dimanche 6 février 2022

Jacques Halbronn Gauquelin, une astrologie faite par les hommes et non par les dieux.

Bulletin de la BURA (Bibliothèque Universitaire de Recherche Astrologique) Gauquelin, une astrologie faite par les hommes et non par les dieux . Edition augmentée Jacques Halbronn L’astrologie mise en évidence par les recherches statistiques de Gauquelin correspond à une astronomie primitive, n’exigeant pas la connaissance des cycles planétaires et dépendant de l’heure de naissance, donnée également assez basique liée au passage sur l’horizon et non sur les axes équinoxiaux/solsticiaux. Nous avons largement commenté ce type d’astrologie en 1986 (« La pensée astrologique » in l’Etrange Histoire de l’astrologie avec Serge Hutin, Ed Artefact) et exposé de quelle façon les sociétés humaines avaient pu instrumentaliser certaines planétes, notamment Mars, jupiter et Saturne (voir aussi notre postface aux Personnalités planétaires, Ed La Grande Conjonction-Guy Trédaniel, 1992) Une telle astrologie ne saurait en aucune façon être confondue avec une astrologie axée sur les cycles planétaires appréhendés sur l’écliptique et qui, elle, reléve de ce qu’on appelle l’astrologie « mondiale » (Mundane Astrology). Nous avons présenté nos travaux, notamment en 1994 dans l’Astrologie selon Saturne. Ed La Grande Conjonction et en 1993 dans la nouvelle édition de Clefs pour l’Astrologie. Ed Seghers. L’astrologie de Gauquelin s’articule sur une typologie, ce qui exige de distribuer les planétes connues de l’Antiquité entre un certain nombre de castes (cf Dumézil et la triade). On dira que c’est une astrologie spatiale, horizontale (c’est le cas de le dire) alors que l’autre astrologie serait plus dans la verticalité et le Temps. Ce qui n’exige pas le même nombre de facteurs planétaires. Selon nous, cette astrologie n’aurait besoin que de Saturne dont le cycle peut être divisé en 4 phases de 7 ans, en rapport avec les axes équinoxiaux et solsticiaux et sur un autre plan de Jupiter, avec un cycle de 12 ans, depuis la naissance de la personne alors que le cycle de Saturne serait universel et impacterait les populations de façon synchronique. Cela correspond donc à trois registres bien différents : outre la répartition typologique, à caractère socio-professionnel, nous avons avec Jupiter une astrologie des chefs et avec Saturne une astrologie du peuple, la première étant bien plus individuelle que la seconde. Cette astrologie là serait l’œuvre des dieux et non pas des hommes et exigerait une bio-technologie supérieure, hors de portée de notre Humanité. Ces dieux correspondent à un autre type de divinité, qui n’est pas assimilable à la Nature (Deus sive Natura de Spinoza) mais qui n’est pas non plus à la portée de notre humanité laquelle est censée être conduite par les »jupitériens » dotés de pouvoirs supérieurs, qui sont les gardiens de notre Humanité, devant la protéger contre le « Mal » c’est-à-dire la sclérose, la routine. D’où des rapports complexes entre l’élite jupitérienne et le « peuple »/ Rappelons que pour nous, le peuple passe alternativement par un état équinoxial et un état solsticial, ce qui correspond à une désactivation et à une réactivation des aires mémorielles du cerveau. En ce qui concerne l’astrologie de Gauquelin, il est clair qu’elle est l’œuvre de guides jupitériens étant parvenus à imposer un certain mode de fonctionnement à certaines sociétés antiques. Mais il semble bien que ce fonctionnement ait perduré et que l’on ne soit pas parvenu à le déconstruire jusqu’à présent bien qu’il ait existé toutes sortes de régimes politiques ayant proposé d’autres modes d’organisation sociale. Il semble donc que cette astrologie de Gauquelin correspond à un troisiéme stade; qui est celui du religieux sachant que l'organisation sociale est souvent articulée sur une dimension religieuse. On pense aux ères précessionnelles (cf notre ouvrage collectif Aquarius ou la Nouvelle Ere du Verseau, Paris, Albatros-Autre Monde, 1979) En ce qui concerne les réactions des astronomes aux travaux de Gauquelin, on lira "L'Astrologie est-elle une imposture?" de Daniel Kunth et Philippe Zarka (Ed CNRS 2018, pp 138 et seq) On y reléve un biais de sélection voire de publication dans les statistiques de Michel Gauquelin/ Mais, les auteurs en question ne sont ils pas eux même victimes d'une certaine posture idéologique? Nous pensons que l'astrologie ne se conçoit que comme une création, une fabrication. Si c'est l'oeuvre d'une communauté ne maitrisant pas un certain niveau de biotechnologie, on peut parler d'imposture comme le font ces auteurs. En revanche, si c'est l'oeuvre d'une technoscience très avancée, bien au delà de ce que notre Humanité a pu ou peut accomplir, ce serait un mauvais procès. En effet, sur le plan technique, l'on peut très bien attribuer telle fonction, telle couleur à tel vecteur, En fait, nos auteurs refusent de se trouver en face d'un savoir "transcendantal". Ils veulent absolument que le Cosmos appartienne à la Nature. On serait donc en présence d'un débat théologico-scientifique avec des biais particuliers. JHB 06 02 22

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