mardi 22 décembre 2009

L'homme, guetteur du ciel

par Jacques HalBronn


La fréquentation du site de Serge Bret-Morel - 'L'astrologie et la raison" se révèle fructueuse de par les données historiques que l'on y trouve, au regard des origines de l'astrologie.
Nous avons relevé notamment ce passage assez édifiant :
"En fait, on ne trouve dans les plus anciens textes mésopotamiens que des présages qui ne prévoient pas, mais annoncent. Ils consistent en des énoncés selon lesquels SI « tel phénomène astronomique se reproduit » alors « tel événement surviendra ». Aucune datation n’est possible alors pour ces présages par défaut de maîtrise des régularités des mouvements planétaires"
Nous trouvons une telle observation tout à fait compatible avec notre propre modèle. En effet, le fait que l'on associe telle situation avec telle configuration, sans pour autant être en mesure d'annoncer quand se produira exactement la prochaine configuration de ce type, ne nous fait pas problème dans l'approche juridico-astronomique qui est la nôtre.
Nous pouvons tout à fait admettre que l'on pose comme loi que chaque fois que Saturne passera sur telle étoile, l'on procédera à telle ou telle action, c'est bien là une façon cohérente de fixer un certain ordre des choses, de mener à bien une certaine gouvernance.
Cela dit, les temps changent. Selon nous, à force d'accorder de l'importance à telle configuration, on finit par scruter le ciel avec une certaine attention et en quelque sorte en permanence, ce qui ne serait pas le cas si l'on savait exactement à quel moment la dite configuration se produirait. Bien plus, c'est cette imprécision, cette indécision qui va développer chez certaines populations une vigilance particulière à l'égard du ciel qui finira d'ailleurs par conduire à la mise en évidence de certaines lois. On a le même problème avec le début de chaque mois dont le commencement était déterminé par le premier croissant de lune, aussi infime fut-il, observé par un membre de la communauté. Là encore, vigilance, vigilance....
C'est donc, selon nous, cette exigence de veille qui aura forgé progressivement la faculté de l'espèce humaine - ou du moins de certains de ses membres- à tenir compte des mouvements célestes, y compris à la naissance, comme l'a montré Michel Gauquelin.
Tout cela va à l'encontre, évidemment, du moins nous semble-t-il, de la thèse selon laquelle les hommes auraient élaboré l'astrologie à la suite d'observations, de recoupements. Plus simplement, nous pensons que nous sommes en fait en présence d'interdictions, au sens étymologique, c'est à dire d'obligations à se conformer à certains signaux célestes chaque fois qu'ils se manifesteraient, en sachant que cela générerait une certaine périodicité et donc déterminerait des intervalles de temps raisonnables à la fois parce que point trop courtes et point trop longs, modèle que nos démocraties modernes ont adopté, mais cette fois sans se référer au cosmos mais seulement à des écrits et à des calculs.
Encore faut-il préciser que comme dans toute situation, il y a ceux qui sont là par ce qu'ils voulaient ou avaient à y être et il y a ceux qui y sont par hasard. A l'astrologie de distinguer ces deux cas de figure, tant en recourant à l'activité neurologique des personnes concernées qu'en étudiant si chez le groupe concerné, les mêmes causes provoquent les mêmes effets.

JHB
01. 11. 09

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