Etudes de Critique biblique, astrologique nostradamiquej et linguistique.
lundi 14 avril 2025
jacques Halbronn sur son intérêt pour l'emprunt linguistique, depuis 60 ans.
jacques Halbronn sur son intérêt pour l'emprunt linguistique, depuis 60 ans.
Notre intérêt pour la présence de mots étrangers au sein d'une langue ne date certainement pas d'hier. La langue russe nous aura interpellé de bonne heure de par ses emprunts répétés au français. D'où en 1969, un séjour en URSS puis à partir de 1976, la fréquentation assidue de juifs/juives issus du monde russophone, ce qui aura impacté notre vie sentimentale à deux reprises. Nous avons étendu notre enquéte à d'autres langues que nous connaissions, comme dans le cas de l'allemand (cf infra) mais c'est surtout l'anglais qui aura retenu principalement notre attention.
sur le web
"Ces mots français qu’on trouve en russe
Après deux ans d’apprentissage du russe (j’ai commencé lors de mon Erasmus), je m’étonne encore du nombre de mots qui ont été empruntés au français dans la langue de Pouchkine.
On a l’impression que tout oppose russe et français. Et pourtant, ces langues offrent plus de similitudes qu’on le croit !
Certains mots sont des faux-amis, mais dans l’ensemble, ici, ce sont plutôt de vrais amis, qui signifient exactement la même chose en russe et en français. Allez, on commence tout de suite.
Les lieux et les transports
Imaginons que vous partiez en voyage (вояж – voïaj) dans un pays russophone. Vous préparez vos bagages (багаж – bagaj) dans un sac de voyage (саквояж – sakvoïaj).
Une fois en ville, apprendre les différents lieux ne sera pas bien compliqué :
le restaurant se dit песторан (restoran)
le parc парк (park)
la banque банк (bank)
le boulevard бульвар (boul’var)
le théâtre театр (teatr)
une boutique « normale » магазин (magasin)
une boutique un peu plus chic (de bijoux par exemple) sera бутик (boutik)
sur les boutiques de souvenirs, il sera écrit en gros сувениры (souveniry)
et même la plage s’écrira пляж (pliaj)
Il en va de même pour les moyens de déplacement :
le taxi se dit такси (taksi) – et qu’on ne me dise pas que c’est international : en estonien c’est takso –
le métro метро (metro)
l’aéroport аэропорт (aeroport)
le vélo велосипед (velosiped, comprendre vélocipède)
Pareil pour les voitures : une décapotable se dira кабриолет (kabriolet, comprendre cabriolet) et le coupé купе (koupe). « Кабриолет » est d’ailleurs le titre d’une chanson du groupe Leningrad (oups, connu pour la vulgarité de leurs chansons) :
Art, architecture, décoration…_
En Russie, dans les musées, vous serez prié de porter votre manteau à la garde-robe (гардероб – garderob). Et d’ailleurs, si vous visitez un musée d’art, bon nombre du vocabulaire sera issu du français : le paysage (пейзаж – peïzaj), le portrait (портрет – portret) et même, mon préféré, la nature morte (натюрморт – natiourmort).
La décoration intérieure y passe aussi avec le tabouret (табурет – tabouret), l’abat-jour (абажур – abajour), les jalousies (persiennes coulissantes, dites жалузи – jalousi) ou l’étage (етаж – etaj). Et peut-être que sur votre buffet (буфет – boufet) trône un bouquet de fleurs (букет – bouket) de votre dernier rendez-vous (рандеву – randevou).
Portraits, paysages ou natures mortes, les Russes comptent de grands artistes dans leur rang, comme ici Ivan Aïvazovski et son tableau « La Neuvième Vague » (CC Wikimédia)
Et en vrac, le magazine se dit журнал (journal), mais le journal газета (gazeta, comprendre gazette). Improviser se dit импровизировать (improvisirovat’) et s’adapter адаптировать (adaptirovat’).
J’aime aussi l’utilisation des mots anecdote (анекдот – anekdot), ou l’impression de déjà-vu (дежавю – dejaviou). Voire les insultes directement issues de la langue de Molière : débile (дебил – debil) ou idiot (идиот – idiot).
Et si c’est la merd*, on peut dire que c’est un cauchemar (кошмар – kochmar) ou une catastrophe (катастрофа – katastrofa). Mais gare au chantage (шантаж – chantaj) et au sabotage (саботаж – sabotaj) !
Mais cette liste est loin d’être exhaustive : il suffit d’une recherche internet pour le constater !
Plusieurs explications à l’existence de ces mots « français » dans la langue de Tolstoï.
Tout d’abord, le russe comme le français ont un ancêtre commun : l’indo-européen. On retrouve aussi des racines grecs et latines dans des mêmes mots russes et français.
Mais une autre raison explique l’arrivée de mots typiquement français dans le russe : à la cour des tsars, on parlait le français au XVIIIe et au XIXe siècle. Pierre le Grand souhaitait européaniser la Russie, et cela passer par une expression dans des langues étrangères dont le français qui dominait à l’époque.
En outre, la révolution française poussa de nombreux aristocrates français à émigrer vers la Russie. Tout ça a pris fin avec la campagne de Russie orchestrée par Napoléon. Mais le russe a gardé ses traces de français "
En ce qui concerne l'allemand, nous avions relevé dans le Judenstaat de Theodor Herzl, le lexique d'origine française (Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Ed Ramkat, 2002, pp/79-84 "le français du Judenstaat")
Le test Agatha Christie Dire qu'il y a des emprunts au français dans les livres d 'Agatha Christie ne doit pas faire oublier que pour l'auteur, il s'agit de mots figurant dans la langue anglais. Autant dire qu'elle n'a guère eu conscience du phénoméne. Ce n'est certainement pas dans les romans que l'on trouvera le plus de mots empruntés au français; ils sont sensiblement plus fréquents dans la presse politique ou dans les publications scientifiques.
Nous avons notamment étudié le rôle des traductions en ce qui concerne les emprunts (cf J. Halbronn, Autour de la traduction anglaise des Jugements Astronomiques sur les Nativités (1550) d'Auger Ferrier, DEA, Lille III. 1981) Selon Walter Scott, il y aurait un usage différencié des deux langues, comme pig et pork Nous avons choisi, au hasard, quelques pages d'un roman intitulé "The pale horse" (1961) dont nous avons souligné les mots repris du français ou en tout cas, communs avec le français.
Le chapitre XV "Mark Easterbrook's Narratives" nous aura servi de corpus: ci-dessous, donc, tous les mots français utilisés en quelques pages seulement, entre les pages 143 et 149:
Narrative, Divisional, detective, inspector, air, quiet ability, imaginative, consider, possibilities, interest, course,special, information,village,mention, described,introduction, conversation, particular embarassed, really, seriously,suppose,jusr,admitting,credulous, shop, remark, Pale, line, familiar, Finally, repeated, lot, trouble, legal,evading, murder, conversation, deny, criminal,crime, actual, question, imagine,paused, minute,chance, impression,personnality, disability,determination, enjoy, described, treasures, pity,excuse, absolutely, assurancen atrophied, certain, organisation, private; interlacing, circles; table, front, assemble, reasonably, agency, specialises, removal, persons, crude, organisation, employ ordinary , perfectly, natural, addition, amount, indefinite, information, natural causes, instance, profited, evidence, damnably, detail, peace, impunity, Charge, trumpet; according poisoned, account, Court, murmured,, quotation, applicable, inquiringly, possible, plan, judge, discussing, formulated,; individual, vaguely, decides, enters,agreement, presume, exactly, police, unofficially, during, clock; sound, dozen, connecting,, trance, projecting, science, sense, paved, entrée, dangerous, people, part, unexpectedly, argue " A la différence de l'anglais, le mots anglais en français sont repérés et signalés comme étrangers et souvent mis en italique ou entre guillemets.
En ce qui concerne certaines pratiques comme celles des diminutifs et des diphtongues, il a pu s'agit d'une matrice commune mais l'usage des mêmes codes de prononciation à partir de l'écrit, comme le "ou" (you, could), le "au" (daughter, authority), other (de autre), le "ai" (sai, way), l'impact du français est tangible.
Etrangement, l'anglais s'il ne pratique pas les réductions à la fin des noms communs en est en revanche fervent pour les diminutifs affectueux ((hypocoristique) des prénoms; Jean pour Jeannette, Dora, pour Dorothée, Connie pour Constance, Bob pour Robert, Dick pour Richard, Jimmy pour James, Charlie pour Charles, Dany pour Daniel, Larry pour Lawrence, Nick pour Nicholas, Gerry pour Gerald,Chris pour Christian , Bernie pour Bernard, Andy pour Andrew, etc Selon nous, il s'agit là d'une influence dérivée du français. En espagnol, on trouve José pour Josepe (à rapprocher du français Joseph), et cela a donné Pepito. Cela atteste de la mise en oeuvre d'une matrice centrale produisant une dialectique du long et du bref, du féminin et du masculin dont nous avons traité dans une série d'articles, par le passé.
annexe:
Catégorie:Diminutifs de prénoms en anglais
P
Abe
Andy
B
Barney
Bernie
Beth
Bette
Betty
Bill
Billie
Billy
Bob
Bobby
Brad
C
Carrie
Charlie
Chuck
Clint
D
Dan
Dick
Dora
E
Eddy
Em
G
Gerry
Greg
J
Jack
Jean
Jeff
Jerry
Jim
K
Katie
Ken
L
Larry
Lisa
M
Maggie
Mandy
Marge
Margie
Megan
Molly
N
Ned
Nick
P
Peg
Peggy
Phil
S
Sally
Sully
T
Ted
Teddy
Tommy
W
Will
Willie
Willy
JHB 14 04 25
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire