par Jacques HalBronn
Le 23 avril, une journée est organisée par nos soins à Rennes, sur le thème "la cuisine astrologique du ciel" et il est vrai que le mot Cuisine comporte une certaine valeur heuristique en matière d'astrologie, puisque comme nous confiait un des intervenants prévus, chaque astrologue fait sa sauce. La cuisine est créatrice, elle apporte une valeur ajoutée au risque parfois de faire oublier le produit d'origine. En tout état de cause, l'astrologie ne saurait se réduite aux seules données reconnues par l'astronomie, et cela pose notamment le problème des aspects qui s'ils sont certes fondés sur des données réelles correspondent à des intervalles qui ne font pas sens épistémologiquement au regard de la science astronomique, à l'instar de la division en 12 du Zodiaque qui n'a évidemment pas la même valeur, astronomiquement parlant, que l'existence d'un astre. Mais en même temps, l'astrologie ne saurait nier qu'elle a du faire un choix parmi toutes les configurations possibles.
Le problème plus spécifique que nous voudrions aborder dans cet article est celui de ce que nous avons appelé la "malbouffe" astrologique et notamment en ce qui concerne l'enseignement de l'astrologie.
Par malbouffe, nous entendons que nombreuses sont les personnes qui mangent mal mais qui en ont pris l'habitude. Au demeurant, la malbouffe se vend bien! Les gens ne sont pas protégés naturellement contre elle et n'ont pas les défenses immunitaires qui leur permettent de la rejeter....Il y en qui mangent n'importe quoi.
Tout cela pour dire, pour en venir à l'astrologie, que les élèves en astrologie - et les clients de l'astrologue- ne sont pas forcément capables de discernement! Il ne suffit donc pas que l'astrologue se satisfasse du fait que ses clients/patients/élèves "avalent" ce qu'il leur dit!
Un des principes de la diététique qu'il semble devoir respecter en tout premier lieu est celui de la qualité du produit mais certaines personnes se sont résignées à se contenter de produits d'origine plus ou moins douteuse, notamment pour des raisons pécuniaires.
Prenons le cas d'une consultation astrologique, nul doute qu'elle ne revienne moins cher qu'une thérapie. Or l'on fait souvent de nécessité vertu!
D'ailleurs, quand on vous répond que l'on ne connait pas bien l'origine du produit mais que ....le résultat donne satisfaction, l'on sent que notre interlocuteur est sur une pente dangereuse. Au fond, cela veut dire que l'on ne sait pas ce que l'on nous donne à manger:!
Ce sont de mauvaises habitudes prises souvent dans l'enfance qui conduisent à raisonner de la sorte. Du moment que c'est "mangeable", pourquoi aller chercher plus loin? Du moment que "ça marche", diront les astrologues, à quoi bon se poser tant de questions sur le pourquoi et le comment? C'est un luxe que l'on ne peut pas se permettre. Il ne faut pas être trop regardant sur la marchandise. du moment que ça fait l'affaire, que ça dépanne!
La régénération, la réhabilitation de l'astrologie ne pourra se faire que si l'on sort d'une telle "mentalité", marquée socialement. Il y a là un déterminisme socioculturel - qui recouvre en partie une programmation sexo-culturelle. (Majorité des femmes dans le public astrologique, notamment lors des congrès à Paris (Source) et à Lyon (RAO). Pour "sauver" l'astrologie, la tirer de l'ornière dans laquelle elle a versé, il faut un leadership qui introduise d'autres exigences, moins minimales pour combattre la malbouffe astrologique.
Ce rapprochement entre alimentation et culture recoupe nos travaux consacrés à ce que nous avons appelé la "stomatique" (voir sur le site grande-cojonction.org notamment), discipline s'articulant sur le rôle de la bouche, à la fois siège de l'alimentation mais aussi de la parole. Celui qui se nourrit mal est aussi celui qui ne contrôle pas bien ce qu'il émet. Méfions nous donc des enseignants qui se nourrissent mal, qui ne font pas attention à ce qu'ils mangent et/ou boivent!
Le point faible de l'astrologie est un peu celui de la cuisine chinoise: c'est "bon" mais on ne reconnait pas le produit d'origine difficile à identifier. L'on peut se demander si le déclin de l'astrologie n'aurait pas correspondu à une évolution des mœurs en matière d'alimentation, du moins dans les classes supérieures et lettrées. De même les incidents liés à la vache folle ont posé le problème de la traçabilité des aliments, ce qui pourrait avoir eu des répercussions sur l'abord de l'astrologie. On sait désormais que certains effets ne sont perceptibles qu'à long terme, notamment chez les fumeurs, ce qui veut dire que les gens se méfient davantage d'un jugement à court terme et à courte vue. Ils veulent des garanties et l'astrologie ne peut présenter les garanties exigées. On lui coupe donc son crédit!
Ce "crédit" ne sera rétabli, du moins dans certains milieux influents, qu'au prix d'une sensible amélioration de la "traçabilité" de ses "produits" et bien entendu l'élimination de tout ce qui n'est pas de "premier choix", d'appellation "contrôlée".
Force est de constater, à la suite de notre enquête auprès d'un très grand nombre d'astrologues et d'astrophiles -entretiens tournés dans le cadre de la Télévision Astrologique- sont peu convaincants quant à la maîtrise qu'ils ont des "marchandises" qu'ils exploitent. C'est bien vague et bien flou et tout à fait insuffisant. Beaucoup de désinvolture, avouons-le! Qu'il y ait "preneur" pour des services se déroulant dans de telles conditions d'absence de protection ne saurait surprendre. On en revient au phénomène incontestable de la malbouffe et notamment au fait que les gens ne savent plus et ne se soucient plus de ce qu'ils mangent et boivent. Dans bien des cas, les gens - et notamment les "jeunes" ne connaissent les fruits que par les jus qui en sont tirés, n'ont accès à la viande que par les hamburgers, c'est à dire une viande hachée qui ne ressemble plus à rien de réel, du moins au niveau de la forme. On est dans le fast food, le "quick" (rapide en français), et l'astrologie est souvent vécue comme du "fast psy", pas cher, vite prêt et qui apporte quelque réconfort. Une astrologie qui, d'ailleurs, est elle-même boulimique et obèse!
JHB
18. 03. 10
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