lundi 12 avril 2010

Le frémissement équinoxial du cycle saturnien

par Jacques HalBronn


En astrologie chinoise (voir notre entretien avec Annick Perthu sur la Télévision Astrologique), un cycle commence dans le yang et se poursuit dans le yin. Entre les deux, il ne peut pas ne pas y avoir une certaine forme de transition, qui, selon nous, est symbolisée par le point de l'autre couleur: point blanc (ou plutôt rouge) dans la partie noire et point noir dans la partie blanche (ou rouge).
Le yang, plutôt masculin couvre, en astrologie chinoise, la partie dite haute et le yin la partie basse, soit sur la base d'un cycle de 10 ans, cinq années suivies de cinq autres années. On songe au Songe de Pharaon avec les sept vaches maigres qui mangent les sept vaches maigres, ce qui est interprété par l'Hébreu Joseph comme deux périodes de sept années.
Il est très intéressant d'étudier un tel passage de la phase conjonctionnelle (Yang) à la phase disjonctionnelle (Yin), ce qui est assimilable à l'axe équinoxial. On est là dans le quaternaire et non pas, comme l'affirment les astrologues Chinois, le ternaire, dans la mesure où ce "trois" est dédoublé à l'instar de la demi-lune ascendante et de la demi-lune descendante.
Ce temps intermédiaire est certes important mais il ne saurait correspondre à une vitesse de croisière, on s'en doute, car il n'est jamais vécu sans quelque flottement. Ce sont des moments délicats à passer aussi bien dans un sens que dans l'autre, en approchant comme en se séparant de la conjonction.
C'est pourquoi nous parlerons d'un frémissement équinoxial quand l'attente trouve un début de réponse, de réaction; Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
On étudiera les deux cas de figure:
I Le passage du Yang au Yin
On est là dans une "sortie" de Yang. Les personnes marquées par ce processus -elles sont minoritaires, c'est une élite dirigeante- ont investi et attendent un certain "rendement" comme dans la formule: Il faut rendre à César ce qui est à César (Evangile). De quoi s'agit-il? D'un mouvement collectif et non de la venue de quelque hirondelle, isolée, qui "ne fait pas le printemps"! On dira qu'il faut que la "mayonnaise prenne", c'est à dire qu'un mouvement collectif d'une certaine envergure se développe. Sinon, c'est raté!
Or, pour tout chef, l’épreuve du feu est bien celle là: qu'après avoir apporté son énergie autour de lui, les gens se réveillent, se secouent et se mobilisent aussi massivement que possible.
Tout comme le créateur est inspiré, il faut que le 'peuple", le public, soit pris dans une sorte de transe qui l'emporte, comme quelque chose de plus fort que lui. C'est pourquoi, certains artistes disent que la "salle" était "bonne " ou non. Il y a là, dans la phase Yin, un dépassement du moi individuel si caractéristique de la phase Yang. Il y a une "magie" yang et une "magie" yin.
C'est l'occasion de rappeler à quel point le thème natal est yang et non yin et qu'il ne fait guère sens chez ceux qui sont justement invités à fusionner, à se fondre. en une sorte de creuset;
Pour les personnalités Yang - par opposition aux personnes Yin- on attend que le "vent tourne", que les "gens" échappent à leur inertie qui avait laissé le champ libre à la force Yang. Mais vient un temps où cet état de choses n'est plus guère supportable par les êtres yang.



II Le passage du Yin au Yang

Que se passe-t-il, dans les grandes lignes, en sens inverse quand il s'agit de repasser du Yin vers le Yang?
Les gens du Yin ont fait front, se sont unis autour de certains projets forts. Ils ont fait leur choix car il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus.
Mais vient au bout d'un moment la lassitude, comme si l'énergie s'épuisait, comme si le bel ensemble battait de l'aile. Une certaine usure se ressent.
Le temps est venu de se reposer et de laisser la place aux héros, à un personnage d'une autre envergure. On attend son arrivée "comme le Messie" qui va sortir du rang et rayonner autour de lui. Il ne s'agit plus là d'un phénomène collectif qui ne peut échapper à l'attention. Au début, il ne s'agit que d'une toute petite troupe qui peut passer inaperçue sauf pour ceux qui en font partie, et constituent le premier "cercle" du "chef". C'est le temps discret de la conception et non le temps public de la naissance. Le Yang est nocturne, hivernal, c'est la conjonction, la nouvelle lune alors que le Yin est la Pleine Lune, l'Eté, le jour, l'opposition des facteurs, la disjonction du cycle. Le Yang, c’est le tronc alors que le Yin c'est le feuillage et l'Hiver rappelle que le tronc est permanent, traverse les saisons et les années, tandis que le feuillage est éphémére et se renouvelle dans le court terme.
La phase Yin, qui est donc celle où les signaux astraux sont les plus faibles, conduit à une libération du peuple par rapport à ses maîtres dont on s'efforce de récupérer tout ce qu'ils ont apporté pour mieux s'en émanciper. Mais le mimétisme a ses limites.
En dépit d'une telle ambigüité dans les relations entre le petit nombre et le grand nombre, le commerce entre ces deux entités se porte bien un peu à la façon des femmes qui iraient fréquenter des hommes pour qu'ils leur fassent des enfants de sorte qu'ensuite elles n'aient plus besoin d'eux, sauf si entre temps les enfants meurent.
Ce qu'attendent les gens "yang", c'est justement le moment où les gens 'yin" comprendront qu'ils ont besoin de ce qu'ils ont produit..Une forme de reconnaissance en somme. Même si c'est dans l'intention -illusoire à terme - de les remplacer et de pouvoir se substituer à eux....
Avant qu'on en arrive là, les gens 'yang" font penser à un marchand qui aurait des tas de choses à vendre et quasiment pas d'acheteurs. L'arrivée massive d'acheteurs est la marque que l'on est bien entré en phase yin. L'astrologie, pour cette raison, a des incidences au niveau de la science économique et notamment par rapport à la tonicité des marchés. En ce sens, les années 2010-2011 - en phase Yin - devraient correspondre à un certain dynamisme économique qui s'était fait attendre, les efforts entrepris par la classe politique dirigeante - parfois jugés comme des actions à fonds perdus - porteront enfin pleinement leurs fruits du moins jusqu'au passage de yin vers yang, au semi-octile (22°30') de la prochaine conjonction de Saturne avec Antarès.(à 9° Sagittaire, en tropique).
La "sortie" de la phase conjonctionnelle (hivernale, plutonienne, nocturne) et le passage vers la phase disjonctionnelle font songer à l'attente entre deux trains ou deux avions, quand on est en '"transit". L'enjeu est cycliquement le suivant: est-ce que toute l'énergie qui a été dispensée en phase conjonctionnelle sera récompensée en phase disjonctionnelle, est-ce que l'amour donné sera rendu, est-ce que la semence lèvera? Est ce que ceux qui ont reçu comme un cadeau sans contre partie ce qui leur a été offert, sans qu'ils le demandent, seront tôt ou tard, à un moment donné, mus par un désir d'émettre et non plus de recevoir, ce qui implique une certaine forme de reconnaissance, dans tous les sens du terme, et donc de vérité. Ce que l'on a reçu n'est pas tombé du ciel, il est l'œuvre d'hommes - on perçoit là la dualité christique, du dieu-homme - de chair et de sang qui ont besoin d'amour, de réconfort, de soutien.






JHB
05. 02. 10

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