dimanche 18 février 2024

jacques halbronn Sociolinguistiqe; La langue française génére une certaine schizophrénie chez les francophones

Jacques halbronn Sociolinguistique La langue française génére une certaine schizophrénie chez les francophones Notre étude du français nous aura donné l'occasion de diagnostiquer une certaine tendance schizophrénique chez les locuteurs francophones: Cela tient à une complexe dialectique de l'oral et de l'écrit dans cette langue; Entendons par là que ces deux plans semblent fonctionner distinctement, différemment, l'un de l'autre . C'est ainsi que le même locuteur ne parlera pas le même français quand il lit un texte à voix haute et quand il s'exprime spontanément sans support écrit. L'enseignement du français est en partie responsable d'un tel état de toxicité d'où l'existence d'un hiatus entre français "parlé" et français "lu" . On peut ainsi noter que la même phrase lue et "orale" sonnera autrement. Tout se passe comme s'il y avait un niveau "surconscient" qui serait "scolaire" et un niveau subconscient lié à l'immersion sociale dès le plus jeune âge. Ces deux niveaux s'ignoreraient mutuellement et le locuteur fonctionnerait ainsi alternativement dans l'un et l'autre des registres. Il est ainsi très difficile pour un lecteur de produire les mêmes sonorités selon qu'il est placé ou non devant un même texte et c'est en cela que nous pouvons parler d'un état schizophrénique fort répandu chez les francophones non-analphabétes . D'un autre côté, l'oralité n'a-t-elle pas besoin du référentiel écrit pour s'organiser, s'articuler? La seule solution semble être de décrire correctement le traitement de l'écrit, d'en préciser les codes de lecture. La solution choisie par le passé de remplacer certaines lettres par des accents ou des apostrophes nous apparait comme problématique et ajoute à la confusion notamment pour ce qui est de l'accent qui se substitue à une ou plusieurs consonnes (Eté au lieu de 'Esté", Ecole au lieu de 'Escole"; Epie au lieu de "Espie etc), ce qui entretient une certaine dose de discontinuité étymologique. Quand on interroge les locuteurs sur leur passage de l'écrit à l'oral, ceux-ci sont souvent embarrassés et répondent empiriquement que 'c'est comme cela que l'on dit, que "ça se dit", l'enseignement se limitant. à un processus d'imitation et non d'explicitation; jHB 18 02 24

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