lundi 12 avril 2010

L'humanité face au défi astrologico-technologique

par Jacques HalBronn


Il ne faut pas être surpris par les sentiments partagés que les hommes éprouvent à l'égard ou à l'encontre de l'astrologie. En effet, l'astrologie- du moins au sens où nous l'entendons, c'est à dire comme un temps se situant au delà du cycle annuel et de la relation soleil-lune- a émergé beaucoup plus tardivement que d'aucuns le prétendent dans l'Histoire de l'Humanité. Mais il en est également ainsi face à tout ce qui touche à la technique/technologie qui correspond à un certain basculement pour l'évolution de l'Homme. Mais l'astrologie occupe une place à part dans la relation de l'Homme au monde qui l'entoure et c'est ce qui la rend difficile à appréhender et à classer, on dira qu'elle reléve, jusqu'à un certain point, du domaine biotechnologique. Il importe aussi de comprendre que ce n'est pas parce que l'Humanité a franchi de nouveaux stades que les stades précédents sont révolus tant et si bien qu'un être humain est capable de fonctionner alternativement selon des processus différents. Par exemple; si un ascenseur ne marche pas, il peut, en règle général, emprunter l'escalier. S'il n'a pas de voiture à sa disposition, il est capable de se rendre à sa destination à pied. Si nous ne pouvons écrire, nous pouvons parler.... Et il est des fonctions qu'il doit directement assurer, comme la procréation en dépit d'alternatives qui sont encore expérimentales. Bref, nous ne sommes pas -encore- prisonniers des machines. Si un objet tombe par terre, nous pouvons le ramasser avec nos mains et pas forcément avec une pelle ou un aspirateur. En fait, les nouvelles solutions n'ont pas totalement remplacé les anciennes. L'enfant qui nait doit aussi bien apprendre à utiliser son corps qu'à se servir de telle machine, comme un téléphone mobile ou un lecteur de musique -avec ses oreillettes - si ce n'est que, de nos jours, l'équilibre entre ces deux activités n'est probablement pas respecté, l'enfant, à part le fait d'apprendre à marcher et à parler, va très tôt et probablement trop tôt se familiariser, souvent initié par sa mère, avec toutes sortes d'engins, à commencer par ses vêtements, ses "rollers", tous les produits de toilette, qui constituent sa feuille de route. Il y a le risque en effet que l'éducation ne saurait se porter exclusivement sur l'apprentissage des objets - mais peut-être est-ce là convenable pour l'humanité Yin. Pour les êtres yang, la priorité est la maîtrise des facultés organiques en recourant le moins possible à des objets quels qu'ils soient. La nudité - et donc le dénuement face à la richesse technique - est selon nous l'état idéal du Yang. Il faut tout trouver en soi-même: la musique, la pensée, l'imaginaire, et bien entendu la motricité, le mouvement, couvrant ainsi autant le sport que l'art.
Comment, donc, se situe l'astrologie par rapport au progrès technique? En ce qui concerne sa naissance, l'œil aura suffi pour observer le ciel. Pas besoin de télescope. Quant à l'observation des astres, la mise en évidence de certaines lois les concernant, il n'est pas absolument certain qu'il ait fallu noter tout par écrit. L'homme est doté d'une certaine mémoire qui ne l'enchaîne pas à des pense-bêtes. En tout état de cause, la relation entre les hommes et les astres fut très vraisemblablement réservé à des castes très fermées qui s'en réservèrent les secrets et qui les intégrèrent dans leur mode de vie pour développer des facultés nouvelles. On distingue à tort, selon nous, l'invention et la découverte de l'astrologie comme si l'astrologie avait préexisté à sa formalisation. Il y a là un mauvais raisonnement: si les astres n'ont évidemment pas attendu le regard des hommes pour exister, en revanche, il n'y a pas eu d'astrologie avant que les hommes n'en décident autrement et il n'y a pas d'autre astrologie que celle qui sera mise en place à une certaine époque. Avant on est dans une proto ou pré-astrologie (avec les luminaires), après, dans une post-astrologie (avec de nouvelles planètes, au delà de Saturne). Notons que J. P.Nicola, avec le RET intègre à tort ces trois stades dans un seul et unique plan synchronique, le T recouvrant par exemple Uranus, Neptune et Pluton!
Ce stade astrologique ne saurait donc stricto sensu être assimilable au plan technologique - si ce n'est sous la forme du thème natal que l'on dessine et qui produit un objet censé être une sorte de miroir - il reste encore dans la sphère organique et appartient aux progrès que l'Homme peut réaliser en complexifiant son rapport au monde, sans pour autant recourir à des outils extérieurs, à des instruments. Il reste que l'observation du ciel ne fait en soi appel à aucun appareil artificiel si l'on se limite à ce qui est visible à l'œil nu. La sensibilité à l'astrologie n'est cependant pas à ce jour localisée et associée à un organe particulier, ce qui la met en porte à faux tant à l'égard de la machine que l'on apprend à faire fonctionner que par rapport au corps humain que l'on peut examiner. Nous dirons que l'astrologie, telle que nous la concevons, relève quelque part de la parapsychologie non pas tant quant à l'astrologue qu'en ce qui concerne ceux que l'astrologue est censé étudier.
Il y a là une nouvelle ambigüité sémantique qu'il nous faut éclaircir. L'astrologue en tant que professionnel n'est pas nécessairement sensible aux astres, au sens astrologique que nous y mettons. Un astrologue ne saurait en effet être défini par une telle sensibilité. Il peut fort bien ne disposer que d'un bagage astronomique. Ceux qui, en revanche, donnent sens à son activité, sont des gens qui sont dotés de pouvoirs particuliers et qui ne sont nullement partagés par tous, ce qui implique de corriger les définitions des dictionnaires selon lesquels l'astrologie suppose que nous soyons tous sensibles à certaines configurations. Pour nous, l'astrologie serait en fait la science qui étudie la façon dont certains êtres réagissent à certaines "lois" bien précises concernant le mouvement des astres. Il a pour mission d'établir ces lois et de détecter les personnes qui en dépendent. En cela l'astrologue diffère totalement du tarologue, du numérologue qui appliquent leur "art" à toute personne venant les consulter. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que de plus en plus d'astrologues recourent en parallèle ou comme alternative à d'autres savoirs que l'astrologie alors même que d'autres s'acharnent à appréhender toute personne par l'astrologie. Comme le Dr Knock qui déclarait que toute personne bien portante est un malade qui s'ignore, il y a des astrologues abusifs qui veulent faire entrer tout le monde dans le moule astrologique, ce que nous condamnons déontologiquement et ce sous quelque forme que ce soit. La graphologie, par exemple, est tout à fait apte à tracer un portrait psychologique en cas de non pertinence de l'astrologie.
Et hâtons-nous d'ajouter que même les personnes qui sont soumises aux astres de façon remarquable ne le sont pas en permanence puisque l'on se situe dans une logique cyclique. Quand l'impact conjonctionnel - ce qui est le foyer (focus) du cycle - est dépassé, l'humanité, toute entière, fonctionne en "roue libre" ou plutôt régresse à un stade pré-astrologique, on peut dire que cela concerne la moitié du temps, un peu comme le rapport jour-nuit, Eté-Hiver. Si l'on se souvient de l'accord conclu entre Pluton et Cérès/Proserpine, nous dirons que Pluton est le dieu de l'Astrologie - on ne parle pas ici de la planète de ce nom au statut d'ailleurs controversé- et qu'il ne peut exercer son pouvoir qu'à 50%.
Le temps où Pluton commande est un temps particulier : c'est le temps des héros, des surhommes, des chefs, des génies, chacun de ces êtres étant à lui tout seul une légende, un monde.
Et puis, quand Pluton se retire, du moins se met en veilleuse, l'on en revient au temps des foules, des masses dont la survie est dans l'union (qui fait la force).
Il ne faudrait surtout pas croire que l'on puisse se passer du passage périodique sous le joug plutonien. D’ailleurs, qui peut se passer de dormir, l'Eté fait-il sens sans l'Hiver, le Jour sans la Nuit? Il y a là un nécessaire contrepoint mais en astrologie, il importe de se situer à un autre niveau que saisonnier ou diurne et c'est là toute la différence. Si l'Humanité en était restée à se soumettre comme elle le faisait depuis des millions d'années à de tels cycles, elle n'en serait certainement pas arrivée aussi loin qu'elle l'a fait. C'est en passant d'un cycle annuel à un cycle de sept ans (voir l'Astrologie 4 Etoiles articulée sur le quart du cycle saturnien), soit sept fois plus lent que l'Humanité a accru considérablement son efficience.On peut penser que l'Humanité aura d'abord fonctionné selon un rythme quotidien, "au jour le jour", puis à celui du mois, avec les conjonctions lune-soleil, puis à celui de l'année, avec le retour des saisons avant de passer, bien plus tard, au cycle Saturne-étoiles fixes qui constitue l'astrologie stricto sensu. Le passage à ce dernier stade correspond à un saut épistémologique en ce sens que l'homme ne se contente plus de ce qui s'impose à son regard et qui est d'ailleurs partagé par les animaux, les végétaux voire les minéraux de tous ordres. Avec l'astrologie, on entre dans un monde réservé aux seuls humains et encore qu'à une élite. Seuls les hommes ont été capables de distinguer entre planètes et étoiles fixes et bien plus encore de sélectionner parmi toutes les configurations possibles celles qui régneraient sur lui. On est bien loin ici de la thèse encore si à la mode selon laquelle les hommes auraient observé le Ciel et découvert ses lois. Pour nous, les lois astrologiques n'ont pas été découvertes mais décrétées, fixées et imposées (les Anglais disent "reenforce", à partir de l'ancien français) dans le cadre de religions( ce qui signifie lien, alliance). Un astre a été choisi parmi d'autres car il n'y avait aucun intérêt à multiplier les cycles et un seul astre suffisait dès lors que l'on connectait avec des étoiles fixes, en une forme de copulation cosmique, ce qu'est bel et bien la conjonction.
L’astrologie, selon nous, appartient à une ère qui respecte la Nature, qui ne cherche ni à la transformer, ni à la maquiller, ce que notre civilisation ne cesse de faire. Cette ère révolue consistait à se changer plutôt qu’à changer le monde, à améliorer le monde plutôt qu’à le masquer par toutes sortes d’expédients, à commencer par la transformation des produits en aval au lieu de les améliorer en amont. C’est ainsi que l’ Humanité aura enrichi le règne animal et le règne végétal mais aussi, par l’astrologie, le règne minéral.



JHB
08. 02. 10

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