samedi 28 novembre 2009

Pour une approche "sexuée" de la présence juive au monde

par Jacques HalBronn (CERIJ)


Dans nos derniers textes sur la 'question juive", nous avons développé un nouveau modèle que l'on peut qualifier de "sexué". Pour nous, les Juifs constituent le pôle masculin, le "peuple" masculin - le terme pôle semble somme toute plus heureux que celui de peuple - face aux "nations" (goyim) qui constitueraient le pôle féminin.
La disproportion quantitative, numérique, entre ces deux pôles que nous entendons faire apparaitre est flagrante mais est-elle choquante, à la réflexion? Nous ne le pensons pas car le masculin a vocation à être minoritaire. Que l'on songe à la polygamie! Est-ce qu'il faut plus d'un homme pour satisfaire toutes les femmes d'un harem, pour les féconder? En quelques jours, un homme peut avoir déclenché un nombre considérable de naissances à venir.
Bien plus, si l'on considère l'acte même de procréation qui passe par une pénétration, au moment de l'acte terminal, la part masculine au sein du corps de la femme est relativement très faible, si l'on prend en compte les masses en présence.
Autrement dit, le masculin n'a pas besoin d'être spatialement dominant pour jouer son rôle.
Certes, la population actuelle fait-elle apparaitre une quasi égalité entre hommes et femmes mais en réalité, il y a beaucoup trop d'hommes par rapport au nombre de femmes.
Le problème, c'est qu'avec le vote des femmes, tel qu'il a fini par s'imposer largement dans la seconde moitié du XXe siècle, toute minorité se trouve en position de dominée, du moins si l'on respecte les votes exprimés. Cette question du verdict démocratique aura certainement contribué à empoisonner les données israéliennes et l'on pourrait aborder les effets pervers des systémes de votation en rappelant ce qui s'est passé, par exemple, en Algérie avant l'indépendance.
Il semble que les Juifs de diaspora se distinguent sensiblement des Juifs vivant en Israël au regard de ce critère de sexuation. Nous dirons que les premiers assument leur masculinité et les autres ne l'assument plus, ne sont plus disposés ou en mesure de le faire, ce qui se résume par le concept (herzlien) même d'Etat Juif. On peut l'observer notamment à propos des implantations juives en Cisjordanie (Judée-Samarie. On notera, en passant, ce cas étonnant et paradoxal d'une région appelée Judée (Yehouda) et qui n'est pas en Israël, alors que le mot "juif" vient du mot Judée).
L'idée de placer les Juifs en situation minoritaire semble être devenue quasiment impensable pour un "sioniste" bon teint. Or, refuser le statut minoritaire, c'est selon nous, refuser sa masculinité. Signalons en passant que si l'on parle du sperme, la présence masculine, même très minoritaire, devient écrasante en nombre de spermatozoïdes..
Il nous apparait donc comme déterminant pour l'avenir des Juifs dans le monde qu'ils se guérissent de ce complexe d'infériorité numérique et qu'ils assument pleinement leur condition de pôle masculin.
Notre modèle ne s'applique d'ailleurs pas seulement au cas Juif, on l'aura compris et il est hautement souhaitable de s'en servir à toutes sortes de niveaux.
Rappelons, notamment, le cas de la langue française que nous qualifierons de "masculine" (voir l'ouvrage de Treps sur la présence du français en Europe). Selon nous, le français aurait en quelque sorte pratiqué une sorte de polygamisme à l'endroit des diverses langues européennes et les auraient ainsi peu ou prou transformées, ce qui est notamment mais nullement exclusivement le cas de l'anglais moderne, né de l'union du français avec l'ancien anglais.
On aura compris que nous prônons une représentation duelle du monde exigeant la cohabitation, la synergie, la symbiose entre un pôle émetteur et un ensemble de pôles récepteurs.
Quant à la fausse bonne idée de réinstaller les Juifs en Palestine, elle ne tient pas la route: le choix du lieu où se tient un meeting est bien moins important que le projet et les participants. Même les rois de France n'ont pas tous été couronnés à Reims, et notamment le fameux Henri IV qui le fut à Chartres, premier roi Bourbon.(auquel nous avons consacré quelque attention dans nos travaux consacrés aux Centuries de Nostradamus). La question du lieu est le plus souvent secondaire et l'on a vu que jusqu'à sa mort, Herzl envisagea toutes sortes de "solutions" alors que son plan, quant à lui, restait inchangé, à savoir rassembler les Juifs quelque part.
Il est clair qu'il importait peu à Moïse de conduire les Hébreux vers telle région plutôt que vers telle autre. Tout était question d'opportunité et les anciens liens entre les Hébreux et cette "Terre promise" étaient largement fictifs. D'ailleurs, jusqu'à la Guerre des Six Jours, on ne représentait pas les remparts de Jérusalem, qui étaient jordaniens, y compris le Mur des Lamentations qui était inaccessible aux Israéliens. Les Juifs s'étaient en fait installés dans des endroits sans connotation historique forte, à commencer par Tel Aviv dont on célèbre le 100e anniversaire de la fondation. Ce n'est que bien plus tard que les Israéliens ont voulu s'installer à Hébron ou dans la vieille ville de Jérusalem. La signification des événements de 67 aura été la tentation d'une réappropriation d'un passé qui avait été peu ou prou exorcisé, dont on avait fait le deuil, au prix d'une perte de la Cisjordanie lors de la partition décidée par l'ONU en 1947, parce que trop peu occupée par les Juifs, qui se trouvaient donc en minorité sur les lieux bibliques..


JHB
25. 10. 09

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