mardi 22 décembre 2009

La consultation astropsychologique dans l'urgence

par Jacques HalBronn

Les astrologues s'intitulent volontiers "praticiens" et prétendent évaluer la valeur des théories astrologiques mais comment évaluer leur travail à eux? Quelle est la véritable part d'astrologie dans leurs résultats?
On nous dit que "ça marche" mais qu'est ce qui "marche"? Comment savoir si ça marche vraiment si bien que ça?
Dans certains domaines, quand un praticien s'exprime ainsi, l'on pense, l'on s'attend à une guérison, à la disparition d'un "mal", dans la réussite d'une prévision. Mais même alors, sait-on exactement ce qui a permis d'aboutir à tel ou tel résultat? Dans la Bible, un Jésus guérissait effectivement ceux qui l'approchaient. Cela marchait et d'ailleurs lui marchait sur les flots, multipliait les pains etc
Mais l'astropsychologue, de quoi est-il réellement capable? On nous répondra qu'il dit des choses justes ou du moins qui sonnent juste....que les gens se retrouvent dans ce qu'il leur (pré)dit. Que cela les éclaire sur eux-mêmes..... Que cela leur permet de comprendre pourquoi ils en sont là où ils en sont etc, etc Et là encore, qu'est ce qui relève de l'astrologie et qu'est ce qui tient à l'astrologue avec tous les moyens du bord?
On rappellera qu'en règle générale le temps de l'entretien astrologique est bref, que rarement l'astrologue ne reverra son client/patient au delà de ce temps qui se réduit à un moment d'une journée (rarement plus de deux heures). Quels effets peut-on obtenir et jauger en un si court laps de temps? Comment l'astrologue peut-il honnêtement décrire son travail et ses enjeux?
On nous dira que l'astrologue répond à des questions qui lui sont posées ou que son client se pose à son propre sujet? Tout se passe comme si l'astrologue avait vocation à donner une réponse ou un semblant de réponse et que cela apaisera son interlocuteur, pour un temps, que cela le distraira éventuellement, que cela atténuera certaines tensions. En ce sens, il semblerait que l'astrologue ait à agir dans l'urgence, calmer un trouble, dans l'immédiat.
Astrologie et urgence : une piste intéressante. Il conviendrait de rapprocher la pratique ordinaire de l'astrologie de l'ensemble des interventions d'urgence. Les similitudes sont assez frappantes: une "opération" qui doit s'effectuer sans attendre, qui doit donner des résultats positifs, c'est à dire conduire à une amélioration ponctuelle de l'état de la personne concernée, de sorte qu'elle se sente "mieux". Le client, qui sort de chez l'astrologue, doit se sentir mieux! Et plus au départ, il allait "mal", plus le rétablissement même à un niveau basique sera salutaire même si à terme, l'on risque fort de basculer dans le palliatif (voir nos études sur ce sujet), c'est à dire que l'on ne parvient pas à un rétablissement durable mais plutôt à une acceptation de son, ce qui est déjà beaucoup si l'objet est de faire baisser la douleur. L'astrologie serait une sophrologie.(voir les travaux de Denise Daprey, par exemple, entretien sur teleprovidence.com)
Cela dit, aucun théoricien sérieux de l'astrologie ne saurait définir l'astrologie comme une sophrologie mais un sociologue de l'astrologie est en droit de le faire, en pratiquant une phénoménologie de la relation de l'astrologue avec son "consultant" (puisque le mot désigne de façon ambigüe les deux personnages en présence). Maintenant, qu'un praticien auréolé de tels services rendus en vienne à prétendre nous dire ce qu'est l'Astrologie, en soi, à nous affirmer qu'il ne faut pas "toucher" à son astrologie, à son "Pluton", il y a vraiment de l'abus et pis encore s'il s'agit d'un théoricien qui s'appuie sur une telle pratique sophrologique pour "valider" son propos. Il y a là un amalgame intolérable! D'autant que la pratique astrologique sur le terrain s'apparentant à de la cuisine chinoise, l'on a bien du mal à en identifier les composantes. Sur le plan gastronomique, on pourrait parler de "soupe", de "salade", d''omelette", de "farce", de "purée", de "pizza" voire de "couscous", se prêtant à toutes sortes de garnitures et d'ingrédients, autant de recettes qui impliquent des mélanges sans parler du recours à diverses sauces. Une poule n'y retrouverait pas ses petits. Isoler un facteur, dans ces conditions, c'est comme chercher une aiguille dans une meule de foin.... C'est en sortant de la dynamique du thème astral que l'on procédera à des statistiques.
Une théorie ne va certainement pas se valider dans de pareilles conditions expérimentales. Il ne faudrait pas, en effet, confondre une telle "pratique" avec les rapports qu'un travail théorique doit entretenir avec les "faits" lesquels d'ailleurs dépendent de la grille de lecture utilisée.
Il nous semble que si la pratique ordinaire de l'astrologie peut éviter la prévision, il n'en est pas du tout de même de la théorie astrologique qui est fondée sur le fait que certains mouvement célestes sont en synchronie avec certaines évolutions sociales, sociétales. Cela dit, certaines théories astrologiques ne visent qu'à procéder à un ravalement de la tradition astrologique sans en percevoir le syncrétisme et la place de subdivisions tout à fait aléatoires.
Quid des résultats Gauquelin? Il s'agit de montrer que certains cycles planétaires, au niveau du mouvement diurne, déclenchent la naissance de certaines personnes, en aucune façon toute personne. Si l'on prend un groupe quelconque, le résultat est nul. Si l'on prend un groupe d'individus ayant réussi remarquablement dans leur carrière, le résultat semble être significatif. En fait, la théorie astrologique en arrive actuellement à considérer que l'effet astrologique n'est pas universel au niveau d'une synchronie, mais réservé à une élite qui entraine les autres derrière elle, avec un certain décalage dans le temps et des effets divers et variés. Tel est d'ailleurs probablement le principal obstacle épistémologique que la pensée astrologique contemporaine doit franchir.
On aura compris, en tout cas, qu'entre une astro-sophrologie s'adressant à tous ceux qui "croient" en l'astrologie et qui vont demander conseil à l'astrologue en vue d'une amélioration plus ou moins ponctuelle, qui leur permet de passer un cap, de calmer un état de crise, et une cosmocratique (terme sous lequel nous désignons le champ authentique de l'astrologie ) qui n'est concernée que par la caste dirigeante de nos sociétés, il existe un certain hiatus. Si au moins, les praticiens contribuaient financièrement aux recherches des théoriciens, l'on arriverait à un certain modus vivendi mais ce qui ressort de nos observations et de nos enquêtes, c'est, tout au contraire, un refus chez les praticiens de toute autorité hiérarchique, ce qui est en contradiction radicale avec l'esprit de l'astrologie.
Cette tendance de tant d'astrologues (cf. les débats que nous mettrons en ligne le mois prochain, en audio pour les plus anciens et en vidéo) à vouloir répondre aux questions, quelles qu'elles soient, qui leur sont posées, quitte à les traiter à leur façon, nous semble trahir des implications assez peu "professionnelles" et plutôt "personnelles". Si dans la vie "pro", les services que nous rendons et que nous facturons sont bien spécifiques, dans la vie courante, les limites sont beaucoup plus floues et ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire qu'il faut se taire, selon l'adage : on parle de tout et de rien, comme avec un copain ou une copine. Voilà qui tendrait à montrer que la pratique de l'astrologie correspond à un besoin de la part de l'astrologue de pouvoir s'exprimer "normalement", avec l'assistance de l'astrologie. Qu'il en fasse sa profession viendrait dans un deuxième temps, ce qui expliquerait que tant d'élèves en astrologie n'envisagent pas dans l'immédiat d'exercer.




JHB
27.10. 09

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