samedi 28 novembre 2009

Littérature et Cyclicité

par Jacques HalBronn


La littérature la plus accessible, la plus populaire - et souvent la moins respectée des élites- est celle des romans policiers et de ceux "à l'eau de rose".
En quoi consiste ce genre dit mineur et qu'apporte-t-il à son lectorat?
En notre qualité de cyclologue, nous pensons que la dite littérature s'inscrit bel et bien dans une dynamique cyclique qui serait comparable à la période pré-conjonctionnelle, soit la fin du cycle.
Le fait que les romans du genre évoqué plus haut - ou les pièces de théâtre, les films - comportent le mot "Fin" est caractéristique. D'où (en franglais) le "happy end" (en anglais happy ending), le pot aux roses.
Ce qui nous conduit à la question des recettes à suivre pour produire une telle littérature souvent appelée "de gare", ce qui d'ailleurs nous conduit à comparer une telle lecture à un voyage.
Prenons le cas d'une intrigue policière (nous avons notamment étudié les livres des auteurs américains Mary Higgins Clark et ceux de Dan Brown), au départ, cela va dans tous les sens, les suspects pullulent, les fausses pistes sont offertes à chaque chapitre et puis, évidemment, quand on arrive à la fin, l'on s'aperçoit, avec quelque émerveillement, que tout converge, que tout s'explique : on est passé du multiple à l'unité. Si l'on prend un film comme Fric Frac de Maurice Lehmann et Claude Autant- Lara (1939), le personnage incarné par Fernandel hésite entre deux femmes jusqu'à la dernière image. Là encore, la diversité laisse la place à un choix qui s'impose.
A contrario, dans la littérature jugée plus sérieuse, le processus semble inverse. On part de notions apparemment simples et on les déconstruit tant et si bien qu'à la fin le lecteur se voit certes libéré de ses idées toutes faites, de ses préjugés mais au prix du doute. Il n'est plus sûr de rien, comme on dit. Autre phase du cycle, non plus celle où l'on se rapproche de la conjonction mais celle où l'on s'en éloigne, comme un bateau qui quitterait le rivage.
En ce qui concerne la vie d'un texte, l'on s'accordera à reconnaitre qu'une traduction est un avatar par rapport au texte d'origine mais c'est aussi le cas des imitations, des attaques qui complexifient l'appréhension d'un corpus. On dira que l'on est là en phase de complexification. Mais vient un temps où l'on se doit de revenir à l'essentiel, à la source.
Il en est ainsi pour le corpus nostradamique comme pour le corpus astrologique, en tant qu'objets littéraires, textuels.
L'historien peut certes s'intéresser à l'évolution d'un corpus, à sa diversification, à sa ramification mais il peut aussi préférer s'efforcer de restituer - par un processus involutif - le noyau initial en l'extrayant d'un ensemble assez hétérogène sinon hétéroclite. C'est ce que nous avons fait dans les domaines susmentionnés des études astrologiques et nostradamiques en signalant les diverses additions et autres dérivations.
En tout état de cause, le passage de l'oral à l'écrit fait déjà en soi problème, l'écrit tendant à figer l'oral, à le cristalliser, facilitant le plagiat.




JHB
21. 10. 09

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