mardi 12 juillet 2022

jacques Halbronn La question de l'appropriation du passé de la culture d'accueil

Jacques Halbronn La question de l’appropriation du passé de la culture d’accueil. Est-ce que la quête identitaire implique, suppose une appropriation d’une historicité quelque peu factice? Le cas de la « communauté » juive en France nous semble assez problématique quand à la gestion par la dite communauté de son rapport avec l’histoire des Juifs en France, alors que l’on nous annonce un événement majeur à Troyes autour de Rashi (XIIe siècle), le grand commentateur de l’Ancien Tesament et du Talmud;(cf Talmudiques de Marc Alain Ouaknine, sur France Culture Entretien avec Elie Korchia, président du Consistoire central israélite de France depuis le 24 octobre 2021, dont le nom ressemble d’ailleurs fort à celui du Grand Rabbin de France, Haim Korsia), tous deux marqués, en tout cas, par une immigration issue de pays musulmans. Est-il souhaitable, demanderons-nous, que l’on se préoccupe si peu de mettre en avant des Juifs de souche française, descendants de témoins de périodes plus anciennes de la présence juive en France? Certes, si ces témoins n’existaient pas, on s’interrogerait autrement mais les Juifs de l’Est de la France comme de Provence (Avignon comprise) n’ont pourtant pas disparu. et nous sommes bien placés pour le savoir. En faisant fi de la vraisemblance historique, l’on bascule dans une démarche d’appropriation artificielle du passé. du fait notamment de la décolonisation dans le sud de la Méditerranée (Turquie, Egypte, Maghreb etc). Dès lors,, on ne peut distinguer la présence juive en France de la présence arabo-musulmane, bradant ainsi allégrement l’acquis d’une ancienneté bien plus remarquable concernant les Juifs. Que l’on entende un Eric Zemmour racontant son rapport d’appropriation à la France, son « amour » pour la France, valant toute autre considération!. Pour mieux suivre notre lecture de la situation, on introduira les notions d’horizontalité et de verticalité. Avec l’horizontalité, on est dans le registre juridique et linguistique, l’on peut se faire naturaliser, apprendre, adopter une nouvelle langue, ce qui est le privilége de l’étranger, lequel aura pour impératif de s’assimiler, de s’intégrer, d’exprimer son attachement à sa nouvelle « patrie » en se montrant même plus royaliste que le roi. On sait que sous l’Occupation, les Juifs de souche française ne connurent pas le même sort que les « Juifs étrangers », même « naturalisés (de fraiche date. Que l’on pense à la ‘rafle du Vel d’Hiver »( 1942)/ Et d’ailleurs, la dégradation de l condition des Juifs de souche, à cette époque (Etoile jaune) constitue un scandale d’une autre gravité en ce qu’elle ne reléve pas de simples conventions formelles. En ce qui concerne la notion de verticalité, souvent mal comprise d’ailleurs, il ne s’agit plus d’une simple question d’immigration mais bien d’une présence en quelque sorte distanciée, liée à la lutte des classes, à la place des Juifs de souche dans la hiérarchie sociale, à une forme de complémentarité structurelle, ce qui aura certes nourri un certain antisémitisme de bonne guerre qui ne saurait être assimilé à une xénophobie ordinaire. La communauté juive de France serait donc éminemment marquée par un syncrétisme entre horizontalité et verticalité tant et si bien que les Juifs de souche française peuvent tout à fait, à l’occasion, se voir traités d’étrangers par « assimilation » avec les Juifs immigrés dont les grands parents appartenaient à un autre monde voire perçus comme des Israéliens en exil, du fait de l’existence de l’Etat d’Israël, autre choix (options successives parfois) offert aux dits immigrés d’Orient. On doit d’ailleurs se demander si ces Juifs immigrés ont eu initialement un rapport à la France avant d’avoir un rapport avec le judaisme français, comme si celui-ci était une chose négligeable et ce ne serait que dans un second temps, à leur façon assez cavalière, qu’ils auraient pris en compte l’ancienneté de la présence juive, en quelque sorte, par dessus le marché, comme une cerise sur le gâteau!. Il convient, en conclusion, de s’interroger sur la différence qui peut exister entre ces deux populations ainsi désignées. Nous dirons que les Juifs immigrés ont tendance à se retrouver entre eux, selon notamment leurs villes d’origine, présentant une certaine forme de grégarité, tant chez les Juifs « religieux » (souvent sefarades) que chez les Juifs « Laîcs » (souvent ashkénazes), d’ailleurs marquée par un tropisme sioniste. A contrario, les Juifs de souche française tendraient à se méler davantage à la population environnante, en assumant la verticalité diasporique évoquée plus haut. Paradoxalement, c’est en s’immergeant en dehors de quelque forme de ghetto, que selon nous, ils assument le mieux non pas leur judaisme mais leur judaïté; JHB 12 07 22

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