mardi 1 juin 2010

La sociologie comme fondement et comme expression de l'Astrologie

par Jacques Halbronn

Pour nous, l'astrologie a vocation à décrire le fonctionnement des sociétés humaines, elle serait donc avant tout une sociologie, une anthropologie bien plus qu'elle n'aurait vocation à appréhender le psychisme individuel de tout un chacun, son idiosyncrasie, à partir d'une analyse des données de naissance, complétées éventuellement, comme le propose Gilles Roy (Aveyron, dans un récent entretien non enregistré), par la prise en compte du jour de la conception.. Faut-il réellement que l'on fasse tout pour que l'astrologie soit assez diversifiée pour assurer, en quelque sorte, la diversité des personnes qui naissent chaque jour, soit plusieurs centaines de milliers? Telle n'est certainement pas, e tout cas, notre préoccupation d'autant que faire un tel constat montre bien que l'on se trouve là dans une impasse! En ce début de deuxième décennie du XXIe siècle, il nous apparait quelque peu "ringard" d'en être resté à l'idée que l'astrologie devait en quelque sorte "garantir" le fait que nous soyons uniques. Une telle attente conduit à une astrologie pléthorique, surajoutant les paramètres de tous ordres comme ces astrologues qui font de la numérologie pour distinguer des jumeaux....
Cette dimension sociologique est à la fois sa vocation et son fondement dans la mesure où l'Astrologie serait née d'une entreprise d'organisation sociale, sur la base de certaines configurations mise en avant de façon tout à fait arbitraire - c'est l'arbitraire du signe. D'ailleurs, l'astrologie traditionnelle peut-elle échapper à une dose d'arbitraire dès lors qu'elle privilégie certaines "relations" entre certains astres tout simplement parce que nombre d'interrelations est littéralement infini? Certains chercheurs comme Gilles Roy, susmentionné, s'efforcent, néanmoins, de montrer que certains écarts angulaires auraient quelque fondement astronomiques (en se reportant notamment à certaines observations quant à l'éclat de Vénus lié au trigone (120°) de l'astronome Danjon, ainsi qu'à l'astronautique). Pour ce chercheur, l'idée de combiner planètes et étoiles fixes est inacceptable, puisque les planètes et les étoiles n'appartiennent pas à un même ensemble, ce qui, pour lui, est une condition sine qua non. Pour nous, il n'en va pas ainsi : d'une part parce que historiquement, un des grands moments de l'Histoire de l'astronomie aura été la mise en évidence de la dualité planètes-étoiles, fondatrice de l'Astrologie planétaire, si ce n'est que la dimension stellaire - pour des raisons qui restent à préciser- ont été progressivement évacuées du corpus astrologique et d'autre part, parce que le seul fait de pouvoir visualiser des relations entre divers facteurs suffit à constituer un ensemble quand bien même le dit ensemble n'existerait pas préalablement. Non pas, certes, que l'Humanité ait été en mesure de modifier les lois et les structures du cosmos mais parce qu'elle est apte à coordonner le dit cosmos à sa guise, selon ses besoins et selon son savoir du moment, dès lors que ce ne sont pas les astres qui changent mais le rapport que l'Homme a décidé d'entretenir avec le Ciel. Pour certains astrologues, une telle affirmation plombe définitivement l'astrologie car, selon eux, rien de ce que l'Homme élabore n'a de valeur si cela n'est pas simplement la description de quelque chose qui préexiste. C'est là une vision antihumaniste du monde que, nous réprouvons car nous pensons que l'Homme est la mesure de toutes choses, du moins au regard des sciences de l'Homme (biologie comprise) et car nous pensons que l'Humanité est capable de se reprogrammer si elle s'investit suffisamment en une telle tâche..
Mais revenons à cette vocation de l'Astrologie dont nous disions qu'elle consiste à décrire le fonctionnement de nos sociétés depuis de longs siècles sans oublier toutefois qu'elle est le résultat du fonctionnement des sociétés humaines avant son apparition, son élaboration.
L'Humanité de l'ère astrologique est nécessairement née, en effet, dans une ère pré-astrologique qui l'a enfantée. Le fondement de l'astrologie ne saurait donc être....astrologique et la mise en œuvre de l'astrologie ne permet plus à l'Humanité de revenir à une ère pré-astrologique. Ce ne sera plus jamais comme avant!
Comment donc l'astrologie est-elle née dans un univers qui ignorait nécessairement l'Astrologie ou du moins l'astrologie telle qu'on la décrit usuellement? L'astrologie, en tout état de cause, doit beaucoup à ses "géniteurs" de l'ère pré-astrologique!
Le "génie" des pères de l'Astrologie aura été choisir de nouveaux marqueurs de temps, en transposant et en projetant une matrice soli-lunaire sur le plan planétaro-stellaire qui avait été "découvert". Au lieu de vivre dans un temps limité par le jour, la semaine, le mois, la saison, l'année, l'Humanité- la "Nouvelle Humanité"- se voyait proposer de passer à un temps recouvrant plusieurs années d’affilée. de suite. C'était là une révolution anthropochronologique! Encore, faut-il garder à l'esprit que cette ère pré-astrologique savait se reprogrammer, ce qui n'est pas forcément le cas de notre ère astrologique qui se contente de vivre selon le programme établi à son intention dans l'ère pré-astrologique.
Pour parvenir à se reprogrammer - et cela vaut plutôt pour certaines sociétés que pour toute l'Humanité même si, celles-ci étant dominantes impulsent d'une façon ou d'une autre toute l'Humanité - il aura fallu des contraintes rigoureuses et prolongées, sur plusieurs générations, comme une sorte d'élevage, ce qui nous conduit à rappeler que tant les animaux domestiques que nombre des végétaux qui nous sont familiers ont été le résultat d'un effort prolongé et soutenu. Rappelons que l'on dit du cheval qu'il est la plus belle conquête de l'Homme... Tout cela est le fait de l'ère pré-astrologique.
Nous avons du mal à comprendre les mérites insignes de l'ère pré-astrologique parce que nous n'en prenons pas la vraie mesure, parce que nous croyons que tout cela nous a été fourni par la Nature sur un plateau d'argent! Quelle ingratitude! Nous considérons tout comme acquis!
En conclusion, nous rappellerons certaines données concernant le mode de fonctionnement d'une humanité située à l'ère astrologique (voire post-astrologique). Pour nous, il y a une phase yang suivi d'une phase yin mais la phase yang étant évidemment précédée d'une phase yin. La phase yang est première, elle correspond à la formation des individualités. Puis vient la phase de passage du yang au yin qui implique un combat (de chefs) entre les individualités les plus fortes, "dominantes". C'est le moment où le yin s'offre au mâle dominant. On passe ensuite en phase yin, qui tend à former des entités collectives, s'articulant autour des leaders sélectionnés lors de la phase de passage qui précède. A la sortie de la phase yin, il va falloir-en une seconde phase de passage, mais en sens inverse, que les entités ainsi constituées s'affrontent, ce qui débouche sur une considérable simplification du paysage humain, en un nombre limité de blocs, chacun étant dominé par une entité dominante, cornaquée par quelque "empereur" yang, sorte de "roi soleil". On aura compris qu'à la limite un seul personnage yang suffit à tout diriger au moment de la conjonction (maximum de la phase yang). Le cycle se boucle: comme on disait sous la Révolution: avec la Loi Le Chapelier: d’une par les citoyens, de l'autre l'Etat -Léviathan (Hobbes) et aucune entité intermédiaire qui ferait écran. Clermont Tonnerre déclarait à la même époque en ce qui concerne les Juifs: "tout en tant qu'individus, rien en tant que Nation". On aura compris qu'un tel cycle a l'avantage de se renouveler par cette dualité yin-yang mais que le dit cycle a été conçu en phase pré-astrologique, de façon parfaitement consciente et délibérée alors qu'en phase astrologique, le dit cycle est certes vécu et observable mais n'est plus conscientisé, en dépit des tentatives des astrologues qui prétendent nous dire ce qu'est l'astrologie et qui, en fait, ne savent plus proposer qu'une image singulièrement déformée de ce qu'elle pouvait être à l'origine!
Le travail de l'astrologue, soulignons-le, consistera, à l'avenir, en priorité à déterminer la dimension yin/yang de ceux et celles qui s'adressent à lui. Plus le yang de la personne est puissant, plus il sera en mesure de franchir d'obstacles, sinon il se fondra et s'absorbera à un certain stade, dans le yin, c'est à dire dans le collectif, en sachant qu'en phase yang, il aura une nouvelle chance de renaitre au yang. Et hâtons nous de préciser que ce n'est certainement pas au vu du thème natal que l'on sera fixé mais bien au moyen de divers tests et contrôles.
L'astrologie serait donc à la fois née d'un processus sociologique par la formation d'habitudes, de "caractères acquis" et à la fois elle aurait fini par constituer elle-même une sociologie. Sans un cadre sociologique, l'histoire de l'astrologie ne fait pas sens, elle se réduit à commenter des bribes. La sociologie est à l'histoire ce que la physique est à l'astronomie, l'Histoire n'est qu'une manifestation pittoresque des données sociologiques tout comme l'astronomie ne saurait échapper, depuis Galilée et Newton, aux contraintes de la physique.


JHB
15. 03. 10

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