lundi 12 avril 2010

Réflexions autour du mot "Astrologue"

Comment faut-il appeler quelqu'un qui combine Astrologie, numérologie, tarot et tutti quanti? Le qualificatif qui semble le plus généralement employé serait "voyant", si l'on en croit certains "guides", notamment sur le web (réseau des voyants, guide des voyants). Sous ce terme, l'on rassemblerait en fait toutes les pratiques divinatoires, astrologie inclue.
Certes, le nom de voyant peut choquer certains, mais celui de "devin" serait-il plus heureux? A moins que justement le terme "astrologue" ne bénéficie lui-même d'une acception assez large, recouvrant de facto diverses "pratiques"? Ne parlons pas du mot "médium" qui est encore plus fortement connoté!
Après tout, les astrologues ne revendiquent-ils pas le verbe "prévoir", qui est de la même racine que "voyant"? Les anglais, quant à eux, préfèrent celui de "clairvoyant", emprunté au demeurant à l'ancien français et qui, littéralement, n'est pas si fâcheux: celui qui y voit clair. (Dans horoscope, scope signifie voir, en grec). L'astronomie n'implique-t-elle pas de regarder, de "voir" le Ciel (télescope)?
En fait, tous ces praticiens qui prétendent "voir" mieux que les autres, tant au niveau du psychisme qu'à celui du futur, sont bel et bien des "voyants". à moins que l'on n'opte pour un équivalent comme "prophète" (en hébreu, nabi) qui, du temps de Nostradamus, signifiait seulement quelqu'un qui traite de l'avenir, sans que cela revête un sens biblique. Le Centuries attribuées à l'astrologue Nostradamus portent, dans nombre d'éditions, le nom de "Prophéties"...
Nous proposerons donc de qualifier de "prophète" toute personne qui fait métier - quelles que soient les techniques divinatoires utilisées- de cerner le caractère et le destin de toute personne se présentant à elle. Mais, au fond, ne pourrait-on recourir au mot "coach" qui indique bien que tous les moyens sont bons pour amener quelqu'un à passer à l'acte?
Quant au mot Astrologue, nous préférons le garder pour désigner ceux qui ont la charge de veiller sur l'intégrité de l'Astrologie. On aura compris que l'on ne peut pas compter sur le praticien pour ce faire, lui qui est voué à tous les compromis et à tous les procédés.
Pour nous, l'astrologue serait un fournisseur -(voir notre entretien avec Vanina Bevin, sur la Télévision Astrologique) pour toutes sortes d'officines de détail, selon un système de distribution qui se retrouve dans un grand nombre d'activités commerciales (relation du grossiste au détaillant, franchise etc) Autrement dit, à la façon d'un styliste, l'astrologue alimenterait un certain nombre de praticiens-prophètes friands de ses modèles.
Cela dit, la formule proposée par la FDAF -praticien de l'astrologie - n'est pas si mauvaise, si l'on entend par là que le dit praticien n'est pas le garant de l'astrologie qu'il dispense et dont il ne serait que le dépositaire. Ce praticien n'a même pas à savoir tout ce qui concerne le mode d'élaboration des produits qu'il propose à ses clients.
La meilleure façon, finalement, de ne pas galvauder l'astrologie serait que le praticien ne se dise pas astrologue mais seulement praticien de l'astrologie, comme le propose la FDAF. Le véritable "astrologue" serait bel et bien celui qui détermine les règles du jeu, en observant le monde dans son ensemble et non celui qui le perçoit par le petit bout de la lorgnette - c'est bien le cas de le dire- en appliquant les règles ainsi fixées.. L'astrologue de base n'est qu'un détaillant, en rapport avec une clientèle de proximité.et qui vend d'abord un peu de chaleur humaine. On ne demande pas à un détaillant, tenancier d'une boutique d'alimentation, de nous parler d'agriculture ni même de l'industrie alimentaire. Il se contente de tenir des comptes de boutiquier et de vendre ce qu'il a dans son fonds et qui lui a été fourni par le distributeur, le grossiste. Or, par on ne sait quelle aberration, la pyramide socioprofessionnelle n'est pas rigoureusement respectée dans le milieu astrologique : de même que chaque client est convaincu - ou du moins on le convainc- d'avoir droit à un thème natal, tout se passe comme si chaque "boutiquier" de l'astrologie se prenait pour un "grand" astrologue, capable de décider ce que l'astrologie doit être ou ne pas/plus être, comporter ou ne pas/plus comporter. On l'invite à une plus grande humilité. Sa seule excuse est la pression du client qui a besoin de se persuader que celui qui le reçoit est auréolé du prestige conféré à une élite, ce qui conduit le praticien - à des fins de transfert- à rentrer dans son jeu. Le rôle des Colloques est précisément de présenter les nouveaux produits aux détaillants et c'est dans cet esprit que nous souhaitons qu'ils soient suivis sur la Télévision Astrologique.



JHB
23. 02. 10

Aucun commentaire: