé Bonhomme. Il ne semble pas que ce point ait été signalé par Benazra ou par Brind’amour dans leurs introductions respectives à l’édition Macé Bonhomme (1984 et 1996). Or, selon nous, la Préface à César en tête de la dite édition aura d’abord été placée en tête de l’almanach de Nostradamus pour l’an 1555 et c’est de ce texte que traite à sa façon un Antoine Couillard Du Pavillon, dans ses »Prophéties » (1556) – cf Benazra, RCN, pp. 18-19. qui parle d’un pastiche. Nous avons montré dans un précédent texte que le dit pastiche n’était pas en phase avec le contenu des Centuries pas plus d’ailleurs que la Préface à César qui introduit le « premier volet ». Tout indique que c’est cet almanach pour 1555 qui aura servi de modèle pour le premier volet, tant pour la Préface à César que pour les quatrains qui y apparaissent pour la première fois. C’est un exemple de passage du Nostradamus premier au Nostradamus bis. Mais Nostradamus ne produit pas de quatrains pour l’an 1556 et les reprend pour l’année suivante 1557 et au delà. Or, on a dit que Nostradamus, dans ses Présages Merveilleux, s’adresse à Henri II, comme cela figure d’ailleurs sur la page de titre. L’édition suivante de celle de Macé Bonhomme se situe justement chez Antoine du Rosne en 1557. Selon nous, ces deux éditions auraient du totaliser 7 centuries complétes donc 700 quatrains et la moitié est 350, ce qui correspond à peu près au volume de la première édition. Le RCN nous montre d’ailleurs (p. 122) que des quatrains furent ajoutés d’une édition à l’autre si l’on considére la production des années 1588-89. Mais au bout du compte, le premier volet à 7 centuries ne dépassera pas la moitié d’une centurie pour la VIIe et dernière. La question que nous poserons à présent est la suivante : est-ce que l’épitre à Henri II remaniée à partir de celle ayant figure en tête des Présages Merveilleux n’aurait pas initialement introduit la deuxième partie du premier volet, débutant à la moitié de la Centurie IV vu que le projet au départ se limitait à sept centuries ? Une telle édition, certes, n’a pas été conservée. On aura préféré utiliser la nouvelle Epitre à Henri II pour ouvrit un second volet comportant 3 centuries et non pas 350 quatrains à moins de prendre en compte les 58 sixains qui seront ajoutés par la suite (sur ce sujet cf la production de Morgard, in Documents Inexploités 2002) Mais selon nous, au départ, la Préface à César devait correspondre à une production pour l’année 1555 et l’épitre à Henri II, remaniée par rapport à celle des Présages pour 1577 à une production pour l’année 1557..Lors de la production des éditions antidatées, il n’est pas apparu opportun de conserver la dite Epitre au Roi en tête de la seconde moitié du premier volet puisque l »idée de second volet avait été transférée pour un nouveau lot de 3 centuries ! Il suffisait en fait de changer le contexte , le texte retouché est devenu le suivant : ‘je viendrais consacrer ces trois centuries du restant de mes prophéties, parachevant la miliade ». Mais on ne connait pas d’édition antérieure à 1568 à 10 centuries – qui est posthume – comportant ce texte. Contrairement à ce que nous avons pu écrire par le passé, il est clair que la première option aura été de produire des éditions prétendument parues du vivant de Nostradamus. D’ailleurs, celle de 1568 ne se présente nullement comme posthume et ne mentionne en son titre ni la mort de Nostradamus ni l’Epitre au Roi. On est là en présence d’une solution de continuité visant à intégrer des centuries supplémentaires en déplaçant l’Epitre au Roi qui se trouvait en tête de la seconde moitié du premier volet, dans la Centurie IV, pour qu’elle vienne ouvrir un second volet bis. Initialement, l’ajout à la Ive centurie était indiqué dans les éditions parues sous la Ligue après le 53e quatrain. (cf Nostradamus – L’édition Regnault 1561, modèle des éditions parisiennes facétieuses de 1588-1589 cura.online.fr) On s’interrogera à présent sur le rôle de Jean Aimé de Chavigny dans cette entreprise de réédition contrefaite. Dans son RCN (pp. 118 et seq) Benazra signale à propos des additions à la VIIe cenrurie que des quatrains des almanachs ont été intégrés dans les éditions centuriques parues sous la Ligue et appartiennent en fait à l’almanach pour 1561. Encore fallait-il en 1588-89 avoir acccès au dit almanach parue un quart de siècle plus tôt. L’on pense immédiatement au Recueil des présages prosaïques dont Chavigny avait certainement un exemplaire puisqu’il en était l’éditeur (cf nos Annexes iconographiques). Robert Benazra apporte un élément d’appréciation à propos des rapports entre quatrains-présages des almanachs et quatrains centuriques.(cf RCN, pp. 130 et seq et pp 156 et seq) Benazra note que l’on trouve deux quatrains qui manquent à dans le dit Recueil édité par Chavigny : le premier « D’un présage pour la dite année « figure en tête du Recueil ( d’Esprit divin etc) et il est suivi d’un autre quatrain « de l’Epistre liminaire sus la dicte année » « La mer Tyrrhenne etc) (cf reprint Nice 1981 Annexes p. XI) Benazra trouve des points communs entre ce quatrain et le 59e de la Iie Centurie, ce qui viendrait confirmer que les quatrains des almanachs ont pu servir de modèle pour ceux des Centuries. Mais Benazra se contente de soupçonner Chavigny d’avoir fabriqué le quatrain de l’almanach et non l’inverse ! Chevignard, p. 113 Epistre liminaire sur l’an 1555 La mer Tyrrhene, l’Océan par la garde Du grand Neptun & ses tridens soldars Provence seure par la main du grand Tende Plus Mars Narbon l’heroiq de Vilars Quatrain 59 de la deuxiéme centurie (donc dans la première partie du premier volet (déjà chez Macé Bonhomme 1555) Classe Gauloyse par apuy de grand garde Du grand Neptune & ses tridents souldars Rousgée Provence pour obtenir grand bande Plus Mars Narbon par iavelotz & dards On capte le procédé de transformation du quatrain présage en un quatrain centurique avec le maintien des rimes Le seul verset qui n’aura pas changé est le deuxiéme Du Grand Neptune & ses tridents souldars. Quant au quatrième verset, il commence pareillement : Plus Mars Narbon. Le premier verset dans les deux cas se termine par « garde ». Rappelons que selon nous les quatrains des almanachs se contentent de paraphraser les textes en prose correspondants ; On trouve ainsi « Le grand Neptune » (Chevignard, p 224, n° 292) de la Pronostication pour 1555, à l’automne. Mais la même formule se retrouve pour l’almanach au mois de Mars (Chevignard, n°445, p. 242) et encore au mois d’aout (Chevignard n° 471p. 244) Mais dans le Recueil, il y a deux almanachs pour 1555 l’un avec quatrains et l’autre sans et c’est dans ce dernier que l’on a des récurre,ces du du « Grand Neptune ». « D’un autre présage sur la mesme année » (Chevinard, p 241) JHB 01 05 21

Jacques Halbronn L'almanach de Nostradamus pour 1555 aura déterminé l'...

JAcques Halbronn A propos de son étude inédite de 1988 sur Nostradamus

Jacques Halbronn. A propos de étude inédite de 1988 sur Nostradamus Cette étude figure dans notre Introduction bibliographique à l'étude de l'Astrologie française, de la fin du Xve siècle à la fin du Xxe siècle « L'oeuvre astrologique de Nostradamus. « Nostradamus n'est pas l'homme d'une seule œuvre, les Centuries. Outre les textes non astrologiques, il publie une série d'almanachs ; de prognostications- largement étudiée par un Buget, un Chomarat, un Benazra etc qui firent sa réputation de son vivant plus encore que ses prophéties successives. Sa réputation, de son vivant, doit probablement plus à ses productions annuelles, à ses préface à César et à Henri Second (celle datée de janvier 1556) qu'aux fameuses et obscures Centuries qui ne trouveront de commentaire cohérent qu'en 1594 avec la Première Partie du Janus Gallicus de Chavigny qui d'ailleurs commençant en 1534 présente parfois Nostradamus comme décrivant des événements ayant de vingt ans précédé les premières Centuries. Les adversaires de Nostradamus ne s'y trompent pas : ce sont les petits 'paquets » annuels attendus impatiemment par le public que dénonce un La Daguenière, un Fulke ou, au contraire, que célébre un Ronsard (texte reproduit par Chavigny dans le Janus François) (…) D'ailleurs, les quatrains n'en sont pas absents et Chavigny (…) combinera, fixant ainsi une certaine méthode éxégétique relevant plus d'une tradition orale que d'indications écrites de Nostradamus les quatrains de toutes origines pour asseoir sa démonstration . Si Chavigny est , comme l'indique Jean Céard, le premier exégéte des quatrains nostradamiques, Antoine Couillard est certainement le premier commentateur, ironique certes, de la Préface à César. Oliviet Millet (cf Feux Croisés sur Nostradamus au XvIe siècle, in Divination et controverse religieuse en France, au xVIe siècle, Journées Verdun Saulnier, n°35, 1987) a justement rappelé que ces Prophéties n'en étaient pas » « Le cas des Centuries – peu importe ici si elles constituent ou non un ensemble homogéne constitue un cas extreme et devrait permettre de mener une recherche statistique étant donné que la production nostradamique ne se répartit pas régulièrement sur quatre siècles. On note d'abord entre 1568 et 1588 une période de vingt années durant laquelle les Prophéties ne sont pas rééditées (sic). Robert Benazra se demande à cet égard si Benoit Rigaud ne bénéficiait pas d'une sorte de monopole s'achevant en 1588. Mais pourquoi, dans ce cas, n'a-t-il pas réédité durant 20 ans à moins qu'il n'ait reproduit le nombre dde 1568 ce dont ne se sont pas privés les libraires du début du XVIIe siècle ? En revanche, l'on publie l'oeuvre du faux Nostradamus, Michel ou Mi.de Nostradamus (le Jeune) et Antoine Crespin dit Nostradamus qui imitent davantage les pronostications et Epîtres que les Centuries. Puis, à partir de 1588 se produit comme un retour en arrière puisque l'on renonce peut être pour tourner un tel monopole, à publier la « milade » de quatrains de l'édition de 1568, ce qui permet aux historiens de tenter de reconstituer des éditions disparues parues du vivant de Nostradamus puisque l'on ne dispose , à proprement parler que de l'édition de Mai 1555 de Macé Bonhomme.(!) Ces éditions de 1588-1589 offrent un certain caractère d'authenticité en ce qu'elles révélent clairement les raccords successifs intervenus depuis la première édition alors que l'édition Benoist Rigaud de 1568 -première édition posthume voulait présenter un ensemble bien poli de dix centuries. Toutefois, dès la mort du libraire lyonnais , c'est bien l'édition de 1568 qui s'imposera et définitivement. La vogue de Nostradamus ne se démentira guère entre 1568 et 1988 (date de notre rédaction). Toutefois, il semble que certaines périodes soient davantage marquées que d'autres . Nous voyons apparaître deux critères : la publication d 'une biographie de l'auteur et un processus de mise en concordance des quatrains avec les événements plutôt qu'une simple réédition. Les charnières entre deux siècles nous semblent avoir constitué des temps favorables. A la fin du XVIe siècle, Chavigny publie une première Vie de Nostradamus ainsi que la Première Partie du Janus Gallicus mis en chantier dès 1589 » « Sur les dates de rédaction et de publication de la Préface à César. « Cette préface a souvent induit en erreur à propos de la date de naissance de César Nostradamus, qui serait né en 1558 du fait que la Préface est datée de 1555. Il apparaît que César est né à la fin de l'année 1553, style de Pâques (probablement en décembre), le 18 selon son propre témoignage . César aurait donc été âgé de quinze mois lors de la rédaction de la Préface « ad Caesarem Nostradamum filium ». Nostradamus aurait préféré lui transmettre oralement son savoir mais « le tard advénement l'a fait référer par escript...au commun profit des humains du fait du risque de « corporelle extinction de ton progéniteur ». Nostradamus a franchi le cap des cinquante ans lorsque nait son fils qui ne sera pas le légataire de sa science et il craint, il s'en excuse de ne pas vivre assez vieux pour le former. Cette Préface serait donc une sorte de testament. Nostradamus croyait-il alors sa mort prochaine?Du Pavillon , dans ses Prophéties, rédige en 1556 une parodie de préface, en s'adressant à son propre fils Martial dont il donne l'âge avec une précision qui se veut comique (encore qu'il puisse y avoir un jeu sur le mot « martial » ; « tes moys martiaulx » écrit Nostradamus à son fils. (..) Mais pourquoi Nostradamus aurait-il attendu quinze mois donc plus d'un an pour s'adresser à son fils , le bien nommé ? (…) La lettre n'aurait-elle pas été écrite plus tôt ? On n'a pas, à notre connaissance, relevé l'anachronisme de l'intitulé de la date du Ier Mars 1555. A cette époque, régne en France le style de Pâques. (…) Ne serait-il pas possible que la Préface à César ait paru dans une prophétie annuelle pour 1554 ? Selon la Chronique de la Ville de Salon de Louis Gimon (1682) il existe une procuration chez Maistre Antoine de Royer, dit Lizerot, imprimeur à Lyon,de retirer des mains de Bertot les textes que Nostradamus lui avait confiés, vu que le travail effectué par le premier imprimeur ne l'a pas satisfait(cf Benazra qui précise qu'un texte pour 1554 aurait disparu) Il convient de préciser que le terme « Prophéties » n'est pas nouveau dans le domaine de la production astrologique française. En 1533, l'Allemand Joseph Grünpeck avait publié une prophétie (cf Fonds Rostchild BN) pour la période allant jusqu'à 1540. Le même texte était publié chez un autre libraire, sous le nom de Pronostication. Ce sont donc des termes plus ou moins synonymes. D'où l'expression de Couillard « prophéties après un an ». C'est probablement dans l'une d'elles qu'a pu figurer la lettre à César, datée du Ier mars » « Le Janus François et les Centuries Certains « éditeurs » ne craignent pas de nos jours de présenter les Centuries comme étant d'un seul tenant. Le lecteur moyen ignore qu'elles ne constituent pas un ensemble monolithique. La première édition de mai 1555 ne comportait que 353 quatrains soit un peu plus de trois centuries et demie sur les dix de l'édition censée être complète de 1568 par Benoist Rigaud. Quand en mai 1555 Michel de Nostradamus signe ce premier recueil a-t-il déjà le projet d'autres « livres de prophéties », titre qu'il utilise dans sa Préface à César et non celui de Centuries ? Nous ne le pensons pas . D'ailleurs, le concept de « Centurie » est trompeur puisque la quatrième Centurie est alors incomplète. Ce premier recueil est précédé d'une préface (plutôt que d'une épitre) à César. Le choix du nom de son fils n'est certes pas le témoignage d'un ami de la Couronne de France. César, c'est le nom de l'empereur, de Charles Quint en l'occurrence. A vrai dire, Trithème dans son De septem causis-ouvrage dont Nostradamus a pu s'inspirer s'adresse aussi à César comme le note Daniel Ruzo/ Il conviendrait ici de faire la part du particularisme provençal séduit un moment par les entreprises impériales. En revanche, à partir du début de 1559, Nostradamus prend le parti du Roy de France et de la Reyne Catherine de Médicis, comme il apparaît dans la dédicace des textes parus chez Jacques Kerver , datés de janvier 1556(1557) Ce paralléle entre les deux souverains, même s'il est quelque peu biaisé par l'anedote filiale correspond à un enjeu prophétique et politique important. A vrai dire, Nostradamus n'est guère heureux dans ses choix puisque Charles Quint « César » abdiquera peu après en 1555 et 1556 et qu'Henri II , qui connaitra des échecs militaires, notamment avec la perte de Saint Quentin en 1557 se tuera en tournois en 1559. En1560, les deux dédicataires sont morts. « L'édition de Macé Bonhomme n'est pas la première.Elle a dû être réalisée par Macé Bonhomme en tant qu'imprimeur.Mais pas en tant que libraire. Il suffit pour cela d'étudier la production de Macé Bonhomme. Probablement, Nostradamus en fut lui même le premier éditeur si l'on prend en considération la vignette de frontispice. On note que l »édition comporte en sa page de titre « avec Privilège' alors qu'il n'y en a pas. Elle porte aussi « la permission est à l'intérieur. Il y a, en effet, un document à l'intérieur qui date de 4 jours avant la parution de mai 1555 et qui autorise Macé Bonhomme à publier un livre qu'il a « recouvert  « Les prophéties de Michel Nostradamus «  sans préciser de nom de l'auteur. On aurait dû lire « Les Prophéties dues à Michel Nostradamus ou toute autre formule comparable » (…) Nous voyons d'ailleurs un lien possible entre l'année 1553 et le fait que la première série de quatrains soit au nombre de 353 » (..) On trouvera étrange que Du Pavillon ne fasse aucune allusion aux quatrains de Nostradamus dans ses « Prophéties » Certes, la formele « moyennant la flamme exigue » (..) se retrouve-t-elle dans le premier quatrain (..)Mais l'on trouve déjà la substance des versets 1 et 3 (..)dans la Préface à César » Sur Guillaume de la Peyrière « Cet auteur publie des Centuries chez Macé Bonhomme à la même époque où paraissent les Prophéties de Nostradamus. Ce sont des ouvrages plus richement présentés que les dites Proph éties » «  C'est dans la Portenteuse pronostication pour 1557, parue chez Kerver, (cf musée Arbaud Aix en Pr.) que Nostradamus s'en prend à un certain « Pater Liber » qui n'est autre qu 'un des noms du dieu Dyonisos. (..)Or, un des libraires qui publient le Monstre d'abus se nomme Estienne Denise (..) On n'avait jusqu'à présent rencensé que l'édition de Barbe Regnault. Mais en 1987, a été présenté par Bruce Mc Kittrick de Philadelphie (cf Catalog X) à la Foire Internationale du Livre Ancien (Paris, La Conciergerie) l'édition de 1558 d'un autre libraire , Estienne Denise pour lequel Barbe Regnault imprimait des ouvrages (..) Dionysos serait donc ce Denise qui, aux yeux de Nostradamus, serait l'âme du complot contre lui. -(..) Barbe Regnault publiera plusieurs prophéties et pronostications de Nostradamus, dans des conditions -souligne Benazra- assez douteuses » « Robert Benazra note à propos de l'édition de 1588 des Prophéties de Nostradamus qui font référence à 1561 « Nous pourrions nous interroger sur ces publications reproduisant l'édition hypothétique de 1561. Sans doute, la situation politique en France est elle responsable de ces diverses éditions. En effet le 5 décembre 1588 c'est l'assassinat du duc de Guise puis dans la nuit du Ier au 2 aout c'est au tour du roi Henri III, ce qui aurait pu provoquer une situation politique identique à celle de 1561 » (cf Bibliographie de Nostradamus de R.Benazraà paraître) A propos de Chavigny, concernant les positions de Jean Dupèbe  qui mentionne «  Les larmes et soupirs de Jean Aimé de Chavigny Beaunois sur le trespas de M. Antoine Fiance Bizontin (Paris, 1582, Bib. Mazarine) 21684) l'auteur déclare qu'il avait le même âge que Fiancé qui venait de mourir en 1581, à vingt neuf ans. Dans ce cas, Chavigny n'aurait pu être le disciple de Nostradamus, ayant eu une quinzaine d'années à sa mort.Il ne serait pas le même Chavigny Beaunois dont il est notamment question dans la correspondance de Nostradamus, né en 1533. Mais ne peut-on renverser l'argument et considérer que ce Chevigny, né vers 1550, qui s'adresse à Fiancé n'est pas le même que celui qui rédige la Première Face du Janus Gallicus ? Nous trouvons, au demeurant étrange que cet « imposteur » signale dans le même ouvrage que Nostradamus est mort en 1566 (Vie de Nostradamus) et qu'il l'a connu « privément » autrefois (Epitre à Alphonse d'Ornano De l'avénement à la couronne de France). En effet, sachant que Chevigny aurait eu quinze ans à la mort de Nostradamus, qui n'aurait pas souri à l'entendre se targuer d'une telle familiarité ? En fait, Chavigny pourrait fort bien être né en 1533 , date à laquelle commence le Janus Gallicus) soit une différence d'une trentaine d'années avec Nostradamus. Il aurait eu 33 ans à la mort du » prophéte ». Qu'il y ait eu deuxChavigny pourquoi pas ?Mais selon nous, c'est le même Chavigny qui vécut auprès de Nostradamus et qui publia l'Androgyn (1570),la Première Face du Janus Gallicus et les Pleiades » Quelques commentaires à propos de nos textes remontant avant 1990 et la publication du Répertoire Chronologique Nostradamique (Ed Trédaniel-La Grande Conjonction, 1990 Préface de Jean Céard)). En 1988 nous avions eu entre les mains le manuscrit du Répertoire de Benazra, que nous ferions paraître en 1990. A cette époque, nous n'évoquions pas encore la thèse d'éditions antidatées et considérions comme fiable le témoignage d'Antoine Couillard pastichant la Préface à César dans ses « Prophéties » de 1556, ce qui ne nous empêchait pas de nous interroger sur la chronologie des éditions centurique. Toutefois, en 1990, lors de la présentation du Répertoire de Benazra, nous insisterions pour l'usage de l'adjectif « nostradamique » pour signifier qu'il existait toute une littérature « paranostradamique » Nous rappelions que dans les almanachs on trouvait déjà des quatrains que le Janus Gallicus avait d'ailleurs intégré dans son Commentaire et cela pouvait indique que les quatrains des Centuries imitaient ceux des almanachs.. Nous notions l'existence d'une première Epitre à Henri II, datée non pas de 1558 mais de 1556 (en tête des Présages Merveilleux pou 1557 (que nous reproduirons en 2002 dans nos Documents Inexploités sur le phénoméne Nostradamus), dont Daniel Ruzo avait reproduit des passages dans son Testament de Nostradamus (Ed du Rocher, 1982) L'existence d'une première Epitre au Roi pouvait entretenir un certain doute sur l'authenticité de celle, daté de 1558,, figurant en tête de l'édition de 1568 et ne se référant pas à une première Epitre. Par ailleurs, l'édition Rigaud de 1568 ne mentionnait pas en son titre l' Epitre au Roi, alors que la première épitre était indiqué au titre des dits Présages. Lors de l'édition du RCN de Benazra, nous avions omis de lui signaler l'ouvrage de Pierre Petit dont nous avions pourtant traité peu auparavant. Nous n'avons pu vérifier si Chomarat l'indique mais comme sa Bibliographie Nostradamus était déjà parue, il est probable que Benazra en aurait tenu compte. Une traduction française de ces pages latines serait la bien venue..Enfin, force était de constater qu'il avait fallu attendre 1594 pour voir paraître un Commentaire des quatrains lesquels étaient déjà parus en 1568 pour ce qui était des quatrains des Centuries sans parler des quatrains parus successivement dans les almanachs. Un tel retard pouvait indiquer que les quatrains centuriques ne paraitraient que peu avant le Janus Gallicus. Répétons-le, notre rédaction de 1988 envisageait clairement que les deux textes introductifs en prose parurent d'abord en tête d'autres productions que celles où on les trouvera par la suite. C'était évident pour l'Epitre à Henri II, sur la base des documents reproduits par Ruzo dans son Testament de Nostradamus (cf aussi notre reproduction dans Documents inexploités sur le phénoméne Nostradamus, 2002 grâce à un envoi du dit Ruzo). En 1988, nous envisagions déjà l'éventualité selon laquelle la Préface à César des éditions centuriques aurait été reprise d'une Préface à une pronostication pour 1554. Par ailleurs, la question des calendriers est abordée au sujet du style de Pâques qui ne sera abandonné qu'à partir de 1564. Nous pensions à l'époque qu'une rédaction tardive n'aurait pas tenu compte de ce probléme, d'autant que la date du ier Mars 1555 en base de la Préface à César aurait probablement du être indiquée 1554, puisque le changement de millésisme ne se produisait dans les années 1550 qu'à Pâques. On notera que la bataille de Pavie fatale pour François Ier, se déroula en 1524 selon le calendrier de l'époque alors qu'elle nous est présentée de nos jours, anachroniquement, comme datant de 1525. On notera aussi nos observations sur la signification du mot « Prophéties », lequel pouvait tout à fait concerner une production à caractère astrologique. Il est possible que par la suite, le terme ait vu son sens évoluer puisque dans les années 1580, le terme semble ne plus référer à des prévisions datées.. D'ailleurs, les Prophéties perpétuelles de Moult comportent avant tout des mentions de dates, selon un mode de calcul bien précis. La remarque concernant les 53 quatrains de la Ive Centurie à propos d'une publication pour l'an 1553 est assez judicieuse, avouons-le.. On précisera que ce n'est qu'à partir de l'almanach pour 1555 que l'on voit apparaître des quatrains, ce qui n'était pas le cas pour l'an 1554 (cf Chevignard Présages de Nostradamus, Paris, Seuil, 1999, pp. 113 et seq) L'on conçoit donc que Du Pavillon n'ait point faite référence à des quatrains dans son pastiche si la Préface à César figurait en tête de l'almanach pour 1554. On appréciera le rapprochement entre le « Pater Liber » et le libraire Estienne Denise (cf P. Guinard CORPUS NOSTRADAMUS 25 -- Les premières éditions des Prophéties 1555-1563 (État actuel des recherches, repères bibliographiques, et conjectures) qui mentionne ce libraire (qu'il relie à Sixte Denyse) mais ne fait pas la relation avec la formule en question désignant les adversaires de Nostradamus. On sait que de faux almanachs de Nostradamus ont été produits de son vivant et qu'il ne faudrait pas confondre avec les éditions authentiques de ses productions annuelles. Que le terme Prophéties ait pu éventuellement avoir été utilisé à l'époque ne prouve nullement qu'il s'agissait des Centuries mais bien plutôt que les faussaires sous la Ligue auront ou reprendre une telle formule croyant que telle édition était bien de Nostradamus, erreur par ailleurs commise en ce qui concerne le choix de la vignette des faux almanachs de Barbe Regnault pour le frontispice des Centuries. A propos du débat autour de la personne de Chavigny, notons en 1589 l'édition du Recueil des Présages Prosaiques de Nostradamus qu'il devait avoir en sa posssession et qui rassemble les texes des almanachs et des pronostications annuels, avec les quatrains à partir de 1555 qui est précisément la date de la « première » éditon des Centuries (Macé Bonhomme). Selon nous ; la date de 1555 aurait été choisie du fait que le premier almanach de Nostradamus comportant des quatrains concerne cette année. cf B . Chevignard, Présages de Nostradamus, Paris, Ed Seuil 1998, p. 193) Notons que l'almanach pour 1556 ne comporte pas de quatrain dans le dit Recueil de présages prosaiques mais il y en aura chaque année par la suite. Si l'on compare le Recueil à la publicaion des Présages dans les éditions du XVIIe siècle, on note « Présages tirez de ceux faitz par Mr Nostradamus es années mil cinq cens cinquante cinq & suivantes ». L'année 1555 est donc bien mise en évidence. On y trouve deux quatrains qui manquent à cet endroit dans le dit Recueil édité par Chavigny : le premier « D'un présage pour la dite année «  figure en tête du Recueil ( d'Esprit divin etc) et il est suivi d'un autre quatrain « de l'Epistre liminaire sus la dicte année » « La mer Tyrrhenne etc) (cf reprint Nice 1981 Annexes p. XI) Benazra trouve des points communs entre ce quatrain et le 59e de la Iie Centurie, ce qui viendrait confirmer que les quatrains des almanachs ont pu servir de modèle pour ceux des Centuries. Mais Benazra se contente de soupçonner Chavigny d'avoir fabriqué le quatrain de l'almanach et non l'inverse ! On note aussi que l'année 1556 n'a pas de quatrain, ce qui expliquerait que les éditions antidatées sont de 1555 et 1557.(cf Benazra, RCN p. 6 lequel n'avait pas alors accès au manuscrit du Recueil des Présages Prosaiques pour l'étude des quatrains. Force est de constater que Chavigny ne commente aucun quatrain de l'année 1556 et pour cause On trouvera l'intégralité de notre texte sur Nostradamus de 1988 lors d'une prochaine numérisation de la dite «I ntroduction Bibliographique. » Entre 1988 et 1999, date de notre soutenance du Texte prophétique en France (Presses Universitaires du Septentrion) , signalons deux parutions  en 1991 et 1997 sur Nostradamus, outre en 1990 le publication du Répertoire Chronologique Nostradamique de Robert Benazra. 1991Une attaque réformée oubliée contre Nostradamus (1561)", dans Bulletin de l’Association d’études sur l’humanisme, la réforme et la renaissance, année 1991, volume 33, numéro 33, pp. 43-72. 1997 Les prophéties et la Ligue . Journées Verdun Saulnier .