samedi 28 novembre 2009

La subjectivité au regard de la pratique astrologique

par Jacques HalBronn

Le pot astro de 3 heures que nous venons d'animer , au Café des Acrobates, à Paris, dans le XIIIe arrondissement (03. 10. 09, à voir sur teleprovidence.com) en compagnie de Mireille Petit et de Marie-France Philip- quinze jours après le colloque de Rennes- aura notamment porté sur la dialectique de l'objectif et du subjectif, de l'universel et du particulier et finalement du masculin au féminin.
Pour qu'il y ait place pour le subjectif, il faut partir de l'objectif. Or, il semble que cette évidence échappe à ceux là même qui revendiquent la subjectivité comme s'ils ne parvenaient pas à la situer dialectiquement par rapport à l'objectivité.
On retrouve la même problématique avec l'individuation. Elle ne fait sens que par rapport à un état non individué.
Or, tout se passe comme si d'aucuns attendaient du donné objectif qu'il comportât d'entrée de jeu un processus en sens inverse. Cela reviendrait à ce que le paradigme intégrât d'emblée la diversification qui pourrait en découler, ce qui est parfaitement utopique et qui constitue un contre-sens: l'universel n'est pas l'individuel. On a l'impression que nombreux sont les astrologues qui n'acceptent pas une telle dualité, une telle alternance et qui la télescopent.
Comme nous l'avons exprimé, lors du dit pot astro, il revient à chacun d'entre nous en partant d'un même dispositif d'en tirer des compréhensions qui nous soient propres tout en sachant que le dit dispositif sera vécu autrement par d'autres que nous.
Il semble que cela soit encore trop demander à ces astrologues - on ne parle pas ici de leurs clients - que d'admettre qu'à partir d'un centre, d'une source commune, identique, l'on puisse passer à un niveau de grande diversité comme si ce travail de subjectivation devait déjà préalablement avoir été opéré en amont, comme si déjà au niveau cosmique, la dite subjectivation était déjà en place!
Il y aurait là le symptôme, l'aveu d'un dysfonctionnement du processus de subjectivation. Et ce serait précisément ce qui attirerait certains vers l'astrologie et constituerait le ciment de certaines réunions astrologiques, d'une certaine sociabilité astrologique.
Au niveau théorique, il est clair que l'astrologie ne saurait se complexifier. Cette complexification se place en aval, lors du stade de diversification subjective qui tend d'ailleurs à intégrer les données de départ dans un ensemble qui les rendent peu ou prou méconnaissables. D'où l'importance, périodique, d'un recentrage non pas autour de chaque astrologue mais bien autour de certains principes généraux qui sont seuls défendables sur le plan scientifique.
Qu'est-ce qu'un bon astrologue? Est-ce celui qui parvient à un certain degré de précision ou bien plutôt qui sait tenir un propos suffisamment général pour nourrir les diverses subjectivités. (voir notre entretien avec F. Lambert, sur teleprovidence.com)? Il y a là un amusant paradoxe qui est apparu lors de nos entretiens car pour certains la précision, c'est l'exactitude. Or plus l'on tient un propos précis, plus il a de chances de se révéler le plus souvent inexact. Et plus un propos est imprécis, plus nombreux seront ceux qui s'y reconnaitront et qui ne le considéreront pas comme erronée. Un astrologue qui n'a pas un certain talent pour l'abstraction risque d'échouer plus souvent qu'à son tour dans la consultation, ce qui nous conduit à penser que le praticien et pas seulement le théoricien en astrologie doivent avoir une formation philosophique. En effet, à la différence du psychologue, l'astrologue reste un philosophe puisqu'il tient des propos forcément vagues, quand il aborde des personnes inconnues, ses clients, ses lecteurs. Un bon astrologue se doit de maîtriser ce qu'il dit, ce qu'il écrit de façon à ne rien dire qui ne soit "lisible", "compréhensible", c'est à dire acceptable, a priori, par son client. Force est de constater que la façon dont certains astrologues parlent de l'astrologie est si gauche, si peu travaillée que l'on se demande comment ils seraient en mesure de doser intelligemment leurs propos destinés à leurs clients.



JHB
05.10. 09

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