samedi 28 novembre 2009

De l'astrologie-puissance à l'astrologie-acte

par Jacques HalBronn

Un des contre-sens majeurs commis par les rénovateurs de l'astrologie, dans la seconde moitié du XXe siècle, est de ne pas avoir compris que l'astronomie est puissance et l'astrologie, acte, pour reprendre le langage de la philosophie aristotélicienne. Et le passage de l'une à l'autre est cyclique, l'astronomie restant ce qu'elle est et même s'amplifiant et se complexifiant et l'astrologie pouvant se renouveler au prix de nouveaux choix, chaque choix générant des "laissés pour compte". Tout le drame épistémologique de l'astrologie, tant sur le plan théorique que pratique réside dans cette méconnaissance de la dynamique de la manifestation, de l'ex-pression.
Les cordonniers sont les plus mal chaussés: on est pantois face à l'ignorance crasse de toute logique cyclique quand des astrologues parlent de l'Astrologie, tant de son passé que de son futur.
Il convient donc de rappeler certains fondamentaux et notamment le fait que pour passer de la puissance à l'acte, des choix s'imposent, tout comme dans le cas de la procréation quand le sperme est puissance et l'ovulation acte, au prix, on le sait d'une sélection draconienne.
Or, où est la sélection opérée par l'astrologie moderne par rapport à l'ensemble des possibles? Force est de constater que l'astrologie a opté pour... le non choix. Il est urgent d'attendre, comme on dit.
D'où des constructions comme celle proposée par Jean-¨Pierre Nicola (RET) où le choix se réduit à attribuer à chaque planète une fonction spécifique, ce qui revient à les garder toutes. Cette répartition des rôles est précisément l'alternative au choix, un substitut;, un palliatif à la nécessité de ne pas tout (com)prendre. On imagine une ovulation où chacun des spermatozoïdes se verrait affecter quelque activité......
Le problème, c'est que si la notion de choix cesse d'être centrale, c'est la notion même de cycle qui devient incompréhensible puisque précisément le cycle est l'histoire d'un choix effectué à partir d'un grand nombre de(com) possibles. Comment l'astrologue pourrait-il "coacher" son client au niveau cyclique s'il n'a pas compris ce que cela signifiait.?
Or, la preuve que l'astrologue n'y parvient pas, c'est que son discours sur sa propre discipline ne tient pas compte d'une telle problématique du choix cyclique. Piètre astrologue que celui qui ne sait pas que la vie est faite de choix et donc de deuils par rapport à ce qui n'a pas été choisi.
Décidément, légion sont les astrologues qui ont cru bon d'opter pour l'autre solution que nous évoquions, à savoir on garde tout et l'on trouvera bien quelque chose à faire pour chacun. On se croirait dans un pays communiste, où tout le monde avait un travail, aussi dérisoire soit-il. Or, quand on entend les astrologues disserter sur les attributions de tel astéroïde (on pense notamment à Cérès, Pallas, Junon et Vesta), en détaillant ce qui est propre à chacun, l'on prend conscience des extrémités auxquelles une telle attitude peut conduire.(voir débat autour d'Eris, avec Christophe de Cène, Jean Billon, Olivier Peyrebrune, Rennes 2009, sur Teleprovidence)
En fait, le génie humain consisterait à opérer des choix: une langue est un choix de mots, de sons parmi toutes les possibilités non retenues et dont on prend connaissance en apprenant des langues étrangères.
Il faut être raisonnable, l'on ne va pas indéfiniment subdiviser l'humanité au prorata des astres que l'on a découverts ou/et que l'on découvrira. D'ailleurs, face à ce défi, deux solutions; soit l'on est obligé de redistribuer les cartes entre toutes les fonctions chaque fois qu'un nouvel astre est à intégrer, soit l'on déclarera que la fonction octroyée au nouvel astre est nouvelle. Et le tour est joué. On nous explique ainsi qu'Uranus a été découvert au moment où de nouvelles dynamiques se manifestaient, ce qui n'empêche pas d'autres astrologues - et parfois les mêmes- de se servir d'Uranus pour étudier des données bien antérieures à sa découverte (1781)
Selon nous, la conjonction qui est la matrice de tout cycle signifie un retour à la puissance, donc une rétraction des actes, ce qui implique que les choix effectués, entre deux conjonctions, sont reconsidérés et que d'autres choix pourront éventuellement s'opérer. Mais il y a un choix qui ne sera pas contesté, c'est le principe même du choix.
Cela vaut moins pour l'astrologie rotationnelle qui classe l'humanité en un certain nombre de fonctions- ce qui peut justifier une certaine diversité de planètes, en correspondance- on ne va évidemment pas se contenter d'une seule et unique fonction car il n'y aurait pas de complémentarité, ce qui est le pendant, au niveau spatial, de la cyclicité.
Cela vaut davantage pour l'astrologie révolutionnelle qui n'a pas tant besoin de planètes que de balises fixes, une seule planète, en vérité suffisant. Mais c'est là encore un principe bafoué par nombre d'astrologues que de ne pas rechercher une dualité entre le fixe et le mobile.




JHB
28. 09. 09

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