samedi 23 janvier 2010

De l'art de choisir des fruits et des astres

par Jacques HalBronn

Notre civilisation tend à mépriser ceux qui se content de choisir au lieu de transformer. Un plat mijoté, un beau gâteau seront plus prisés qu'un beau fruit, qu'une belle viande que l'on servirait tels quels sans préparation. Comment expliquer un tel phénomène et faut-il continuer à ignorer l'importance de faire des choix sans porter atteinte au "produit", sans le faire passer par l'athanor d'une alchimie?
Certes, on nous répondra probablement qu'il ne faut pas être grand clerc pour choisir un beau fruit et qu'il serait mal vu de servir une simple corbeille de fruits à des invités. Or, savoir bien choisir des fruits est un art et il n'est pas question de ne pas opérer un tri pour se garder des fruits qui ne sont pas murs et de ceux qui le sont trop.
Il est vrai plus pratique, peut-être, de prendre tous les fruits indistinctement -même ceux qui sont abimés, et de les traiter de façon à ce que l'on en tire la plus grande quantité de nourriture ou/et de boisson, sous forme de jus, d'alcools, de confitures, de fruits au sirop, de gâteaux, etc. Pourtant, le fait d'améliorer un fruit, par la façon de le cultiver, n'est-il pas à la base même de l'agriculture? Au fond, il y a un antagonisme entre cultivateurs et cuisiniers quand ceux-ci négligent l'importance du produit pour développer tout un système de sauces, d'ingrédients....à commencer par le sel et le sucre. Les manques, les carences ne génèrent-ils pas du progrès? Inversement, si tout était parfait et le restait, il n'y aurait pas de progrès au sens où on l'entend généralement...Mais il faut savoir que le progrès n'est souvent qu'un cache-misère voire un faux semblant.
Si l'on transpose cette problématique du choix et du tri, au niveau de l'astrologie, n'en devrait-il pas être de même? Les astrologues qui étaient chargés de déterminer la planète qui serait la plus appropriée pour marquer l'humanité de son cycle, se devaient d'élire une temporalité qui ne soit ni trop brève, ni trop longue, tout comme un fruit ne doit être ni trop vert, ni trop mûr.
Mais par la suite des astrologues préférèrent ne pas avoir à opérer de choix et tout accepter, en vrac, c'est ce qui donna le thème natal notamment lequel est capable d'accueillir un nombre illimité de facteurs, en y ajoutant toutes sortes de compléments, d'accompagnements, de dérivations purement mathématiques et ne correspondant à aucune réalité physique.


JHB
27. 12. 09

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