mardi 22 décembre 2009

Le choix des cinq planètes gauqueliniennes

par Jacques HalBronn

La succession des jours de la semaine en rapport avec des noms de planètes est un sujet d'étonnement : soleil-lune-mars-mercure-jupiter-vénus-saturne. Néroman, dans les années 40 (Grandeur et Pitié de l'astrologie, Ed. Sorlot) en proposa une clef consistant à placer les jours sur un cercle et à les relier selon l'ordre astronomique, ce qui conduit à une forme intéressante, une étoile à cinq branches. Nous même (voir Mathématiques Divinatoires, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1983) avons aussi étudié les rapports entre ces deux agencements dont l'un semble bien dériver de l'autre.
Voilà donc encore un exemple de dérivation dont nous traitons dans cette livraison du journal de bord mensuel et qui vient s'ajouter à toutes sortes de subdivisions.
Mais nous voudrions ici nous contenter d'observer sous un jour un peu nouveau ce fameux dispositif qui a traversé les siècles en dépit de son apparente étrangeté et continue à marquer le nom des jours de la semaine dans l'Occident latin ou latinisé.
Disposons donc cette fois les 7 astres en deux colonnes avec le soleil en haut/


SOLEIL
Saturne - Lune
Vénus - Mars
Jupiter - Mercure

A chaque ligne, nous avons face à face une planète "intérieure" (Mercure, Vénus et d'une certaine façon la Lune) et une planète '"extérieure" (Mars, Jupiter, Saturne)
On retrouve d'ailleurs les couples planétaires du dispositif des domiciles: Vénus (balance-Mars (bélier) , Jupiter (sagittaire)-Mercure (gémeaux), Lune (cancer)-Saturne (capricorne)
Voilà qui montre que l'on accordait une importance évidente à une telle classification entre ces deux groupes de planètes lesquelles différent par leur vitesse de révolution, un groupe se plaçant dans le cadre solaire et un autre y échappant, du moins sous un certain angle.
Le groupe "solaire" est en effet constitué de deux planètes qui ne s'en éloignent guère, Mercure et Vénus et de la Lune dont les rapports avec le Soleil étaient un fait bien connu, notamment en ce qui concerne la nouvelle lune et la pleine lune.
L'autre groupe offre une cyclicité sensiblement plus ample, permettant ainsi de déterminer des périodicités plus longues, par delà le cycle annuel, la Lune permettant quant à elle de dépasser le cycle diurne pour le remplacer par celui de la semaine (et du mois).
Dans le système Gauquelin, on notera l'absence du soleil et de Mercure. Selon nous, cela faisait en effet double voire triple emploi.
L'on peut imaginer que les astro-législateurs qui déterminèrent le recours à cinq planètes, souhaitaient que chaque planète ait un cycle bien distinct des autres. Or, en géocentrique, Vénus, Mercure et le Soleil ont un cycle à peu près de même durée. Quant au choix de Vénus, il semble que soit il ait été arbitraire - il fallait bien choisir- soit qu'il ait été dicté par sa visibilité supérieure à celle de Mercure, trop proche du soleil et par l'absence nocturne du soleil.

Lune: 1 mois
Vénus 1 an (en géocentrique)
Mars 686 jours (et 780 jours pour la période synodique, temps mis par cette planète pour revenir à la même configuration Terre-planète-Soleil)
Jupiter 12 ans
Saturne 28 ans.
Nous sommes là placés dans une problématique de choix (dont nous avons fait le thème du colloque des 11 et 12 novembre, à Marseille et Montpellier). Cette idée de choix semble être en effet totalement "squeezée" par la pensée astrologique contemporaine qui se caractériserait plutôt par le non -choix, le déni du choix. Le cas des transsaturniennes est significatif: il est toujours possible de soutenir que ces planètes étaient là de toute éternité, que leur intégration récente n'est que justice, ce qui correspond notamment à la position de J. P. Nicola.
Ce qui gène, entre autres, chez Gauquelin, mais qui est justement extrêmement instructif, c'est que toutes les planètes ne semblent pas agir du moins sur le plan qui est le sien. Elles peuvent évidemment "agir" sur leurs clients par le truchement et la volonté des astrologues....
L'idée de choix est évidemment au cœur de toute approche anthropologique à laquelle tant d'astrologues semblent être ou vouloir être totalement étrangers, ce qui explique qu'ils aient le plus grand mal à distinguer (voir nos autres textes) entre les choix fondamentaux et les choix accessoires quand il s'agit de repenser ou/et de réformer l'astrologie.
Un autre choix majeur, outre celui mis en évidence, il y a un demi-siècle par Gauquelin (mort en 1991) est celui de Saturne comme servant à constituer, selon nous, le grand cycle, la "grande année". Nous employons à dessein cette expression généralement affectée à des périodes beaucoup plus longues, de plusieurs millénaires car nous pensons que le passage d'1 an à 30 ans peut aisément être qualifié de "grande année". On aura compris, en effet, que le choix d'un cycle détermine une temporalité spécifique. Plus le cycle est court et plus le temps imparti le sera et inversement.



JHB
02. 11. 09

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