samedi 23 janvier 2010

Les perturbations de l'effet astrologique

par Jacques HalBronn

Au niveau de la formation de futurs astrologues, il nous semble indispensable de lister les facteurs de perturbation, de distorsion du phénomène astrologique.
Un cas souvent évoqué est celui des accouchements provoqués, pratique qui viendrait gravement fausser le processus normal de relation entre le fœtus et l'état du ciel (probablement capté par voie auditive, cf. notre texte L'astrologie et les audio-sciences, dans le JBA). Il s'agit là de l'intervention de produits chimiques sans parler des césariennes, réalisées avec des instruments contendants.
Mais la liste n'est pas close : les diverses invention et innovations techniques contribuent sérieusement à fausser les perspectives. Nous allons nous en expliquer.
Prenons le cas d'un chanteur qui interprète un morceau un certain soir. Si on met son travail sur un disque (CD) et qu'on le passe en boucle, par exemple, sur une radio, l'on crée une illusion de présence voire de permanence. S'il a des assistants qui le remplacent, mus par un certain mimétisme idem. Tout cela occulte le relief temporel mais aussi confère à certaines personnes des talents empruntés. C'est dire que l'astrologie est mise à mal avec tous ces leurres.
A contrario, dans une société ne recourant à aucune forme de technique instrumentale, qu'elle soit primitive ou hypersophistiquée, le fait astrologique pourra être observé dans toute son authenticité.
Il en est de même dans une société qui s'invente des temporalités comme c'est le cas pour un calendrier électoral, générant ainsi des événements factices qui peuvent aussi risquer de fausser les perspectives et les échéances.
Au regard de la recherche astrologique, voilà autant de paramètres à considérer venant sensiblement compliquer la tâche de l'astrologue lequel risque fort de se perdre face à autant de distorsions. Comme il est triste de voir le dit astrologue se disposer à mettre son astrologie pour légitimer, justifier toutes sortes de faux semblants!
Que vaut même l'astropsychologie, quand les gens portent des masques et se font passer pour ce qu'ils ne sont pas?
Que vaut la prévision astrologique quand l'on triche avec les véritables durées de nos activités en les prolongeant artificiellement, quand on génère des effervescences sociales - les primaires, les campagnes - par le jeu d'un calendrier électoral figé et qui varie- sauf dans le cas des élections européennes - d'un Etat à l'autre?
Dès lors, la capacité d'étonnement ne peut que décliner, du fait d'un certain nivellement des différences entre les gens et d'un encombrement des échéances de tous ordres. A partir de là, la doctrine astrologique moderne avait deux options: soit se complexifier - en "enrichissant" son modèle (notamment en inventant le thème natal et tout ce qui se greffe dessus) pour être en phase avec une réalité sociale de plus en plus alambiquée, soit de se tenir à distance en mettant en évidence l'apport proprement astrologique. La première option l'aura largement emporté au XXe siècle. Pour notre part, sans aller jusqu'à nier l'intérêt, en aval, de la dite option (niveaux 2 et plus du NOA), nous pensons que la seconde option est vitale pour le statut épistémologique de l'astrologie au XXIe siècle (niveau 1 du NOA).
Certains astrologues, comme Dane Rudhyar, semblent avoir été conscients du rôle de recentrage de l'astrologie mais ils n'ont pas compris que l'astrologie, telle qu'ils la pratiquaient, devait être préalablement sensiblement élaguée. Autrement dit, le ver était déjà dans le fruit ou le bug dans le programme. Il fallait donc repérer le "virus" avant de se lancer dans de nouvelles applications, faute de quoi la solution pourrait devenir le problème.
Tout le monde est plus ou moins conscient qu'il y a des points à réviser mais les diagnostics ne convergent pas. Notre position est probablement l'une des plus radicales parmi les astrologues et milite en faveur d'un modèle de base extrêmement simple, tous les ajouts jugés ultérieurs étant considérés comme subalternes et accessoires, relevant d'une approche plus palliative que normative.
On aura compris qu'il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et commencer par faire le ménage au niveau de l'astrologie elle-même avant de s'en servir comme de référence pour faire la part de ce qui relève du déterminisme astral et ce qui n'en relève pas. Selon nous, dans l'état actuel des choses, on est très loin du compte et on a sauté les étapes, à commencer par un audit tenant compte des perturbations subies par le modèle astrologique initial, qui sont considérables.
La plupart des réformes proposées de l'astrologie nous apparaissent donc comme tout à fait insuffisantes et superficielles, du fait qu'elles se moulent sur un système déjà très atteint par les dites perturbations tant au niveau du fonctionnement social qu'aux outils qui se sont mis en conformité, en quelque sorte, avec le dit fonctionnement, ce qui est justement et malheureusement le cas de la "tradition" astrologique, même sous les formes repensées par des auteurs comme Néroman, Rudhyar ou Nicola.
Bien souvent, le mot Astrologie est employé d'une façon excessivement floue, soit il renvoie à un corpus/canon syncrétique qui a pour lui une certaine antiquité soit à une abstraction sur laquelle on projette toutes sortes d'attentes sans se demander comment elle se concrétise.



JHB
28. 12. 09

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