mardi 1 juin 2010

Le couple moderne face à la cyclicité des tâches domestiques

par Jacques HalBronn

Les femmes ont eu longtemps à assurer la "corvée" de la toilette des enfants (apprentissage de la propreté), lessive (les lavoirs), de la vaisselle, du ménage (balai, serpillère etc). Avec le développement conjugué de l'électroménager et d'une certaine participation masculine, les femmes sont globalement moins marquées par les taches de nettoyage. Faut-il s'en féliciter?
Dans la perspective Yin Yang qui est la notre, tout nettoyage concerne le passage du yin au yang, du plein au vide. En nettoyant, les femmes s'inscrivaient pleinement dans un modèle cyclique.
A partir du moment où les femmes ont pu, largement, s'émanciper de tels travaux, quel en fut et quel en est l'impact au niveau d'une conscience cyclique et notamment donc de la dialectique yin yang?
Bien des femmes se félicitent certes d'un tel progrès lié à celui de l'électroménager et qui les aurait "libérées". Mais à quel prix? Paradoxalement, tout cela n'aura pas facilité le dialogue masculin-féminin, aura perturbé l'appréhension du passage du yin au yang.
C'est d'ailleurs l'occasion de rappeler à quel point le progrès industriel aura sous-tendu les revendications égalitaires, paritaires, du "sexe faible".
En fait, avec le recul, il nous apparait que ces tâches ménagères n'avaient rien de féminin, qu'elles étaient une contrainte pour les femmes impliquant de se plier aux valeurs yang.
Qu'une femme passe son temps à nettoyer, à récurer, était en effet, nous semble-t-il, la marque d'une soumission du yin au yang, c'était quelque part contre nature en dépit de tous les "archétypes" habituels consacrés à la femme au foyer, à la femme de ménage.
A contrario, la pression auprès des hommes pour se soumettre aux valeurs yin semble s'être accrue, on leur demande de tenir des propos définitifs, de fournir des produits clefs en mains alors même que ce travail de parachèvement devrait être dévolu prioritairement aux femmes.
En revanche, que les hommes s'occupent de nettoyer ne nous semble nullement porter atteinte à leur virilité mais comporter une dimension initiatique. Il est d'ailleurs remarquable que l'éducation des femmes à devenir une bonne "ménagère" n'ait pas favorisé spécialement leurs facultés à renouveler un domaine, à évacuer (un aspirateur en anglais se dit vacuum cleaner) les facteurs secondaires, les scories. Chassez le naturel il revient au galop. Il faudrait aussi dire que certaines habitudes n'ont que des effets superficiels.
En renonçant aux taches ménagères de nettoyage - et la cuisine est en revanche une activité féminine en ce qu'elle est salissante, qu'elle consiste à habiller des produits avec toutes sortes d'ingrédients - les femmes ratent l'occasion de mieux comprendre le monde masculin. Les hommes, quant à eux, avec le développement des ordinateurs - une autre branche du progrès technologique que celle de l'électro-ménager- ont pris l'habitude de faire un travail de A à Z mais avec une moins bonne finition.
La phase actuelle devrait conduire de facto à des ajustements sinon à des affrontements entre "émetteurs" et "récepteurs". Les récepteurs auront tendance à se défier des émetteurs et les émetteurs se plaindront du peu d'intelligence des récepteurs en vue de les comprendre. Cela présage d'une certaine forme d'autonomisation du récepteur par rapport à l'émetteur comme si le récepteur n'attendait plus rien de "'bon" de la part de l'émetteur, si ce n'est en ce qui concerne les émetteurs les plus percutants, ceux qui sauront le mieux faire passer leur message.
Nous dirons que, notre lecture du Tao est la suivante: il y a un temps pour que le yang soit désiré par le yin, lequel veut se l'approprier et il y a un temps, où le yang doit se ressourcer, récupérer, reconstituer, renouveler ses forces pour précisément préparer l'autre temps. Faute de quoi le yang n'aura rien de nouveau à offrir au Yin et ne pourra que se répéter. Il ne s'agit pas là d'évolution mais de fonctionnement en ce sens que l'on est dans une dialectique évacuation/remplissage. Evitons donc les confusions terminologiques autour du mot "changement" : en astrologie, toute évolution a pour contre partie une involution, toute production exige que l'on prenne le temps de constituer des provisions.





JHB
11. 03. 10

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