mardi 1 juin 2010

Le thème natal et le Zodiaque.

par Jacques HalBronn

Le fait d'être né sous un certain signe zodiacal permet de s'inscrire dans une cyclicité, chaque personne naissant à un certain "degré", à un certain stade du dit cycle zodiacal et dans un groupe, l'on pourrait ainsi disposer les gens dans un ordre que l'on pourrait qualifier de chronologique, les gens du bélier se plaçant avant ceux du taureau et ainsi de suite. De fait, dans les journaux, l'ordre des signes est strictement respecté et l'on n'imaginerait pas de permuter tel signe avec tel autre.
Mais ce qui vient déranger un tel agencement, n'est-ce pas le thème natal? Et on a souvent l'impression que les astrologues se plaisent à troubler un tel ordre. Ils vont ainsi souligner le fait que le signe solaire se combine avec l'ascendant, avec le signe de la lune et ainsi de suite. En fait, l'expression "naitre sous un signe" n'implique-t-elle pas un singulier? A certaines époques, le signe sous lequel on naissait était plutôt l'ascendant, à d'autres le signe solaire. Mais est-ce que cela fait sens de combiner plusieurs signes pour une seule et même personne? Ce qui est sûr, c'est que ce faisant, l'on compromet définitivement une certaine idée de la cyclicité. Et bien entendu, si l'on passe au thème natal, dans toute sa complexité, il n'est plus question de classer les gens dans un quelconque ordre et d'ailleurs les gens deviennent alors carrément inclassables!
Nous avions déjà dénoncé, au niveau prévisionnel, une telle dérive qui "casse" la cyclicité sous le prétexte assez pervers de la renforcer en multipliant les cycles! Le pompier pyromane, celui qui chargé de mettre de l'ordre introduit du désordre!
Inversement, les astrologues ont "cyclicisé" les dieux du panthéon, dans la mesure où ces dieux sont associés à des planètes, donc à des cycles. On nous explique doctement que les planètes et donc les dieux se succèdent selon leur emplacement dans le système solaire alors que ces noms sont attribués arbitrairement à telle planète plutôt qu'à telle autre, et alors que jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, le nombre de dieux ainsi considérés était loin d'épuiser toutes les divinités existantes. Depuis, il est vrai, l'on s'est rattrapé! Mais quel est le sens mythologique de l'ordre des dieux tel que les astronomes l'ont instauré? Dans quelle cyclicité s'inscrit un tel ordre? A noter que la théorie des Ages, telle que prônée par Jean-Pierre Nicola tend à valider de facto la légitimité d'un tel dispositif. Mais là encore, quelle cyclicité se manifeste quand on multiplie les transits, ce qui signifie que l'ordre de passage des planètes sur le thème primera sur tout organisation chronologique récurrente et cohérente. En fait, ce que nous trouvons détestables, dans le cas de l'usage que l'on fait des planètes, c'est d'articuler un cycle global (qui correspondrait à la durée d'une existence (voir les "Actes" du Congrès Source de 2007 sur ce thème) sur une série de cycles chacun dotés d'une certaine autonomie! Au moins, avec le zodiaque, chaque signe reste à sa place et n'est pas doté d'une dynamique distincte sur le plan céleste des autres signes.....En astrologie, là où l'on croit que l'on a pied, l'on s'aperçoit que le sol est mouvant! Et l'on perd pied....
Le malaise que l'on ressent par rapport à ce que l'on pourrait appeler l'astrologie des astrologues, celle qui vise à étudier l'individu, extrait de toute cyclicité collective manifeste et tangible, c'est qu'elle est en porte à faux par rapport avec une certaine idée d'ordre (sens du mot cosmos en grec). On pense à ces perversions que l'on observe chez certains éducateurs qui au lieu d'élever les enfants dont ils ont la charge les dépravent. On constate un tel phénomène dans certains milieux spiritualistes - le pape est actuellement interpellé sur ce sujet en matière de pédophilie.
Comment procède-t-on pour amener les gens à se polariser sur leur thème natal alors qu'ils s'étaient depuis des années intéressés à leur seul signe solaire, se situant ainsi d'un groupe à l'autre? On leur fait miroiter que ce sont des personnalités fortes, qui ne sauraient se réduire à tel ou tel signe. On flatte leur vanité, on leur montre des thèmes de personnages connus en leur laissant entendre qu'eux aussi, ils pourront sortir du rang, qu'ils en ont les potentialités. Dans un monde où tant de gens se conduisent comme des moutons de Panurge, n'est-il pas tentant, comme le suggérait un Dan Rudhyar, de se démarquer en s'appuyant sur "son" thème?











JHB
17. 03. 10

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