par Jacques HalBronn
La question de l'armement nucléaire au Moyen Orient prend actuellement des proportions assez considérables.
Il faut tout de même rappeler que l'Etat d'Israël se dota relativement tôt de bombes atomiques. Il le fit pour compenser un sentiment de faiblesse face au monde arabe environnant. C'tait pour lui la solution pour parvenir à un certain rééquilibrage des forces en présence. Le cas de la Corée du Nord est emblématique: la possession de la bombe compense un certain isolement diplomatique.
Il est clair que pour Israël, le recours à la technologie la plus sophistiquée est la solution à son problème et donc, quelque part, à la question juive. C'est en recourant à une technologie plus élémentaire (trains, chambres à gaz, fours crématoires) que les camps de concentration furent censées servir, il y aura bientôt 70 ans, par l'anéantissement de millions de Juifs, à résoudre la dite question.
Plus généralement, comme le disait dans une interview le président Shimon Perez, la technologie serait l'avenir -économique - d'Israël. La nanotechnologie remplacerait les diamants...
Nous avons écrit, dans divers textes, à quel point la voie technologique nous semblait particulièrement redoutable pour l'avenir de l'Humanité et l'on sait que si l'Humanité doit un jour disparaitre, ce sera par la technologie, qu'il s'agisse d'une catastrophe nucléaire ou d'une soumission toujours plus accrue à la machine (voir le film américain de science-fiction "Surrogates" (très mal traduit par le mot "clones" - car il s'agit de robots téléguidés par des hommes - avec Bruce Willis, pour ne pas mentionner "Matrix", évidemment)
Notre diagnostic est le suivant : tout progrès technique est dicté par des manques par rapport à une norme. Il concerne donc une minorité qui cherche à compenser certaines carences, certains retards, par quelque artifice, la technique étant un artifice recourant à la Science en vue d'améliorer, du moins apparemment, le sort de certaines catégories de population souffrant de quelque handicap. C'est ainsi que l'écriture, initialement, aurait été inventée pour les sourds muets, serait simplement à l'origine un "langage des signes" pour pallier une atrophie ou une dégradation de l'ouïe. Tout se passe comme si l'humanité avait cédé le pouvoir à une caste médicale, tant sur le plan physique que psychique, qui aurait mis en avant l’idée, fort charitable au demeurant, selon laquelle les plus faibles, les plus démunis, devaient être secourus par la technique. En ce sens, notre civilisation technologique serait fortement marquée par un certain christianisme, ne voulant ignorer aucune de ses brebis. Religion et technologie iraient de pair....Par amour du prochain, l'on serait prêt à donner le pouvoir aux machines....Cette théorie vient compléter ou remplacer celle proposée par Max Weber, sur la sociologie du progrès technique dans son rapport avec le religieux. Nous dirons que plus une société est préoccupée par ses éléments les plus faibles, plus elle progresse sur le plan technologique. A contrario, des sociétés qui tendent à rejeter, à sacrifier, les dits éléments progresserait sensiblement moins.
Si l'on en vient à Darwin, dont on célèbre, en cette année 2009, le 150e anniversaire de la première parution de son célèbre ouvrage, il est question de sélection, de "struggle for life" et il ne semble pas que la sauvegarde des éléments les plus fragiles ait été un moteur de progrès. Or, selon nous, à un certain stade, le progrès aura changé de nature, du fait précisément d'une évolution des mentalités et des valeurs. A partir de là, l'homme ne va plus progresser que par le truchement, le biais de la machine, donc au prix d'une certaine aliénation.
Selon nous, il est grand temps pour l'Humanité de changer radicalement d'attitude avant qu'il ne soit trop tard. Mais cela exige une véritable révolution qui, au départ, ne pourrait évidemment concerner que certains Etats avant de s'étendre éventuellement à l'ensemble. On retrouverait là un clivage-mais sous une toute autre forme - équivalent à celui qui régna tout au long du XXe siècle, entre le monde dit "communiste" et le monde dit "capitaliste".. En tout état de cause, il nous semble extrêmement périlleux que l'Humanité ne suive qu'un seul et unique modèle, ce qui est la conséquence de la mondialisation. Il faut instaurer une véritable alternative.
D'ailleurs, l'existence de deux "mondes, côte à côte, permettrait d'éviter certains excès propres à chacun d'entre eux et laisserait le choix aux hommes. entre deux voies de civilisation. Si l'on admet, ainsi, que l'alternative que nous préconisons n'admettrait pas les "anomalies" liées à des carences physiques ou psychiques ou en tout cas n'admettrait pas que cela puisse justifier un recours à la technologie, il faudra bien que les populations concernées soient transférées vers les pays ayant une autre optique. Et vice versa, ces pays hypertechnologisés deviendront irrespirables pour certaines populations qui seront bien heureuse de pouvoir se réfugier dans "notre" monde.
Nous pensons revendiquer le droit pour certaines communautés, pour certaines entités de vivre autrement, d'explorer d'autres modes, d'autres règles de vie à une certaine échelle, d'autant qu'il y a là des enjeux écologiques, comme on l'imagine aisément, la panacée technologique étant cause de pollution au niveau planétaire.
Si nous voulons restituer à l'Humanité une capacité, qu'elle avait dans le passé, de progresser par croissance interne et non par croissance externe, il convient de s'émanciper des solutions techniques "externes", instrumentales pour en revenir à des solutions organiques, et donc aux effets héréditaires, génétiques. Ce qui implique un certain eugénisme, c'est à dire axer l'humanité non sur ses éléments les plus faibles, les moins performants mais les plus forts, les plus doués, sans chercher à tricher en recourant à des palliatifs techniques, masquant certaines différences. On aura compris que si l'on veut jauger la valeur d'une personne, l'on doit procéder scientifiquement, c'est à dire en évacuant tous les facteurs qui pourraient fausser l'analyse. Si je veux savoir si quelqu'un est en bonne santé, je ne vais pas l'examiner avec tout son arsenal technique qui pourrait, par exemple, dissimuler le fait qu'il lui manque un bras ou une jambe! Le médecin demande à ce que l'on se déshabille et cela vaut dans tous les sens du terme, que l'on quitte les masques. Bien des revendications égalitaires et paritaires ne trouvent un semblant de justification que du fait de certains subterfuges techniques, qui faussent le jugement que l'on peut porter, à terme, cela est cause de dysfonctionnements comme au niveau organique (infarctus), immunitaire.
Force est de constater que plus un individu est faible, plus il va s'accrocher à la technique, ce qui explique d'ailleurs l'importance que l'enfant attache à l'apprentissage de la lecture, censée lui permettre de rattraper l'adulte, à la façon de quelque baguette magique, ce qui est d'ailleurs déjà le cas pour l'acquisition des mots, perçus comme des objets dont on s'enrichit. Tant l'enfant que le vieillard investissent dans la technique comme moyen de dissimuler leurs manques. Mais le problème, c'est que ces solutions finissent par être adoptées par la grande majorité de la population, que l'on prenne le cas des voitures individuelles, qui sont un véritable prolongement de l'individu, à la différence des transports en commun.
On connait l'énigme du sphinx: "Qui a quatre pattes le matin, deux à midi et trois le soir? Au soir de sa vie, l'homme s'aide d'une canne....Cette canne est un élément extérieur qui l'aide à se tenir quand le corps lâche. Nous serions donc face à une humanité vieillissante.....Nous ne pensons pas cependant qu'une telle évolution soit irréversible car notre approche est cyclique, il y a recommencement. Il est temps d'en revenir aux fondamentaux, de respecter la différence entre le jour et la nuit qui est constamment bafouée par la technologie ("Paris, ville lumière", "by night"). Comment s'étonner quand l'humanité est toute fière de faire du jour en pleine nuit qu'elle s'amuse à nier ce qui distingue l'homme de la femme? Et comment ne pas voir que les populations marginales - de l'enfant au vieillard, de l'émigré à l'infirme, et tous ceux qui en traitent, soient le plus naturellement complices du progrès technique?
Le film "2012" qui vient de sortir en France, se termine par une assez jolie formule face à un monde totalement bouleversé, de fond en comble. A la question d'un de ses enfants, le héros répond que l'important n'est pas le lieu où l'on se trouve mais la communauté que l'on constitue. Contrairement à de nombreux Juifs (récemment, entretien, non enregistré, avec Benjamin Duvshani), il ne nous semble nullement nécessaire que les Juifs aient pour principale destination la terre de leurs ancêtres, même si l'on peut y trouver quelque forme de cyclicité, du fait d'un "retour". Pour nous, le "retour'" qui importe serait d'ordre ontologique, c'est à dire une libération par rapport à toutes les solutions ponctuelles. Le XXe siècle aura été, pour les Juifs, celui d'une double aberration, l'une matérielle, l'autre spirituelle : celle de la Shoah qui carrément s'attaque à l'être juif, au point de vouloir l'éradiquer de la surface de la Terre et celle du Sionisme qui tente d'enfermer le peuple juif dans un "avoir" historico-géographique, au risque de lui faire perdre son âme.
JHB
20. 11. 09
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