lundi 12 avril 2010

Equinoxialité et Cyclicité

En écoutant divers astrologues parler du signe du bélier, nous ne pouvons nous empêcher d'éprouver quelque inquiétude quant à leurs facultés prévisionnelles.
En effet, se tromper sur la signification de ce signe, lié à l'équinoxe de printemps, c'est risquer fort de développer une conception erronée du cycle et notamment de la phase qui lui correspond.
Autrement dit, que se passe-t-il quand un cycle est à mi-parcours, ce qui équivaut tout à fait à l'idée équinoxiale, c'est à dire de mi-point virtuel entre deux solstices.
Que disent ainsi les astrologues au sujet de l'aspect de carré, lequel aspect équivaudrait à l'équinoxe ainsi qu'aux demi-lunes (croissante/décroissante) voire aux planétes intermédiaires que sont Mars et Vénus entre solell et Saturne?
Et est-ce que ce que disent les astrologues sur le carré (entre deux astres notamment) correspond-il en quoi que ce soit à ce qui est dit du signe du bélier? En vérité, toutes les divisions en deux de 360 offrent le même profil: 180° (opposition), 90°(carré, quadrature); 45° (semi-carré ou octile), 22°30' (semi-octile).
Or, tout passage vers un nouveau stade implique une certaine dose d'inquiétude, d'indétermination : on est au milieu du gué.
Il ne semble vraiment pas que l'on reconnaisse par de telles descriptions celle consacrée au Bélier, être impulsif, qui se jette la tête la première dans l'action, sans trop de réflexion ni d'atermoiment.....
Et toute personne, selon nous - toute société, plus largement - traversant une telle "ligne" intermédiaire, sont sujettes à un certain trouble - et de fait une telle situation est troublée, troublante.
On nous dit, dans les manuels d'astrologie, que le carré est "dissonant" et la formule serait assez juste si l'on maitrisait un peu mieux ce à quoi cela réfère un tel jugement, à savoir le fait que des forces antagonistes soient à l'œuvre et de force assez équivalente (équinoxe).
Il n'est donc pas conseillé de "ruer dans les brancards", en ces moments intermédiaires comme l'on pourrait s'y attendre à attendre tant d'astrologues et plus généralement le public amateur de typologie zodiacale. Tout comme on ne passe pas la douane sans devoir quelque peu ralentir, montrer patte blanche. Oui, le carré, l'équinoxe seraient des temps assez semblables à ce qui passe à la rétrogradation : l'astre est alors dit stationnaire, il fait du surplace (du moins en apparence). Et quand la vraie rétrogradation est de surcroit au rendez-vous, l'on imagine que l'on risque fort d'angoisser car on est un peu dans le brouillard, comme celui qui caractérise l'aube, autre notion médiane.
Il ne serait donc guère conseillé d'assimiler le carré ou l'équinoxe au signe du bélier, sauf à ne considérer par là qu'un certain espace, dont le nom importerait peu, comme c'est le cas aux yeux des astronomes. Bien entendu, le signe de la balance- sensiblement mieux nommé que le bélier! - sera le théâtre d'un processus en sens inverse mais tout aussi comparable.
.Entre la conjonction et la disjonction (avec la prise de distance que cela implique du fait de l'opposition où la conjonction n'est plus qu'un souvenir), le carré serait un facteur de jonction, (joindre les deux bouts), ce qui ne va pas sans un certain écartèlement, du fait d'une difficulté à choisir, à trancher. "Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?", demandera-t-on alors. Au niveau des domiciles, on est au début du printemps comme de l'automne dans le "Mars-Vénus", c'est à dire la conciliation des contraires. D'ailleurs, la symbolique même du bélier est inadéquate, l'on s'attendrait davantage à un être double (c'est le cas de la balance), hybride, comme le capricorne, cette chèvre qui est représentée par un animal à queue de poisson, sans que le nom de capricorne l'indique. En revanche, si l'on associe le bélier avec le signe précédent des poissons, l'on obtient un animal équivalent au dit capricorne (le sagittaire étant aussi un signe double en tant que centaure). Le problème, c'est que ce qui vaut pour l'équinoxe ne vaut pas pour le solstice qui n'a rien, cette fois d'hybride mais correspond à une extrême. D'ailleurs, l'axe solsticial associe les astres les plus opposés spatialement, ce qui n'est nullement le cas de l'axe équinoxial qui est accompagné en ses deux extrémités des mêmes planétes!
A l'approche de l'an 2012, où l'on nous parle de renversement des pôles, l'on peut se demander s'il n'y a pas eu interversion des axes équinoxial et solsticial....D'où cette rivalité entre équinoxs et solstices pour fixer le début de l'année, l'axe solsticial l'ayant, de nos jours, emporté. Pourtant, tout se passe comme si les solstices étaient vécus sur un mode équinoxial: vacances d'hiver, vacances d'Eté, à proximité de l'axe solsticial alors même que l'axe équinoxial serait vécu sur un mode solsticial: c'est la 'Rentrée", en Automne. Autrement dit, selon nous, le zodiaque, de par son désordre symbolique même, porterait les traces d'un certain bouleversement terrestre. Les Juifs auraient raison de placer le Jour du Grand Pardon à l'équinoxe d'automne, tout comme de relier le présent et le passé dans l'évocation pascale de la Sortie d'Egypte, avec la traversée, le passage du Nil.
A contrario, en plaçant le solstice sous les auspices d'une vacance, d'un "temps mort", "suspendu", d'une naissance (celle de Jésus, le "divin enfant", bien faible au sortir du ventre de sa mère, la créche du 25 décembre), l'on aurait été amené à solsticialiser l'équinoxe de printemps, en l'associant au bélier....C'est le monde à l'envers!
Quoi qu'il en soit, si l'on reste sur le plan théorique - car pour nous il ne s'agit que d'une transposition qui n'implique aucunement d'en rester au sens propre- toute division binaire implique un passage et au niveau prévisionnel, c'est bien ce passage qui est au cœur des enjeux. On pourrait presque dire que le travail de l'astrologue est polarisé sur un tel moment, d'où l'importance qu'il y a à l'appréhender et à le décrire correctement. C'est à l'équinoxe que le doute (mot qui renvoie à une dualité) tend à être le plus fort, que l'on s'interroge sur la suite des événements, ce qui peut nourrir un certain désespoir, du fait d'une médiocre visibilité qui correspond assez bien aux brumes de l'aube ou du crépuscule. C'est alors que l'on s'accroche à certaines croyances, que l'on se met à prier comme des marins sur un bateau scrutant l'horizon pour y deviner les contours de quelque "terre".
Nous traduirons en disant que c'est le passage du yang au yin ou du yin au yang, c'est en fait l'union, la rencontre des deux principes.
Cela dit, ce serait une erreur, que de parler d'axes sans se référer aux planètes et plus encore aux étoiles. Prenons le cas de l'Ascendant, de nos jours, on désigne ainsi le "signe" qui se lève mais en fait ce n'est pas la "ligne" qui se lève, mais la ligne qui sert de repère pour appréhender le lever d'un astre au dessus de la dite ligne d'horizon. A la limite, on a une verticalité croisant une horizontalité, ce qui forme effectivement une croix. En cela, la croix ne représenterait-elle pas le lever d'un astre montant au dessus de l'horizon? Ainsi, la détermination du signe Ascendant telle qu'elle est formulée en astrologie moderne laisserait fort à désirer...Le signe ascendant n'est pas l'horizon mais le facteur qui coupe l'horizon. Comme il n'y a pas nécessairement de planète qui se lève à l'horizon, cela montre bien que c'est une étoile qu'il faut observer en ce qu'elles sont bien plus nombreuses, surtout avant Galilée.
On aura compris qu’il s’agit bien là d’une invitation à repenser la philosophie même de la cyclicité en Astrologie.




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JHB
23. 02. 10

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