samedi 23 janvier 2010

L'astrologie et les audio-sciences

par Jacques HalBronn


Comment captons-nous les configurations astrales alors même que nous ne les observons pas? C'est une question que nous avons déjà posée dans ces colonnes. Jusque là nous étions restés dans l'idée que subconsciemment nous les percevions quand même, visuellement. Mais nous voudrions ici envisager une autre hypothèse, non plus visuelle mais auditive, ce qui nous renverrait à la "musique des sphères".
Si l'on compare la vue à l'ouïe, l'on peut dire que l'on peut entendre ce qu'on ne voit pas, ce que l'on ne regarde pas, ce dont on serait même incapable de situer l'emplacement, la source avec précision. La vue, elle, a besoin davantage de se focaliser que l'ouïe.
Prenons le cas d'un CD, nous entendons une musique même si nous ne voyons pas l'orchestre. On peut se passer de la dimension visuelle même si celle-ci est censée exister quelque part.
Il est possible que notre rapport aux astres, au niveau astrologique, soit auditif alors qu'astronomiquement il est visuel.
Si l'on prend les travaux de Gauquelin, l'on pourrait dès lors concevoir que le fœtus capte des sons et qu'il repère certains "accords" qui lui correspondent spécialement et l'entrainent à "naitre". De même, sur le plan cyclique, à une toute autre échelle, nous pourrions également capter des sons annonçant la formation de certaines configurations et a contrario être affectés par l'amenuisement ou la disparition de tels signaux sonores. Notons que dès lors que le visuel n'est pas nécessaire, il importe peu qu'il fasse jour ou nuit.
Il ne serait dès lors plus nécessaire de connaitre l'astronomie pour entendre que telle ou telle configuration se forme. Ce distinguo entre le visuel et l'auditif expliquerait le fossé séparant astronomie et astrologie.
Mais il nous semble assez évident que de telles sonorités ne peuvent se produire que dans un rapport entre deux corps célestes, ce qui exclut toute forme d'astronomie fictive ou virtuelle ou purement mathématique (point vernal, lune noire, nœuds lunaires etc.)
Bien entendu, tout cela suppose que les humains -ou du moins certains d'entre eux car il en faut peu pour que le processus existe et il n'est nullement indispensable qu'il concerne tout le monde - disposent d'un appareil auditif remarquable et encore largement à explorer.
Cela recoupe nos réflexions d'ordre anthropologique sur l'origine du langage: si nous n'avions pas développé une ouïe très fine, nous communiquerions bien plus visuellement, ce qui exigerait de la lumière.
Nous pensons qu'une humanité très peu portée sur le visuel a du exister, relayée et assistée par d'autres êtres animaux vivants plus visuels. Rappelons que le tétramorphe rapproche l'homme (ou la femme?) de l'aigle, du lion et du bœuf.(voir la vision d'Ezéchiel, le Christ de certaines cathédrales, l'arcane "Le Monde", les Quatre Evangélistes, le sphinx etc)
La recherche neurologique pourrait révéler un jour que nos zones auditives - ou du moins chez certains parmi nous - sont activées sous certains configurations.
En attendant, voilà qui devrait préciser les rapports entre astronomie et astrologie. Que l'on puisse prouver que les comportements humains coïncident avec la formation forcément visible de certaines configurations est une chose, que nous captions visuellement celles-ci en est une autre. De même, pour revenir à l'image de l'orchestre, ce n'est pas parce que l'on peut voir le violoniste jouer de son instrument qu'il nous est indispensable de le voir jouer pour l'entendre. On sait d'ailleurs que dans une salle de concert, la visibilité est souvent médiocre et que l'on ne voit pas nécessairement tous les instrumentistes qui interviennent.
Ajoutons que, comme l'avait bien compris Kepler, c'est la configuration entre deux astres qui compte et non la position d'un astre en un secteur (signe, maison), même si l'on peut toujours situer les astres quelque part. L'information de type signe/maison serait avant tout une aide au niveau visuel mais ce qui s'entend, c'est l'intervalle entre deux astres, planète ou étoile.
Concluons donc que c'est la faculté auditive des humains qui devra être étudiée au cours des prochaines décennies et que l'astrologie, en quelque sorte, est une science pilote dans ce domaine des "audio-sciences". La place que joue la musique dans les sociétés humaines n'est certainement pas étrangère à ce phénomène. On retrouve la dialectique astronomie/astrologie, dans le rapport entre l'instrument et l'effet produit. Si les êtres humains ont une faculté de langage exceptionnelle par rapport aux autres "animaux", c'est probablement en raison d'un potentiel auditif très supérieur à celui que l'on imaginait et beaucoup plus subtil.


JHB
25. 12. 09

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