samedi 28 novembre 2009

Propositions pour un renouvellement acceptable de l'outil astrologique

par Jacques HalBronn

Certains chercheurs auront contribué à élaguer le thème natal, on pense récemment à l' "astronomie symbolique" non zodiacale de Jean-Marie Lepeltier (voir sa communication au Colloque de Rennes, sur téléprovidence) mais évidemment, depuis un demi-siècle, Gauquelin (1929-1991) aura fourni les bases du "vrai" thème natal face aux dérives de l'astrologie karmique.
Le colloque de Rennes (voir sur teleprovidence) aura été notamment l'occasion d'une remise en question de la centralité du thème natal sous sa forme traditionnelle. Nous entendons ici prolonger le débat qui y fut engagé (avec Kevin Lagrange, notamment) et depuis plus de 30 ans nous militons contre la toute-puissance du thème natal (voir 4e de couverture de Clefs pour l'Astrologie, Paris, Seghers, 1976)
En effet, si thème natal il y a, qu'est ce que cela signifie, qu'est ce qui se passe à ce moment là, qui fait quoi? La thèse de Gauquelin nous semble la plus envisageable: l'enfant, doté par avance d'une certaine "signature" planétaire naitra au moment correspondant à la dite signature, c'est à dire réagira au signal planétaire correspondant. On est à là dans le champ de l'astrobiologie et de l'astro-généalogie. Mais cela ne vaut en pratique que pour le mouvement diurne.
Le grand avantage du mouvement diurne lequel ne prend aucunement en compte la diversité des vitesses de révolution, c'est justement de placer tous les astres sur le même plan, la lune ne progressant pas plus vite que Jupiter à travers les maisons, ce qui n'est évidemment pas le cas au niveau zodiacal. Plus justement, nous dirons qu'en l'espace de quelques heures, le ciel peut changer considérablement au regard des positions des planètes en maison, ce qui permet de concilier unité de temps (un jour) et diversité des solutions "spatiales" (types planétaires) comme on le voit déjà pour l'ascendant - en 24 h, on peut naitre sous 12 ascendants différents) mais c'est peut être cet "ascendant" qui aura introduit le ver dans le fruit du thème natal. L'idéal serait en fait d'associer un signe zodiacal avec chaque maison....Une planète en maison V serait considérée ipso facto comme en Lion (voir cependant les thèses de Jacques Boit sur ce point, sur teleprovidence)
En revanche, on ne saurait concevoir que le thème natal classique avec ses positions astronomiques telles qu'on les trouve dans les éphémérides puisse satisfaire une telle exigence de flexibilité. Le soleil met une trentaine de jours pour changer de signe et ne parlons même pas de Jupiter qui met un an (ce qui a donné lieu au zodiaque chinois). On nous dit que la position de la planète en signe nous informe sur la structure psychique du né mais un tel discours est irrecevable- par delà les pseudo-confirmations que l'on trouve toujours dans la pratique.
Imaginons - selon la thèse karmique - que des "âmes" différentes veuillent se réincarner en même temps, elles ne le pourraient pas du point de vue des positions planétaires dans le zodiaque, elles ne le pourront qu'au niveau des positions planétaires en maisons. Les aspects, également, ne sont pas visibles dans le thème natal et viennent encore complexifier le système. Si une personne est marquée soi disant par un Saturne en Lion et l'autre par un Saturne en Verseau, elles devront naitre ... à près de quinze ans d'intervalle et ne parlons pas des transsaturniennes pour lesquelles on nous explique que ce sont des planètes de génération, ce qui est une façon ingénieuse d'esquiver le problème. D'autres astrologues ont au contraire compris qu'il était préférable de ne considérer que la position des transsaturniennes en maison. Quant à considérer tel ou tel aspect comme déterminant, cela devient la quadrature du cercle, n'en déplaise à Jean-Marie Lepeltier qui évacue le zodiaque mais pas les aspects dans le radix natal.
En vérité, l'astrologie généthliaque se porterait beaucoup mieux si elle n'admettait que les positions en maisons, sans les signes et sans les aspects, avec donc des orbes très larges car plus les orbes sont étroites, plus la possibilité de trouver un moment de naissance adéquat est mince.
Finalement, que l'on adopte l'idée d'une naissance à la Gauquelin où l'enfant tente de naitre à un moment approprié ou que l'on admette la thèse karmique, force est de constater que seules les maisons se prêtent à ce scénario.
Bien sûr, la grande majorité des astrologues préfère s'en tenir à d'autres explications, à savoir que le thème natal reflète l'état de la personne qui nait ou encore- autre version- que le "ciel" marque l'enfant sous lequel ciel celui-ci nait. Mais l'on en revient toujours au même problème assez paradoxal, c'est qu'un tel système ne permet pas de faire ressortir l'individualité en raison de la lenteur relative des changements zodiacaux opérés par les planètes, les enfants naissant non seulement le même jour mais même la même semaine, le même mois voire la même année ayant en commun nombre de facteurs et cela vaut aussi pour les axes des nœuds si à la mode actuellement.
Le client de l'astrologue n'est pas toujours averti de telles incongruités, de par son ignorance des données astronomiques et on se garde bien de l'éclairer sur ce point.
.L'astrologie aurait à gagner en se focalisant sur les seules positions en maisons comme le proposait Michel Gauquelin et cela permettrait d'ailleurs de mieux différencier les gens en laissant de côté les facteurs communs à tous ceux qui naissent au cours d'une même période.
On sera peut être surpris de cette position de la part de quelqu'un qui insiste sur une astrologie collective face à une astrologie du particulier. Mais il existe bien deux astrologies, l'une spatiale et donc typologique qui s'articule, selon nous, sur les positions planétaires en maison et l'autre temporelle et donc cyclique qui s'articule sur les relations entre planètes et étoiles.(le zodiaque tropique étant un compromis éventuellement acceptable pour l'heure). Astrologie rotationnelle et Astrologie révolutionnelle, comme nous les avons appelées. Et il ne faudrait pas les mélanger ou les télescoper en essayant (voir le célescope de Bernard Melguen, prisé par Jacques Boit, sur teleprovidence) d'en donner une image qui ne vaut que sur le plan purement astronomico-cosmographique.
Nous envisageons donc, à terme, un compromis que nous proposons aux astrologues, et qui a l'avantage de conduire à une certaine unité et nous proposons ce distinguo au niveau de la Charte GWA.
L'astrologue présentera désormais à son client deux documents bien distincts:
1 la carte du ciel de naissance avec les seules positions des planètes en maison et l'ascendant. On pourra éventuellement mettre en correspondance signes et maisons mais ce zodiaque ne sera plus lié en aucune façon ni aux saisons ni aux étoiles. Ce sera un zodiaque domifié.
Cette première étape permettra de faire ressortir une planète dominante
2 le thème horaire du moment de la consultation mais sans les maisons, avec les positions planétaires dans le zodiaque correspondant à un climat général ambiant. L'astrologue se focalisera sur les aspects que la planète dominante mise en évidence au précédent stade entretient avec les autres planètes., quitte à remonter dans le passé ou à se projeter dans le futur, astronomiquement parlant.
Soyons clair, une telle proposition ne correspond pas pleinement à nos idées, elle est le fait d'un compromis en vue d'évoluer, ultérieurement, vers des formulations plus radicales. En effet, la proposition ci dessus a l'avantage mais aussi le défaut de combiner deux astrologies fort différentes. Peut-on en vérité passer de l'une à l'autre comme il est proposé ci-dessus? Nous ne le pensons pas car ces deux astrologies ont des fondements différents et même si dans les deux cas, il s'agit bel et bien de planètes, cela ne signifie pas, par exemple, que le Saturne "rotationnel" soit assimilable au Saturne 'révolutionnel" et il est encore moins probable que le nombre de planètes à considérer dans une perspective de typologie spatiale soit le même que celui qui convient à une cyclologie temporelle pour une excellente raison, à savoir que le clivage spatial passe par plusieurs planètes, circulant au cours d'une même journée, tandis que le clivage temporel passe par plusieurs phases d'une seul et même planète.
En fait, une telle proposition esquive une question méthodologique majeure, à savoir la mission de l'astrologue de "classer" son client sans le recours aux données natales, ce qui signifie le recours à des tests (voie envisagée par Gauquelin, voir ses Personnalités planétaires, Paris, La Grande Conjonction-Trédaniel, 1992).
Cette typologisation qui ne se limite nullement à l'étude du thème natal, lequel, rappelons-le, est voué à perdre toute fiabilité en cas d'accouchement provoqué- elle comprend un inventaire dont les principaux éléments sont les suivants:
1 le sexe (M; F)
2 le type planétaire à partir des positions planétaires en maisons (voir ci dessus) ainsi que des tests Gauquelin
3 le type astro-actif ou astro-réactif.
Précisons ce que nous entendons par ce troisième point qui est absolument déterminant, selon nous. Nous entendrons par type astro-actif l'individu qui réagit directement à certaines configurations cosmiques (voir notamment l'Astrologie 4 Etoiles que nous avons établie). Il s'agit là d'une espèce rare, qui correspond à ceux qui se placent au commencement de processus. Personnages qui sont imprévisibles sans recours à la cyclicité astrologique. A contrario, le type astro-réactif est beaucoup plus fréquent, en ce qu'il ne dépend pas directement des configurations mais indirectement, par ricochet. Ce second ensemble est dans la moyenne et a une certaine marge de manœuvre : soit il côtoie les personnages de type astro-actif et donc son comportement sera tout de même assez marqué par certaines configurations propres aux dits personnages qui les entrainent dans leur sillage, soit le dit type vit plutôt dans la sphère privée, à distance raisonnable des "décideurs" de premier rang et dans ce cas, son astro-réactivité peut comporter des décalages considérables par rapport aux configurations célestes signifiantes. Il ne sera pas "prévisible" astrologiquement mais il sera prévisible, en revanche, par toutes sorts de paramètres non astrologiques que d'ailleurs les astrologues ne manquent pas de considérer (voir Colloque de Rennes, sur teleprovidence)



JHB
28.09. 09

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