Nous avons insisté, dans différents textes, sur le fait que le "vrai" saturnien est une espèce rare. Et nous dirons qu'il correspond bien à ce que les astrologues disent du type uranien, à l'origine calqué sur Napoléon Bonaparte (Boney, selon les Anglais) et la Révolution Française, dans la littérature astrologique d'Outre Manche. Non pas que nous accordions pour autant une importance quelconque à la planète ainsi baptisée Uranus.
Le rôle de l'uranien est d'actionner la cyclicité neptuno-plutonienne, c'est à dire la dialectique conjonction/disjonction. L'uranien se réveille avec l'approche de la conjonction Saturne/étoile fixe royale) et se met en veilleuse avec la disparition de la dite conjonction, jusqu'à la nouvelle conjonction, comme de bien entendu. Uranus balaie les constructions solaires de l'axe plutonien -proserpininen (pas question, ici, soulignons-le, de planètes mais bien de dieux!) pour faire triompher le tandem lunaire Uranus-Neptune.(dieux et non planétes, encore une fois!).
C'est selon nous la nuit qui a valeur neptunienne, qui fait disparaitre le relief proserpinien-plutonien, marqué par le soleil et son pendant le feu prométhéen et plutonien (les feux de l'Enfer). La nuit, ce qui compte c'est l'ouïe et non la vue. L'intellect c'est l'entendement. Celui qui n'entend pas est perdu la nuit alors que le jour (soleil), il pourra communiquer par signes, montrer de l'index à quoi il se réfère. Les sourds muets sont neutralisés dans le noir. L'écrit est apparu bien après le langage! C'est le passage de l'organique (la bouche) à l'instrumental (le stylet, les tablettes d'argile) qui en est le substitut.
La grande question, disions-nous, consiste à faire le tri entre ce qui est essentiel et ce qui ne l'est pas, entre la maison et les meubles qu'on y met. D'ailleurs dans le langage courant, l'on parle d'immeuble, ce qui n'est pas mobile et de meuble, ce qui l'est. Or, il s'agit bien de garder l'immeuble astrologique mais d'en renouveler l'aménagement intérieur, la décoration mais non l'architecture. Il ne s'agit là que d'une image car dans les faits, il n'est pas si simple de faire le distinguo face à un savoir où tout semble relever d'une seule et même qualité. On met ainsi sur le même plan d'importance les planètes et les domiciles planétaires, le septénaire et les transsaturniennes, les maisons et les signes etc, etc.
Il s'agit donc bien pour tout réformateur de l'astrologie d'intervenir à trois niveaux:
1 préciser les fondements de l'astrologie, à ne pas confondre avec un inventaire des techniques existantes.
2 signaler ce qui n'en fait pas partie, ce qui n'est pas indispensable, ce qui est obsolète..
3 proposer de nouvelles formules qui ne seront pas considérées, elles, comme définitives et qui pourront être reconsidérées ultérieurement, lors d'un prochain rendez-vous cyclique..
D'une façon plus générale, il importe que chacun fasse le ménage chez lui, dans sa façon de s'habiller, de se nourrir, dans ses fréquentations, ses loisirs. Tout est lié. D'où notre intérêt notamment pour de nouvelles formes de musique, de diététique. Mais de toute façon, le cycle saisonnier nous contraint à nous adapter, donc à changer: on ne s'habille pas pareillement en Eté et en Hiver et l'on ne se nourrit pas non plus identiquement, du moins fut-ce longtemps le cas quand les sources d'approvisionnement étaient plus proches et où les moyens de conservation moins perfectionnés. Même le cycle diurne-nocturne nous conduit à varier; à nous changer, quand nous allons dormir. Les hommes ont toujours besoin de se vêtir, de circuler, de se nourrir mais ils le font autrement. Voilà un bon exemple de distinguo entre les besoins et les façons de les satisfaire. Autrefois, les astrologues n'avaient pas l'informatique à leur disposition mais grosso modo ils faisaient ce qu'ils avaient à faire, avec les moyens du bord. Le cahier de charges ne change pas mais on a la liberté des moyens.
Cela dit, quand on parle de progrès, de changement avec des astrologues, l'on rencontre énormément de résistance, surtout chez les femmes d'ailleurs qui constituent la majorité du public payant, ce qui est crucial au regard de certaines structures astrologiques (Source, RAO), ne serait-ce que pour payer ou/et défrayer leurs intervenants qui ne viendraient pas autrement, d'ailleurs, qui se déplacent pour l'argent et non pas tant pour débattre avec leurs confrères.
Ces astrologues récalcitrants restreignent par la même leur liberté tant individuelle que collective et c'est là un bien mauvais exemple qu'ils donnent ainsi au monde, pour eux qui justement devraient donner l'exemple.
Ils avouent, de fait, être incapables de distinguer entre l'essentiel et le provisoire et surtout un provisoire qui dure indéfiniment et qui finit par passer pour de l'essentiel. L'historien est là pour rappeler la différence.
L'enjeu uranien est de mettre fin à des habitudes bien ancrées et dont on ne souhaite pas changer. Il faut une certaine lucidité pour remettre en question un certain modus vivendi comme par exemple de cesser de fumer, de "boire", de se coucher tard, ou bien pour changer de régime alimentaire, de look; pour se mettre à pratiquer le tri des déchets, de cesser de causer des dommages écologiques etc.
La meilleure solution est d'établir des principes. On décide ainsi de se coucher plus tôt pour voir ce que cela va donner. Il faut être dans l'expérimentation de soi même et sur soi-même en cherchant, par principe, à progresser, à "bouger". Autrement dit, le changement en soi doit être considéré comme une valeur, comme l'affirmation d'une liberté, par delà la satisfaction que l'on pouvait avoir jusque là. C'est le non changement en tant que tel qui doit faire probléme et être considéré comme malsain voire dangereux. Contrairement à ce que d'aucuns croient, les hommes n'ont pas uniquement changé sous la pression extérieure mais bien poussés par un besoin intérieur de renouvellement, besoin qui n'était pas dicté par le fait que ce que l'on faisait n'allait pas, ne marchait pas mais parce que ce qui n'allait pas était le fait que cela ne changeât pas
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JHB
25.10. 09
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