par Jacques HalBronn
Celui qui ne comprend pas bien le passage de la nuit au jour et/ou du jour à la nuit maitrise mal l'idée de cyclicité et cela hypothèque tout travail prévisionnel en astrologie.
Or, de nos jours, les gens ont de plus en plus de mal à s'y retrouver. Et comme les traités/cours d'astrologie ne s'y attardent pas, il est à craindre que les bases du travail de l'astrologue ne soient quelque peu compromises d'autant que cela vaut aussi pour le cycle saisonnier et pour la dialectique masculin/féminin.
Naturellement, nous sommes tentés de considérer que la nuit est liée à un déficit de jour. Quand le soleil ne brille pas, on bascule dans la nuit. La nuit serait donc un manque.
Il nous faut impérativement revoir une telle représentation que nous mêmes avons pu distiller dans certains textes.
Certes, dans le monde actuel, où le soleil occupe une place centrale, la nuit apparait comme le "parent pauvre". Mais en a-t-il toujours été ainsi?
Il semble bien, en fait, que la nuit ait, dans l'histoire de l'Univers, précédé le jour lequel ne doit sa réalité qu'à l'émergence de luminaires.(voir le récit de la Création, Livre de la Génése). Rappelons que pour les Juifs, la nuit précède le jour, et que le Shabbat commence à la tombée du jour.
Le passage de la nuit au jour, c'est celui de l'ouïe à la vue (de la prédiction (dire, c'est parler. Et Dieu dit....) à la prévision).On peut supposer, en effet, raisonnablement, que dans l'obscurité on communique mieux par les sons que par les signes. Un sourd muet sera donc plus à son aise quand il fera jour, il pourra alors recourir au langage des signes. De même un étranger qui ne parle pas la langue locale se débrouillera-t-il mieux le jour que la nuit car il pourra alors s'exprimer par gestes, désigner les objets et ainsi de suite..Autrement dit, le jour permet de combler certains handicaps que la nuit avait fait ressortir.
La nuit, on attend la même chose de chacun, nous devenons interchangeables, celui qui n'est pas "normal", dans la norme, fait problème. Le jour, la diversité des tâches permet de masquer les manques: on parlera alors de déformation professionnelle. On est plus dans l'avoir que dans l'être, pendant le jour.
C'est d'ailleurs la nuit que l'on peut observer le ciel étoilé alors même que sur terre, on est dans l'obscurité. Cela fait penser à quelqu'un regardant son écran d'ordinateur allumé alors que tout autour de lui est dans les ténèbres. Le cinéma et la télévision (la petite lucarne) ne sont-ils pas nos nouveaux cieux?.
Contrairement à certaines représentations, la nuit est masculine et le jour est féminin. L'enfant est conçu dans l'obscurité du coït initial tandis qu'il "vient au jour", à la naissance, à la suite d'un long développement, un peu comme du pain qui se "léve".et qui enfle, qui prend forme.
Le jour sortirait de la nuit ( voir étude : http://www.afrology.com/soc/pdf/aubin.pdf) qui en est le prolongement, comme la femme d'une côte d'Adam. (Génése). De même le printemps sort de l'hiver. C'est le germe qui précède. Faire du printemps le moment du germe est un contre-sens, il est déjà un accouchement, les impulsions ont déjà été données bien avant...Et faire du printemps une valeur martienne est une aberration, et ce en dépit du fait que l'on ait baptisé "Mars", le mois qui inaugure cette saison.
Pour bien comprendre l'idée de cycle, il faut observer la lune, laquelle revient nécessairement à la même place qu'elle avait occupée précédemment, quel que soit le point de départ considéré. Comment se fait-il dès lors que tant d'astrologues tentent de minimiser, de relativiser toute véritable représentation de la cyclicité en "noyant le poisson"? A quelle stratégie cela correspond-il?
On a l'impression que le problème vient du fait que la population féminine constitue plus des trois quarts des personnes fréquentant/constituant le milieu astrologique. Et cette population est jalouse de ses acquis sociaux et ne veut surtout pas revenir en arrière au nom d'une quelconque cyclicité. Et cela bloque tout le système!
Cette population veut que l'on parle d'irréversibilité dans un domaine où cela ne fait pas sens. On nous dira: mais pourquoi ces gens font-ils alors de l'Astrologie? Bonne question!
C'est que l'Astrologie tient un double discours, c'est un Janus à deux faces. (dieu qui a donné son nom au mois de janvier, mois qui est à la fois la fin et le début des choses. On parle de "fêtes de fin d'année" et aussitôt après, dans la foulée, de "Nouvel An"!)
Le thème natal correspond à un certain besoin de fixité alors que la prévision induit du changement et donc de la cyclicité que certains voudraient muer en spiralité... On comprend que certains astrologues rejettent la prévision car elle est un facteur d'instabilité et justifie les remises en question d'un certain statu quo, dans tous les domaines possibles.
JHB
28. 09. 09
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