mardi 22 décembre 2009

Proposition d'une nouvelle "loi" astrologique.

par Jacques HalBronn


Comme nous l'avons souligné, à diverses reprises, le débat astrologique n'est pas fondé sur la question de savoir si "ça marche ou pas" mais si telle pratique est compatible avec l'esprit de l'astrologie, n'est pas en contradiction avec ses principes. D'aucuns, évidemment, diront, non sans un certain cynisme, que vu que les dits principes ne sont pas connus, seuls les résultats comptent, du moment que cela passe par une quelconque référence astronomique, condition nécessaire mais aussi suffisante! D'où l'urgence de préciser les dits principes pour pallier de telles dérives... Car tout ce qui est astronomique n'est pas or pour l'astrologie!
Quel est donc le principe contredit par l'astrologie horaire, chère notamment aux astrologies d'Outre Manche, et qui est aussi connue sous le nom d'astrologie des interrogations, ou astrologie questionnaire? Nous même avons publié au début des années 90 (chez Pardés) une réédition d'un traité d'astrologie horaire de Claude Dariot, datant des années 1550 (avec une présentation de Denis Labouré, spécialiste en la matière)
Ce principe est celui du décalage car l'astrologie se fonde épistémologiquement sur l'idée d'un décalage spatio-temporel, d'un détour, à la façon de ces étoiles qui lorsque leur lumière nous parvient sont déjà mortes.....
L'astrologie horaire respecte la règle du décalage spatial - les planètes dans le ciel - mais pas celle du décalage temporel puisqu'il s'agit de dresser le thème du moment de la question, de la consultation (ou de la prise de rendez-vous), date fixée par le client et qui donc, il est vrai, l'implique.
En ce sens, le fait pour un astrologue de demander la date de naissance a au moins l'avantage de respecter un tel principe de décalage dans le temps. Cela laisse entendre que ce qui se passe, se joue maintenant est fonction d'un processus impulsé dans un certain passé, et dans des sphères- dans tous les sens du terme - supérieures.
Ce principe est absolument déterminant pour circonscrire le créneau de l'astrologie non pas telle qu'elle est devenue mais telle qu'elle devrait être car toute approche se contentant de décrire l'astrologie en tant que phénomène social à décrire nous semble insuffisante, même si elle prétend en effet rendre compte de ce qui existe sous ce nom. Déjà Ptolémée, dans la Tétrabible (IIe siècle de notre ère) mettait en garde contre certains abus commis sous le nom d'astrologie..
Rappelons donc que pour nous, dans une approche causaliste, il y a forcément un décalage, du moins à un certain stade, entre les causes et les effets, et souvent l'effet est produit par une cause sensiblement antérieure et extérieure. En revanche, pour les tenants d'un certain synchronisme astrologique, non soumis à un quelconque décalage espace temps, l'astrologie horaire fait sens.
Cela dit, il y a des aspects de l'astrologie horaire qui se rapprochent assez de notre idée de l'astrologie, à savoir l'intérêt de l'observation du ciel en dehors du moment de la naissance puisque pour nous l'astrologie ne saurait qu'exceptionnellement - à savoir au moment de l'accouchement- être liée à ce moment particulier. Rappelons que pour nous le thème natal ne parle que de la dynamique de l'accouchement si ce n'est qu'il désigne par là même le type "planétaire", au sens de Gauquelin, qui détermine le moment de naitre.
On ne saurait donc nier qu'il revient à l'astrologue d'étudier le ciel au moment où certaines choses se passent dans le monde et dans la vie de certaines personnes. Mais là aussi, nous ferons prévaloir un principe de décalage d'un troisième type, à savoir que cela ne vaut pas pour tout le monde. Chacun sait en effet que nombre de situations sont le résultat de décisions prises "en haut lieu", par une certaine élite sociale, politique, économique, artistique etc. Il n'est donc pas heureux de faire le thème horaire du premier venu, comme on le laisse entendre en astrologie horaire même si celle-ci a prévu certaines contre-indications.
La prévision astrologique tourne, d'ailleurs, selon nous, autour de l'émergence, de la réaffirmation, de la reconnaissance, du surclassement, des "grands hommes", dopés par la formation de la conjonction et, à l'inverse, pénalisés par la "disjonction" qui tend à niveler la différence entre géants et nains.
C'est ce troisième type de décalage qui fait actuellement le plus problème dans le débat astrologique de la fin de la première décennie du XXIe siècle et nous sommes heureux d'avoir lancé un tel débat aux implications épistémologiques (voir nos textes dans le présent journal de bord) et déontologiques considérables. Déontologiques, en effet puisque cela remet en question la consultation astrologique pour tous ou du moins le modus operandi de celle-ci.
Précisons, en effet, que l'astrologie n' a pas à "marcher" pour tout le monde et Gauquelin nous avait bien mis en garde à ce sujet, notamment au regard des accouchements avec intervention. On ne peut donc avoir à tester l'astrologie sur n'importe qui et sur n'importe quelle population. En ce qui concerne l'astrologie horaire, celle-ci ne vaudrait donc que pour certains personnages.
En ce qui concerne la pratique de la consultation générale, peut-on, en dépit des restrictions posées, admettre qu'elle puisse exister pour tout client qui se présente? On laissera de côté, évidemment, ici, le cas des consultations placebo où l'astrologue se pare du décorum de l'astrologie pour faire passer quelque message de bon sens ou quelque intuition sous couvert de l'astrologie plutôt que de la voyance, en respectant les convictions et les représentations de son client.
On pourrait, à la rigueur, admettre, du moins dans l'état actuel de nos réflexions, de jouer cartes sur table- si l'on peut dire! - c'est à dire de faire comprendre au client qu'il n'est pas forcément maître de ce qui lui arrive. Certes, au départ, le client lambda peut ne pas être très enthousiaste à l'idée de parler du général (dans tous les sens du terme) plutôt que du particulier mais n'est-ce point là, pourtant, ce qui l'aura conduit à aller consulter un astrologue plutôt qu'un voyant ou un cartomancien, à savoir une certaine "hauteur de vue" - c'est le cas de le dire avec les astres - une certaine mise en perspective? On reste donc bien ici dans un principe de décalage qui serait le fonds de commerce de l'astrologie.
Autrement dit, il n'y a rien de déplacé de la part de l'astrologue à resituer son client au sein d'une multifactorialité de paramètres dont l'astrologie ferait partie. et dont le sort du dit client dépend à divers titres. Plus le client est au bas de l'échelle sociale, plus cette multifactorialité n'accordera à l'astrologie qu'une place minime et plus les effets proprement astrologiques ne seront ressentis qu'indirectement et de façon biaisée, du fait des divers autres paramètres. A contrario, plus le client est "haut placé" et plus le poids du cosmos sera puissant et plus l'influence que le dit client exercera sur autrui sera forte. On peut parler d'une "loi" fondée sur une proportionnalité du rapport entre pouvoir et astralité. Plus de pouvoir, plus d'astralité, moins de pouvoir, moins d'astralité. Ce qui signifie aussi que celui qui a le plus de pouvoir est plus "astro-sensible" que celui qui en a moins, qu'il est un meilleur récepteur.
Pour compléter le code de déontologie de la FDAF (voir le site fdaf.org) , nous proposons donc de faire accepter cette " loi" qui va déterminer la méthodologie de l'entretien, étant entendu, bien sûr, qu'il revient d'abord à l'astrologue de jauger son client au regard de la dite loi, de déterminer si celui-ci fait partie ou non des "puissants", c'est à dire de ceux qui sont agis avant tout par les astres et non par les actions d'autrui.


JHB
03. 11. 09

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