samedi 28 novembre 2009

Corpus et consensus astrologiques à l'épreuve d'Internet

par Jacques HalBronn

Si l'on passe par google et tape "astrologues", l'on trouve, sur les deux premières pages, un certain nombre de propos qui se veulent anti-astrologiques et il nous a semblé nécessaire d'en faire état.
Un des textes les plus "limite" nous semble être celui -ci (pris sur Astrosurf.com):

"Remarquons, pour finir, que la décision de l'Union Astronomique Internationale du jeudi 24 août 2006 de déchoir Pluton de son statut de planète rend la doctrine astrologique totalement caduque et obsolète car basée sur une argumentation fausse (ça, on la savait déjà !) et sur un nombre erroné de planètes. Comment se faisait-il que les astrologues qui connaissaient si bien le futur, à les entendre brailler sur la place publique depuis des lustres, ne savaient-ils pas depuis 1930 que Pluton n'était pas une planète majeure, mais une simple planète naine, comme il y en tant d'autres dans le Système Solaire !?"

L'auteur de ce texte parle de l'astrologie comme si c'était l'Eglise Catholique, avec ses positions officielles décrétées par le pape. La question est de savoir si la "doctrine astrologique" comme il l'appelle était obligée d'adopter Pluton. Il semble ignorer que certains astrologues refusent les planètes transsaturniennes. Cela di, l'on ne saurait contester l'existence d'un certain consensus autour de Pluton et légion sont les astrologues qui jurent ne pas/plus pouvoir se passer de cet astre. Les astrologues qui se sont un peu vite embarqués sur la galère de l'astronomie moderne en sont pour leurs frais. . .

Et puis, il y a l'argument de la précession des équinoxes, repris sur le site Internaute.com
('Quatre mystères de l'astrologie) :
"Pierre est Verseau" : selon l'horoscope, le caractère de Pierre est donc lié la constellation du Verseau. Quand Pierre est né, le Soleil, qui parcourt le ciel en une année, devait logiquement se trouver dans la région qu'occupe la constellation du Verseau.

Or cette constellation, était bien dans le signe du Verseau... mais il y a deux mille ans. Aujourd'hui, c'est la constellation du Capricorne se trouve en partie dans le signe du Verseau. Le caractère et le destin de Pierre sont-ils déterminés par le signe Capricorne ou Verseau ?
Le Soleil traverse 13 constellations (Ophiucus, entre le Scorpion et le Sagittaire) et non 12 chaque année. D'autre part, il ne reste pas "pile" un mois dans chacune d'elles. Quel sens donner aux horoscopes qui classent les gens en tranches d'un mois ?
L'astrologie suppose une action des astres sur les hommes. Or, les constellations ne sont qu'apparences. Deux étoiles du Taureau, par exemple, sont à des distances très différentes bien qu'elles apparaissent proches. Vues d'un autre point de l'Univers, aucune de ces représentations ne se maintiendrait. D'ailleurs, les Chinois donnent d'autres noms aux constellations. Le destin des Chinois obéirait-il aux astres d'une façon différente du nôtre ?"

A cela nous répondrons que si effectivement, là encore, il existe un certain consensus en faveur du référentiel zodiacal, l'astrologie n'a nullement besoin du Zodiaque pour exister, à moins de déclarer qu'elle est définitivement prisonnière de l'image que le public en a.

Sur le site Web libre, sur le mot Astrologues, l'on découvre le texte "Astrologie mode d'emploi ou les dix questions qui embarrassent les charlatans du ciel" avec la définition suivante.
"Les astrologues sont les personnes qui pratiquent l'astrologie. L'astrologie est un ensemble de systèmes, de traditions et de croyances dans lequel la connaissance des positions relatives des corps célestes aident à expliquer la compréhension, l'interprétation et autres informations à propos d'une personnalité, des relations sociales ainsi que d'autres problèmes "terrestres". Il ne faut pas confondre l'astrologie et l'astronomie qui est l'étude scientifique de l'univers".

Nous répondrons qu'un tel ensemble ne constitue aucunement un corps de doctrine indispensable et que l'astrologie peut parfaitement prendre ses distances par rapport à lui.


Sur le site charlatans.info, nous retiendrons un argument qui nous a paru assez original :

"Si l'utérus de la mère est capable de protéger un fœtus hors des influences célestes jusqu'à la naissance, peut-on en faire de même dans une pièce dont les murs seraient de viande ?
Si des forces si puissantes émanent du ciel, pourquoi sont-elles bloquées avant la naissance par la faute d'un mince écran de muscles, de chair et de peau ? Et si l'horoscope potentiel d'un nouveau-né est insatisfaisant, peut-on dans ce cas le mettre immédiatement, dès sorti du ventre de sa mère, dans un espace confiné dont les parois seraient de même nature jusqu'à ce que les dispositions planétaires soient plus favorables ?"

Commentaire:
Un tel questionnement relance le problème du thème natal. Pourquoi, en effet, aura-t-il fallu attendre le moment de la naissance pour que l'enfant soit "marqué" par le cosmos, ce qui reste un élément du consensus astrologique?Pour notre part, le probléme ne se pose pas ainsi: l'enfant est déjà génétiquement "astrologisé" en tant que récepteur et ce n'est pas le thème natal qui est déterminant si ce n'est pour observer le comportement de l'enfant dans son rapport au ciel qui se déroule dans les heures qui précédent la naissance. Tout se passe comme s'il existait une sorte d'horloge biologique déclenchant un signal eau bout de 9 mois. Ce signal mobiliserait l'attention de l'enfant à la formation de telle configuration lui correspondant - selon un schéma bien plus simple que le thème natal traditionnel. On pense à une sorte d'hibernation comme dans les vaisseaux spatiaux dont la durée serait prédéterminée. Au delà d'un certain délai, l'équipage est réveillé et doit vaquer aux manœuvres nécessaires pour poser l'appareil.(voir le film "Pandorum", par exemple). L'équipage, ici, est notre équipement sensoriel


Extrait d'un texte d Arkan Simaan, sur le site pseudo-science.org


"Malgré la synthèse newtonienne, la croyance dans l’influence des astres persista chez quelques savants jusqu’en 1759, date à laquelle apparut une comète dont le retour avait été prévu par Halley (et qui porte donc son nom). Cela prouvait que, comme les planètes, elle aussi était soumise aux lois de la mécanique, ce qui enlevait enfin aux comètes tout pouvoir mystérieux. L’astrologie fut par la suite éradiquée du milieu scientifique.
Si donc cette pratique se révèle fausse depuis tant de siècles, comment se fait-il qu’elle trouve toujours des adeptes ? Tout simplement parce qu’elle ne relève pas de la rationalité : elle est une croyance, une pure démarche religieuse qui relie l’homme au ciel, qui accorde aux planètes des pouvoirs, comme les catholiques aux saints. Elle n’a rien d’une science, elle n’apprend rien de l’expérience, elle ne fait pas d’autocritique, elle n’explique jamais ses prédictions ratées sinon par un haussement d’épaules, bref, elle ne s’améliore point.
Quel que soit le milieu social, riche ou pauvre, ignorant ou instruit, on trouve des crédules : l’astrologie sévit donc partout car la bêtise et la superstition ne sont pas l’apanage d’une classe. Dans le monde entier, les librairies proposent actuellement plus de titres d’astrologie que d’astronomie. L’exploitation de la crédulité rapporte en effet un profit considérable que ne peuvent négliger les aigrefins. Habiles dans la maîtrise de l’Internet, experts dans les techniques de commercialisation, adroits dans l’exploitation de l’angoisse, doués pour le langage hermétique et symbolique, ils parviennent à écouler leur marchandise avec la complicité de nombreux véhicules de communication et leurs inévitables horoscopes : télévision, radio, journaux et revues.
Si au XVIIe siècle Kepler pouvait considérer l’astrologie comme la « fille folle » de l’astronomie, elle n’est aujourd’hui que la fille cupide de l’ignorance et de la naïveté, mais la mère de la charlatanerie"

Notre commentaire:
Le ton définitif et sans appel de ce texte ressemble davantage à un anathème qu'à une approche en profondeur du sujet. Il est vrai qu'il est le pendant du ton tout aussi définitif de certains astrologues quant à la véracité de leur science. A. Simaan reproche aux astrologues d'admettre que les planètes exercent quelque "pouvoir" en ignorant que le pouvoir peut être déterminé par le récepteur qui choisit les signes auxquels il est disposé à accorder de l'importance. Malheureusement, les astrologues modernes n'ont pas su mettre en avant cette question du choix de peur de fragiliser leur science. Mais il eut mieux valu la fragiliser en comprenant que chez l'homme le culturel génère du naturel, par le fait des habitudes que d'affirmer que le cosmos a vocation tout entier à nous conduire et que les astrologues ont su le déchiffrer!


Terminons par cet argument donné par les Sceptiques du Québec
"Que valent donc réellement ces prédictions qui semblent à première vue s'appliquer si bien à soi-même? Lorsqu'on vous fait une prédiction ou que l'on vous indique un trait de personnalité par exemple que vous êtes intelligent, sensible et généreux, bien que parfois colérique demandez-vous si celui-ci s'applique exclusivement à vous ou à bon nombre de gens autour de vous, qu'importe leur signe astrologique"
Commentaire: La plupart des astrologues devraient admettre ce point de vue, qui relativise sensiblement la portée de l'astropsychologie qui, finalement, est encore moins prise au sérieux que la prévision astrologique...Il ne s'agit plus en effet d'annoncer avant les autres mais de recouper ce que le client sait déjà!


Conclusion:
Il semble que les adversaires de l'astrologie, comme d'ailleurs les astrologues, confondent les principes fondateurs de l'astrologie et les formulations qui ont peu se succéder au cours des siècles et qui en constituent les "bases", une sorte de catéchisme que l'on apprend par cœur. Il est un temps, comme dans le rapport du christianisme au judaïsme, où il faut distinguer la lettre et l'esprit. Or, aucun des critiques de l'astrologie susmentionnés ne prend la peine de se demander ce que pourrait être et avoir été l'astrologie par delà les réponses apportées par les uns et les autres, à une époque donnée. Peut être, l'astrologie est-elle une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls soins des astrologues....
Ce qui nous frappe, au regard des observations que nous développons sur ce journal de bord, c'est le caractère inoffensif de ces critiques souvent bien mal ajustées et renseignées. Comme quoi, les critiques de l'intérieur sont souvent plus percutantes que celles qui viennent de l'extérieur.


JHB
05. 10. 09

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