mardi 1 juin 2010

La notion de configuration en Astrologie

par Jacques HalBronn


Comme nous l’avons souligné, à diverses reprises, l'astrologie configurationnelle sera probablement le positionnement qui s'imposera au cours des quinze prochaines années de ce XXIe siècle.
Certes, le XXe siècle avait-il accordé quelque importance aux relations des planètes entre elles, que ce soit dans le thème natal ou en astrologie mondiale, mais sans développer une philosophie adéquate. Car configuration rime avec convention et toute configuration relève et implique un certain arbitraire auquel l'on se tient. Or, l'astrologie du XXe siècle se développa dans d'autres directions: soit physique, soit symbolique. Nous rompons, pour notre part, avec une telle épistémologie que l'on pourrait qualifier de transcendantale, c'est à dire qui ne passe par l'homme ou qui concède à celui-ci la tache d'un découvreur et d'un exécutant et non celle d'un concepteur et d'un législateur, comme dans notre approche.
La démarche qui est la notre rappelle que le nombre de configurations est littéralement infini sauf à accorder à certaines aspects une réalité intrinsèque qui reste très problématique, quand bien même pourrait-on prouver que l'être humain tend à structurer le monde de telle ou telle façon, selon telle ou telle angularité, tel ou tel structure géométrique (ce qui semble être la position de J. P. Nicola).
L'Astrologie contemporaine, depuis la fin du XIXe siècle semble avoir voulu "déshumaniser" l'astrologie, non pas certes en affirmant que les astres n'agissent pas sur les hommes mais en laissant entendre que les hommes n'agissent pas sur les astres, non pas certes en en modifiant le cours mais en enrichissant leur signification grâce à ce que les hommes projettent sur eux.
Alors que la plupart des astrologues renvoient l'origine du fait astrologique, en tant que tel, à la nuit des temps, nous l'inscrivons, quant à nous, dans une historicité relativement récente non pas seulement en tant qu'objet d'étude mais en tant qu'objet tout court. Autrement dit, le rapport que pose l'astrologie entre les hommes et les astres n'a pas toujours existé et sa genèse fait partie du cahier de charges de l'historien de l'Astrologie.
C'est ainsi, d'ailleurs, que nous n'enfermons pas l'astrologie dans le seul système solaire, mais que nous proposons une dialectique entre le système solaire et des facteurs qui lui sont extérieurs, comme les étoiles fixes. Pour nous, la configuration est constituée par les relations qui sont posées entre ces deux plans, ces deux ensembles que sont le système solaire d'une part et le "firmament" stellaire de l'autre, ce qui est un "postulat" totalement étranger à l'astrologie du XXe siècle mais qui rejoint évidemment l'astrologie sidéra liste, des constellations et plus largement le Zodiaque dont les tropicalistes tentent de démontrer qu'il ne relève en rien du monde stellaire. Or, si symboliquement et analogiquement, le zodiaque doit sa structure aux saisons et aux configurations soli-lunaires, il n'en est pas moins vrai qu'il a été projeté sur le plan stellaire à une époque très ancienne pour précisément baliser le cours des planètes au moyen des étoiles.
A partir du moment où l'on admet qu'une configuration astrologique est la base et le résultat d'une convention, il importe peu de toute façon que les facteurs ainsi reliés fassent réellement partie d'un ensemble d'un seul tenant..D'ailleurs, l'on peut se demander si le thème natal n'est pas une réunion arbitraire de facteurs divers, à commencer par l'intrication entre signes et maisons, si ce n'est par analogie. La seule condition est que la configuration en question puisse être observée et décrite, reproduite sur un support, ce qui est le cas des configurations planétaro-stellaires dont il s'agit ici et qui sont visibles à l'œil nu, du moins jusqu'à Saturne et de fait nous ne nous intéressons pas aux planètes transsaturniennes.
. .D'aucuns (comme Patrice Guinard) nous font remarquer que lorsque nous parlons d'une conjonction entre telle planète et telle étoile fixe comme s'il était indispensable qu'il y ait réellement conjonction et comme s'il fallait déterminer à partir de quel niveau et jusqu'à quel niveau il pouvait être parlé de conjonction. Il est clair que pour nous, l'idée d'une conjonction planète-étoile ne relève aucunement de la physique et d'ailleurs aucune conjonction n'est autre chose qu'un effet de perspective à l'instar d'une constellation. Mais ce qui importe, c'est avant tout que la dite conjonction soit repérable par l'œil humain et par l'intelligence humaine. Dès lors, qui peut affirmer que telle configuration n'est pas repérable parce que les deux corps considérés seraient par trop distants, en latitude? Vieux débat, déjà soulevé (avec les plexus), dans les années trente du siècle dernier par Dom Nécroman(Néroman alias Maurice Rougie, ingénieur des mines). que celui qui refuserait une conjonction uniquement longitudinale! D'ailleurs, dans ce cas, que dire des autres aspects, de l'opposition ou du carré par exemple, qui ne relèvent plus d'une quelconque conjonction, que dire de la syzygie qui assimile conjonction et opposition, parce que dans les deux cas il y a alignement? Pour nous, en effet, la configuration est plus un alignement qu'une conjonction stricto sensu, le terme conjonction est ici purement conventionnel et terminologique.
Le point sur lequel nous voudrions insister, c'est sur la solution de continuité entre astronomie et astrologie, notamment au niveau du symbolisme. Certains ont tenté de fonder le dit symbolisme sur des données physiques. On pense à J. P. Nicola qui reformule tant les signes du zodiaque que les significations planétaires sans s'appuyer sur les noms utilisés. Mais pour nous, une telle démarche n'est guère envisageable d'autant que le dit symbolisme ne constitue aucunement un ensemble pertinent et cohérent, ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il ne soit recevable en tant que tradition entérinée par une longue habitude. (Voir notre "Eloge de l'erreur", in collectif (avec Alain Kieser et Anne Rose), Paris, Ed. Le Lierre et le Coudrier, 1990), l'erreur n'est pas rédhibitoire, pas plus que l'ignorance de certaines données et en cela nous ne suivrons pas ces astrologues qui entendent compléter l'astrologie par des apports d'information nouveaux..







JHB
17. 03.10

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