par Jacques HalBronn
Tout comme le cycle soli-lunaire ne comporte en fait que trois temps puisque deux sont identiques (demi-lune croissante et demi-lune décroissante), le cycle saisonnier n'en comporte pas davantahe, les deux équinoxes s'équivalant. D'ailleurs, en astrologie, dans la pratique, qui distingue entre les carrés allant vers la conjonction et ceux qui s'en séparent?
Autrement dit, l'astrologie est avant tout binaire avec une zone intermédiaire lors du passage d'un pôle vers l'autre et cela a toute son importance au niveau prévisionnel. Ne pas le comprendre risque fort de plomber, d'hypothéquer le travail prédictif du praticien.
Pour se débarrasser de fausses représentations, il importe de faire un sort au signe du bélier qui nous apparait, sans faire de jeu de mot, comme un cancer qui menace les sources vives de la pensée astrologique. Que certaines sociétés aient décidé de conférer au début du printemps une certaine importance est une chose, que le zodiaque commence au signe du bélier est certes un fait historique, même si notre civilisation a finalement opté pour un début d'année proche du solstice d'hiver, ce qui nous semble de très bon aloi (en France, ce nouveau principe s'applique depuis 1582 et a remplacé le "style de Pâques"). A noter que les Juifs débutent leur année à l'équinoxe d'automne (date qui précède de peu le Jour du Pardon (Yom Kippour)..
Mais pourquoi donc demandera-t-on- a -t-on mis le début du zodiaque au bélier, pourquoi cette importance accordée au "point vernal" (ce qui a donné l'Ere du Verseau) et plus largement à l'axe équinoxial? Faut-il rappeler que le dispositif des domiciles n'accorde aucune préséance à l'axe équinoxial mais s'articule sur l'axe solsticial? Nous avons expliqué dans un précédent texte que l'axe équinoxial aura bénéficié d'une certaine analogie avec l'horizon, lequel joue un rôle important pour le mouvement diurne.(ce qui correspond au dispositif des exaltations). L'astrologie est en effet marqué par cette dualité entre une astrologie "verticale" (solsticiale) et une astrologie "horizontale".
Au niveau de l'astrologie cyclique, il est en tout cas essentiel de bien repérer les phases intermédiaires que sont les carrés auxquels d'ailleurs les astrologues n'accordent pas la signification la plus concevable. Entre ce qu'on lit dans les manuels sur les carrés et sur le bélier, on a là un ensemble qui n'est pas à l'abri des contresens et qui tend à conférer à des états transitoires un rôle moteur qui ne convient pas et qui est à revoir.
Ces moments de passage sont caractérisés par une certaine médiocrité, par un profil plutôt bas. Pour les personnages en vue, ce sont des moments de vacance, qui les ramènent vers leur vie privée, leur famille. On pourrait presque parler de période cancèrienne/maison IV, ce qui achèverait de montrer les dysfonctionnements dont souffre l'astrologie et dont un des symptomes est le débat entre zodiaque tropique et zodiaque sidéral, et qui a révélé à quel point les gens ne se reconnaissaient guère dans "leur" signe. Autrement dit, le bélier aurait un côté "cancérien" au niveau cyclique. On pourrait parler d'une trêve au sein d'une vie quelque peu agitée, mouvementée. On y fait du 'sur place" un peu à la façon d'une planète qui est sur le point de rétrograder ou de repartir en sens "direct" : on a bien là également une situation ternaire!
Statistiquement, il faudrait vérifier que ces moments de transition (sous la forme de carrés, de passage aux équinoxes, de demi-lunes et autres équivalents (comme l'aspect de 22, 50° en astrologie 4 Etoiles par rapport à la conjonction Saturne/ Etoiles fixes royales) correspondent à des moments "romantiques" où les dieux et les simples humains copulent, entendons où ceux qui généralement sont dans leurs "hautes sphères" daignent s'amouracher, ce qui n'a qu'un temps.
Car le reste du temps, règne la dure réalité "solsticiale" (que l'on pourrait qualifier de capricornienne), où les grands enjeux de société l'emportent, que l'on soit leader ou que l'on soit entrainé dans son sillage, que l'on adhère à un parti ou que l'on participe à une manifestation de grande envergure, qu'il s'agisse du pôle Eté ou du pôle Hiver. On pourrait dire, a contrario, que l'équinoxe a quelque chose de féminin, d'un peu terre à terre, alors que le solstice est de tonalité masculine et comporte des envolées. L'équinoxe est le repos du guerrier, c'est un Mars qui s'apprivoise à la façon d'un Samson dont une Dalila aurait coupé les cheveux comme l'on tond un mouton. C'est un terrain d'atterrissage entre deux missions (intermission, disent les anglais), c'est l'arrivée au port, interlude, entr'acte, pause entre deux voyages en mer. Bientôt, il faudra redécoler, repartir.
Ces moments de passage -équinoxiaux- sont des temps d'incertitude - du moins si l'on ignore ce qui a précédé et ce qui suivra. On retrouve ce même état au moment du lever et du coucher, lors du passage d'une position à une autre, quand on est cherche à s'endormir ou que l'on sort plus ou moins péniblement du sommeil de la nuit. Certes, sur le principe, ce sont des temps importants, qui sont porteurs de changements mais qui sont marqués par une période de rodage, comme lorsque l'on essaie une voiture neuve. La fête de Pâques des Juifs, Pessah, renvoie justement à l'idée de passage (celui de la Mer Rouge), ce qui convient bien à l'équinoxe tout comme à l'automne, les hommes sont invités à une sorte d'examen (de conscience) de passage (Jour du Pardon). Que ces temps de passage aient pu être célébrés ne saurait surprendre. La naissance aussi est un passage mais elle n'est ni le temps de la conception (le premier croissant de la Nouvelle Lune), ni celui de la pleine possession des moyens (pleine Lune). Le thème natal est celui d'une équinoxialité, certes spectaculaire -la "venue au monde", on découvre le sexe de l'enfant- mais ce n'est pas un moment essentiel si on le compare à d'autres. La circoncision pratiquée 8 jours après la naissance, chez les Juifs, est évidemment un rite de passage.
Cette marque de l'équinoxialité (le signe égal = indique bien une dualité) conduit à des séries de quatre facteurs dont deux sont peu ou prou semblables. Un des cas les plus remarquables est probablement le tétragramme (nom de Dieu, qui a donné Jéhovah), dont deux lettres sont identiques, le Hé : Yod Hé Vav Hé, ce qui pourrait laisser entendre que nous avons là l'expression d'une croix (symbole chrétien), avec le croisement des axes équinoxial et solsticial. Mais l'on pourrait donner d'autres exemple comme Est et Ouest; deux points cardinaux en analogie avec l'axe équinoxial avec deux noms assez proches, à la différence de l'axe Nord-Sud. Autre exemple: quand on indique l'heure: "et quart"( 15') et "moins le quart" (45'), rapprochement que l'on ne retrouve pas sur l'autre axe horaire (l'heure et la demie). Même au niveau anatomique, il nous semble que l'on puisse trouver un même agencement: Quand on s'assoit sur le sol, on a d'une part un axe du 1 (tête et sexe) aux extrémité et de l'autre un axe du 2 (les deux bras et les deux jambes), central. Au bridge qui se joue à 4, seuls trois joueurs interviennent, le quatrième -dit "le mort" n'étant pas autonome et dépendant totalement de celui qui a effectué l'enchère la plus élevée et dont il est le partenaire..
JHB
21 01. 10
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