samedi 28 novembre 2009

Les astrologues et l'argent

par Jacques HalBronn



L'argent corrompt tout dit-on. Quand des dysfonctionnements sont observés au sein d'une société donnée, il n'est pas rare que l'argent y soit pour quelque chose. Qu'en est-il en milieu astrologique?
On sait qu'en 1666, quand Colbert décida la fondation de l'Observatoire de Paris, il libérait par la même les astronomes de toute activité alimentaire comme de faire des horoscopes, à la façon d'un Kepler, quelques décennies plus tôt.
Bien des astrologues n'exercent une activité de consultation voire d'enseignement que parce qu'il faut bien vivre. Or, de telles activités sont souvent plus dommageables que fécondes pour la recherche, quoi que d'aucuns veuillent bien prétendre, faisant de nécessité vertu!
D'où des compromis, d'où une certaine promiscuité -sur Internet, c'est fort courant - avec des pratiques que l'astrologie "bon ton" tend pourtant à rejeter comme la "voyance" ou diverses mancies.
Le client qui paie impose sa loi. Il faut lui en donner "pour son argent". Idem pour l'élève en astrologie.
C'est là le talon d'Achille de cette "pratique" astrologique qui voudrait dicter sa loi.
L'astrologie, d'ailleurs, attire à elle des recrues pour en faire profession dont la seule motivation est d'avoir ainsi un gagne-pain. Et il ne faudrait donc pas cracher dans la soupe!
Le cas des congrès astrologiques mérite qu'on s'y arrête. Dans plusieurs cas, les intervenants sont payés - ce n'est pas un secret. Ils ne viennent pas spécialement pour rencontrer d'autres astrologues mais bien pour faire ce pour quoi ils sont payés, c'est à dire faire un exposé d'une certaine durée. D'ailleurs, l'argent qu'ils reçoivent, qu'ils coutent à l'organisateur est fourni par le public. Mais ce public veut en contrepartie de sommes rondelettes qu'il doit débourser, recevoir quelque chose de substantiel. Il n'est pas là pour assister à des discussions byzantines entre astrologues mais pour que chaque intervenant dispense un certain enseignement, de sorte que l'on puisse partir avec le sentiment d'avoir appris quelque chose...
Pour notre part, si nous avons encouragé la professionnalisation de l'enseignant en astrologie - ce qui nous permettait évidemment de prélever un certain pourcentage- en revanche, nous n'avons que très rarement en près de 70 colloques payé quoi que ce soit aux intervenants qui ne venaient donc pas à nos réunions poussés par quelque appât de gain, aussi modique fût-il, ce qui nous permit de ne rien devoir au public lequel ne payait pas ou très peu, d'où l'importance des débats qui constituaient l'essentiel plutôt que l'accessoire de nos colloques, à la différence avec la pratique d'autres organisateurs..
En ce qui concerne Teleprovidence, nous n'avons pas demandé de participation aux très nombreuses personnes que nous avons interviewées, souvent en nous déplaçant assez loin. Par ailleurs, nous n'indiquons pas toujours les noms des intervenants à nos colloques, pensant que c'est la dynamique globale qui importe et que celle-ci est la marque des rencontres que nous suscitons depuis 35 ans.(premier congrès, septembre 1974, Hôtel Méridien, Porte Maillot, Paris)
Ce n'est pas cependant que nous pensions que l'argent ne devrait pas jouer un rôle dans le milieu astrologique, sous la forme d'un impôt versé par les praticiens à une structure centrale à condition que ces sommes soient utilisées à bon escient dans l'intérêt de la "communauté" astrologique. Or, force est de constater que depuis des décennies, aucun "fonds" n'a été constitué pour mener une politique, quelle qu'elle fût si bien que les conditions de vie des astrologues restent les mêmes, à savoir que de bas en haut de l'échelle sociale - car il y a une hiérarchie comme partout dans la dite communauté- chacun tente de s'en sortir comme il peut, avec les moyens du bord, non pas par un processus de solidarité mais en "vendant" des produits aux profanes -on allait dire aux touristes de l'astrologie.
Il est donc temps que se mette en place une solidarité interne qui permette à partir de ce que récoltent les astrologues en rapport avec le public, de développer certains projets dans l'intérêt bien compris de la dite communauté astrologique, comme une "maison de l'astrologie" qui ne serait pas ouverte au public mais bien consacrée à l'avancement de la recherche astrologique, à la formation permanente des astrologues.
Que l'on nous comprenne bien : il ne s'agit pas ici de continuer comme par le passé, chaque membre du "village" astrologique percevant de l'argent de ses clients mais bien de demander à ceux qui gagnent ainsi de l'argent de le reverser à une caisse commune permettant à certains astrologues de pouvoir travailler dans ce domaine sans avoir, pour autant; de contact avec un public qui se fait une certaine idée de l'astrologie qui n'est probablement pas la bonne.


JHB
22. 10. 09

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