mardi 1 juin 2010

Prévision astrologique et rituel de passage

par Jacques HalBronn


Il est des saisons qui sont si marquées que l'on n'a aucun doute à leur sujet. Il en est d'autres, en revanche qui nous rendent davantage perplexe. Or, il en est de même au niveau des "saisons" astrologiques, qui, quant à elles, sont fonction d'autres paramètres.
Chaque cycle passe en effet par deux phases de transition, tant lors de la phase d'évolution que de la phase d'involution.
On dira que la conjonction et l'opposition sont des configurations extrêmes, solsticiales en quelque sorte, et que les deux carrés sont des configurations intermédiaires, des mi-points.
C'est donc en période de quadrature que l'hésitation, l'indécision sera à son maximum précisément parce que l'on n'est pas dans une phase extrême et vice versa.
Il ne faudrait donc pas décrire un carré comme un moment extrême!
La période actuelle est marquée par des configurations intermédiaires; passage de planètes sur l'équinoxe de printemps et sur l'équinoxe d'automne. Il n'y a que Pluton qui correspond à une situation solsticiale (en capricorne). Voilà une approche que nous suggérerions si nous accordions quelque importance aux planètes transsaturniennes.
Au regard de notre propre conception, en tout état de cause, nous sommes bien en phase équinoxiale avec Saturne ayant passé le semi-octile croissant par rapport à Regulus, à la fin de la vierge et au début de la balance, situation que vient compliquer la rétrogradation de Saturne. Il arrive que des systèmes fort différents convergent par hasard, ce qui est source de confusion puisque chacun sera tenté d'expliquer ce qui se passe avec ses propres outils alors que d'autres feraient aussi bien l'affaire.
Encore faudrait-il préciser passage de quoi vers quoi. Nous dirons, en tout cas, que nous nous situons plus dans une approche plus sociologique qu'historique et donc plus cyclique, plus synchronique que linéaire, diachronique. Pour nous, le monde reste astrologiquement le même depuis des millénaires et tout ce qui relève de quelque évolution irréversible que ce soit, se situe hors du champ stricto sensu de l'astrologie. Lier le sort de l'astrologie à celui d'une appréhension de l'Histoire globale de l'Humanité serait un leurre.
Pour nous, l'astrologie appartient aux structures des sociétés humaines, elle n'en est pas simplement le produit comme le serait l'Histoire mais ce faisant, elle doit se situer dans une temporalité relativement brève, ce qui distingue la sociologie de l'Histoire précisément. Sept ans est, selon nous, le cadre d'un cycle astrologique complet, ce qui a l'avantage méthodologique de multiplier les possibilités comparatives, au sein d'un même siècle ou d'un demi-siècle. Nous ne pensons pas que les "grands espaces" conviennent à l'astrologie et que les panoramas qui écrasent et télescopent la spécificité du réel soient son lot.
D'ailleurs, les astrologues eux-mêmes accordent de l'importance aux périodes de 7 ans -(cf. Martine Barbault et Yves Lenoble, "Les caps de l'âge adulte", Actes du Congrès de Paris 2007 sur les âges de la vie,). En fait, il semblerait que pour nombre d'astrologues, une telle durée concerne les individus alors qu'au niveau collectif, l'on devrait recourir à des périodicités sensiblement plus longues faisant notamment appel aux planètes transsaturniennes dont l'intégration au sein du savoir astrologique a des effets pléthoriques et inflationnistes.
C'est pourquoi nous restons très sceptiques - à la suite du dernier congrès Source- face aux travaux des intervenants jonglant avec les décennies voire avec les siècles ou les demi-millénaires (Fanchon Pradalier Roy, voir aussi Martine Barbault 'L'astrologue face à sa vocation: des premiers prêtres astrologue-astronomes aux astrothérapeutes d'aujourd'hui, Actes du Congrès Source 2008). Il u a là un double problème: tantôt l'astrologue s'attache à suivre son client dans le dédale d'une existence minuscule, soit, passant d'une extrême à l'autre, il prend son envol pour couvrir l'histoire de l'Humanité dans son ensemble. Les deux infinis!
L'avenir de l'astrologie se situe, selon nous, au milieu et le cycle de 7 ans nous semble s'articuler heureusement, permettant à la fois à l'individu de se replacer dans un certain collectif et au collectif de rester à taille humaine. Au fond, cette dualité entre astrologie mondiale et astrologie individuelle nous parait comme détestable. A la place d'une astrologie de la trop petite Histoire et de la trop grande Histoire, nous proposons une astrologie gardienne de la pérennité des sociétés humaines et qui invite à relativiser et à intégrer toute idée de modernité laquelle notion étant finalement anticyclique et nous avons ailleurs dénoncé la perversité décadente de type yin d'une telle idée, consistant en fait à reporter aux calendes grecques tout retour à la source, c'est à dire au yang. Le grand fantasme du public féminin astrologique - de façon plus ou moins consciente - est de s'émanciper, par l'astrologie du pouvoir masculin. C'est en vérité la seule explication sérieuse de ces meetings - tels que ceux organisés à Paris par Source (de Catherine Gestas) ou à Lyon par le RAO (d'Yvette Mollier-Giroux, ex présidente)- à la présence massive de l'élément féminin. Même parmi les intervenants, au dernier congrès Source, près de la moitié des intervenants hommes n'étaient même pas des astrologues (outre Yves Lenoble, Fabrice Pascaud, Emmanuel Leroy et Samuel Djian Gutenberg étaient astrologues) alors que tous les intervenants femmes l'étaient.(outre Catherine Gestas, Fanchon Pradalier Roy, Marielle Garel, Lynn Bell, Katherine Hyman, Christiane Nastri). En invitant trois non astrologues hommes, qui de ce fait ne pouvaient porter ombrage par une critique interne, le message semblait être que désormais l'astrologie était en passe de devenir féminine et qu'elle s'ouvrait aux apports extérieurs, ce qui est un camouflet pour la reconnaissance de l'apport masculin en Astrologie (dans la foulée de Jean-Pierre Nicola à Michel Gauquelin, de Dan Rudhyar à André Barbault). Nous sommes à un moment de passage du qualitatif yang au quantitatif yin, c'est à dire à une articulation -et l'on peut avoir mal à ses articulations- alors même que la dialectique yin yang est mise à mal par une idéologie de l'androgynat qui tend à brouiller les pistes.. - A l'instar des sociétés qui n'ont pas développé structurellement le bipartisme, on se retrouve dans l'incapacité de ménager une alternance. Il n'y a pas de "démocratie" sans une opposition viable. et on ne peut affronter les défis fonctionnels de nos sociétés sans penser la dualité par rapport à autrui. Or, une certaine astrologie nous fait croire que cette dualité est en chacun de nous. Cela fausse le jeu et l'enjeu. En ce sens l'astropsychologie est nocive.


JHB
09.03. 10

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