par Jacques HalBronn
Le problème de la "société" astrologique est celui de l'autorité dans les milieux minoritaires, opprimés. Ceux qui sont censés incarner la dite autorité sont eux-mêmes en situation difficile, ce qui vient miner, saper le respect qui leur est dû. Et c'est alors que l'on peut assister à des dérapages, à tous les niveaux.
Imaginons un père qui fait des observations à son fils et le fils qui "répond" à son père qu'il n'a pas de leçons à lui donner. C'"est un peu ce qui se passe quand certains astrologues se veulent en position de mettre un peu d'ordre..... Ils risquent de se faire reprocher de donner le mauvais exemple!
Expliquons-nous: chacun sait que l'astrologie est un domaine discuté, contesté, même si certains tendent à l'oublier et faire comme si de rien n'était, pratiquant la politique de l'autruche en croyant qu'en réglant un problème à un certain niveau, ils auront tout résolu, comme cet animal qui en cachant sa tête s'imagine qu'on ne la verra plus...
Imaginons donc tel astrologue voulant un peu faire la police dans le milieu astrologique, au nom de quelque structure plus ou moins représentative. Cet astrologue, dans l'état actuel des choses, sera contraint le plus souvent d'admettre qu'il ne peut pas tout expliquer de ce qu'il a admis comme viable astrologiquement. Parfois, il ne l'avouera pas mais personne ne sera dupe.
A partir de là, les astrologues auxquels le dit "leader" se permettra de faire des remarques se diront, dans leur for intérieur, qu'eux aussi ils ont bien le "droit", après tout, d'accepter et de pratiquer certaines choses qui ne sont pas si évidentes que cela dans leur propre astrologie Et ce quand bien même leur expliquerait-on que certaines hypothèses sont plus acceptables que d'autres, s'éloignant moins fortement de ce que telle ou telle science reconnue admet. On n'en pensera pas moins que c'est du pareil au même..... Contesté un peu plus ou un peu moins, qu'est ce que ça change, se dira-t-on.....
C'est ce dérapage qu'il convient ici de dénoncer et qui entraine l'astrologie dans une spirale de plus en plus incontrôlable, du fait de précédents ou prétendus tels. Mais cela exige aussi de la "direction" du "mouvement astrologique" - le terme étant pris ici dans un sens large et ne renvoyant pas à une association donnée - d'être aussi irréprochable que possible.
Prenons un exemple simple: si un astrologue "sérieux" admet que telle planète agit de telle manière, un autre se dira "et pourquoi pas tel point fictif puisque de toute façon on ne sait pas pourquoi la dite planète agit comme elle le fait". Et ainsi on en rajoute : et pourquoi pas aussi ceci ou cela ?
On aura compris qu'il faut à la tête du "mouvement" des astrologues qui s'accordent le moins de licence possible, qui ne se permettent aucune fantaisie épistémologique, tout en reconnaissant explicitement le travail d'explicitation qui reste à faire.
Ce n'est qu'alors que pourra régner un certain ordre et que l'on ne mettra pas dans le même sac tous les astrologues. C'est dire que ceux qui entendent se placer à la tête du dit mouvement devront apprendre à balayer devant leur porte. On connait la parabole de la paille et de la poutre!
Reconquérir une certaine autorité devrait permettre de purger l'astrologie de certaines combinatoires nullement indispensables et ce malgré l'usage qu'en font les praticiens depuis longtemps. Mais les astrologues ont la nuque raide!
On aura beau leur expliquer qu'il convient de distinguer une astrologie liée à la rotation de la terre au niveau de la naissance et une astrologie liée aux révolutions sidérales des planétes, il faut s'attendre à une énorme résistance pour abandonner le thème natal sous sa forme actuelle, en dépit des efforts d'un Jean-Marie Lepeltier (sur teleprovidence) avec son astronomie symbolique. Il est vrai que Jean-Pierre Nicola n'a pas milité dans ce sens alors qu'il a évacué une autre combinatoire, celle qui relie planètes et signes (domiciles des planétes). Un autre combat à mener (voir notre entretien (1991) avec Raoul Mélo, sur teleprovidence) concerne le fait que les étoiles doivent remplacer les signes et les constellations qui ne sont que des constructions artificielles alors que les étoiles fixes, elles , sont bien réelles et bien visibles et peuvent être exactement aspectées par des planètes.
Voilà trois dossiers qu'il importera de traiter au long de la deuxième décennie du XXIe siècle et qui devraient endiguer un certain nombre de dérapages.
On aura compris que si les "chefs" du mouvement astrologique continuent à se contenter de dire que ce qu'ils avancent "marche" en dépit de toutes les invraisemblance, il ne faut pas s'attendre à ce que leurs troupes ne récupèrent pas, à leur niveau, un si bel argument, ô combien imparable!
Il ne suffit pas que "ça marche", il faut aussi que cela fasse sens, qu'il y ait adéquation entre les moyens et les fins de l'astrologie. Que l'on utilise un objet à contre emploi est tout à fait possible mais il importe de déterminer son véritable usage. La question n'est donc plus si ça marche mais si l'astrologie est faite pour "ça". On peut aussi essuyer une table avec une chemise blanche mais l'étude de la chemise devrait faire comprendre que tel n'est pas l'emploi qui lui est réservé. Ce sera un des enjeux du Colloque du 11 novembre, à Marseille.sur le thème "Le choix de l'astrologie". Etrangement, la sagesse des peuples ne semble pas avoir légué un adage populaire pour dénoncer de telles pratiques littéralement abusives, c'est à dire dont l'usage n'est pas approprié à la chose. Il est vrai que notre apprentissage du langage nous encourage à ne voir partout que de l'arbitraire dans le rapport signifiant/signifié. Pourquoi, doivent penser certains, n'en serait-il pas de même en ce qui concerne la structure de l'outil et son emploi?
JHB
08. 10. 09
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