par Jacques HalBronn
Celui qui opte pour l'Avoir doit savoir que ce qu'il convoite ne le sera pas et ne l'a pas été que par lui. Il devra donc s'attendre à soit le partager avec d'autres, soit le disputer à d'autres au cas où il le voudrait pour lui seul; En cela, il diffère de celui qui se concentre sur l'être, car l'être est beaucoup moins affiché, mis en évidence sur la place publique que l'avoir, il est "nocturne" alors que l'avoir est "diurne" et surtout il est inédit, il est capté à la source de soi-même et non à la face de tous.
Le cas d'Israël est emblématique d'une problématique marquée par un avoir revendiqué par plusieurs, notamment certaines populations juives et certaines populations arabes (chrétiennes et musulmanes) et on a pu voir depuis des décennies ce que cela pouvait entrainer au niveau des conflits.
Mais plus généralement, toute quête identitaire est marquée par l'avoir. On n'est jamais seul à revendiquer telle ou telle identité. Il y a toujours une certaine promiscuité dans tout processus identitaire car non seulement plusieurs sont intéressés mais ils ne se font pas nécessairement la même idée de ce qu'ils veulent en faire.
L'avoir passe par l'emprunt. Prenons le cas d'une langue qui emprunte à une autre, elle ne sera pas la seule à le faire et tous ceux qui auront emprunté à telle ou telle langue présenteront certains traits communs; C''est dire que l'avoir génère de la diversité alors même que celui qui veut ce qu'il veut voudrait ce faisant se donner une certaine illusion d'être. Il est dans l'avoir à être.
Il est probable que certaines religions aient mis en avant le sacrifice de l'avoir pour sauvegarder l'être. Cela peut passer par l'exil qui est un renoncement à une terre familière et en ce sens nous pensons -contrairement à Shmuel Trigano- qu'il y a une esthétique de l'exil et une dialectique de l'être et de l'avoir. Le retour vers ce qui a été est d'une certaine façon un mode de réappropriation qui relève d'une stratégie de l'avoir car l'être au passé se transmute en avoir.
Le Yin tend à figer les choses, à "clôturer" , à dire "fin", il y a donc dans le Yin une certaine froideur, ce qui peut sembler assez paradoxal si l''on le place en analogie avec l'Eté, le Jour. Inversement, le Yang impliquerait une chaleur assez peu compatible, en apparence, avec l'Hiver et la Nuit. N'est-ce pas le froid qui fige et la chaleur qui dissout? Et pourtant c'est bien en Hiver que l'on retrouve le tronc libéré de la présence du feuillage. Il y a, à vrai dire, des analogies qui ne sont pas pertinentes quand bien même auraient-elles quelque semblant de fondement scientifique. L'absence de soleil permet à ce qui était éphémère de disparaitre, en dépérissant. Le tronc rétablit l'unité face à la multiplicité des branches. Le dilemme du Yang est de laisser le yin le prolonger tout en sachant qu'il lui faudra se battre pour que le yin accepte, à un certain stade, de reconnaitre que ce que le Yin a construit est précaire. La tentation du Yin est de s'arquebouter au résultat obtenu et de refuser d'en démordre.
Cela dit, il n'est pas si aisé de dissocier le yang du yin car le yin se nourrit du yang, se charge de son énergie, du moins tant que ses "batteries " restent chargées d'énergie yang. Ce n'est que lorsque le yin est épuisé qu'il prend pleinement conscience de sa "yinité". Dès qu'il perçoir un fléchissement, comme une sorte d'implosion, le Yin presse le Yang de prendre les rênes et de puiser dans les énergies d'en haut, cela se produit en phase de retour de Saturne vers une de ses 4 conjonctions stellaires. Inversement, quand il sent que le Yang est à son maximum, il n'aura de cesse que de le 'traire", de se brancher sur lui - comme dans une station essence - ce qui correspond à la phase de sortie de la conjonction.
JHB
25. 02. 10
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