mardi 1 juin 2010

Les astrologues et la philosophie

par Jacques HalBronn

Il y a des astrologues touchés par la philosophie à moins que cela ne soit des philosophes en manque d'astrologie. Le cas du niçois Jean-Pierre Nicola (80 ans) et plus récemment du breton Jacky Alaïz (50 ans) (voir ses conférences et les pots astro de 2010, sur la Télévision Astrologique) nous conduit à nous poser certaines questions sur le dosage entre Astrologie et Philosophie et on ne saurait oublier évidemment la thèse de Patrice Guinard, soutenue, au début des années 90 dans le cadre du département de philosophie de la Sorbonne.
Quand nous écoutons parler Jacky Alaïz, nous ne pouvons que saluer une certaine qualité du raisonnement philosophique. En revanche, nous resterons plus réservés quant au traitement qu'il propose de l'astrologie. Et c'est bien là que le bât blesse!
Comme nous l'écrivons dans un autre texte du présent JBA, l'astrologie est cristallisatrice, c'est ce qui ferait, pour certains, sa supériorité, lui conférerait un atout majeur face à la philosophie, à la psychologie, la psychanalyse, et généralement toute science humaine. Il se trouve que cet aspect de l'Astrologie ne nous intéresse guère et que nous n'éprouvons pas ou plus le besoin de nous définir de la sorte, par de tels procédés.
Un tel comportement pourrait d'ailleurs être qualifié de pathologique à l'instar de ces gens qui ne s'expriment que par phrases toutes faites et qui ne communiquent qu'en lisant ou en se relisant, marqués par ce qu'il fau bien appeler un certain complexe d'infériorité, qui conduit à se mettre sous tutelle, à parler "sous contrôle". Apparemment, c'est une règle du jeu, accepté par un grand nombre d'astrophiles de tous acabits.
A en croire certains, l'avenir de la philosophie passerait par une telle cristallisation astrologique qui permit à Nicola, par exemple, dans les années soixante du siècle dernier, d'articuler des concepts (Représentation, Existence, Transcendance, RET) sur le système solaire. D'autres comme Jacques Berthon ont associé une myriade de "complexes" autour d'une multitude de configurations et non pas de planètes, ce qui nous semble, épistémologiquement, plus sain car l'astrologie se caractérise par la constitution de configurations et non par la simple étude des planètes, ce qui relève de l'astronomie stricto sensu. A noter que ces deux astrologues, Jacques Berthon et Jean-Pierre Nicola ont chacun, dans les années soixante-dix, fondé leur structure, l'ESAP (Ecole Supérieure d'Astrologie de Paris) et le CEFA (Centre d'Etude et de Formation Astrologique) devenu depuis COMAC, Centre d'Organisation du Mouvement d'Astrologie Conditionaliste)
Pour notre part, nous préférons l'enseignement de Berthon à celui de Nicola dès lors qu'il met en avant l'idée que l'astrologie est une affaire de configuration et non de définitions de telle ou telle planète ou ensemble de planètes. L'Astrologie, selon nous, traite de certaines configurations astrales qui font sens pour l'Humanité et non de l'influence de certains astres. Ce sont les configurations qui font signal d'où l'extrême importance des aspects et de leur différenciation. L'intérêt, au demeurant, d'une astrologie configurationnelle, comme on pourrait l'appeler - et qui n'est pas sans affinité avec l'astrologie holistique d'un Pierre Lassalle qui détermine, à la suite d'un Christian Meier Parm, certaines figures formées par les astres entre eux-(voir aussi chez Dorothée Koechlin de Bizemont, (avec Tarek), L'Astrologie Karmique d'Edgar Cayce, Paris, R. Laffont, 2007, pp. 18-19)- est de ne pas dépendre excessivement du système solaire. En effet, vu que le nombre de configurations est illimité, car l'on peut multiplier le nombre d'aspects, il est évident que l'on a du en choisir certaines. En revanche, dans le cas d'une astrologie "corporelle" qui considère que les planètes sont des énergies, on est obligé de tenir compte de toutes les planètes existantes et à découvrir, ce qui a conduit Nicola à intégrer les planètes transsaturniennes (Nombres et formes du cosmos, Ed. Traditionnelles). Cela nous amène à considérer que les valeurs mythologiques ne concernent pas les planètes mais les aspects qu'elles forment et que, dans la ligne de Berthon, chaque aspect pourrait prendre le nom d'une divinité, ce qui permet, au bout du compte, de ne recourir qu'à un seul cycle passant par des stades successifs chacun bien spécifique plutôt que de se servir d'un grand nombre de planètes.




JHB
06. 03. 10

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