samedi 28 novembre 2009

Pour un zodiaque conjonctionnel de signes inégaux

par Jacques HalBronn


Quand on compare le discours de la tradition astrologique en rapport avec les aspects, on ne peut qu'être frappé par sa simplicité au regard de celui qui est tenu quant aux planètes, aux maisons et aux signes. Car, en définitive, il n'y a que deux types d'aspects, les "bons" et les "mauvais", ceux qui sont tracés en bleu ou en rouge, en ligne continue ou discontinue. En outre, ces aspects ne portent pas de noms pittoresques ou évocateurs, ils ne sont désignés par un langage géométrique (trigone, carré, sextile, division en trois, quatre ou six du cercle) ou par une description factuelle -(conjonction, opposition). On comprend que Kepler n'ait gardé de l'astrologie que les aspects, tout, d'ailleurs, en augmentant le nombre.
Et il est vrai que cette dualité, aussi manichéenne puisse-t-elle apparaitre, est la bienvenue car finalement, l'astrologie aurait bien tort de vouloir aller au delà du Deux.
Ce que l'on peut regretter, en revanche, c'est le recours aux aspects dans le thème natal car il nous semble que les aspects ont avant tout une dimension cyclique et prévisionnelle. Le fait d'utiliser des orbes est assez révélateur d'une certaine inadéquation. Pour nous, le thème natal est une affaire réservée aux seules maisons astrologiques et concerne les angularités des planètes pour un certain lieu et pour une certaine heure de naissance. Le nouveau né a un volant de possibilités pour choisir le moment où il va s'extraire du ventre qui le porte et cela ne concerne évidemment pas les aspects qui ne changent pas d'un jour à l'autre, à l'exception de la Lune qui parcourt un signe en 2 jours 1/2 environ, ce qui laisse une petite marge de manœuvre.
Selon nous, donc, les aspects sont à la base de l'astrologie prévisionnelle - comme d'ailleurs les maîtrises des planètes sur les signes qui permettent de baliser un cycle et d'en diversifier les secteurs, à condition d'en rester aux doubles domiciles, ce qui permet un aller-retour (voir notre entretien sur ce sujet sur une récente édition de teleprovidence.com). Il n'est pas nécessaire de s'intéresser aux signes, il suffit d'étudier les angles entre planètes - ce qui évite la question de la précession des équinoxes tout comme celle de l'inversion des saisons d'un hémisphère à l'autre - ou entre planètes et étoiles fixes, comme nous le proposons.
En fait, l'on pourrait tout à fait caler le zodiaque sur une conjonction et calculer les signes à partir de la dite conjonction plutôt que de chercher un point de départ au niveau du point vernal (printemps de l'hémisphère nord) ou de quelque point gamma (étoile de la constellation du bélier, chez les astrologues sidéralistes, avec un écart d'environ 24° dit ayanamsa (cela varie légèrement d'une école à l'autre) par rapport au point vernal). Encore faudrait-il se mettre d'accord sur le cycle central, ce qui n'est nullement le cas actuellement. Bien pis, la plupart des astrologues n'en éprouvent même pas le besoin. Pour notre part, ce point de départ coïnciderait avec la conjonction Saturne-Aldébaran. Quand Saturne serait conjoint à cette étoile fixe, on aurait le début du bélier et ainsi de suite. Mais le problème, c'est que dans l'astrologie que nous préconisons, il y a quatre conjonctions au cours du cycle de Saturne et pis encore, ces conjonctions ne sont pas exactement séparées de 90° l'une de l'autre, quand elles se suivent. On aurait donc un zodiaque avec des signes inégaux....comme on a des maisons inégales, ce qui finalement ne gène personne (sinon les partisans des maisons égales, justement).
C'est ainsi que les trois premiers signes (bélier-gémeaux) couvriraient ensemble (d'Aldébaran à Regulus) moins de 90°, soit environ 81°, que les trois signes suivants (cancer, lion, vierge), tout au contraire (de Regulus à Antarès) couvriraient quelque 98°, que la série balance, scorpion, sagittaire (soit d'Antarès à Fomalhaut) serait de même longueur que celle des signes lui faisant face et idem pour la série capricorne, verseau, poissons s'alignant sur l'espace couvert par la série cancer, lion, vierge. Rappelons que de toute façon, les planètes ne restent pas la même durée dans chaque signe.
Bien entendu, on aura compris que le recours au nom des signes ne prétend en aucune façon à aucun référentiel saisonnier ni constellationnel. Pour nous, le zodiaque n'est qu'un procédé alphanumérique, comme il l'est, au demeurant, pour les astronomes et d'ailleurs, les exemples sont nombreux d'application du zodiaque à toutes sortes de structures, à commencer par les mois de l'année, que ce soit dans le calendrier solaire ou dans le calendrier lunaire (voir l'iconographie sur le site de Martine Charmet)


JHB
25 10 09

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