mardi 1 juin 2010

Le traitement des zones intermédiaires en astrologie

par Jacques HalBronn

Lors d'un récent entretien avec Claire Henrion (voir sur la télévision astrologique), celle-ci avait commencé à nous expliquer que la division en 12 du Zodiaque était due au fait que l'on attribuait un secteur au "centre" de chaque saison. Nous lui objectâmes, que ce secteur central pourrait aussi bien se réduire à une ligne de partage entre deux secteurs, ce qui pouvait ainsi conduire à un zodiaque à 8 secteurs.
De la même façon, existe-t-il vraiment quatre saisons? Faut-il conférer aux lignes de partage que sont les équinoxes un espace comparable à celui convenant aux solstices?
C'est dire que la question des zones intermédiaires est mal traitée en astrologie et ce depuis fort longtemps et que cela plombe notamment la réflexion sur les cycles.
Quand on fait, par exemple, le thème de chacun des quatre secteurs du cycle soli-lunaire, comme le faisait Nostradamus dans ses almanachs, dans les années 1550-1560, on commet la même erreur de méthode. En réalité, les demi-lunes initient les deux moitiés du dit cycle, jouant ainsi le rôle des équinoxes.
Ces zones intermédiaires sont précisément celles qui servent à marquer le début de l'année (les Juifs fixent la nouvelle année (Rosh Hashana), autour de l'équinoxe d'automne) et en France, l'année a longtemps commencé à Pâques (jusqu'en 1564). C'est une erreur que de commencer l'année au solstice d'hiver. La nuit ne commence pas à minuit, ni le jour à midi!
Dans le système que nous préconisons, autour de Saturne, nous prônons une division en 4, en 8, en 16 mais les véritables clivages se font tous les deux secteurs (en l'occurrence tous les 45°, soit deux secteurs de 22°30')
La division en 12 n'a aucune légitimité scientifique. Elle n'est fondée que sur le fait que la lune passe devant le soleil tous les 29 jours, à 12 reprises au cours d'une année. Ce résultat est totalement aléatoire, il est le résultat de l'écart de vitesse entre la lune et le soleil mais la lune ne fait pas partie du système solaire, sinon de façon dérivée, elle ne relève pas, notamment, de la Loi de Bode, même si elle est le tiers de Mercure; en terme de vitesse de révolution. En d'autres circonstances astronomiques, ce ne serait pas 12 mais un autre nombre qui serait apparu. Il en est tout autrement du 2 et du 4 et de leurs subdivisions(8 et 16) qui correspondent à ce que l'on pourrait qualifier de découpage universel, le 1 donnant le 2 par défaut et le passage du 1 au 2 et le retour du 2 vers le 1 donnant le 4.
C'est pourquoi l'astrologie mondiale ne saurait recourir au découpage en 12. En cela nous allons plus loin que Patrice Guinard qui ne s'en prend qu'aux maisons, le découpage en 12 maisons étant en effet irrecevable et conférant une importance excessive au secteur intermédiaire au sein de chacun des 4 quadrants.
Par voie de conséquence, il importe de ne considérer que les aspects de 0°, 180°, 90°; 45° et 22°30' (voir notre entretien avec Martine Garetier, pour la télévision astrologique) et d'éliminer les aspects de 60° et de 120°. Pour sa part Guinard, comme il s'en est expliqué à Toulouse (mais il a souhaité ne pas apparaitre à l'écran, sur la télévision astrologique), n'en accorde pas moins une certaine importance aux triangles et aux carrés quand se forme dans le thème une figure complète.
On aura compris que le débat n'est pas qu'académique car il modifie bel et bien les moments de passage d'un secteur vers le suivant, en changeant le nombre de secteurs. Un tel débat avait déjà eu lieu à la fin du XVIIe siècle avec Placidus de Titis, dont la trisection différait de celle d'un Regiomontanus ou d'un Campanus. Quant à Kepler, il avait introduit de nouveaux aspects (dits "mineurs"), tout cela conduisant à des échéances différentes de celles obtenues au moyen d'autres systèmes. Toute la chronologie astrologique s'en trouve affectée, y compris dans le cas des directions primaires (comme concluait le dit Placidus)
Mais plus généralement, nous dirons que les astrologues ont du mal à penser la transition, le passage, aussi bien temporelle que spatiale, préférant en quelque sorte le sur place. Quand on nous dit que tout est à la fois yin et yang, n'est-ce pas là une façon de refuser le passage puisque dès lors il n'en est plus besoin? Toute dualité spatiale conduit à refuser la dualité temporelle.
Il est vrai que la question du passage est la plus délicate qui soit, c'est le problème de l'autre, de l'altérité, la reconnaissance d'un impératif de changement, de retour. Pour certains astrologues, l'involution est décrite comme un écueil, comme un échec alors qu'il s'agit d'une catharsis, d'une purification, d'une vidange.
Bien entendu, si l'outil astrologique n'est pas fonctionnel, s'il n'est pas "transparent", s'il tend à se compliquer horriblement, de par la multitude des facteurs planétaires que l'on veut combiner, la notion de passage se dissout, la structure étant envahie par la conjoncture, le processus par les incidences. Non pas, certes, que l'astrologue ne doive inscrire son modèle au sein d'un ensemble de données extérieures mais de là à charger démesurément le dit modèle, l'on comprendra que l'astrologie à ce petit jeu là risque d'y perdre son âme.
La période de passage est par essence ambigüe car il y a des vainqueurs et des vaincus au niveau individuel en sortie de yang et au niveau collectif en sortie de yin, mais toute la question est dans l'indécision des combats, dans l'incertitude des issues. En ce sens, le bélier pourrait effectivement avoir une valeur symbolique pertinente en ce qu'il incarne la violence des affrontements. Si l'on combine balance et bélier, on trouve bel et bien une assez bonne représentation des enjeux.



JHB
25. 03. 10

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