lundi 12 avril 2010

Des préalables au bon usage de l’astrologie

par Jacques HalBronn
Lors du Colloque de décembre 2008, rue des Terres au Curé, dans le XIIIe arrondissement de Paris, (voir des extraits sur la Télévision Astrologique), nous avions soutenu la thèse selon laquelle le thème astral, au mieux, venait compléter des informations extérieures à l'astrologie ou en tout cas antérieures à la naissance. (voir aussi notre entretien avec Béatrice Guénin, sur la Télévision Astrologique). Nous avions alors donné comme exemple le fait d'être un homme ou une femme. Certes, l'on peut dire que le thème apporte des éléments à ce sujet mais seulement en vue de moduler le fait initial que c'est un homme ou une femme dont il s'agit.
Le thème natal viendrait, donc, selon nous, compléter des données plus générales, comme par exemple le signe solaire, lequel est modulé par le thème mais qui n'en constitue pas moins un élément astrologiquement technique. Il ne s'agit pas ici, on s'en doute, de justifier l'importance du signe solaire mais d'un exemple parmi d'autres. Le thème natal permet de diversifier un tronc commun (voir notre colloque Unité et Diversité de l'Astrologie, qui sera en ligne sur la Télévision Astrologique)
Si l'on prend le cas du Yin et du Yang, il va de soi qu'il importe de pouvoir déterminer qui relève du Yin et qui relève du Yang, avant d'aborder le thème natal. Or, c'est à ce travail préalable que semblent vouloir se refuser de nombreux astrologues pour qui le thème est l'alpha et l'oméga à la façon d'un aveugle qui ne pourrait avancer sans sa canne!
Si l'on prend les travaux de Gauquelin, il nous apparait que l'appartenance à un type planétaire n'est pas conditionnée par le thème natal mais lui préexiste à tel point que le thème ne fait sens que s'il est en phase avec le type planétaire du futur nouveau-né. Evidemment, on ne peut pas empêcher quelqu'un de dresser un thème pour une date de naissance x ou y mais ce thème sera souvent dénué de toute portée:!
Ce débat autour du thème natal est emblématique d'un certain malaise au sein de la communauté astrologique du fait de divers empiétements et abus constatés chez nombre d'adeptes du dit thème qui voudraient imposer leurs lois à toute approche astrologique C'est la périphérie qui veut contrôler le centre, c'est l'extension qui veut l'emporter sur l'origine! C'est, plus simplement, le symptôme d'une pathologie face à toute dualité et en fait la marque d’un certain manque de discernement.
Il y a une astrologie d'en haut qui ne concerne que les personnes situées tout en haut de la hiérarchie humaine à l'instar de Saturne, siégeant au dessus et au delà des dieux de l'Olympe. (du moins jusqu'à la découverte de la planète Herschell, rebaptisée Uranus) et il y a une astrologie d'en bas, qui a vocation à entrer dans toutes sortes de détails et de précisions parfois infinitésimales (ce qui se reflète dans les cartes du ciel calculées à la minute voire à la seconde d'arc près et les transits et directions qui s'y relient avec la plus extrême précision, sans parler des synastries qui nous plongent dans un univers de chiffres quelque part assez déshumanisé, où l'on passe en quelques secondes d'un signe à un autre, où il y a ou non aspect au delà de tel seuil etc.
Evidemment, l'on nous fera remarquer que la recherche et la définition d'une personne, sans l'aide de son thème natal est une chose malaisée et qu'il est tellement plus simple de tout chercher dans le thème, sans avoir à conduire des recherches préalables.
Le problème, c'est que si l'on suit un tel raisonnement, cela revient à dire que l'on ne connait quelqu'un que par son thème! Ce qui signifierait qu'il nous serait totalement impossible de faire des recoupements avec des informations indépendantes du dit thème! Car si les gens sont si opaques et se connaissent si mal, ils sont alors totalement fonction de ce que le thème exprimera, par le biais de l'astrologue, à leur sujet. C'est le syndrome du télescope qui permet d'observer quelque chose mais sans qu'il y ait d'alternative, ce qui empêche toute vérification.
Qu'à un certain stade, l'astrologie puisse en effet pénétrer dans des zones particulièrement obscures, pourquoi pas - tant au niveau psychique qu'au niveau prédictif - mais avant d'en arriver là, il nous semble absolument nécessaire de parler de choses que l'on peut étudier sans passer par l'astrologie et qui ouvrent d'ailleurs l'astrologie à une certaine forme d'interdisciplinarité.
Si l'on considère le cas de l'astrologie conditionaliste (voir notre entretien avec Béatrice Guénin, sur la Télévision Astrologique), où se situerait, selon cette école, le "conditionnement" astrologique? On nous dit que l'astrologie serait un conditionnement parmi d'autres sans apparemment maitriser ni d'ailleurs identifier les divers conditionnements extra-astrologiques....Faut-il comprendre que l'astrologie dit ce qu'il a à dire mais que cela doit être modulé par d'autres paramètres? Est-ce à dire que chaque fois que l'astrologue butte sur un problème, il doit le mettre sur le compte d'interférences extra-astrologiques un peu comme Gauquelin quand il dit que quand le thème ne "marche" pas, c'est parce que le médecin a interféré avec le déroulement normal de l'accouchement. Il est certes sage de lister tous les facteurs d'interférence (voir notre étude à ce sujet sur le JBA). En fait, cela peut vouloir signifier qu'en aval, certains obstacles ou certaines particularités peuvent jouer et inversement que le facteur astrologique peut, lui aussi, faire obstacle à la dynamique d'autres facteurs. Tout cela introduit un certain relativisme. Mais pour nous, comme on l'a dit, il y a deux astrologies qui ont des statuts totalement différents, y compris sur le plan épistémologiques et il est regrettable, selon nous, que J. P Nicola confonde et amalgame ces deux astrologies, l'une qui se situe dans une certaine centralité et l'autre aux confins de la contingence.
L'on peut par l'étude du ciel déterminer les configurations agissantes mais non les instances capables de les capter et de les décrypter. Cela ne peut se faire qu'en mettant en évidence, en testant, la réceptivité récurrente des personnes. Si une personne ne suit pas, dans sa "destinée", une courbe sinusoïdale, de façon rigoureuse et répétée, elle n'est pas dotée d'un "destin" astral.





JHB
18. 02 10

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