samedi 23 janvier 2010

JOURNAL DE BORD D’UN ASTROLOGUE DECEMBRE 2009


Sociolinguistique: usage des termes astrologie, astrologique, astrologues, astral
Quid d'une astrologie "contextuelle"?
Astrologie et transmission des caractères acquis.
Préférer le signe ascendant au signe solaire.
Les chausses trappes de la recherche astrologique.
Critique du cycle mono-conjonctionnel
Astrologie explicative et astrologie-miroir
L'insatiabilité identitaire de la femme
L'astrologie et les audio-sciences
Corps et Société
De la nécessité de la centralité pour l'Astrologie
Les deux astrologies et les deux axes
L'innovation en astrologie
Les trois pôles de la "vérité" astrologique
Le hiatus entre périodes conjonctionnelles et disjonctionnelles
Vers un nouveau paradigme de la genèse de l'Astrologie
Le seuil des sept ans en Astrologie
L'Humanité face aux trois règnes, minéral, animal, végétal
De l'art de choisir des fruits et des astres
La mode des concordances en astrologie
Etre ou non habitant d'"Astroland", that is the question!.
L'Astrologie, comme phénomène écartelé entre deux mondes
Astrologie et conjoncturalité
Les "compléments" de l'astrologie
L'astrologie et les "signes particuliers"
D'un congrès à l'autre: 1937-1997 : quel changement?
Le cycle de la vie astrologique francophone
Les domiciles des planètes et le cycle saisonnier.
L'astrologie et le couple
Le problème du syncrétisme astrologique
Les aberrations d'une astrologie polycyclique
La problématique d'approche en Astrologie
Le débat prévision/prédiction, vu par Louis Gastin, il y a 60 ans.
Cycle astrologique et repérage stellaire
L'astrologie et les thèses conspirationnistes
L'apport de Léon Lasson à l'Astrologie Mondiale
La fortune du quatrain du couronnement, d'Henri IV à Henri V
L'anti-astrologie dans la France de l'après 1870
Le statut du thème natal en Histoire de l'Astrologie

Les perturbations de l'effet astrologique

par Jacques HalBronn

Au niveau de la formation de futurs astrologues, il nous semble indispensable de lister les facteurs de perturbation, de distorsion du phénomène astrologique.
Un cas souvent évoqué est celui des accouchements provoqués, pratique qui viendrait gravement fausser le processus normal de relation entre le fœtus et l'état du ciel (probablement capté par voie auditive, cf. notre texte L'astrologie et les audio-sciences, dans le JBA). Il s'agit là de l'intervention de produits chimiques sans parler des césariennes, réalisées avec des instruments contendants.
Mais la liste n'est pas close : les diverses invention et innovations techniques contribuent sérieusement à fausser les perspectives. Nous allons nous en expliquer.
Prenons le cas d'un chanteur qui interprète un morceau un certain soir. Si on met son travail sur un disque (CD) et qu'on le passe en boucle, par exemple, sur une radio, l'on crée une illusion de présence voire de permanence. S'il a des assistants qui le remplacent, mus par un certain mimétisme idem. Tout cela occulte le relief temporel mais aussi confère à certaines personnes des talents empruntés. C'est dire que l'astrologie est mise à mal avec tous ces leurres.
A contrario, dans une société ne recourant à aucune forme de technique instrumentale, qu'elle soit primitive ou hypersophistiquée, le fait astrologique pourra être observé dans toute son authenticité.
Il en est de même dans une société qui s'invente des temporalités comme c'est le cas pour un calendrier électoral, générant ainsi des événements factices qui peuvent aussi risquer de fausser les perspectives et les échéances.
Au regard de la recherche astrologique, voilà autant de paramètres à considérer venant sensiblement compliquer la tâche de l'astrologue lequel risque fort de se perdre face à autant de distorsions. Comme il est triste de voir le dit astrologue se disposer à mettre son astrologie pour légitimer, justifier toutes sortes de faux semblants!
Que vaut même l'astropsychologie, quand les gens portent des masques et se font passer pour ce qu'ils ne sont pas?
Que vaut la prévision astrologique quand l'on triche avec les véritables durées de nos activités en les prolongeant artificiellement, quand on génère des effervescences sociales - les primaires, les campagnes - par le jeu d'un calendrier électoral figé et qui varie- sauf dans le cas des élections européennes - d'un Etat à l'autre?
Dès lors, la capacité d'étonnement ne peut que décliner, du fait d'un certain nivellement des différences entre les gens et d'un encombrement des échéances de tous ordres. A partir de là, la doctrine astrologique moderne avait deux options: soit se complexifier - en "enrichissant" son modèle (notamment en inventant le thème natal et tout ce qui se greffe dessus) pour être en phase avec une réalité sociale de plus en plus alambiquée, soit de se tenir à distance en mettant en évidence l'apport proprement astrologique. La première option l'aura largement emporté au XXe siècle. Pour notre part, sans aller jusqu'à nier l'intérêt, en aval, de la dite option (niveaux 2 et plus du NOA), nous pensons que la seconde option est vitale pour le statut épistémologique de l'astrologie au XXIe siècle (niveau 1 du NOA).
Certains astrologues, comme Dane Rudhyar, semblent avoir été conscients du rôle de recentrage de l'astrologie mais ils n'ont pas compris que l'astrologie, telle qu'ils la pratiquaient, devait être préalablement sensiblement élaguée. Autrement dit, le ver était déjà dans le fruit ou le bug dans le programme. Il fallait donc repérer le "virus" avant de se lancer dans de nouvelles applications, faute de quoi la solution pourrait devenir le problème.
Tout le monde est plus ou moins conscient qu'il y a des points à réviser mais les diagnostics ne convergent pas. Notre position est probablement l'une des plus radicales parmi les astrologues et milite en faveur d'un modèle de base extrêmement simple, tous les ajouts jugés ultérieurs étant considérés comme subalternes et accessoires, relevant d'une approche plus palliative que normative.
On aura compris qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et commencer par faire le ménage au niveau de l'astrologie elle-même avant de s'en servir comme de référence pour faire la part de ce qui relève du déterminisme astral et ce qui n'en relève pas. Selon nous, dans l'état actuel des choses, on est très loin du compte et on a sauté les étapes, à commencer par un audit tenant compte des perturbations subies par le modèle astrologique initial, qui sont considérables.
La plupart des réformes proposées de l'astrologie nous apparaissent donc comme tout à fait insuffisantes et superficielles, du fait qu'elles se moulent sur un système déjà très atteint par les dites perturbations tant au niveau du fonctionnement social qu'aux outils qui se sont mis en conformité, en quelque sorte, avec le dit fonctionnement, ce qui est justement et malheureusement le cas de la "tradition" astrologique, même sous les formes repensées par des auteurs comme Néroman, Rudhyar ou Nicola.
Bien souvent, le mot Astrologie est employé d'une façon excessivement floue, soit il renvoie à un corpus/canon syncrétique qui a pour lui une certaine antiquité soit à une abstraction sur laquelle on projette toutes sortes d'attentes sans se demander comment elle se concrétise.



JHB
28. 12. 09

Sociolinguistique: usage des termes astrologie, astrologique, astrologues, astral

par Jacques HalBronn

Pour le sociologue/ethnologue du milieu astrologique, il n'est pas indifférent d'étudier la fortune de quatre mots, à savoir astrologie, astrologique, astrologues, astral.
Le nom des diverses structures respecte et révèle certains clivages.
C'est ainsi que le mot "astrologue(s)" est utilisé par la FDAF (Fédération des astrologues francophones) et le RAO (Rassemblement des Astrologues Occidentaux)signalons aussi la revue L'Astrologue et la Lettre des Astrologues-, que le mot "Astrologie" est utilisé par le CEDRA (Centre d'Etude, de Documentation et de Recherche en Astrologie) - et la SFA (Société Française d'Astrologie), le CIA (Centre International d'Astrologie), idem pour la FEA, la FFA, le GERASH, le RAH, le COMAC, la FAS, l'AFA, le RAMS, le CURA (voir notre Guide de la Vie Astrologique, Paris, O. Laurens, 1997 et sur le site du CURA.free.fr). Le terme "astral" a été préféré par le CEBESIA (Centre d'Etude belge pour l'étude scientifique des influences astrales). Rappelons, à la télévision, l'émission "Astralement vôtre" d'Elizabeth Teissier, dans les années Soixante-dix. Le belge Gustave-Lambert Brahy parlait d'une astro-dynamique mais en 1926, il avait fondé l'Institut Astrologique de Belgique, l'ancêtre du CEBESIA (voir l'"Encyclopédie du Mouvement Astrologique de Langue Française", d'Herbais de Thun, qui comporte déjà la formule chère à JHB) . Quant à Yves Lenoble, il aura préféré le terme 'cosmique " en créant dans les années Soixante-dix l'ARRC, en suivant probablement Michel Gauquelin qui avait crée le Laboratoire pour la Recherche sur les Rythmes Cosmiques. Roger Héquet adopta "Astrochronobiologie" (ACB). Jacques Vanaise, en Belgique, parle d'une Anthropocosmologie. Il est vrai que le mot '"Astrologie" fait parfois problème et dans les années Trente, il fut fortement question d'en changer. En Allemagne, Ebertin lança la Kosmobiologie. Ce sont là des synonymes qui tentent d'échapper aux stigmates du mot Astrologie, de s'en démarquer, autrement qu'en recourant à un correctif adjectival (cf infra). Mais à noter la vogue actuelle du terme "astropsychologie".
Quand on surfe sur Internet, on trouve beaucoup plus souvent "astrologie" (cours d'astrologie) et "astrologue" (astrologue conseil) qu'astrologique... Une exception de taille toutefois: le "signe astrologique", pour le grand public, qui est synonyme de signe zodiacal ou de signe solaire.
Mais, au niveau des astrologues, "astrologique" n'aura finalement connu quelque résonnance que dans le cadre des activités de JHB, depuis la création, en 1975, du MAU (Mouvement Astrologique Universitaire/puis Unifié), en passant par la Société Astrologique de France (SAF, fondée en 1909 -calquée sur la Société Astronomique de France- mais reprise en 1976 par JHB), le Guide Astrologique, la Vie astrologique jusqu'à la Télévision Astrologique (initialement Teléprovidence). JHB aime bien aussi parler de "rencontres astrologiques", du "milieu astrologique" voire de la "communauté astrologique". JHB parle également de la "pensée astrologique". Il organise dès 1974 les "Journées Internationales Astrologiques de Paris", au Méridien. Notons cependant que Néroman avait crée, dans les années trente, le CAF, le Collège Astrologique de France, qui se plaçait en alternative avec la SAF (voir notre article sur les congrès de 1937dans la présente livraison du JAB).
Nous sommes ici en présence d'un adjectif qui semble avoir fait problème en comparaison des noms Astrologue et Astrologie. (Rappelons toutefois la revue "Astrologique" de J. P. Nicola, à la fin des années soixante-dix). L'adverbe dérivé "astrologiquement" est également intéressant, il signifie "d'un point de vue astrologique", on dira astrologiquement parlant. Outre Manche, le mot "astrological" est bien attesté, au niveau des associations actuelles : Astrological Association of Great Britain, Astrological Lodge, Faculty of Astrological Studies etc. Aux Etats Unis, l'ISAR recourt également à cet adjectif: International Society for Astrological Research mais la plus connue fut l'American Federation of Astrologers.(AFA)
Cela aura conduit d'ailleurs JHB à lancer des formules qui ont pu être reprises par d'autres : on parle volontiers, bien en dehors des activités JHB, de la vie astrologique (par exemple sur le site du CEDRA) et "télévision astrologique" a d'abord été une expression qui désignait plutôt un concept qu'une structure spécifique. Idem pour la formule "mouvement astrologique" qui ne renvoie pas nécessairement à une association donnée. (MAU). Il est vrai que le mot astrologue et astrologie, quant à eux, sont souvent accompagnés d'adjectifs : astrologies karmique, sidérale, conditionaliste, scientifique, holistique, uranienne, astrologue humaniste etc. mais ils ont précisément une acception limitative à la différence du mot astrologique associé à tel ou tel nom et qui d'emblée recouvre un ensemble aussi large que possible. Fermeture d'un côté, ouverture de l'autre.
Quelque part, le mot Astrologie semble plutôt désigner un certain corpus, un certain savoir alors que le mot '"astrologique" correspondrait davantage à un concept. Quant au mot "Astrologue", il désigne bien évidemment une profession, peu ou prou marquée par une certaine image de marque.
On trouverait d'ailleurs un distinguo assez proche avec Science(s), Scientifique, si ce n'est qu'en français scientifique est à la fois un nom et un adjectif alors qu'en anglais l'on parle d'un 'Scientist", terme qui a un sens différent en français: être scientiste, c'est adopter une certaine philosophie. Le même trio existe pour Art, Artiste, artistique. On le rencontre aussi avec France/un Français, le français (comme langue). Et de fait l'on peut dire que les astrologues parlent l'astrologique....ce qui n'est pas la même chose que de "faire de l'astrologie". JHB a souvent reproché aux astrologues de ne pas pratiquer l'astrologie en dehors du contexte professionnel et il est vrai que la lourdeur de l'astrologie actuelle le permettrait difficilement. Mais ne serait-il pas possible de s'entendre sur une base minimale, celle notamment d'un supercycle reconnu par tous les astrologues, par delà toutes les variantes apportées par les uns et les autres.? Tel est l'esprit du NOA.

JHB
29. 12. 09

Quid d'une astrologie "contextuelle"?

par Jacques HalBronn

Le terme d'astrologie "conditionnaliste" continue à déclencher en nous une certaine perplexité (voir les débats du colloque "La Lune au Clair" de mars 1987 et notamment l'intervention de Michel Aguilar, repris sur la télévision astrologique). Il importe de replacer cette expression dans un certain contexte qui est celui de l'ensemble de la démarche propre à Jean-Pierre Nicola.
Voilà un auteur qui n'a pas peur de manier un certain nombre de concepts philosophiques, c'est le moins que l'on puisse dire (comme le RET, représentation, existence, transcendance). Mais c'est le même auteur qui appelle son travail d'astrologie conditionnelle (dans un premier temps), dans les années soixante encore que le titre de son premier ouvrage "La condition solaire" joue quelque peu sur les mots: condition, conditionnel....et de vrai le mot même recouvre un champ sémantique assez riche. Quel rapport, en effet, entre la "condition humaine" et les "réflexes conditionnés" ou le mode "conditionnel" au niveau grammatical? Quelles sont au demeurant, demanderons-nous, les "conditions" d'existence de l'astrologie (voir l'un de nos colloque autour de ce thème, en partie repris sur la Télévision Astrologique)?
Cela dit, que quelqu'un maniant les concepts éprouve le besoin de préciser que ceux-ci sont à replacer au sein de toutes sortes de contextes, terme qui pour nous est quasiment synonyme de conditionnements, cela nous parait de bon aloi. En effet, dans la réalité, le concept n'est appréhendé que dans un contexte donné et la diversité des contextes peut faire sensiblement varier, moduler la perception d'un concept. Il faut descendre du concept vers ses manifestations multiples et vice versa remonter des dites manifestations vers le concept.
Le problème, c'est qu'il existe des situations intermédiaires - en quelque sorte au milieu du gué- où le concept tend à se complexifier, à se conjuguer, à se démultiplier sans pour autant atteindre à la complexité contextuelle d'un cas ponctuel. Si le concept est épistémologiquement le paradis et les manifestations l'enfer, on découvre un purgatoire "équinoxial" qui est le lot de bien des modèles, à mi-chemin entre ces deux extrêmes que l'on pourrait qualifier de solsticiales. (sur le cas du bélier et de l'équinoxe de printemps, voir notre étude dans le présent JBA)
Ce stade équinoxial n'a pas été suffisamment bien décrit et conscientisé par les astrologues, c'est un stade critique du fait même de son hybridité. Or, l'astrologie nous semble bel et bien atteinte d'un syndrome équinoxial de par l'ambigüité même des positions qu'on lui attribue généralement. Pour reprendre l'exemple de l'œuvre de Nicola, nous dirons que celle -ci est pour le moins pluriconceptuelle, puisqu'elle comporte une ternarité (RET), elle-même subdivisée en trois facteurs planétaires, soit un total de neuf facteurs auxquels vient s'ajouter la Lune, dont on peut d'ailleurs se demander si elle est vraiment nécessaire, si ce n'est par volonté d'exhaustivité au regard du systéme solaire - exhaustivité dont nous contestons, pour notre part, le principe.
Si l'on ajoute une subdivision du zodiaque (photopériodique) en 12 et une autre correspondant aux maisons (SORI) également en 12, sans parler des aspects (harmoniques ou dissonants), on a là un modèle d'une certaine complexité mais évidemment moins complexe, on s'en doute, que la réalité qu'il est censé aider à décrypter.
Donc, dans le systéme "Nicola", la dimension conditionnelle intervient dans ce passage du dit modèle susdécrit succinctement à une appréhension d'une réalité donnée, par exemple dans le cas d’une personne face à son thème natal.
Cela dit, il nous a semblé comprendre que la notion de "conditionnement astrologique" véhiculée par la mouvance conditionaliste, signifiait que l'astrologie serait un conditionnement parmi d'autres, ce qui est une toute autre affaire, apparemment, que l'idée d'un concept s'accommodant de divers contextes, le concept étant ici central et non considéré au sein d'un ensemble multifactoriel, selon l'expression chère à Alain de Chivré.
C'est bien là, en effet, que le bât blesse du fait de la cohabitation de discours qui nous semblent a priori incompatibles et nous reposons donc notre problématique: est-ce que l'astrologie conditionaliste est conceptuelle tout en se prêtant, par la force des choses, à une certaine contextualité ou bien est-elle un conditionnement coexistant avec d'autres conditionnements?
Quelle différence cela fait-il? demandera-t-on. A entendre un certain nombre d'astrologues conditionalistes s'exprimer (voir par exemple le Colloque de 1987 et notamment l'intervention de Bernard Blanchet, dont nous publierons progressivement les actes en audio sur la télévision astrologique) par rapport à l'interprétation de thèmes de naissance, il nous est apparu, en effet, que leur intention explicative était relativement poussée. C'est ainsi que la Lune (en signe) sera modulée par les aspects qu'elle entretient dans le thème natal mais dans ce cas, les aspects constituent en eux mêmes un conditionnement. Bien plus, c'est le thème natal qui est bel et bien un conditionnement par rapport auquel chaque planète devrait être perçue.
Tout se passe, en fait, comme si, au bout du compte, le conditionnement de l'individu était déjà inscrit dans le thème natal ou du moins comme si chaque planète était conditionnée par ses rapports avec les autres facteurs du thème natal considéré. Dans ce cas, en effet, l'on peut être tenté de parler d'un conditionnement astrologique se juxtaposant ou se superposant à d'autres types de conditionnements mais n'en occupant pas moins une position assez centrale, du fait de ses propres ramifications, de la complexité du modèle de référence.
Pour notre part, nous pensons qu'un tel modèle, tel que celui présenté par l'école conditionaliste est trop complexe du fait même de ses ambitions à intégrer chaque astre du systéme solaire au sein d'un ensemble d'astres et de subdivisions diverses qui les encadrent et les modulent, dans une optique de solidarité et d'interaction.
Nous prônons, quant à nous, un modèle réduit à une seule planète se plaçant périodiquement en conjonction avec un certain nombre de balises sidérales, stellaires mais sans interaction entre les planètes. Autrement dit, les phases que connait la dite planète sont constantes, elles ne dépendent ni du cours des autres planètes, lequel introduirait toutes sortes de perturbations, ne se répétant pas à l'identique d'un cycle à l'autre, ni des positions au sein d'une série infinie de thèmes de naissance (autant que d'individus nés et à naitre!) .
On aura compris que pour nous si l'astrologie est un concept, elle ne peut proposer un systéme de panachage entre plusieurs planètes, elle doit s'en tenir à un seul cycle parfaitement récurrent, ce qui n'est permis que par la prise en compte d'étoiles et non de planètes. Le panachage du concept astrologique ne peut se concevoir qu'en aval au contact de divers conditionnements extra-astrologiques. L'idée même d'une astrologie pluri-conceptuelle-au sens du RET et de l'astrologie traditionnelle en général - fait problème en ce qu'elle présuppose une cohabitation et une interférence entre concepts au sein d'un seul et même modèle, ce qui constitue une contradiction dans les termes. Pour nous, les modulations qu'un concept subit ne sont pas pour autant dues aux seuls conditionnements externes. Le principe même d'un concept astrologique est la cyclicité, mais cette cyclicité doit se dérouler de façon rigoureuse et régulière et non de façon chaotique, ce qui se passe quand on se sert de plus de deux planètes.
Deux modèles resteraient donc acceptables, à ce stade : soit une astrologie monoplanétaire et pluristellaire, soit une astrologie biplanétaire, qui pourrait se passer, à la limite, de tout repérage zodiacal, se contentant des aspects entre les deux planètes considérées pour se structurer. On a le cas, évidemment, matriciel, du cycle soli-lunaire (qui a généré notamment le calendrier lunaire et ses variantes liées au cycle saisonnier). L'inconvénient du systéme biplanétaire, c'est que les conjonctions n'ont pas lieu constamment au(x) même(s) endroit(s) du ciel. C'est ainsi que le cycle Jupiter-Saturne fonctionne sur la base de conjonctions en trigone (120°) d'une fois sur l'autre, ce qui a conduit à établir un supercycle de 800 ans, à partir d'une série de cycles de 20 ans et de 200 ans. De même, évidemment, dans le cas du cycle soli-lunaire, l'on a abouti à 12 moments successifs, ce qui est à la base des 12 signes zodiacaux. Il n'en est nullement ainsi pour un cycle monoplanétaire, avec une régularité spatiale parfaite, du fait de l'immobilité relative des étoiles fixes qui le balisent.
Il apparait donc que le biplanétarisme comporte par lui-même toutes sortes de modulations, dont la plus connue est évidemment celle des "signes zodiacaux", générés pourtant par la reconduction, tous les mois, du cycle soleil-lune. Dans le cas du cycle Jupiter-Saturne, les commentateurs ont glosé sur le changement d'Elément, selon que la conjonction se produisait dans une série de signes de tel ou tel Elément (Feu, terre, air, eau).
L'on pourrait certes introduite de telles modulations, reconnaissons-le, dans le cas du cycle monoplanétaire, en attribuant à chaque étoile fixe signifiante une portée spécifique, qui varierait donc selon qu'il s'agit d'Aldébaran, Régulus, Antarés ou Fomalhaut. Or, bien qu'il y ait eu des tentatives pour différencier les dites étoiles, cela n'est jamais parvenu au stade qui est celui des planètes (dotées de leurs dieux respectifs, empruntés à la mythologie), des signes (liés à l'iconographie des activités saisonnières, comme dans les almanachs médiévaux, comme les Très Riches Heures du Duc de Berry) ou des maisons (rappelons qu'il existe aussi une iconographie des maisons, voir nos Recherches sur l'Histoire de l'Astrologie et du Tarot, Paris, La Grande conjonction, - Trédaniel, 1993). Pour nous en tout cas, nous ne cherchons pas d'autres modulations au cycle monoplanétaire que le principe binaire selon lequel tantôt il y a conjonction, tantôt il n'y a pas conjonction, le recours aux étoiles ne servant qu'à réduire le temps d'une conjonction à l'autre par quatre, évitant ainsi d'attendre que la planète ait parcouru un cycle entier, ce qui serait le cas si l'on ne considérait qu'une seule étoile fixe.
En ce sens, l'astrologie que nous proposons pourrait être pleinement qualifiée de conditionaliste, en ce sens que par la simplicité même de son modèle, elle ne prétend aucunement empiéter sur toutes sortes de "contextes". Mais des objections se présentent alors: comment faire ressortir, dégager un concept proprement astrologique à partir ou au sein de tant de conditionnements qui lui sont étrangers?
Et c'est précisément en raison d'une telle difficulté que l'astrologie conditionaliste a probablement été amenée, au cours de son histoire, à se développer de la façon susdécrite de façon à atteindre, en quelque sorte, une certaine masse critique. Et cela vaut pour la genèse de l'astrologie en général.
Grave question que celle de l'émergence de l'unité par delà la diversité des apparences et qui dépasse très largement le seul cas de l'astrologie! Elle est au cœur tant du monothéisme judéo-chrétien que de la philosophie grecque, donc de la civilisation occidentale et blanche (ce qui inclut l'Islam arabe). Mais même en Orient, l'exemple de l'éléphant perçu sous différents angles par des aveugles mais ne faisant finalement qu'un témoigne de cette quête d'unité, de retour à la source, au premier mobile. La révolution copernicienne n'est-elle pas de cet ordre là?
Comment donc procéder pour faire surgir le concept à partir de manifestations infiniment diverses? Cela ne tient-il pas précisément à la vertu unificatrice- de lien - du dit concept? Selon nous, l'astrologie fait lien dans le temps comme dans l'espace, en montrant que les hommes obéissent depuis des millénaires aux mêmes lois cosmiques. Il n'est donc pas de compromis possible : seule l'unité radicale peut faire pendant, pièce à la diversité la plus débridée. Seule une astrologie vraiment une peut être à la mesure d'une Humanité une.



JHB
28. 12. 09

Astrologie et transmission des caractères acquis

par Jacques HalBronn


On sait qu'il y a un vaste débat autour de la question de la transmission des caractères acquis. Certains croient pouvoir y échapper en plaçant l'origine de toutes choses à la date la plus reculée possible, de façon à éviter le lancinant problème d'un acquis devenant à la longue inné, instinct.
Evitons tout discours de type "tout ou rien". Il est des coutumes qui se perpétuent mieux que d'autres. Ce qui les caractérise, c'est qu'elles s'articulent sur du concret, du physique et non sur du papier et des mots.
La grande force de l'astrologie, ce qui aura permis à cette idée de s'incarner et de se maintenir à travers les âges, aura été de s'ancrer sur des données astronomiques bien réelles comme c'est le cas pour des corps célestes qui se conjoignent.
A contrario, toute la partie de l'astrologie qui ne repose que sur des conventions comme c'est le cas des constellations, des signes, des maisons, ne saurait se perpétuer sinon par le truchement des astrologues eux-mêmes.
Or, l'enjeu d'une transmission génétique de notre sensibilité aux signaux célestes est au cœur de l'épistémologie de l'astrologie. Sinon, l'astrologie n'est qu'un phénomène culturel qui est fonction d'une éducation, d'un enseignement.
Certes, ceux qui soutiennent l'idée d'une astrologie "universelle", c'est à dire correspondant à des lois cosmiques bien antérieures à l'Humanité mais auxquelles l'Humanité serait soumise, peuvent penser qu'un tel positionnement leur permet de parler sereinement de l'Astrologie sans avoir à se demander comment elle a pu être élaborée par les Hommes et transmise génétiquement jusqu'à nous y compris, soit plusieurs millénaires. C'est, nous semble-t-il, la position des tenants de l'astrologie conditionaliste, entre autres.
Mais les partisans de la dite thèse doivent raison garder : en tout état de cause, seule une partie de l'Astrologie qu'ils défendent pourrait entrer dans ce cadre, à savoir les facteurs ayant une réalité astronomique, ce qui exclut toutes sortes de subdivisions qui n'ont qu'une valeur alphanumérique.
Ce qui rend la dite thèse fortement improbable tient au fait que l'astrologie moderne serait bien en peine d'intégrer tout le matériau astronomique connu mais aussi, par la force des choses, encore inconnu. Seule une astrologie ayant effectué des choix, opté pour tel cycle plutôt que pour tel autre est viable au regard de l'Humanité. Les travaux de Gauquelin ont montré que toutes les planètes n'étaient pas validables, du point de vue astrologique, au prisme de la statistique. Bien pis, il nous semble évident qu'une astrologie trop lourdement chargée de configurations serait ingérable et en définitive si tant elle qu'elle puisse exister, inutilisable, du fait même de sa complexité.
Selon nous, une astrologie viable et transmissible génétiquement se rapproche très nettement du modèle de l'Astrologie 4 Etoiles que nous avons constituée ou plutôt restituée, à savoir une astrologie sans fioriture, minimaliste, à la portée des hommes de l'Antiquité la plus lointaine. Rappelons que l'astrologie gauquelinienne n'exige même pas pour se mettre en place de connaitre les vitesses de révolution des planètes, puisque c'est sans importance au niveau du mouvement diurne au regard duquel tous les astres se meuvent - tant les planètes que les étoiles- au même rythme, celui de la rotation terrestre. Quant à l'astrologie axée sur Saturne et un quarteron d'étoiles fixes, à quel niveau de connaissance astronomique cela correspondait? Il est clair qu'il fallait bien pour qu'une telle astrologie naisse que l'on eut appris à distinguer planètes et étoiles, ce qui est une pierre de plus dans le jardin d'une astrologie précédant l'ère d'une certaine science établie par les hommes. Mais est-il inconcevable que l'on ait découvert les "chiffres" de Saturne et leur équivalence analogique avec ceux de la Lune, avant même de se faire une idée claire du système solaire et de toutes ses composantes planétaires? L’idée d'un astre pour lequel les jours sont des années est récurrente dans les textes bibliques. Or c'est bien le cas du rapport de la Lune à Saturne, la Lune étant au Soleil ce que Saturne est aux étoiles fixes (royales)




JHB
29. 12. 09

Préférer le signe ascendant au signe solaire

par Jacques HalBronn


Il y a 40 ans, alors que nous faisions nos débuts publics dans la pratique de l'astrologie, nous accordions une grande importance à l'Ascendant et n'acceptions pas de conférer à quelqu'un un ascendant qui ne lui correspondait pas physiquement, physiognomiquement. L'avantage de l'ascendant, c'est qu'il changeait en l'espace de très peu de temps : à quelques minutes près, on passait d'un signe ascendant au suivant. Or, à l'évidence, une telle souplesse n'existe pas au niveau du signe solaire!
Louis Gastin, dans les années trente-quarante du siècle passé, avait compris à quel point le vrai signe sous lequel nous naissons n'est pas le signe solaire mais bien le signe ascendant, du fait même de sa flexibilité. (Voir son "Almanach astrologique et de la vie mystérieuse pour 1948", paru en 1947, l'année de notre naissance): "Le signe occupé par le soleil (.) est commun à toutes les personnes nées dans la même période mensuelle, en n'importe quelle année, et en n'importe quel lieu, n'importe quel jour et à n'importe quelle heure". Il reste que les gens connaissent de nos jours avant tout leur signe tel qu'il est signalé dans la presse, à savoir celui qui change tous les 30 jours environ et qui est lié à un découpage arbitraire de l'écliptique, ce qui est aussi, d'ailleurs, le cas de l'ascendant tel qu'on le détermine habituellement.
Mais pour que le recours à l'ascendant fasse sens, il importe de se placer dans une perspective que l'on pourrait qualifier de gauquelinienne, à savoir que c'est le fœtus qui s'efforce de naitre à un moment correspondant à sa "nature". Autrement dit, il faut déjà être bélier ou verseau pour avoir envie de naitre "sous" un ascendant bélier ou verseau. On ne devient pas tel ou tel signe juste parce que l'on est né à telle ou telle minute surtout si cela doit affecter notre physique, lequel ne va pas changer au cours de la journée et est largement conditionné par les mois qui ont précédé la naissance.
Inversement, la cote du signe solaire nous semble surévaluée car comment le fœtus choisirait-il de naitre sous tel ou tel signe solaire. Si la conception a eu lieu en mars, il est hors de question d'avoir les poissons ou le bélier comme signe solaire et en fait, l'on est voué à avoir comme signe solaire le sagittaire ou le capricorne....Ce qui nous fait entrer dans une toute autre forme d'astrologie, à savoir que nous serions marqués par le moment de notre naissance et non le contraire, à savoir que notre heure de naissance serait déterminée par ce que nous sommes de par notre constitution. Certes, les travaux statistiques d'un Didier Castille sur le signe solaire ne sont pas contestables mais ils relèvent de cette autre option qui selon nous ne s'inscrit pas dans une optique proprement astrologique. De tels travaux d'ailleurs ne sont pas relatives au caractère des personnes mais seulement à leurs affinités, au regard du choix d'un partenaire.
Cela dit, nous n'avons aucunement l'intention de soutenir que l'ascendant a été confirmé par les travaux de Gauquelin mais qu'il s'inscrit dans une logique qui recoupe peu ou prou le fait qu'une planète succède à une autre, au cours de la journée, en tant que marqueur- c'est à dire indicateur - en quelque sorte génétique. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre et donc, épistémologiquement, nous recommandons aux astrologues d'accorder plus d'importance à l'ascendant qu'au signe solaire pour les raisons exposées ci dessus.
En 1845, dans le premier traité d'astrologie natale publié en France, au XIXe siècle, sous le patronage de Mademoiselle Lenormand, qui venait de décéder (voir La Vie astrologique il y a 100 ans, Paris, Grande Conjonction-Trédaniel, 1992) donc bien avant ceux qui paraitront cinquante ans plus tard, un chapitre est consacré non pas à l'ascendant mais au zénith mais le principe est le même (p. 247): "Dans le cas où, au moment de la naissance, il ne se trouverait pas d'étoile qui occupât le zénith de l'endroit où se passe l''événement, on suivrait sur le planisphère le méridien qui est censé passer par le jour du mois où l'événement a lieu et l'on prendrait la plus proche des étoiles qui se trouverait sur le méridien soit vers le nord, soit vers le midi. Si par exemple, la naissance avait lieu en France le 12 juillet, à onze heures du matin, comme il n'y a pas, dans la zone qui passe sur la France, d'étoile qui réponde à ce jour là, on suivrait le méridien, qui est censé passer sur le 12 juillet (dans le planisphère) et l'on trouverait vers le midi une étoile marquée Béta, ce serait sur les propriétés de cet astre qu'on se réglerait. Il est toujours très avantageux, pour que les influences d'une étoile aient le plus d'énergie que cet astre se trouve au zénith au moment précis de l'événements; mais ces influences conservent une très grande force ou en perdent fort peu tant que l'astre n'est pas éloigné du zénith de plus de 15 à 20 degrés : le soleil, par exemple, est bien plus près de nous en juin qu'en août et cependant il fait ordinairement aussi chaud dans ce dernier mois qu'en juin". Pour pratiquer cette méthode, il importait de disposer d'une "carte urano-géographique" (qui) fait voir tout à la fois les positions respectives des principales contrées du globe et les rapports de ces contrées avec celles des étoiles les plus apparentes qui passent tous les jours directement au-dessus de ces mêmes contrées" (pp. 221 et seq). Le cas d'Henri Lizeray; auteur en 1892, d'une plaquette intitulée "Horoscopes des poètes" témoigne de l'existence d'une tradition sidéraliste au XIXe siècle (voir La vie astrologique il y a cent ans, op. cit.; p. 79)
Le fait est que l'origine de l'ascendant est certainement stellaire avant de se présenter sous la forme d'une succession de secteurs zodiacaux.(voir Robert Gouiran et Francine Mercier, "Traité d'astrologie galactique et mythologie céleste", Genève, SAR, 1992, pp. 59 et seq.) Il y a, comme chacun sait, bien plus d'étoiles que de planètes, ce qui permettait de trouver une étoile pas trop éloignée, se levant au moment de la naissance, comme il est indiqué dans le dit traité de 1845. Le mot horoscope désignant l'ascendant comporte une idée d'observation, de visualisation de l'astre de l'heure, c'est à dire du moment de la naissance. (Voir aussi les heures planétaires (auxquelles Denis Labouré consacra un exposé, lors du dernier colloque du RAO), système qui ne tient pas compte de la réalité astronomique mais s'articule sur l'attribution des planètes aux jours de la semaine). De même que nous avons pu regretter la disparition des étoiles fixes en astrologie mondiale pour la détermination de la conjonction dominante, de même en ce qui concerne l'astrologie natale. Dans les deux cas, le découpage en 12 signes zodiacaux a remplacé le référentiel stellaire, beaucoup plus pointu, même si la pointe/cuspide des maisons peut être aspectée mais c'est là une abstraction. L'idée proposée dans le traité de 1845 de tenir compte d’un orbe montre bien que l'ascendant en tant que cuspide ne se suffit pas à lui-même et doit être conjoint avec une étoile.
On notera que la définition que les astrologues conditionalistes (voir le collectif présenté par Françoise Hardy, "Astrologie Universelle", Paris, Ed. Albin Michel, pp. 21 et seq) donnent du Zodiaque semble relever de l'Ascendant - non pas sous sa forme initiale stellaire mais sous une forme plus tardive et quelque peu artificielle - donc sans rapport avec les saisons, ce qui, à les entendre, en ferait tout l’intérêt, non seulement quant à la question des deux hémisphères aux saisons inversées que parce que cela évite de trop se polariser sur le Soleil quand il s'agit d'étudier le parcours d'autres planètes. Or, il semble que les descriptions zodiacales proposées par les conditionalistes concernent, dans leur esprit, davantage le signe solaire que le signe ascendant... Comment se fait-il d'ailleurs que dans le système RET, le Soleil ne soit plus qu'une "planète" comme une autre, l'astre central étant finalement la Lune, comme il est apparu lors du Colloque de 1987 (voir nos enregistrements sur la télévision astrologique)
A vrai dire, l'on pourrait tout aussi bien nommer autrement les ascendants qu'en se servant des noms des signes zodiacaux. Le cycle des ascendants est un cycle bien différent du cycle des planètes, ne serait-ce qu'en raison de sa vitesse nettement supérieure à celle de la Lune puisqu'il traverse en 24h les 12 signes quand il faut près de 30 fois plus à la Lune pour ne pas parler des autres planètes. L'ascendant relève d'une astrologie de la rotation terrestre et non d'une astrologie de la révolution des astres. Cela dit, tout cycle peut être balisé au moyen de tel ou tel "alphabet" et plusieurs cycles recourir au même alphabet sans qu'il s'agisse de la même chose. Ce n'est pas l'alphabet qui fait la langue, il sert la langue à laquelle il s'applique et il est interchangeable. C'est ainsi que la langue turque a adopté, au XXe siècle, l'alphabet latin et abandonné l'alphabet arabe. Certaines langues slaves s'écrivent selon l'alphabet latin - pour des raisons religieuses (comme en Pologne) alors que d'autres s'en tiennent à l'alphabet cyrillique. Inversement des langues très différentes recourent au même alphabet. Tout cela est très relatif!
Mais que dire quand le zodiaque devient autonome et que le public ne le connecte ni aux planètes ni aux étoiles fixes, en faisant une sorte de calendrier divisé en 12 comme le calendrier ordinaire?
A contrario, l'ascendant, implicitement, nous propulse dans un contexte stellaire, renforçant ainsi l'idée d'une combinatoire planète/étoile qui existait autrefois au niveau du thème natal tout comme en astrologie mondiale avant que ne se produise un phénomène de zodiacalisation, dont il ne faudrait pas oublier qu'il s'origine dans un référentiel stellaire, comme en témoignent les constellations zodiacales, stade antérieur vers un zodiaque tropique, déconnecté par rapport aux étoiles et qui est celui de l'astrologie de la seconde moitié du XXe siècle laquelle se veut avant tout liée au système solaire, détaché de tout partenariat stellaire, ce dont, selon nous, l'astrologie du XXIe siècle, prendra l'exact contrepied, probablement au cours de la prochaine décennie qui marquera vraiment l'entrée de l'astrologie dans le nouveau siècle (et le nouveau millénaire). C'est souvent la seconde décennie qui marque le début d'un siècle, comme il a souvent été remarqué par les historiens (1715, 1815, 1915; soit respectivement, mort de Louis XIV, fin du Premier Empire, Début de la Première Guerre Mondiale)
En ce qui concerne une telle désaffection vis à vis du stellaire, chez un Nicola comme chez un Barbault, et sur bien d'autres, par voie de conséquence - d'où la grande responsabilité qu'ils portent - sur la plupart des astrologues francophones, elle s'explique par l'idée selon laquelle les étoiles appartiendraient à une toute autre dimension que les planètes - ce qui ne ferait pas sérieux aux yeux des astronomes. C'est là une approche anachronique en ce sens qu'elle ne tient pas compte de la façon dont les hommes perçoivent le ciel qui constitue, visuellement, un tout, à l'instar d'une grande horloge avec sa petite (planètes/minutes) et sa grande aiguilles.(étoiles/heures). Le niveau de l'ascendant et du thème natal apparait ici comme correspondant à l'aiguille des secondes.... Inversement, le fait d'accorder une importance extrême, notamment en astrologie mondiale, aux transsaturniennes nous apparait comme tout aussi anachronique, du fait que ces astres ne sont perceptibles que télescopiquement - et cela vaut aussi pour les astéroïdes. Le cas des astéroïdes est déterminant car ils font intégralement partie du système solaire et ont leur place dans la série numérique établie par la "loi" de Titius-Bode. Si les hommes étaient marqués par le système solaire, ils le seraient donc nécessairement par les astéroïdes, restes d'un corps céleste éclaté. Or, il ne semble pas que Nicola tienne compte de ce fait dans son RET, ne serait-ce qu'en tant que facteur manquant, ce qui viendrait déséquilibrer un système axé sur trois groupes de trois planètes (hormis la Lune qui est mise à part) et à éliminer Pluton, mis à mal par les astronomes, ce qui ne serait pas une si mauvaise chose. Cela donnerait un autre RET ainsi disposé et qui marcherait certainement tout aussi bien.
Représentation : Soleil-Mercure-Vénus
Existence : Mars-Astéroïdes-Jupiter
Transcendance : Saturne-Uranus-Neptune
D'ailleurs si Nicola avait été astrologue quarante ans plus tôt, ignorant Pluton, c'est probablement à ce dispositif qu'il s'en serait tenu...Ce qui aurait d'ailleurs mieux valu, en raison du changement de statut de la planète Pluton.
De même, au regard des travaux de Gauquelin, si le système solaire constituait un ensemble astrologiquement pertinent, on aurait des résultats pour Mercure (et pour le soleil), ce qui n'est pas le cas, ce qui montre que l'astrologie est avant tout le regard de l'Hommes sur le cosmos et non l'inverse, même si, avec le temps qui a passé, la recherche astrologique est bien obligée d'interroger le cosmos pour comprendre comment les hommes se sont programmés par rapport à lui.


JHB
03.12. 09

Les chausses trappes de la recherche astrologique

par Jacques HalBronn

On ne peut chercher à vérifier n'importe quoi n'importe comment. La question n'est pas tant de savoir si l'astrologie est une science, est ou non vérifiable mais ce qui l'est et ce qui ne l'est pas. On n'est pas dans le tout ou rien! Or, certains chercheurs, comme Suzel Fuzeau-Braesch ont ambitionné de prendre l'astrologie comme un tout indivisible.
Nous avons, pour notre part, insisté sur le distinguo épistémologique qu'il fallait effectuer entre ce qui était fondamental et ce qui était accessoire en astrologie (voir les différents niveaux du NOA). L'astrologue conditionaliste Didier Doré (voir une table ronde de 1987, lors du Colloque "La lune au clair", enregistrée en audio et reprise sur la télévision astrologique) signalait, il y a près de 23 ans, que certains pans de l'astrologie -comme les domiciles des planètes - se situaient dans une zone qui ne relevait pas de l'approche scientifique. Il nous semble sain, en effet, non pas d'évacuer de l'astrologie certaines notions mais de les situer dans un espace que l'on pourrait qualifier de méta-astrologique, comme d'ailleurs l'on peut parler de méta-astronomie à propos de la division zodiacale de l'écliptique. Traduisons: il est inutile et vain de mener des "vérifications" dans ce domaine du "méta", qui est celui d'une certaine minutie. Autrement dit, l'on ne peut plus prendre l'astrologie en vrac et faire des statistiques pour voir ce qui "marche", ce qui ressort sur un groupe donné. Il importe préalablement de déterminer quels facteurs l'on considère, sans en oublier d'essentiels et sans en intégrer qui ne le seraient point. C'est le travail du théoricien de faire l'inventaire (du niveau 1 du NOA).
Mais, il y a une autre obligation à respecter: celle des limites mêmes que l'on octroie à l'astrologie. On ne fait pas des statistiques astrologiques à propos de n'importe quoi ni de n'importe qui. Pour notre part, nous avons posé comme principe que l'astrologie doit privilégier les décideurs, ceux qui sont au sommet de la hiérarchie sociale, en ses multiples manifestations, intellectuelles, culturelles, religieuses comme économiques, politiques, scientifiques etc. C'est dans ce sens que vont d'ailleurs les travaux de Gauquelin consacrés à des populations de personnages ayant brillé dans leurs professions respectives. Là encore, plus l'on s'intéresse à ce qui est petit et moins l'astrologie se qualifie. Nous ne suivrons donc pas un Bernard Blanchet ou une Irène Andrieu (lors du Colloque de 1987) quand ils déclarent préférer travailler sur le thème du premier venu que sur celui d'une personnalité. C'est d'ailleurs en cela que le chercheur se distingue du praticien qui reçoit indistinctement ses clients dont, au départ, il ne sait rien, si ce n'est ce qu'en dit, à plus ou moins bon escient, leur thème. D'une façon générale, tout travail qui ne peut être recoupé par des données objectives, ce qui est le cas d'un personnage connu, est hypothéqué par des conditions de travail que nous jugerons insuffisantes, ce qui ne signifie pas pour autant que l'astrologue doive à tout prix confirmer tout ce qui est remarquable dans la vie du dit personnage. Son rôle est de mettre en évidence le processus vital récurrent de la personne et non les accidents de parcours qui, eux, échappent à l'astrologie, sauf si précisément ce ne sont pas des accidents de parcours, en dépit des apparences, tout dépendant du modèle utilisé englobant ou non certains points et pas d'autres. Une vie qui ne s'inscrirait dans aucun modèle simple échapperait à l'astrologie telle que nous la concevons et relèverait davantage de l'astromancie, dont la complexité structurelle même lui permet d'appréhender ce qui est discontinu, d'où l'importance dans ce cas de la méta-astrologie.
La tentation, chez bien des chercheurs, est de faire précisément appel à la méta-astrologie, sous prétexte de parvenir à un surcroit de précision, l'enfer étant pavé de bonnes intentions et le diable résidant dans les détails. On entend celui-ci nous expliquer que telle configuration a tel effet puis se dépêcher d'ajouter que cela dépendra de tel ou tel aspect qui viendraient complexifier la dite configuration. Or, au lieu de mettre cette complexification sur le compte de facteurs non astrologiques, on entend le dit personnage nous expliquer que l'astrologie "peut le faire", c'est à dire qu'elle peut entrer dans la dite complexification! Il y a des gardes fous à respecter. Et c'est pourquoi il nous faut impérativement exclure la méta ou la para-astrologie du modèle de la recherche astrologique du moins sur le plan fondamental.
Certains objecteront que l'on ne peut ainsi isoler l'essentiel de l'accessoire dans la réalité. S'il en était ainsi, l'on se demanderait comment l'astrologie a pu se constituer ou se reconstituer (du moins partiellement avec Gauquelin). Tout se passe, en vérité, comme si précisément certains personnages, certains faits ou certains traits étaient suffisamment marquants, saillants; pour s'imposer à notre attention. A nous astrologues de savoir les reconnaitre et il ne s'agit pas de tomber dans une astrologie d'état civil (naissance, mariage, divorce, décès, ce qui est le lot archivé de tout un chacun). Quand on y pense, les résultats Gauquelin étaient inespérés car, après tout, n'y-a-t-il pas 36 façons de se choisir telle ou telle carrière, pourquoi dans ce cas ceux qui ont opté pour la même profession présenteraient des points communs si ce n'est par hasard? Il semble bien qu'il faille distinguer le squelette de la chair, le tronc de son feuillage, le corps de son habit, bref admettre une certaine dualité, une part qui est relativement rigide et une part qui est sensiblement plus flexible et seule la première part relèverait de l'astrologie scientifique, la seconde dépendant de l'astromancie. Et il en est ainsi pour tout: quand on achète une voiture, on n'achète pas un modèle unique et même s'il y a des millions de conducteurs, il n'y a pas, loin de là, un nombre illimité de types de voitures! Nous vivons en permanence dans une tension entre le général et le particulier et il est sage de faire la part de l'un et de l'autre en Astrologie. Ce qui apparemment n'est pas donné à tous les astrologues.
Plus on descend dans la hiérarchie sociale et plus le décalage est grand entre le moment d'une configuration et ses effets, si bien qu'aucune synchronicité ne peut réellement s'établir, si ce n'est en se donnant une certaine marge, une certaine orbe, dirait-on en astrologie du thème natal. En revanche, il peut alors s'observer des phénomènes quantitativement remarquables au niveau de la psychologie des foules. Si en haut de l'échelle, on a affaire à des personnalités très affirmées et qui agissent de leur propre chef (si ce n'est qu'elles dépendent de certaines configurations astrales), en bas de l'échelle, on assiste à des phénomènes d'ordre collectif et qui ne font sens que par leur masse critique. Tant que de tels phénomènes à grande échelle n'ont pas lieu, on n'est pas encore passé à la phase de disjonction, précédée d'une phase intermédiaire (en quelque sorte équinoxiale, comme entre deux solstices, celui d'hiver conjonctionnel et celui d'Eté disjonctionnel). C'est dire qu'au niveau de cette population quelque peu panurgienne, on est loin de la doctrine du thème natal individuel, et en fait, l'on ne se situe pas stricto sensu dans le champ de l'astrologie mais de ses retombés. à moins que l'on n'ait régressé à un stade pré-astrologique (voir nos études sur ce sujet). L'Histoire nous enseigne -et les grecs l'avaient déjà remarqué- qu'à un régime collectif de démocratie directe, voire d'anarchie (au sens littéral du mot), d'autogestion, succède un régime dictatorial et vice versa. Ce qui caractérise, en effet, la phase conjonctionnelle, c'est qu'elle repose sur l'initiative d'un petit nombre de personnages dispersés, chacun œuvrant sur son territoire, les populations se pliant assez passivement à leurs initiatives et à leurs entreprises. Mais cela n'a qu'un temps et peu à peu, comme se réveillant de quelque sommeil hypnotique, les dites populations se ressaisissent, mais cela aussi n'a qu'un temps.








JHB
27. 12. 09

Critique du cycle mono-conjonctionnel

par Jacques HalBronn

L'astrologie contemporaine offre-t-elle une quelconque homogénéité? On pourrait en douter si l'on note qu'y cohabitent une astrologie axée sur le rapport planète-zodiaque et une autre axée sur le rapport planète/planète, souvent chez les mêmes astrologues, d'ailleurs. Pour l'historien, il s'agit là de deux voies qui sont en double emploi mais que, syncrétiquement, on aura, par la suite, maintenues au sein d'un seul et même ensemble, sans prendre conscience de leur incompatibilité.
Décrivons succinctement ces deux astrologies: nous avons largement traité des défauts de l'astrologie bi-planétaire de type Saturne-Neptune; laquelle s'articule autour de la conjonction de ces deux astres ayant lieu tous les 36 ans. En pratique, le cycle le plus long sera celui de Neptune avec Pluton.,dont la durée sera intermédiaire entre les vitesses des deux composantes. Quant à l'autre, il convient que nous nous y attardions davantage.
Le grand avantage du couple planète/zodiaque tient au fait que chaque planète conserve sa vitesse de révolution (30 ans pour Saturne, 12 ans pour Jupiter et ainsi de suite), ce qui conduit évidemment à un cycle de 248 ans pour Pluton!. On sait que pour les astrologues sidéralistes, le zodiaque s'articule sur une certaine étoile fixe (notamment en Inde) mais le plus souvent, ces astrologues se contentent de tout décaler de 24° environ (écart que l'on nomme ayanamsa). Selon ce systéme, chaque fois qu'une planéte passe sur le point gamma (en sidéral), dans la constellation du bélier, ou sur le point vernal (en tropique), elle enclenche un nouveau cycle.
Si le point de vue sidéraliste semble défendable sur le plan cyclique, si l'on admet le passage d'une planète sur une étoile fixe, l'approche tropicaliste, en revanche, nous semble bien abstraite étant donné que le point vernal ne correspond pas à un astre. On n'a donc pas, dans ce dernier cas, un cycle constitué de deux corps célestes mais d'un seul!
Mais si l'on quitte la conjonction, il n'en reste pas moins que l'on bascule ensuite dans une structuration abstraite, non corporelle, qui est celle des aspects (la conjonction étant un aspect tout à fait à part). C'est le défaut de l'astrologie mono-conjonctionnelle. Et que dire du passage d'un signe à un autre, voire d'une constellation à une autre, ce qui nous plonge plus que jamais dans l'abstraction!
Nous avons, depuis 2006, abandonné cette astrologie mono-conjonctionnelle pour une astrologie poly-conjonctionnelle, évacuant ainsi les aspects hormis bien entendu la conjonction. Nous y sommes parvenus en privilégiant les 4 étoiles fixes royales, lesquelles forment un carré naturel presque parfait.
Un autre inconvénient du mono-conjonctionalisme tient au fait que la durée pour qu'une planète boucle un cycle entier nous semble surdimensionnée notamment à partir du cycle zodiacal de Jupiter de 12 ans jusqu'au cycle zodiacal de Pluton de 248 ans!
Avec la cyclologie polyconjonctionnelle, le cycle lui-même est divisé par quatre, ce qui débouche sur des périodes beaucoup plus raisonnables au regard du temps humain. Dans le système que nous préconisons, la durée cyclique est de 7 ans, soit 1/4 d'une révolution sidérale de Saturne. On est loin des 2 siècles et demi de Pluton qui ne font guère sens à l'échelle humaine à moins, tel un Charles Ridoux, de considérer que l'astrologie ait vocation à structurer de longues périodes de l'Histoire de l'Humanité, ce à quoi nous n'adhérons aucunement!



JHB
23.12. 09

Astrologie explicative et astrologie-miroir

par Jacques HalBronn

Qu'est-ce que le public attend de l'astrologie sinon une certaine faculté d'explication.?Et comme l'on sait, une explication peut se substituer à une autre. On n'est jamais sûr que telle explication soit ultime et combien de temps elle résistera à l'épreuve du temps. Toute explication est peu ou prou satisfaisante à court terme.
Que dire de la comparaison, fort prisée, de l'astrologie avec un miroir? Il nous semble bien qu'elle fasse partie de ces formules creuses dont d'aucuns se complaisent. Comme si un miroir avait quelque vertu explicative. Et d'ailleurs à quoi sert un miroir sinon à reproduire à l'identique ce qu'il reflète?
L'astrologue, donc, se promettrait de nous expliquer pourquoi les choses sont comme elles sont, se passent comme elles se passent, rien n'étant jugé pire qu'une absence d'explication. Le client veut comprendre ce qui (ce qu'il) lui arrive et pourquoi il en est arrivé là. En ce sens, il ne s'agit pas de prévoir l'avenir encore à venir mais bien d'appréhender le passé tel qu'il a été vécu, vu qu'on a toujours l'espoir qu'à l'avenir les choses se passeront comme prévu. Même si le passé est le futur d'hier, cela n'en est pas moins un futur accompli et non un futur abstrait.
Tout système astrologique offre son propre mode d'explication, propose sa propre grille d'interprétation, une grille pouvant se substituer à une autre et il existe tant de façons de déchiffrer, de décliner une existence.
Quand un astrologue déclare que 'ça a marché", il entend que ses explications ont permis de rendre compte d'un certain nombre de données propres à une personne donnée, à un observateur donné, dans le cas d'un événement. Cela a fait écho.
Or, plus un même système rend compte d'un grand nombre de cas, plus cela crédibilise l'astrologie. A contrario, s'il faut autant de systèmes que de cas, cela porte atteinte à son crédit. Or, chaque thème natal, directions et transits compris, constitue un système autonome.



JHB
24. 12. 09

L'insatiabilité identitaire de la femme

par Jacques HalBronn

Les causes de malentendus entre hommes et femmes tiennent au fait que les uns sont liés au plan de l'être, qui est limité, et les autres au plan de l'avoir, qui est illimité. En ce sens, la femme ne connait pas de limites. Peut-on alors parler de complémentarité entre hommes et femmes du seul fait qu'ils fonctionnent différemment voire à l'opposé si tant est que l'être soit l'opposé de l'avoir alors qu'il n'en est probablement qu'une forme de prolongement?
Quand on est dans l'avoir, quelles sont en effet les limites qui s'imposent? Peu importe ce qu'on est, ce qui compte, c'est ce qu'on a, acquiert, reçoit, s'approprie. Peu importe ce qui est, ce qui compte, c'est ce qu'on (r)ajoute, apporte, intègre. Peu importe ce que l'on peut, ce qui compte, c'est ce que l'on veut.
Pour reprendre notre exemple déjà utilisé des pates, peu importe les pates, ce qui compte, c'est la sauce que l'on ajoute aux pates et qui n'est nullement secrétée par elles. On a là deux modèles de dualité: l'un qui met en présence deux produits distincts - ce qui nous semble 'artificiel" et l'autre qui fait que l'un des produits découle de l'autre, ce qui nous semble plus "naturel".
L'insatiabilité de la femme tient au fait que l'on peut ajouter indéfiniment toutes sortes d'objets, de souvenirs, sans rechercher une autre cohérence que celle du bon vouloir du propriétaire.
Dès lors, le débat sur la parité, sur l'égalité fait évidemment écho chez les femmes dont on a dit qu'elles ne se connaissaient pas de limites, tout étant une question non pas d'être mais d'avoir, l'être étant inaccessible tandis que l'avoir est une question de volonté d'atteindre un but, forcément extérieur.
Débat dès lors faussé, au départ, puisque ne se situant pas sur le même plan: que la femme puisse imiter l'homme, pourquoi pas du moins en apparence? Elle peut se couper les cheveux, mettre un pantalon, fumer le cigare, conduire une voiture et ainsi de suite, participant à une sorte de course d'obstacles. Elle peut se faire passer pour un homme, grâce aux développements technologiques qui pallient toutes sortes de handicaps mais qui faussent le jeu en dissimulant les clivages de temps et d'espace.
Dialogue de sourds entre hommes et femmes du fait que pour les femmes, il n'y a pas d'être, il n'y a que des privilèges dont on profite ou non, qu'il faut savoir mériter en faisant et en disant ce qu'il faut, quand il le faut, avec une bonne dose de pragmatisme.
Et pourtant, en dépit de tout cela, le fossé entre hommes et femmes persiste mais seulement au sommet, dans les accomplissements les plus remarquables. Dès que l'on descend de ces hauteurs, que l'on se cantonne dans une certaine médiocrité, tout redevient possible pour les femmes, à leur portée.
Le langage est souvent source de malentendu et de confusion. Quand une femme parle de puiser en elle-même, il s'agit de l'énergie nécessaire pour obtenir ce qu'elle veut alors que chez l'homme, digne de ce nom, cela signifie exploiter son propre potentiel. En cela, l'homme est foncièrement plus introverti et plus épanoui dans une certaine solitude, et la femme plus extravertie. L'homme a conscience que bien des choses ne s'achètent pas, ne se transmettent pas, n'ont pas de prix : on les a ou non en soi. L'on pourrait dire que l'homme est un aigle qui abat sa proie alors que la femme est un vautour qui s'acharne sur la proie déjà pourrissante.








JHB
24.12.09

L'astrologie et les audio-sciences

par Jacques HalBronn


Comment captons-nous les configurations astrales alors même que nous ne les observons pas? C'est une question que nous avons déjà posée dans ces colonnes. Jusque là nous étions restés dans l'idée que subconsciemment nous les percevions quand même, visuellement. Mais nous voudrions ici envisager une autre hypothèse, non plus visuelle mais auditive, ce qui nous renverrait à la "musique des sphères".
Si l'on compare la vue à l'ouïe, l'on peut dire que l'on peut entendre ce qu'on ne voit pas, ce que l'on ne regarde pas, ce dont on serait même incapable de situer l'emplacement, la source avec précision. La vue, elle, a besoin davantage de se focaliser que l'ouïe.
Prenons le cas d'un CD, nous entendons une musique même si nous ne voyons pas l'orchestre. On peut se passer de la dimension visuelle même si celle-ci est censée exister quelque part.
Il est possible que notre rapport aux astres, au niveau astrologique, soit auditif alors qu'astronomiquement il est visuel.
Si l'on prend les travaux de Gauquelin, l'on pourrait dès lors concevoir que le fœtus capte des sons et qu'il repère certains "accords" qui lui correspondent spécialement et l'entrainent à "naitre". De même, sur le plan cyclique, à une toute autre échelle, nous pourrions également capter des sons annonçant la formation de certaines configurations et a contrario être affectés par l'amenuisement ou la disparition de tels signaux sonores. Notons que dès lors que le visuel n'est pas nécessaire, il importe peu qu'il fasse jour ou nuit.
Il ne serait dès lors plus nécessaire de connaitre l'astronomie pour entendre que telle ou telle configuration se forme. Ce distinguo entre le visuel et l'auditif expliquerait le fossé séparant astronomie et astrologie.
Mais il nous semble assez évident que de telles sonorités ne peuvent se produire que dans un rapport entre deux corps célestes, ce qui exclut toute forme d'astronomie fictive ou virtuelle ou purement mathématique (point vernal, lune noire, nœuds lunaires etc.)
Bien entendu, tout cela suppose que les humains -ou du moins certains d'entre eux car il en faut peu pour que le processus existe et il n'est nullement indispensable qu'il concerne tout le monde - disposent d'un appareil auditif remarquable et encore largement à explorer.
Cela recoupe nos réflexions d'ordre anthropologique sur l'origine du langage: si nous n'avions pas développé une ouïe très fine, nous communiquerions bien plus visuellement, ce qui exigerait de la lumière.
Nous pensons qu'une humanité très peu portée sur le visuel a du exister, relayée et assistée par d'autres êtres animaux vivants plus visuels. Rappelons que le tétramorphe rapproche l'homme (ou la femme?) de l'aigle, du lion et du bœuf.(voir la vision d'Ezéchiel, le Christ de certaines cathédrales, l'arcane "Le Monde", les Quatre Evangélistes, le sphinx etc)
La recherche neurologique pourrait révéler un jour que nos zones auditives - ou du moins chez certains parmi nous - sont activées sous certains configurations.
En attendant, voilà qui devrait préciser les rapports entre astronomie et astrologie. Que l'on puisse prouver que les comportements humains coïncident avec la formation forcément visible de certaines configurations est une chose, que nous captions visuellement celles-ci en est une autre. De même, pour revenir à l'image de l'orchestre, ce n'est pas parce que l'on peut voir le violoniste jouer de son instrument qu'il nous est indispensable de le voir jouer pour l'entendre. On sait d'ailleurs que dans une salle de concert, la visibilité est souvent médiocre et que l'on ne voit pas nécessairement tous les instrumentistes qui interviennent.
Ajoutons que, comme l'avait bien compris Kepler, c'est la configuration entre deux astres qui compte et non la position d'un astre en un secteur (signe, maison), même si l'on peut toujours situer les astres quelque part. L'information de type signe/maison serait avant tout une aide au niveau visuel mais ce qui s'entend, c'est l'intervalle entre deux astres, planète ou étoile.
Concluons donc que c'est la faculté auditive des humains qui devra être étudiée au cours des prochaines décennies et que l'astrologie, en quelque sorte, est une science pilote dans ce domaine des "audio-sciences". La place que joue la musique dans les sociétés humaines n'est certainement pas étrangère à ce phénomène. On retrouve la dialectique astronomie/astrologie, dans le rapport entre l'instrument et l'effet produit. Si les êtres humains ont une faculté de langage exceptionnelle par rapport aux autres "animaux", c'est probablement en raison d'un potentiel auditif très supérieur à celui que l'on imaginait et beaucoup plus subtil.


JHB
25. 12. 09

Corps et Société

par Jacques HalBronn


Nous présenterons ici une thèse anthropologique mettant l'accent sur les rapports entre 4 parties du corps humain et les fondements de toute civilisation. Un tel système a du fonctionner avant l'émergence d'une quelconque technologie externe, c'est à dire non organique.
Nous trouvons d'une part les membres "externes", bras et jambes et de l'autre les membres internes que sont la bouche et le sexe.
Le chef est celui qui sait se servir de ces quatre "zones" : il doit beaucoup circuler pour rassembler et réunir le plus largement possible - c'est le rôle des jambes (marche, mais aussi à cheval) -et il doit montrer qu'il est le plus fort avec ses mains et ses bras (au combat, même sans armes). Parallélement, il doit féconder un certain nombre femmes (polygamie, en ce sens le chef est censé être un homme). Enfin, avec sa bouche, il est celui qui commande, qui se fait entendre mieux que quiconque.
On nous fera remarquer que nous n'avons pas signalé les yeux. Cela tient au fait que dans notre modèle de société originelle, nous ne sommes pas certains que la vue ait pu jouer un rôle central. D'ailleurs, si la vision avait été si développée, le langage "buccal" serait-il apparu ou du moins se serait-il développé à ce point que nous connaissons?
Nous n'excluons pas que, du moins dans un premier temps, l'homme ait recouru à des animaux le complétant au niveau visuel, comme le fait de nos jours un chien d'aveugle. En développant sa vue, l'Homme se serait autonomisé par rapport aux animaux. On pense au chat qui voit même la nuit et qui aurait autrefois joué un rôle au sein d'un monde de non ou de mal voyants. Telle pourrait être la raison d'être de nos animaux de compagnie et plus largement des animaux domestiques. Mais on ne peut exclure que la femme puisse compléter l'homme au niveau visuel (voir notre étude sur "Astrologie et audio-sciences", dans la présente livraison)
Mais les hommes ne contemplaient-ils pas le ciel de leurs yeux? Il se pourrait qu'un tel travail ait été réservé à une caste inférieure, assez proche de l'animal, ce que rappellerait le tétramorphe qui fait figurer aux côtés du lion, de l'aigle et du bœuf l'Homme, ce que nous traduirons plutôt ici par l'Esclave ou éventuellement la Femmes (le sphinx porterait une tête de femme) De même, l'usage d'instruments fabriqués, forgés, aurait été au départ le fait des castes inférieures, à commencer par le scribe, inscrivant la parole, la voix de son maitre, sur quelque papyrus.
L'on devrait ainsi pouvoir estimer la valeur d'un humain selon ces quatre critères, et tester notamment son agilité, sa mobilité. Comme nous l'avons indiqué dans nos travaux sur le processus conjonctionnelle, la faculté de se déplacer dans l'espace, de voyager, de rencontrer des interlocuteurs dispersés est une caractéristique du vrai leader, du rassembleur..
Il est bien difficile, de nos jours, d'envisager une telle structuration mais, alors que l'on passe le film Avatar, il n'est pas interdit de voir dans nos réflexions la représentation d'une civilisation avec laquelle il faudra peut-être un jour renouer et dont nous sommes les héritiers, dans nos gènes.





JHB
23.12.09

De la nécessité de la centralité pour l'Astrologie

par Jacques HalBronn


Si l'on considère le mouvement diurne, l'on note que tous les astres y apparaissent comme se mouvant à vitesse égale, et ce en dépit de différences différence au niveau de leurs révolutions respectives. On a là un exemple remarquable d'une égalité produite par la centralité. Pour qu'il y ait égalité, il faut, paradoxalement, qu'il y ait centralité, c'est à dire une exception à la dite égalité. Cette idée de l'Un contrebalançant le Tout se retrouve dans le christianisme, Jésus étant présenté comme le sauveur de l'Humanité.
En revanche, en ce qui concerne le plan zodiacal, chaque planète a une révolution qui lui est propre. Où est donc la centralité qui imposerait l'unité à un tel ensemble disparate? Serait-ce le soleil qui devrait dominer sur tous les autres astres, leur imposant son cycle zodiacal? N'est ce pas le cas quand on dit de quelqu'un qu'il est né sous tel ou tel signe, dans les horoscopes des journaux.? Mais l'importance accordée au moment de la naissance ne fait pas sens à ce niveau là puisque c'est le domaine du mouvement diurne et de l'ascendant, à un rythme beaucoup plus rapide.
En fait, la révolution annuelle du soleil se trouve placé entre le temps du mouvement diurne et le temps d'une planète comme Saturne, trente fois plus lente, environ, que ne l'est la course apparente du soleil qui est en fait le temps d'une révolution de la Terre autour du dit Soleil. Un autre candidat est la Lune qui présente des chiffres identiques à ceux de Saturne, même s'ils correspondent à des grandeurs différentes.
Il est essentiel qu'une planète prédomine sur toutes les autres, ce qui n'est possible que si elle est la plus lente, englobant la course des autres planètes. Ce qui ne pouvait que revenir à Saturne, dans le monde antique. Maintenant si l'on inclut les transsaturniennes, on aurait du successivement remplacer Saturne par Uranus, Uranus par Neptune et Neptune par Pluton et ainsi de suite. Mais il nous semble aller de soi que le système astrologique s'est stabilisé bien avant la découverte de ces nouvelles planètes. On notera cependant que le recours à la mythologie pour désigner les nouvelles planètes conduit à donner l'illusion d'une continuité, d'une tradition poursuivie et restituée, au point que certains auteurs (comme Léon Lasson, Jean Carteret, Lisa Morpurgo, Olivier Peyrebrune, et nous même dans notre jeunesse (Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers, 1976) et bien d'autres encore, plaident en faveur d'un nombre de planètes correspondant au nombre de signes. Planètes ou dieux? Il y a là une certaine ambigüité ou un certain amalgame (voir Françoise Bitton, " L'Homme dévoilé. Le Zodiaque et la Genèse en miroir, Paris", La Lyre Art et Dialogue, 2001, pp. 71 et seq) : quelle est la part, ici, de l'astronomie (un certain ordre des astres), quelle est celle de la mythologie (rapports entre polythéisme et monothéisme), quelle est, enfin, celle de l'astrologie dans un tel mariage symbolique (voir notre entretien avec F. Bitton, sur la télévision astrologique)?
Le couple Lune-Saturne associe l'astre le plus rapide et l'astre le plus lent du système solaire connu des Anciens en une sorte d'équilibre numérologique. Etranges coïncidences numériques, certes, que celles que nous venons de rappeler comme l'est ce quadrilatère presque parfait constitué des quatre étoiles fixes royales...Il ne saurait bien entendu y avoir de correspondance parfaite puisqu'il s'agit de repères naturels et non de projections mathématiques comme dans le cas du zodiaque tropique.
Sans une telle géométrie céleste "naturelle", peut-être l'astrologie ne serait-elle jamais constituée ou en tout cas aurait-elle pris une autre forme.
Il importe de ne pas se leurrer avec de prétendues unités comme celle du système solaire. Certes, s'agit-il d'un fait astronomique. Mais un tel système n'en organise pas moins un ensemble d'astres, soit une certaine diversité. C'est d'ailleurs le propre de tout centre que de polariser autour de lui des éléments plus ou moins disparates et qui le sont d'autant plus qu'on s'en éloigne. On peut donc être tenté de façon assez paradoxale de justifier la pluralité au nom de la centralité! S'il n'y avait pas pluralité, il n'y aurait d'ailleurs pas centralité, s'il n'y avait pas dispersion, il n'y aurait pas concentration, il n'y aurait pas de cyclicité pour restaurer périodiquement, ne serait-ce que provisoirement- une unicité.
Encore faut-il déterminer un centre autour duquel tout va s'organiser. Dans le cas des sciences humaines, ce centre est évidemment plus arbitrairement fixé que dans celui des sciences physiques, encore que le hasard joue également un rôle appréciable pour ces dernières. Il faudrait réfléchir sur la genèse du système solaire....Quant à la genèse du "système" astrologique, elle est certes fonction d'un certain état de connaissance, à une époque donnée mais la fixation de l'axe central nous semble avoir obéi à un mode de raisonnement assez cohérent, à savoir le choix de la planète dont la révolution englobait toutes les autres révolutions connues alors, à savoir Saturne. En ce sens, l'ensemble du système solaire a pu être défini comme saturnien, sur la base de l'astre connu le plus lent plutôt que comme solaire sur la base de l'astre le plus brillant, la question de l'héliocentrisme ou du géocentrisme étant somme toute assez subsidiaire historiquement. Le dispositif ptoléméen des domiciles (cancer-lion/ capricorne-verseau) -et aussi celui des exaltations (bélier/balance) qui ne figure pas dans la Tétrabible- mettent bien en évidence la polarité luminaires-Saturne. Notons que par la suite, les astrologues s'efforceront de prolonger le dit dispositif en y intégrant successivement, sur un siècle et demi environ - trois planètes trannsaturniennes.
C'est donc bien la définition du centre qui est en jeu : les critères varient. Si l'on opte pour Saturne, c'est la prime au plus long rayon d'action, à celui qui balaie le plus largement. Si l'on opte pour le soleil, c'est la prime à la visibilité la plus forte. Certes, de nos jours, nous voyons les choses autrement mais il serait tout à fait anachronique de plaquer sur l'astrologie, produit de l'Histoire de l'Humanité, des données qui furent longtemps inaccessibles. Ce serait traiter bien cavalièrement le récepteur que de croire que dès qu'un nouvel émetteur est mis en évidence, il faudrait reconsidérer immédiatement les influences subies par le dit récepteur. Pour notre part, il faut des conditions bien spécifiques pour que le récepteur puisse se reprogrammer afin de capter de nouveaux signaux. S'il n'y a pas conscience de l'émetteur, il n'y a pas réception, surtout si l'on ajoute qu'un signal astrologique est une combinatoire et qu'un même astre peut relever, dans l'absolu, d'un nombre illimité de combinatoires. Qu'est ce qu'Uranus ou Pluton, en astrologie, si l'on ne précise pas à quelle configuration l'on se réfère? Certes, l'astrologie, en se zodiacalisant, semble devoir supposer une combinatoire planète/signe zodiacal, avec 12 cas de figure pour chaque planète. Le Zodiaque astrologique apparait, de ce point de vue, comme un système global recouvrant, en continu, l'ensemble des possibles, puisque l'on passe automatiquement d'un signe dans un autre.(d'où les propos actuels, par exemple, sur l'entrée de Pluton en capricorne). Tout se passe comme si la "configuration" que nous évoquions plus haut était désormais celle de la planète et de l'un des 12 signes, successivement. Telle serait en effet la sémiotique astrologique actuelle.
Or, nous avons mis en garde contre une telle zodiacalisation venant remplacer le référentiel stellaire. Dans un cas nous avons une sémiologie "pleine", comme celle que nous venons de décrire sur la base d'une zodiacalisation et dans l'autre une sémiologie "ponctuelle", où les configurations sont l'exception et où la règle est l'absence de combinatoire.
Débat donc dramatique entre une astrologie "pleine", celle du thème astral pour chacun, d'un cosmos jamais en vacances, qui travaille pour l'Humanité 24h/24, 7 j /7, celle du zodiaque qui est un plan combinatoire ininterrompu et entre une astrologie "ponctuelle", celle du cycle central ponctué par un quartet d'étoiles fixes et ne concernant que des récepteurs triés sur le volet et privilégiés, agissant à des moments espacés.
Comment pourrait-on oublier que l'astronomie, en dépit du nombre de planètes du système solaire, nous rappelle que si nous voyons les planètes, c'est parce qu'elles reflètent la lumière du soleil, que sans le soleil ces planètes ne seraient pas ensemble. De même, dès que le soleil se couche, les activités humaines tendent à se ralentir dans la zone touchée. L'idée de l'astrologie fut, selon nous, d'instaurer un nouveau soleil - en l'occurrence Saturne, l'astre qui chapeaute les autres, y compris le soleil - dont le rayonnement ne serait pas physique mais psychique.

JHB
21. 12. 09

Les deux astrologies et les deux axes

par Jacques HalBronn

La dualité domiciles/exaltations s'articule sur les axes équinoxiaux et solsticiaux du fait de la position des luminaires. Les exaltations seraient équinoxiales et les domiciles solsticiaux. Nous dirons que les unes sont "horizontales" et les autres "verticaux". Il convient de rapprocher ce système axial d'un autre, lié au mouvement diurne, en gros le zénith et le nadir (ou le MC et le FC) correspondant à l'axe solsticial tandis que l'horizon (Ascendant/Descendant) serait à rapprocher de l'équinoxe.
Toutefois, des différences importantes sont à observer entre ces deux systèmes. Au niveau du mouvement diurne, c'est l'horizon qui est le plus évident à appréhender alors qu'à celui du processus saisonnier, c'est le solstice.
Certes, d'un seul point de vue formel, les deux systèmes semblent superposables mais si l'on introduit un critère visuel et sensoriel-si l'on raisonne d'un point de vue anthropologique, il n'en est rien. Les humains perçoivent ce qui se lève et ce qui se couche (le Levant et le couchant, l'Orient et l'Occident) et beaucoup moins les notions de culmination et -encore moins- d'anti-culmination (invisible). En revanche, les notions d'Eté et d'Hiver sont bien plus prégnantes que celle de Printemps et d'Automne qui restent assez floues ponctuellement.
C'est pourquoi l'on se demandera si le dispositif des exaltations n'est pas à réserver aux positions en maisons et celui des domiciles aux positions en signes. Car pourquoi deux dispositifs pour les positions en signes?
On nous objectera que s'il en avait été ainsi les exaltations seraient mises en relation avec les maisons et non avec les signes....Mais l'on ne peut exclure que les maisons aient été associées symboliquement aux signes et que chaque maison porte le nom d'un signe. D'ailleurs, de nos jours, la correspondance signe/maison est des plus courantes.(maison II/ Taureau, maison III, Gémeaux et ainsi de suite)/
Le cas du bélier est intéressant à ce propos. Autant la correspondance avec l'équinoxe de printemps nous semble insatisfaisante, étant donné le caractère double de l'équinoxe (équilibre jour-nuit), autant cela nous parle au niveau du mouvement diurne, à commencer par le lever du soleil. On a dit que les luminaires étaient exaltés dans les deux premiers signes bélier/taureau.
Ne pourrait-on admettre que la typologie zodiacale ait été marquée, à un certain stade, par une telle correspondance avec le mouvement diurne tant les correspondances avec les axes équinoxiaux et solsticiaux se révèlent souvent décevantes. Rappelons que le zodiaque marque aussi le processus des signes ascendants qui est lié au mouvement diurne.
Quant au soleil, lui-même, sa présence est évidemment plus tangible au niveau de la journée qu'à celui des saisons. Si la centralité du soleil a pu être ignorée au regard des révolutions astrales voire du cycle saisonnier, elle n'a jamais pu être contestée en ce qui concerne le mouvement diurne, la tombée de la nuit étant un marqueur de temps essentiel pour le judaïsme, par exemple. D'ailleurs quand on parle d'un commencement ou d'une fin, l'on se sert plus volontiers d'images liées au mouvement diurne : aube (de l'humanité)/crépuscule (des dieux) -ascension/déclin - qu'à des images saisonnières équinoxiales comme printemps/automne, qui sont des saisons d'attente, de transition bien plutôt que de début et d'aboutissement.
Les travaux de Gauquelin ont consacré les contours d'une astrologie "horizontale", articulées sur l'horizon de naissance alors qu'en astrologie mondiale, c'est un axe conjonction/disjonction qui se doit de prédominer, et qui correspond à la dialectique Solstice d'Eté/ solstice d'Hiver, la dynamique conjonctionnelle commençant symboliquement au solstice d'Eté, quand le jour commence à diminuer. Or, pour nous, la nuit est la conjonction, le lieu où toutes les différences s'estompent et où les apparences sont de moins en moins perceptibles et font de moins en moins écran avec l'être.
Nous pensons que le bélier est un des maillons faibles de l'astropsychologie. Si le bélier est le bélier parce qu'il correspond au début du printemps, force est de constater que ce moment est marqué par le flou, l'indécision, le syndrome de la chauve-souris, mi figue, mi raisin, à l'image de la demi-lune dont on ne sait jamais, au premier abord, si elle est ascendante ou descendante: quelle ambigüité, mot dont l'étymologie recoupe celle d'équinoxe. Les quelques bourgeons dont on fait un tel plat ne font que renforcer cette impression d'indéfinissable: ce n'est plus tout à fait l'hiver mais on est encore bien loin de l'Eté, c'est un 'mi-point", un compromis! Alors, il est des astrologues qui voyant que la thèse saisonnière est intenable se raccrochent à Mars. Le bélier serait martien - et de surcroit signe de feu - non pas parce que printanier mais du fait de Mars sa planète/ son dieu et d'ailleurs ne correspond-il pas, en son commencement, au mois de Mars, planète ou dieu? Mais dans ce cas, l'astrologie n'aurait plus grand chose à voir avec une quelconque vérité universelle, "naturelle"? Quels sont les fondements, demandent d'ailleurs, à juste titre, les astrologues conditionalistes, d'une telle distribution? On sort là de l'astrologie scientifique pour entrer dans une astronomie fictive qui positionne Mars (dieu ou planète) en bélier, Vénus (déesse ou planète) en Taureau et ainsi de suite, sur la course du soleil ou de la lune, de façon à moduler le parcours des luminaires, au cours de l'année ou au cours du mois.





JHB
27. 12. 09

L'innovation en astrologie

par Jacques HalBronn

Il semble que ceux qui se donnèrent pour tâche de réformer l'astrologie tout au long du XXe siècle, de Choisnard à Néroman, d'André Barbault à Jean-Pierre Nicola, de Michel Gauquelin à Jacques Dorsan aient bâti sur du sable, c'est à dire sans s'assurer de la solidité des fondations ou si l'on préfère sans repenser les dites fondations. Ils ont donc ainsi plus réformé que révolutionné - dans tous les sens du terme- l'Astrologie.
Car quand on ne repense pas un domaine de fond en comble, on risque fort de préserver, de perpétuer des notions secondaires et qui n'étaient et ne sont défendables qu'à titre temporaire ou annexe. Comment discerner entre l'essentiel et le secondaire, c'est peut-être là une des facultés les plus précieuses et donc les plus rares de l'esprit humain...
Certes, il est des choses à conserver mais encore faut-il cerner le noyau dur de l'astrologie, sans brûler les étapes. Il est conseillé de commencer par le commencement et de ne progresser que pas à pas. Le principe sur lequel on peut dire que l'astrologie se constitua - et il ne s'agit nullement ici d'entendre ce qu'elle est devenue jusqu'à nos jours - ne confondons pas histoire et métaphysique (au sens kantien du terme)!- c'est l'idée d'une (mise en) conformité de l'homme avec certains signes célestes. Mais immédiatement, un problème se pose : est-ce que ces signes sont le fait des hommes ou sont-ils déjà dans la "nature" des astres?
Nous avons déjà expliqué, dans d'autres textes de ce journal de bord, que l'important, ce ne sont pas les astres mais leurs combinatoires, ce qu'avait fort bien compris Johannes Kepler, à la fin du XVIe siècle, en privilégiant les aspects sur tout le reste de la tradition astrologique. Or, force est de constater qu'un chercheur comme J. P. Nicola aura dépensé, assez vainement, énormément de temps et d'énergie à repréciser le sens de chaque planète, de chaque signe, de chaque maison, n'accordant, somme toute aux aspects, que la portion congrue. Nous ferons remarquer que si le nombre des astres est limité, ce qui peut encourager la gageure d'en maitriser les significations, celui des combinatoires est illimité, surtout si l'on intègre les étoiles fixes, dans la mesure où l'on peut inventer autant d'aspects que l'on veut - et Kepler ne s'en est pas privé- ce qui a, au moins, comme avantage de devoir renoncer d'entrée de jeu à en maîtriser les cas de figure. On en arrive ainsi à l'idée que les hommes ont été ceux qui décidèrent des configurations par rapport auxquelles ils se conformeraient afin de fonder leurs lois sur l'ordre cosmique mais un ordre en réalité aménagé à leur guise, selon leurs besoins et selon leurs moyens et à partir de là il importe de déterminer en quoi a pu consister un tel aménagement, en évitant tout anachronisme comme celui consistant à intégrer les planètes transsaturniennes ou à évacuer les étoiles fixes, au nom de la modernité scientifique actuelle, piège que n'a pas non plus su éviter J. P. Nicola.
Une fois ces fondements établis (niveau 1 de NOA), le reste devra être considéré avec la plus grande circonspection. Une fois le cycle central déterminé, la façon dont il sera découpé, balisé sera en effet considérée comme un épiphénomène, par delà les grands axes qui ne sauraient aller au delà du 2 et du 4. Tout passage au 12, en particulier, ne saurait être que contingent (niveau 2 de NOA), ce qui ne signifie pas qu'il soit inutile mais qu'il puisse être laissé à la liberté de chaque astrologue. C'est empiéter sur le niveau 2 de NOA que de tenter de le cristalliser comme si l'on était au niveau 1 de NOA.
Car la frontière qui passe entre NOA 1 et NOA 2 est majeure, sur le plan épistémologique. L'astrologie n'est scientifiquement défendable qu'au niveau 1 de NOA. Vouloir faire passer dans le cadre de NOA 1 des facteurs appartenant à des niveaux inférieurs, est tout à fait dommageable. Or, c'est une telle confusion entre les divers niveaux de NOA qui aura plombé l'image de l'astrologie tout au long du siècle passé.
Quid des résultats Gauquelin? Ceux-ci doivent être examinés avec la plus grande attention car chacun tente de les récupérer pour sa chapelle. D'aucuns y voient évidemment la "preuve" que le thème natal est un objet pertinent puisque la date et le lieu de naissance sont à la base de la statistique gauquelinienne, oubliant en passant que cela ne concerne pas les positions planétaires en signes. D'autres - ou les mêmes, sont convaincus que Gauquelin a prouvé que chaque planète avait un rôle à jouer, et ce faisant négligeant le fait que ni Mercure, ni le Soleil, ni les transsaturniennes ne figurent dans les résultats positifs de Gauquelin. Nous avons rencontré le même problème dans le champ nostradamique avec les Prophéties (1556) d'un certain Antoine Couillard qui auraient "prouvé" la parution de la Préface de Nostradamus à son fils César (1555) et des premières Centuries alors qu'elles ne faisaient que recouper que certains points d'un texte qui servira ultérieurement à forger un faux texte adressé au dit César.(voir nos Etudes nostradamiennes). Or, pour nous, la leçon que nous tirons des résultats Gauquelin, c'est précisément qu'un choix a été opéré, ne retenant que cinq des sept "planètes" (luminaires compris), parce que Mercure et Soleil faisaient double emploi avec Vénus, ayant un parcours géocentrique d'un an environ, les uns comme les autres.
Faut-il également insister sur le fait qu'au sommet, les choses doivent être de la plus grande simplicité : des signes et des significations minimaux, en niveau 1 sur lesquels il sera loisible de broder en niveau 2 et plus. Mais scientifiquement, l'astrologie n'a que faire des broderies tout comme un architecte se moque éperdument de ce que chaque occupant de son immeuble fera de son intérieur. Au contraire, ce sera à lui de ménager un maximum de liberté au sein d'une seule et même structure.
En dépit de Gauquelin, le thème natal n'aura pas été éradiqué du niveau 1 de la pensée astrologique même chez les auteurs les plus d'avant garde, hormis au sein des activités sur lesquelles nous avons personnellement prise. Ce qui est le plus gênant, en réalité, n'est pas tant que des astrologues s'ingénient à imaginer toutes sortes de variations, à concevoir diverses fioritures mais que ceux-ci prétendent se situer au niveau 1. De la même façon que les astrologues de niveau 1 doivent alimenter ceux de niveau 2, de même ceux de niveau 2 peuvent achalander ceux de niveau 3. Mais force est de constater qu'actuellement la pyramide de la profession astrologique est une pyramide écrasée et elle l'a été notamment du fait que la plupart des astrologues ont été contraints, pour des raisons alimentaires (ce fut d'ailleurs le cas de Kepler) d'œuvrer à des niveaux inférieurs de NOA. On nous objectera que cela n'est pas si grave que cela du moment que cela leur aura permis de conduire à bien leurs recherches fondamentales. Mais l'on sait à quel point une théorie qui se "vérifie" au niveau 4 tend à se cristalliser si l'on ne fait pas suffisamment la part des choses et si l'on ne garde pas à l'esprit une stratification de type NOA. Bien pis, le chercheur de niveau 1 risque fort d'être tenté d'imposer son point de vue à des niveaux inférieurs alors que la seule unanimité doit se situer au niveau 1. En descendant dans l'arène de niveau 2 et plus, le chercheur de niveau 1 déroge et abuse tout comme le praticien de niveau 4 qui tenterait de placer son travail de consultation comme relevant du niveau 1! Il y a là confusion des genres, ce qui est pour le moins paradoxal pour un milieu comme celui des astrologues qui est tout de même censé respecter un certain ordre spatio-temporel et une certaine dualité.
Quel avenir pour l'astrologie et quelle place que celle de l'astrologie dans l'avenir de l'Humanité? Nous pensons qu'il faut absolument éviter de s'en tenir à l'astrologie "existante", celle que le public connait ou croit connaitre mais bien de considérer l'astrologie telle qu'elle se développe dans des cercles parfois très restreints. Et celui qui veut prévoir avec pertinence ne saurait se permettre d'ignorer ce qui se trame dans de tels cercles tant il est vrai que le futur est déjà en germe au sein d'une certaine élite, comme dans tous les domaines. Va-t-on étudier l'avenir de la physique dans les manuels scolaires et encore moins dans l'idée que le public s'en fait, du fait de vagues réminiscences ou d'informations glanées au petit bonheur la chance?




JHB
20.12.09

Les trois pôles de la "vérité" astrologique

par Jacques HalBronn

Les astrologues se partagent, grosso modo, en trois tendances si l'on se place sous l'angle de la validation de l'Astrologie. Certains mettent en avant les "résultats" obtenus, cas après cas, d'autres s'appuient sur des statistiques, d'autres encore exigent que l'astrologie ait des fondements compatibles avec ceux généralement admis sur le plan universitaire, ce qui englobe un très grand nombre de disciplines partageant les mêmes valeurs, ce qui tend à unifier un tel ensemble (d'où le mot Université)
Le premier groupe tend à s'en tenir à la seule astrologie, sans nécessairement chercher à ménager des passerelles avec d'autres savoirs, si ce n'est par le truchement du client, pris à témoin, censé incarner, en quelque sorte, le point de vue extra-astrologique. Il importe assez peu aux membres du premier groupe que le savoir astrologique ne donne pas satisfaction à tel ou tel représentant d'autres savoirs. Cet astrologue là préfère s'en tenir au verdict de l'homme de la rue, puisque l'astrologie accorde à tout un chacun voix au chapitre, chacun ayant droit à un thème astral.
Le deuxième groupe va chercher à regrouper des personnes présentant certains points communs, par exemple sur le plan socioprofessionnel (par ex. Marie-Noëlle Baudron, sur le monde de la mode, lors d'une conférence donnée à l'association Source, non enregistrée). Il ne s'agit, comme dans le cas précédent, de trouver un accord entre ce que dit l'astrologue et le ressenti du client mais de rechercher des convergences entre les thèmes de l'ensemble ainsi constitué.
Le troisième groupe s'efforce de désenclaver l'Astrologie, refusant de lui conférer des bases qui ne seraient pas communes avec d'autres savoirs. Le principe de causalité, notamment, devrait remettre en question l'idée d'une astrologie pour tous. Tout indique que le rapport entre hommes et astres, s'il existe, ne peut concerner, dans un premier temps, qu'une infime minorité d'humains ainsi qu'une infime quantité de configurations cosmiques. L'astrologie aura incontestablement, au cours des siècles, connu une très forte inflation qui aura considérablement étendu son champ d'action et complexifié ses modèles. Mais cela n'a rien de "naturel" et c'est précisément le retour du refoulé qui aura généré l'astrologie contemporaine qui est en fait marquée par une pré-astrologie, donc par une régression, notamment en phase de disjonction.


JHB
19. 12.09